Articles avec le tag ‘violence programmée’
Menace contre un club de foot féminin
Une équipe de foot féminin est menacée par la ‘Ndrangheta en Calabre parce que le sport est devenu un terrain de jeu pour le recyclage de l’argent sale mais aussi parce qu’il ne faut pas déconner avec certaines « valeurs » 🙂
Cf. Journée de la femme 2012 : le courage de témoigner
Tout dans « La mafia de A à Z », p. 72 « femmes et mafia »
La mafia de A à Z
162 définitions
De A comme « Accumulation du capital » à Z comme « Zoomafia »
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La mafia de A à Z : le livre « vendetta »
18 mois après la sortie du Petit dictionnaire, il n’y avait déjà plus d’exemplaires… encore plus énervé -:)
Voilà la vendetta de mafias.fr, une revanche non violente 🙂
La mafia de A à Z
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Itv RCFM Corse
Le 9 octobre 2015, au lendemain de l’audition de Mafias.fr devant par la Commission Violence de l’Assemblée territoriale, Marion Galland de RCFM radio invitait Fabrice Rizzoli, spécialiste des mafias et du crime organisé. Fabrice Rizzoli est l’auteur du livre « La mafia de A à Z » et a reçu le Prix Falcone des Droits de l’Homme en 22014. Il a fondé l’association Crim’HALT pour obtenir une loi dd’usage social des biens confisqués. 9 minutes pour un bilan de la situation en Corse et en France :
Mafias.fr auditionné par la Commission Violence en Corse
Le 8 octobre 2015, la Commission Violence de l’Assemblée territoriale invitait Fabrice Rizzoli, spécialiste des mafias et du crime organisé. Fabrice Rizzoli est l’auteur du livre « La mafia de A à Z » et a reçu le Prix Falcone des Droits de l’Homme en 2014. Il a fondé l’association Crim’HALT pour obtenir une loi d’usage social des biens confisqués. Il est aussi le permanent d’Anticor. La Collectivité Territoriale corse est la « Région » en Corse. Elle se compose d’un exécutif avec son président, Paul Giacobbi (lien corruption), et d’une Assemblée avec un autre président Dominique Bucchini. Ce dernier a mis en place une commission de lutte contre la violence (Cf. janvier 2015). Pour cette dernière réunion de la mandature, il n’était plus question de violences faites aux femmes ou de violences à l’école mais de violences « économiques », celle des criminels professionnels (cf. Corse : mafia or not mafia? That is the question! ).
Mais, à part Etienne Bastelica (communiste et citoyen du Front de Gauche) et Dominique Bucchini, aucun élu n’est venu entendre les témoignages et les pistes proposées alors qu’ils étaient nombreux lors des autres sessions (cf. Corse matin, les élus sèchent…)
Les témoignages : Mme Bianconi (association anti-racket) puis de Gigi et Jean-Jacques Ceccaldi, un couple d’entrepreneurs rackettés qui ont porté plainte mais dont le procès s’est soldé par une relaxe, furent émouvants (cf. FLARE France). Que de solitude face à une menace aussi forte ! Que le prix est élevé pour avoir fait valoir ses droits de citoyens! Les médias aussi avaient fait le déplacement. Soit comme speakers avec Thomas Brunelli, journaliste en Corse, et Salvatore Cusimano de la RAI-Sicile qui a envoyé une vidéo. Soit comme témoins avec la présence toute la journée de Corse matin et de Radio RCFM (itv du 9 octobre)
A la demande de la Commission, Fabrice Rizzoli a présenté une géopolitique critique des criminalités (cf. Séminaire Sciences Po Paris) : « Il n’y a pas d’un côté une économie légale et de l’autre une économie illégale, mais une seule économie dont les composantes sont enchevêtrées et solidaires » cf. Atlas de mafias, ed Autrement, 2014, p. 19. La Corse, la France ou l’Europe sont au cœur d’un système politico-économique mondial qui produit de la criminalité. Ce sont les fabricants de cigarettes qui se débarrassent de leur stock de cigarettes auprès des trafiquants et non pas ces derniers qui impulsent la contrebande de tabac dans le monde. C’est la « mondialisation » qui fabrique toujours plus de déchets ; une croissance associée à une production de normes qui accouche de facto des réseaux parallèles d’écoulement de ces déchets. Les criminels ne sont pas des déviants, hors de la société. Ils sont dans la société. Ils sont le monde d’aujourd’hui (travaux Jean de Maillard, brillant magistrat français). Par rapport à d’autres régions, la violence des professionnels du crime est sans aucun doute exacerbée en Corse.
