Articles avec le tag ‘violence programmée’

Tir aux pigeons ou violence programmée?

Le 24 novembre 2009, des mafieux calabrais se rendent à l’hôpital en fourgon cellulaire de la prison de Palmi pour le tribunal de Reggio (voir carte à gauche) quand tout à coup, les deux mafieux sortent des pistolets et tentent de s’échapper.
Il s’en suit une lutte. Deux coups de feu atteignent les agents de la pénitentiaire. Ils sont blessés au pied et à la jambe mais les mafieux retournent en prison. Une enquête est en cours pour savoir comment des détenus de cette dangerosité ont pu se procurer des armes à feu.

Les deux mafieux sont les frères Zagari, qui étaient impliqués dans la « faida » (une histoire de vengeance sans fin cf. Fin de la faida de San Luca) de Taurianova au début des années 90.

Grâce à des collaborateurs de justice (appelés à tort des « repentis »), on sait que la faida de Taurianova opposait la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Asciutto-Grimaldi contre celle des Viola-Zagari. Au cours de la faida, le 3 mai 1991, les Zagari assassinèrent les frères Giovanni et Giuseppe Grimaldi. Ce dernier fut décapité à coups de fusil à bout touchant et sa tête fut l’objet d’un macabre tir au pigeont en pleine rue ; un acte de violence programmée (cf. Violence programmée à Scilla en Calabre)

Dans la famille Rizzuto, « je demande le fils… »

Il est à peine midi passé à Montréal (Canada) quand d’après les témoignages,  un homme noir américain avec une capuche toute de même… s’approche de Nick Rizzuto (en photo) qui visite sa jeune maîtresse. Le sicaire tire 4 coups de feu, fait une pause puis tirent deux autres fois. Si le témoinage est correct, cela veut dire : 4 projectiles dans le corps pour la faire tomber la victime puis deux coups de grâce (scène de crime en photo à droite).  En ce qui concerne la connaissance de la famille mafieuse Rizzuto de Montreal, on sait tout puisque le Canada est une des démocraties les plus abouties : la police est démocratique, les magistrats font des procès publics, les journalistes sont indépendants et les chercheurs bénéficient d’univeristés disponibles et dotées pour étudier les phénomènes mafieux. Vous pouvez donc consulter la presse canadienne et autres :

– Biographie du grand-père Nick Rizzuto (sur le site de Marc Fievet, aviseur des douanes française, emprisonné à tort pendant 10 ans au Canada)

– Biographie du père Vito Rizzuto sur You tube

– Biographie du fils Nick Rizzuto Jr par la presse canadienne

PS : à propos de journalisme, le journaliste canadien qui m’a téléphoné en numéro masqué pour me demander les coordonnées de tel ou tel chercheur m’enverra un petit mail la prochaine fois. Merci d’avance.

Graziella assassinée pour la 5ème fois?

Le 12 décembre, le quotidien « Il giornale » révèle que le tribunal de Bologne vient de libérer, pour raison de santé, le mafieux Gerlando Alberti Junior (en photo), et de le placer aux arrêts domiciliaires. Agé de 71 ans, Alberti Junior est le neveu de Gerlando Alberti, un des plus grand trafiquant d’héroïne de Cosa nostra sicilienne dans les années 80. On peut se demander si Graziella, la victime d’Alberti Junior n’a pas été assassiné une 5ème fois (cf. Bonne nuit Graziella).

Attention tout de même à ne pas faire le jeu d’une certaine presse sous contrôle du clan Berlusconi, en particulier le canard « Il giornale » véritable instrument de propagande pour le président du Conseil. En effet, soit le mafieux a été libéré sans raison valable et c’est un scandale, soit il est en phase terminale et il doit être libéré. L’Italie est un état de droit (cf. L’Italie : ce pays modèle). Une inspection est en cours.

En s’attardant sur cette nouvelle, le journal en question jette l’opprobre sur les magistrats, ceux-la même qui poursuivent le président du Conseil dans d’autres affaires (cf. Spatuzza).

Je dédie ce billet aux elèves de 1ES2 de Nantes qui ont choisi les relations médias-mafias pour leur exposé, un sujet bien difficile pour des lycéens francophones.

Un chef mafieux, un vieux de la veille… arrêté à Milan

Je vous présente Gaetano Fidanzati, 75 ans, un des plus grands trafiquants de drogue de la mafia sicilienne. Le 5 novembre 2009, il a été arrêté dans les rues de la capitale lombarde… Milan la plaque tourante des stupéfiants en Italie ; un carrefour entre le Balkans et l’Espagne… un trait d’Union entre ces « méchants » dealers du Sud et les « gentils » banquiers suisses (cf.Les blanchisseurs de la mafia et L’avocate suisse et l’absence d’impunité en Italie).

