Articles avec le tag ‘violence programmée’
Mafias.fr au Festival du cinéma italien à Annecy
Annecy Cinéma Italien a tenu sa première édition en 1983 et, depuis, la manifestation présente chaque année le meilleur de la production cinématographique italienne contemporaine. La 29ème édition Annecy cinéma italien se déroulera du 2 septembre au 4 octobre 2011. Du 28 septembre au samedi 1 octobre, mafias.fr participera au débat suivant la projection d’une vie une vie traquille, (Bellissima film), un film qui ne traite absolument pas de la mafia…
Sauf que Rosario Russo, un restaurateur de cinquante ans, installé depuis douze ans en Allemagne, mène une vie paisible entouré de sa femme Renate, de son fils Mathias et de son ami Claudio. La vie tranquille de Rosario va prendre un tournant dramatique le jour où̀ deux jeunes italiens arrivent sans prévenir dans son restaurant. L’un d’eux, Diego, n’est autre que le premier fils de Rosario, qu’il avait abandonné quinze années auparavant pour fuir un passé qu’il aurait préféré oublier. Rosario s’appelait alors Antonio De Martino, il était l’un des plus féroces et des plus puissants camorristes de la région de Caserta… (page facebook).
Si seulement, il avait choisi de devenir un collaborateur de justice (cf. Quitter le programme de protection : mauvaise idée!), il serait devenu un citoyen!
Peut-être débattrons nous de cela après les séances de mercredi à Samedi 🙂 voir sur le programme ci-dessous :
Violence programmée à Palerme et à Veracruz
En ce 19 septembre, Giuseppe Calascibetta, 60 ans sort de chez lui dans le quartier Oreto à Palerme. Il s’agit du boss régent du mandamento de Santa Maria di Gesu (cf.Un nouveau collaborateur de justice pour l’Etat italien). Condamné à une peine de 10 ans d’emprisonnement pour association mafieuse. et libéré, il fut impliqué dans le procès concernant le massacre de la via d’Amelio où a été assassiné le magistrat Paolo Borsellino (cf. Sicile 1 : Spatuzza est un collaborateur de justice fiable). Le magistrat connut un attentat à la bombe tant en raison de son imposante escorte qui le protégeait qu’en raison d’un message envoyé par la mafia à l’Etat : le terrorisme étant le stade ultime de la violence politique. Avec les bombes la mafia parle à l’Etat.
Giuseppe Calascibetta a pour sa part reçu 4 ou 5 balles dans la tête avec semble-t-il un coup de grâce,. Du travail propre sauf que son assassinat intervient trois jours après la réouverture d’un procès pour les faits de la via d’Amelio….
La violence programmée sicilienne reste cependant mesurée comparée à celle des cartels mexicains. La police a retrouvé 35 corps sous un pont de Boca del Rio, banlieue de Veracruz (photo à droite). Les victimes 23 hommes et 12 femmes sont liés au cartel des Zetas. Le cartel du Golf a semble-t-il laissé un message explicite. Comme si la violence utilisée comme un langage ne suffisait pas (cf. Leçon de communication mafieuse par Toto Riina). Les cartels manqueraient-ils de confiance en eux comparés aux mafias italiennes?
Suite de l’opération Crimine : le vote des handicapés
Depuis juillet 2010 et l’arrestation de 300 membres de la bourgeoise mafieuse dans le Nord de l’Italie (cf. 300 arrestations : voir article du Figaro), on découvre depuis l’ampleur du système politico-mafieux (un des pouvoirs mafieux) mis en place par la ‘Ndrangheta dans une des région les plus riche d’Europe. Il s’agissait par exemple de faire élire un directeur sanitaire de la prison de Monza. Comment ?
Un boss de la mafia du Nord qui gérait les affaires des clans de Melito Porto Salvo en Lombardie propose au directeur de la prison de le faire élire ou la bannière du MEDA. (Movimentto europeo Diversamente Abili), une association qui défend les droit des handicapés et qui peut devenir un parti politique.