Mais Il n’existe aucun présupposé culturel en Corse comme ailleurs qui expliquerait une violence de ce type. La Corse est le monde et des solutions existent. Il appartient à l’État et aux élites de les proposer aux citoyens. Il n’est pas acceptable que l’État en appelle à la responsabilité individuelle sans prendre sa part. On ne peut pas demander à un élu de témoigner contre des gangsters si le Préfet n’assure pas le contrôle de légalité. L’État ne peut pas demander à des citoyens de lutter contre la corruption alors que le Ministre de la Justice nomme le procureur ! On ne peut pas demander aux commerçants rackettés de témoigner si on ne met en place un système de protection des témoins (cf.Le décret sur les « coopérateurs de justice » enfin signé?). On ne peut pas demander d’impliquer la société civile sans lui attribuer des biens confisqués…
Sur la violence comme sur l’économie criminelle mondialisée, Fabrice Rizzoli est revenu sur les solutions culturelles visant à impliquer la société civile, seule manière de renverser le rapport de force aujourd’hui en faveur des corrompus de tous bords. Il propose des projets pédagogiques dans les écoles (cf. « Entre les Lignes« ), revenant sur les expériences de lutte contre le racket en Italie (Addio pizzo)…. Citant le travail de l’association Anticor et de son référent en Corse Vincent Carlotti (cf. tribune du Monde), Fabrice Rizzoli a aussi évoqué la situation du maire de Linguizetta menacé parce qu’il fait son travail de Maire en respectant le PLU, une mission peu soutenue par les préfets qui se succèdent (cf. Le Monde).
Présentant le modèle italien de lutte contre la grande criminalité qui a fait baisser la violence de façon considérable par exemple en Sicile (5 meurtres mafieux par an pour 5 millions d’habitants), Fabrice Rizzoli a insisté sur l’usage social des biens confisqués comme mesure phare contre la violence. Il note qu’après 5 ans de lobbying en France, seule l’association Anticor à intégré dans son plaidoyer (art 19.) l’usage social des biens confisqués. Anticor est une véritable association, « du bas vers le haut », qui refuse les subventions pour préserver son indépendance. Il n’est donc pas étonnant que seule à ce jour, elle a compris l’intérêt d’une telle mesure pour lutter contre la corruption.
En fin d’audience, Fabrice Rizzoli a offert des produits fait par des coopératives sur des terres confisquées à la mafia. Depuis une loi de 1995, l’État peut mettre à disposition des citoyens des biens confisqués aux mafieux (cf. Article réference). La première coopérative en Sicile date des années 2000. En 2012, des jeunes dans l’arrière-pays de Palerme demandent un contrat de travail pour être embauchés dans un domaine agricole! (cf. écoute téléphonique d’une mafieux qui se plaint d’une telle demande sur ces terres) 🙂
Vous avez compris? Le cercle vertueux qu’amorce l’usage social des biens confisqués? Il change les mentalités !
Le couple de citoyens victimes de racket est reparti avec un paquet de pâtes complète bio dont les céréales sont faites à Corleone, fief de la mafia et de l’Antimafia (cf. « La mafia de A à Z, 162 définitions De A comme « Accumulation du capital » à Z comme « Zoomafia » – Tim Buctu éditions – 2015)
Le président de la Commission, Dominique Bucchini, est reparti avec un pot de confiture de citrons produits par une coopérative dans l’arrière-pays de Palerme. Le terrain appartenait à un chef de la mafia qui a fait assassiner le juge Giovanni Falcone. Aujourd’hui, des jeunes gagnent leur vie honnêtement sur ce terrain.
Procés Orsoni : Mafias.fr sur TF1
Dans le cadre du procés « Orsoni and co » qui débutait à Aix en Provence, TF1 a interviewé Mafias.fr. 15 minutes de parole pour 3 secondes d’antenne.
J’aurai préféré qu’on garde le passage : « l’enjeu du procés pour la justice est d’arriver à condamner des criminels professionels notamment pour assassinat (meurtre avec préméditation » ou bien « qu’il s’agit aussi d’une lutte pour le contrôle d’affaires légales« . Mais au lieu de cela, le jounaliste n’a gardé » que de l’illégale…«
Cliquez : chapitre 6 minute 9.54
Le statut de repenti : la solution au problème corse ?