Aprés avoir purgé une peine de prison, Gaetano Fidanzati était revenu à la tête de la cosca (la famille mafieuse sicilienne) d’Acquasanta, un quartier stratégique de Palerme parce qu’il abrite les chantiers navals. Depuis octobre 2008, Gaetano Fidanzati est recherché par la police. Il aurait fait tuer son gendre réputé violent avec sa famille.

Comprenez, le boss Gaetano Fidenzati a appliqué la « violence programmée » en tuant un membre de sa famille qui ne respecte pas les preceptes mafieux comme celui de « tu tiendras ta famille biologique sans te faire remarquer« . En tuant son gendre, le chef mafieux entretient le consensus social en démontrant qu’il administre la justice sur son territoire (ici en faisant assassiner un père de famille violent cf. Violence programmée)

A propos de consensus social, aprés avoir tenté de mentir sur son identié, le vieux boss n’a opposé aucune resistance et a demandé une cigarette aux policiers. Le vieux singe mafieux à qui on apprend pas à faire la grimace doit savoir que les policiers vont parler à la presse de cette attitude. La presse va alors relayer l’image d’un mafieux qui accepte la répression (cf.Le mafieux, ce grand communicant) et renforcer son image de puissance… le cycle recommence…

Violence programmée à Scilla en Calabre

Le 15 juillet 2009, deux jeunes calabrais d’origine rom ont un rendez-vous. En pleine après midi, à bord d’une fiat panda, ils quittent la route nationale 18 qui parcourt le littoral thyrénéen de la Calabre. Après quelque centaines de mètres, les coups de feu retentissent. A 15 ans et à 22 ans, Francesco et Vincenzo avaient rendez-vous avec la mort. Ils ont été exécutés chacun d’une balle dans la nuque. La route étant en sens unique, les tueurs sont probablement répartis  en moto sur la route nationale afin de prévenir leur référent que le travail avait été fait. On ne connaît pas le motif de cette exécution typiquement mafieuse. L’adulte était connu des services de police pour des petits larcins. L’hypothèse la plus probable est que les victimes aient commis un vol non autorisé par le clan de la zone. Le journaliste Giuseppe Baldessaro va jusqu’à écrire que les deux jeunes avaient commis un larcin sur le territoire d’un clan rival de celui qui les a assassiné… En somme, en tant que clan mafieux, je démontre mon pouvoir en assassinant des voleurs ayant agi contre un clan rival.

En réalité, le clan en question a commis un acte de « violence programmée ».  Les  sicaires ont agi sur une route isolée pour ne pas être vus. Le lieu n’était pas si isolé puisque la plage est en contre-bas. On a certainement entendus des coup de feu…. Accompli en pleine après midi, le double assassinat a fait la une des journaux du soir. En ville, on ne parle que de cela. Le nom du clan qui s’arroge le droit de « vie ou de mort »  sur ce territoire raisonne dans les esprits des populations.


Premier meurtre de mafia en direct?

Après le passage à tabac (cf.Violence programmée : étape numéro 1, il pestaggio), au mois de novembre 2009, la modernité nous offre une exécution mafieuse en directe. Le 11 mai 2009, (article la Repubblica octobre 2009) nous sommes dans le quartier « sanità » de Naples (cf. Education à la soumission dans les bacs à sable), et les caméras filment un acte de violence programmée très certainement « intra clan » vu le pedrigrée de la victime. Etait il nécessaire d’envoyer à la fille du défunt les photos du meurtre? La violence est un langage (cf.La Camorra punit les repentis) et il faut punir doublement la famille de la victime! Voir la vidéo ci dessous :

Omicidio di camorra in diretta par Video-Reporter


Gambizzazione

Le 10 avril 2008, un employé de la municipalité de Reggio en Calabre récupère sa voiture après une journée de travail. Soudain, des inconnus surgissent sur un scooter et tirent 7 projectiles dont trois atteignent le fonctionnaire aux jambes. Il arrive cependant à conduire son véhicule pour se rendre à l’hopital.

Les tireurs ne sont pas doués? Non, en réalité, la victime vient être « gambizzato » (de « gamba »: « jambe » en italien). La « gambizzazione » c’est à dire le fait de commettre une blessure à la jambe avec une arme à feu (mais aussi avec une arme blanche) est une étape dans l’application de la « violence programmée » par la mafia ( Violence programmée ). Il s’agit très certainement d’une tentative d’intimidation, un avertissement pour que la victime se plie aux demandes du clan de la zone; prochaine étape la mort.