Lors d’un sommet mafieux dans la banlieue de Milan (cf.Le sommet mafieux dans le Nord de l’Italie : la vidéo), un représentant du MEDA ,un médecin pour changer, (cf. Vasa Vasa en prison ) parle du directeur de prison : « il est docteur et dirigeant en prison, il devrait aussi prendre en main la santé [au niveau régionale ndr] » (cf.L’assassinat du vice-président de la régio calabraise : un meurtre politico-mafieux). Le boss répond « le docteur est un ami à moi [pas un ami à nous… nda], on mange ensemble, si je lui dis que cette hôpital, il faut qu’on prenne en main tel service de nettoyage ou d’entretien... » (infiltration dans l’économie légale : autre pouvoir mafieux). Après cette rencontre, les deux personnes (le mafieux et le dirigeant d’association) auront de bons rapports puisque le boss lui enverra des ouvriers lui faire des travaux dans sa maison.
Au cours de la conversation, le directeur de l’association évoque alors le plan pour faire élire le directeur de prison : le vote des handicapés ! Avant de faire une liste des handicapés utiles… celui en chaise roulant, l’handicapé mental, celui qui a perdu son travail et qui a trois enfants à nourrir… « qui vit de tels problème sociaux qu’elle est aussi handicapé à sa la manière » (ici concept du « sous-développement organisé » qui profite à la bourgeoisie mafieuse cf.Restons « ZEN »). Évidement, le directeur de prison pourrait aussi obtenir des voix des détenus en leur accordant des faveurs!
Les magistrats ont nommé cette enquête dans l’enquête « capital social de la ‘Ndranghetà » (le consensus social étant un troisième pouvoir mafieux cf.Arrestation du « boss » Tegano et du consensus social) mais n’ont pas encore lancé de poursuites judiciaires contre les protagonistes. Le boss calabrais s’est fait assassiné en 2008 au nom de la violence programmée (définition-premier pouvoir mafieux).
Pour la mafia aux supers pouvoirs : Publication : la mafia vue par les sciences politiques
Sicile 4 : bon anniversaire Paolo
L’homme qui tua Paolo Borsellino
de Lirio Abbate in L’espresso, 14.07.2011, traduction et notes: Olivier Manchion, aglioecipolla.com
« L’homme qui tua Paolo Borsellino est Giuseppe Graviano, boss de Cosa nostra. Le mobile du crime? le magistrat en savait trop sur les discussions en cours entre la mafia et l’État. 19 ans après le massacre de via d’Amelio, les enquêtes menées par la Dia (Direzione Investigativa Antimafia, qui dépend du ministère de l’interieur, ndr) de Caltanissetta sont arrivées à un tournant, décisif.
Le bourreau de Paolo Borsellino et son escorte s’appelle Giuseppe Graviano. C’est un boss du Brancaccio (quartier palermitain, Une BD pour comprendre le phénomène mafieux.). Et selon le collaborateur de justice Gaspare Spatuzza, il aurait négocié directement avec Silvio Berlusconi et Marcello Dell’Utri, après l’attentat de via d’Amelio… » la Suite
Je pense sincèrement qu’on s’approche de la vérité quand à l’assassinat de Paolo Borsellino (après celle de Falcone cf. Bon anniversaire Giovanni). Cette vérité judiciaire devrait aider à faire triompher celle des attentats de 1993 commis sur le continent. En attendant la vérité judiciaire impliquant des commanditaires externes à la mafia (Dell’Utri and co?) sur les bombes de Florence, Milan et Rome, un travail universitaire en langue française existe depuis 2002 : (cf. colloque sur les attentats de 1992-1993) et depuis 2009 (cf. Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien) : le fruit des analyses, entre autres, des commissions parlementaires antimafias de 1992 à 1996.
Sicile 1 : Spatuzza est un collaborateur de justice fiable
Le 1er juillet 2011, le tribunal administratif vient de donner raison à Gaspare Spatuzza et donne tort à l’administration qui lui avait, en 2010, refusé une protection policière. Gaspare Spatuzza est un mafieux qui a décidé de collaborer très tardivement. Arrêté en 1997, il décide de collaborer en 2008. Il s’accuse de nombreux meurtres dont celui du père Puglisi en 1993 et d’avoir volé la voiture qui sera rempli d’explosifs pour le juge Borsellino (cf.12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).