Le texte de loi existe, il faut juste signer le décret d’application mais voilà pour des prétextes fallacieux de coût, on attend depuis 2003. Il faut dire que le « repenti » a mauvaise presse. Inventé par les journalistes transalpins, le mot « repenti » à connotation religieuse n’a aucun sens dans la lutte contre le crime organisé. Les repentis […]
Inchiesta du 24/10/12 – « Violence, un mal corse » L’assassinat d’Antoine Sollacaro est le 15ème de l’année en Corse. Ce drame a suscité d’importantes réactions dans le monde judiciaire, mais aussi politique dans l’île et sur le continent et ce jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Comment enrayer cette situation ? Les solutions proposées par le gouvernement sont-elles […]
Ça Vous Regarde : le débat : Corse : une île à la dérive ?
La République peut-elle encore sauver la Corse de la spirale mafieuse dans laquelle elle s’enfonce?
Vendredi 19h30 : Razzia sur la Corse?
Vendredi 6 juillet dés 19h30 pour apéritif anti-mafia ETHICANDO 6 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris Métro Bonsergent, République, Gare de l’Est… Hélène Constanty présentera le livre RAZZIA sur la Corse Des plasticages à la folie spéculative
Invité de l’émission Inchiesta de France 3 Corse (cf. Corse : mafia ou pas mafia? That is the question!, mafias.fr a tenté, autant que faire se peut, de ne pas faire l’amalgame avec ce qui se passe en Corse (« une dérive mafieuse ») et la situation italienne. Mafias.fr s’intéresse à la Corse (cf. Un deuxième élu […]
Le pouvoir de dire « non »… à la télévision
«Je ne suis pas fou, je n’aime pas payer. Je ne partage pas les valeurs des mafieux.«
C’est avec ces mots que le 11 avril 1991 en directe à la télévision que Libero Grassi, le propriétaire d’une entreprise de textile à Palerme, raconte son histoire d’entrepreneur qui refuse de payer le pizzo, le racket : une pratique qui fonde le pouvoir mafieux (cf. « Babbo natale » était un carabinier).
Le 29 août de la même année, les sicaires des Corléonnais l’assassinent froidement selon les règles de la violence programmée (définition). Libero Grassi représente un «mauvais exemple» pour d’autres entrepreneurs car en plus de refuser de payer, il communique son refus par le média de masse, une atteinte intolérable au consensus social. A noter que Libero Grassi a été victime de l’indifférence de ses collègues comme des institutions de l’époque.
A l’époque, seul le centre Impastato l’accompagne (cf. Contre la mafia : le Centre Impastato) . Aujourd’hui, on peut mieux faire : Le restaurateur contre le racket ou Contre la violence programmée : la collaboration de Monica)
Pizzo Addio ! Comment faire du tourisme en Sicile sans verser un centime à la Mafia
La mafia de Trapani se rebiffe
Les mafieux avaient placé des micro-espion à côté d’une porte du Tribunal de Trapani (province occidentale de l’île). Il s’agit d’une entrée est réservée aux magistrats, dans une zone fermée au public et surveillée par des caméras (cf. . Mais le micro ne disposait pas de circuits pour la transmission du signal radio. Il s’agirait donc d’un acte d’intimidation.
La mafia de trapani n’apprécie pas que la magistrature face une politique Terre brûlée autour du boss Matteo Messina Denaro. Dés débats ont lieu au sein de Cosa nostra pour reprendre la politique de la dynamique (cf.12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993 ). C’est Matteo Messina Denaro, le boss de Trapani influent sur toute la Sicile qui aurait mis son véto à la reprise du terrorisme mafieux (cf. Le cercle se ressère autour de Matteo Messina Denaro). Les clans appliquent donc la leçon numéro 1 du manuel mafieux en matière de la violence programmée : la menace.
Au mois d’août, un procureur de Trapani a reçu une lettre avec des menaces de mort et une balle de 9mm. Le mois d’avant, des soldats avaient écrit des menaces de mort dans un ascenseur d’un immeuble de Palerme, immeuble où le magistrat possède un appartement. La police a renforcé les mesures de sécurité autour des magistrats menacés.
Mais la meilleur protection est la puissance de l’Etat et de la société civile.
Marseille : Mafias.fr fait don de ses solutions
Marseille : des idées pour lutter contre la « mafia »
Avec treize règlements de comptes en 2013, les Bouches-du-Rhône occuperaient la tête du classement en France, avec une brusque accélération ces dernières années. On désigne le trafic de stupéfiants mais le manque de repères est visible à tous les échelons du pouvoir.
La réponse de l’Etat est souvent la même : un déplacement et une promesse d’effectifs policiers supplémentaires. A l’échelle locale, les élus demandent une militarisation du territoire (intervention de l’armée, doublement des effectifs ou des pistolets pour policiers municipaux).