Le fonctionnaire est responsable des programmes de construction et des de travaux publics, une des activités fondamentales pour les clans mafieux ( Un chantier de travaux publics saisi en Calabre ). Cette agression très grave fait suite à d’autres. Ces derniers mois, la voiture d’un chef d’entreprise et d’un architecte, lui aussi fonctionnaire chargé de l’urbanisme à la mairie, ont été brûlée.

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Prison à vie et exécution sommaire

Il est 16h30 à Locri sur la côte ionienne de la Calabre. Domenico Cavaleri attend son fils devant l’école quand il est atteint de plus plusieurs balles de 7,65 mm à bout portant. Le premier projectile fait exploser la tête de la victime qui décède sur le coup.
Le défunt est le neveu de Cosimo et Antonio Cordi, les deux chefs de la famille mafieuse Cordi. On pense donc à la reprise de la guerre avec le clan des Cataldo, l’autre ‘famiille mafieuse de la ville. Depuis 20 ans, ces deux ‘ndines  (nom donné aux familles mafieuses calabraises) se livrent à une faidà, une guerre faite de vengeance sans fin comme c’est le cas à San Luca, non loin de Locri (  De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta )
Rapidement, les policiers excluent cependant la piste mafieuse. En effet, le défunt issu d’une famille puissante aurait pris l’habitude d’user de cette position. Le 17 mars dernier, au cours d’une partie de carte, Domenico Cavalieri aurait giflé un père de famille. Le fils de ce dernier aurait donc vengé le sgarro (l’affront) fait à son père. Un homme de trente ans en un tué un autre autre de quarante pour une gifle.
La police, sous le contrôle du procureur de la République, a commencé sa course contre la montre. Il s’agit de trouver le présumé meurtrier avant que la famille mafieuse ne fasse justice à sa manière.  Le présumé coupable peut éviter encore la mort mais pas la prison à vie. Récement, un fait similaire s’était produit en Calabre et la famille mafieuse avait été plus rapide que l’Etat italien ( Violence programmée ).

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Fin de l’esprit de Noël

Le 04 janvier 2009, à Roggiano Gravina, dans la province de Cosenza en Calabre, deux personnes sortent d’une brasserie sur la place principale et s’apprêtent à monter dans leur véhicule quand surgissent deux tueurs (douilles de deux calibres). Les cibles esssuient un déluge de projectiles et meurent sur le coup. Il semble s’agir d’un meurtre de ‘Ndrangheta. L’une des victimes, Vincenzo Chimenti, 52 ans surnomé « pettinicchio » (petit peigne) en raison de l’attention particulière qu’il portait à sa coiffure, avait un rang important au sein d’une ‘ndrine, une famille mafieuse calabraise… la suite bientôt.

« Jammuncenne »

Jeudi 18 septembre 2008, dans la province de Caserte en Campanie. 21h, le commando de la mort est en route. Armés jusqu’au dents, les six soldats de la Camorra, la mafia napolitaine, sont bourrés de cocaïne et portent des gilets de la police. Ils tirent plus de vingt projectiles sur un gérant d’une salle de jeu, un soldat de la Camorra.
Puis, ils empruntent la route nationale Domitiana qui relie Rome à Naples par le littoral. A Castel Volturno, au kilomètre 43, ils arrêtent la voiture brusquement devant l’atelier de couture « Ob ob Exotic Fashions » tenu par des Africains. Il est 21h20. Les sicaires tirent plus de 130 projectiles à l’aide d’armes automatiques de type kalachnikov et uzi (sur la photo, la police a marqué les emplacements des douilles).
Les soldats de la Camorra tuent 6 Africains originaires du Ghana, du Libéra et du Togo. Joseph un Ghanéen de 34 ans touché le premier de quatre balles à la jambe et au bras, s’écroule par terre. Ses camarades foudroyés tombent sur lui. Le sang de ses frères coule sur son visage. Il feint de ne plus respirer. Il prie « dans sa tête » et pense à sa femme et à ses enfants.  Grâce à cet homme, nous savons que la mafia a encore agi à sa manière. Elle a accompli un geste de violence « programmée », de celle qui éduque les consciences, aujourd’hui celles des Africains vivant sur les terres de la Camorra…

Le chef du commando déclare alors : « Ils sont tous morts : Jammuncenne  » ( « on s’en va de là » en dialecte napolitain)…

Pour un article détaillé cliquez sur le lien suivant : la mafia napolitaine fait un exemple avec l’assassinat de 6 Africains



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