Spatuzza doté de certaines qualités intellectuelles accompli un chemin religieux qui le conduit à se repentir au sens propre et à collaborer avec la justice (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!). Le problème de Spatuzza c’est sa femme. Il avait déjà montré des velléités de collaboration ma sa tendre épouse lui avait fait les yeux noirs (cf. Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice). Sans le soutien de sa famille biologique, il est bien difficile de collaborer avec l’Etat. Quitter sa famille et sa « famille » : cela fait beaucoup en même temps.
Pour freiner le phénomène des « repentis », les parlementaires de tout bord ont en 2001 pondu une loi qui oblige les collaborateurs de justice à tout dire en 6 mois. Il s’agit d’un délais totalement insuffisant pour un mafieux qui doit raconter 10 ou 20 ans de carrière, soit une quarantaine de meurtres dans le cas de Spatuzza.
Le sort de Saptuzza n’est pas encore définitif car il doit repasser devant la commission des collaborateurs de justice du ministère de l’intérieur ; le sous secrétaire d’état à l’intérieur Alfredo Mantovano s’empressant de désapprouver la décision du tribunal administratif qui contredit la loi de 2001.
Pour l’instant, la décision du tribunal administratif est une excellente nouvelle pour les mafieux qui voudraient évoquer les rapports politico-mafieux, ce qui est le cas de Spatuzza. En gros, il soutien que des mafieux négociaient l’arrêt des attentats avec des personnes proches de Silvio Berlusconi (cf.Le bras droit du président du Conseil condamné en appel)
Rien de vraiment nouveau car (in Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien) :
Le 14 novembre 1998, le juge des enquêtes préliminaires, Giuseppe Soresina, en charge des attentats de Florence, Milan et Rome, a démontré que Silvio Berlusconi et Marcello Dell’Utri avaient « entretenu des rapports soutenus avec des individus criminels liés à la programmation des attentats »1. Les hommes forts de la « seconde République » étaient en contact avec le clan des Corléonais au moment des attentats. Le magistrat développe « il existe une convergence objective entre les intérêts politiques de Cosa nostra et certaines parties du programme de la nouvelle formation [Forza Italia, nda] »2. Le programme du parti de Silvio Berlusconi propose la surpression de l’article 41 bis, l’encadrement de la législation sur les collaborateurs de justice, le rétablissement des garanties judiciaires volontairement négligées par la législation précédente. Au cours de l’instruction, « l’implication de Silvio Berlusconi et celle de Marcello Dell Utri est apparue plausible »3.
1 Ordonnance de classement disponible sur de nombreux sites internet : Gianni Vattimo – news – bErlUsconi
Encore un attentat contre un magistrat déjoué
“Dés que l’arme arrive, dans quelques jours, on le fait. La dernière fois, on est pas passé à l’action parce qu’il pleuvait«
C’est à l’écoute de ces mots que les magistrats ont décidé de procéder à l’opération “Tsunami”, pour arrêter 11 personnes appartenant à la ‘ndrine (famille famille calabraise) Abbruzzese actif sur dans la province de Cosenza, en particulier sur le haut de la côte ionnienne (carte à gauche). La ‘ndrine projettait d’assassiner le magistrat de la direction des enquêtes antimafias de Catanzaro. C’est en enquêtant sur un trafic de drogue que les policiers sont tombés sur des déclarations entre les membres du clan.
C’est le troisième attentat déoué en 3 ans en Calabre (cf.La folle semaine de la ‘Ndrangheta). Ils ont été déjoué grâce aux déclarations de collaborateurs de justice et aux écoutes judiciaires.
Il est donc naturel que le gouvernement en place tente de limitter la pratique des écoutes judiciares et décrédibilise les « repentis ». A cela s’ajoute, le manque de fonds pour la magistrature qui affaibli cette institution et qui envoit un message de « feu vert » au clan, comme c’est expliqué dans cette vidéo :
Violence programmée et mémoire longue
En ce 24 juin, dans la ville de Foggia, deux sicaires à moto avec un casque intégrale s’approche du voiture et les coups de feu explosent. Michelle « Lilino » Mansueto, 57 ans, ancien chef du clan Mansueto-Trisciuoglio-Prencipe leader de la mafia de Foggia appelée la « Societa Foggiana », va mourir.