A mettre au crédit du gouvernement de gauche : une vision moins caricaturale des quartiers populaires, ce qui l’amène à proposer une « approche globale » qui inclut un contrôle du territoire (CRS à l’entrée des cités), un peu de prévention (enlèvement des carcasses de voitures) et la tentative d’améliorer la situation socio-économique de ces quartiers.
Mais une contradiction demeure insurmontable. Pour la première fois, le politique parle de « mafia » en Corse et à Marseille mais ne propose aucun moyen antimafias.
Face à un problème structurel – le crime organisé – l’Etat pourrait expérimenter des outils qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays ; à condition de rompre avec une vision jacobine et prohibitionniste d’un autre temps.
« Sous-développement organisé »
Les données socio-économiques de Marseille dressent le portrait d’une ville pauvre, avec des quartiers nord touchés par l’échec scolaire et le chômage, malgré un arrière-pays très riche.
Les inégalités sociales visibles génèrent d’importantes frustrations et mis à part la perspective d’un emploi public, la population de Marseille souffre d’un manque de services et de projet politique. Non loin des villas avec piscine et des yachts, il s’est mis en place, dans les quartiers populaires, une « économie de la pauvreté ».
Les caïds y trouvent une main-d’œuvre disponible pour occuper les fonctions de guetteur et de vendeur, souvent mineure, ainsi que des « nourrices » qui cachent les stupéfiants dans leur appartement.
A Marseille, il y a le grand crime organisé et les aspirants.
Les « grands » du milieu utilisent parfois la violence, comme dans la tuerie des marronniers ou l’élimination de Roland Gaben, mais avec parcimonie. Et pour cause, les grands ont un pied dans la légalité, comme en témoignent les affaires Campanella-Baresi, la fraude à la taxe carbone ou les trafics internationaux.
Le grand banditisme français, basé en Espagne, bénéficie d’une large impunité. Il se contente de distribuer la drogue à des semi-grossistes, contrôle les débits de boisson où l’on vend de la drogue, perçoit une quote-part sur les bénéfices et a abandonné le secteur du cannabis aux cités.
Les dealers du bas de l’échelle s’entretiennent avec des places de ventes, des dettes de cannabis et des « carottages ». La violence est parfois trompeuse. L’éclat à la kalachnikov n’est pas toujours en relation avec la puissance économique.
L’Etat français ne fait pas sa part
La lutte contre les grands caïds n’est pas efficace. En dépit des saisies et des arrestations, le cycle continue. Pourquoi un jeune de Marseille ne tenterait pas sa chance par tous les moyens ? Il sait que l’Etat ne fait pas sa part. Parmi les insuffisances à déplorer :
- une carence structurelle d’études scientifiques sur le crime organisé ;
- une absence d’indépendance à tous les échelons de l’enquête (procureurs, officiers de police judiciaire) qui entraîne peu de procès complexes ;
- le manque de témoignages de l’intérieur, en raison de l’absence d’un statut de coopérateur de justice – prévu par la loi Perben, mais sans décret d’application ;
- une protection des témoins inexistante (pour les témoins criminels comme pour les témoins victimes, comme les commerçants rackettés) ;
- l’hypocrisie des politiques et des magistrats ne voulant pas « de prime à la délation ».
En Italie, la coopération du criminel ou du témoin avec l’Etat est encadrée par la loi et sous la seule responsabilité d’un procureur indépendant : quelle leçon de démocratie ! L’Etat français ne fait pas sa part en matière de justice car il ne condamne presque jamais ses élites corrompues.
Pour un Cannabis social club à Marseille
A Marseille comme ailleurs, le cannabis est la drogue la plus consommée. La plupart des usagers ne consomment que ce produit mais sont obligés de l’acheter à des trafiquants, ce qui enrichit ces derniers et leur donne une place légitime dans la société.
Le trafiquant marseillais est celui qui répare une injustice : celle d’un Etat qui réprime la consommation d’une substance pourtant disponible (qui existe en grande quantité) et accessible (facile à trouver), et ce en dépit d’une prohibition féroce (sanction pénale la plus élevée d’Europe).
A Marseille comme à Anvers ou aux Pays-Bas, les citoyens consommateurs doivent pouvoir faire partie d’une association à but non lucratif déclarée en préfecture et passer un contrat avec un producteur local de cannabis pour consommer. Un Cannabis social clubà Marseille améliorerait la santé publique et la vie sociale des usagers, financerait la prévention, l’éducation sanitaire et l’assistance en cas d’abus.
Enfin et surtout, il limiterait le poids des organisations criminelles dans la production et la distribution. Mais l’avantage le plus important d’une telle régulation est la séparation entre l’usage de drogue et le trafiquant, mettant fin ainsi à une symbiose néfaste pour l’application de l’ordre public.