C’est le 13ème homicide dans la province et le huitième dans la ville de Foggia en 6 mois (cf. Violence programmée dans les Pouilles)
Les enquêteurs vont se creuser la cervelle tête pour résoudre ce meurtre car la victime appartenait au passé. Chef dans les années 80, il avait perdu une guerre de mafia entre 1998 et 1999 (35 morts). Il n’avait même pas de batterie (nom des cellules criminelles de la Scu) à sa disposition. Deux de ses complices ont aussi été assassinés récemment. Les clans de l’Hinterland reprennent peut-être le contrôle de la ville de Foggia (cf. Libérations de mafieux dans la région des Pouilles). Il est aussi probable que la violence programmée ait la mémoire longue.
Passion fatale : la moto
En ce 29 mai à Gênes, pittoresque ville portuaire (cf. La mafia japonaise : un paradigme), le boss embarque pour la Sardaigne. Il va à un rendez-vous important… une course de moto (en photo la sienne)! Les policiers connaissant sa passion pour le deux roues avaient fait une enquête et l’embarque. Le mafieux en question est en cavale (cf. latitanza) depuis l’opération « Il crimine 2 » (cf. ‘Ndrangheta export).
Il ocupait une place importante dans la hierarchie en Suisse (cf.L’avocate suisse et l’absence d’impunité en Italie)
Et oui les mafieux son des hommes, ils ont des passions comme les réseaux sociaux (cf. Trahi par Facebook) en plus de la Violence programmée.
Violence programmée dans la province de Vibo
Sur route Nicotera Vibo Valentia, dans un virage, on on est contrait de ralentir, un scooter surgit et le plombs parle. Domenico Campisi, 45 ans assis à la place du mort et « connu des services » va mourir. Le conducteur n’a pas un gramme de plomb dans le corps : du travail de pro ! La victime liée au trafic de stupéfiant de coca colombiene pour le compte de la « ndrine Mancuso (cf. ‘Ndrines, armes et contrôle du territoire) était soumis à des contrôles strictes par la police. Le défunt n’avait pas le droit de conduire, c’est pourquoi il avait un jeune chauffeur. Déjà une autre personne que conduisait le jeune a disparu, certainement vicitme de la lupara bianca (cf. Le « repenti » rétablit l’Etat de droit en Italie. Enfin, d’autres membres du clan Mancuso ont été victimes de la violence programmée, Cosma Congiusti en novembre, 2010 Vincenzo Barbieri, assassiné au mois de mars 2011 mais aussi Giuseppe Prostamo (cf. Guet-apens contre la ‘ndrine Mancuso).
Violence programmée « transversale »
Tout commence en ce 17 janvier 2011 à Spezzano Albanese (notez la référence à la présence albanaise historique dans cette partie de la Calabre) dans la province de Cosenza, un commerçant tue un autre commerçant de 22 ans, pour un problème de place de parking (cf. Violence programmée). En réalité, les deux personnes se connaissent et ne s’aiment pas. La victime est le fils du capo bastone (le chef dans la mafia calabaise) Franco Presta de la zone, en fuite depuis le mai 2009 pour usure et extorsion et dont la puissance est lié aux travaux de l’autoroute (cf.« Victor : nettoyeur »). La victime était titulaire d’un commerce (vidéo) à 22 ans : d’où proviennent les capitaux qui ont permis l’ouverture?
La vendetta est en route et elle va être « transversale » car elle va toucher la famille du meurtrier qui lui est en prison. Le 16 février, la belle sœur et la nièce du commerçant qui a tué le fils du boss. Au mois d’avril, c’est au tour du père du meurtrier de tomber sous les balles de deux tueurs en scooter.
Le boss Perna a du prononcé les même mot que le boss Tornicchio, « la où passe les Perna la Lupara chante (cf. Chante chante Lupara…). Ceux qui n’ont pas accepté la protection de la police sont morts, les autres vivent dans des lieux tenus secrets comme expliqué dans la vidéo :