Confisquer et réutiliser les biens du crime
En France, on confisque les biens du crime organisé de manière incomplète, en raison d’un cadre restrictif qui contraint les magistrats à prouver le lien entre le bien saisi et l’infraction.
En attendant de nous mettre au niveau de l’Italie (nombreuses confiscations sans condamnation pénale du propriétaire), il faudrait voter au plus vite une loi de réutilisation sociale de ces biens.
Au lieu de vendre aux enchères la villa du trafiquant de drogue, elle doit revenir à l’intérêt général. Certes, certains biens issus du trafic de stupéfiants sont parfois réaffectés vers les forces de l’ordre. Mais moderniser le parc automobile de la police grâce à la confiscation ne permet pas de lutter contre le consensus social des gangsters.
Une loi permettrait de recycler ces biens au profit de la population et d’animer l’économie sociale et solidaire : les maisons des criminels pourraient être transformées en centres culturels ou d’apprentissage, en établissements de soins pour les toxicomanes ou en lieux d’hébergement pour les immigrés.
Le patron d’une grande brasserie d’Aix-en-Provence est accusé de blanchiment pour le compte du clan Barresi-Campanella. L’établissement doit être confisqué pour y accueillir les jeunes des quartiers aux universités d’été de la lutte contre la corruption.
La réutilisation à des fins culturelles des biens saisis aurait une très forte valeur symbolique et pédagogique. Elle permet de détruire le capital social du crime organisé et confère à l’Etat son autorité auprès des populations qui se réapproprient le fruit du trafic. Dans sa ville, le citoyen qui passe devant le bien devenu utile peut se dire : « Pour une fois, le crime ne paie pas. » C’est, enfin, la seule manière d’impliquer la société civile dans une prérogative régalienne.
Après un an de travaux, la Commission européenne contre le crime organisé, la corruption et le blanchiment (Crim) a rendu ses premières conclusions. En mai, la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures de l’UE a demandé aux Etats membres de faciliter la confiscation des avoirs criminels. Elle leur a aussi conseillé de réutiliser les avoirs confisqués pour des projets d’utilité sociale. Qu’attend le gouvernement français ?
Mafias.fr, France 2 : le Quebec rongé par a mafia
Aprés l’arrestation du maire de Montréal, nous publiions à nouveau l’ITV de l’auteur du Petit Dictionnaire Enervé de la Mafia sur la mafia au Canada (cf.Moomba! Extermination suite et fin?). L’ITV de France 2 a eu lieu dans les locaux d’Ethicando 6 rue de la grange aux Belles 75010 Paris où on pouvait déguster des produits des coopératives sociales et solidaires sur des terres confisqués aux mafieux.
Vite, le local des gangsters canadiens doit devenir un centre d’accueil pour les jeunes en difficultés des quartiers tenus par les Crips. VITE, le Canada peut le faire!
Arrestation du boss qui menace un journaliste
Une balle dans la bouche pour le journaliste curieux
En janvier 2012 une alerte avait été lancée. Elle arrivait tout droit d’Italie, de l’Emilie Romagne. Un journaliste, Giovanni Tizian venait d’être mis sous escorte policière suite à une série d’articles qui révélait la présence de clans de la ‘ndrangheta (la mafia calabraise) dans le nord de l’Italie, notamment dans la région de Bologne. Cette information relayée en France par Reporters Sans Frontières, nous fut immédiatement confirmée par Libera Bologne. Nous avions réalisé une interview de Giovanni Tizian en juillet 2012 que Rue 89 avait diffusée et qui mettait en exergue l’implantation des clans mafieux dans le Sud de la France. Le journaliste Federico Lacche directeur éditorial de Libera Radio Bologne, nous a récemment informés de l’arrestation du Clan qui menaçait Giovanni Tizian. L’extrême prudence reste de rigueur en Italie, l’escorte est maintenue, mais c’est un pas important vers le retour à la normalité. Le chef de ce Clan, Rocco Femia, avait été mis sur écoute par la Brigade Financière italienne et suite à une conversation alarmante entre le boss mafieux et un entrepreneur qui était son obligé, décision fut prise d’une protection policière. Le document que nous vous proposons est donc l’interception de cet échange téléphonique. Libera Bologne nous l’a faite parvenir afin que nous puissions comprendre la réalité qui est celle de l’Italie d’aujourd’hui et à laquelle nous ferions bien de prêter la plus grande attention.
Guillaume Origoni.
Du même auteur
Le renseignement contre les mafias
Naples : les boss de la Camorra acclamé
« La plage » : un film de Guillaume Origoni avec Antonino Agostino…