Articles avec le tag ‘transnational’

La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs

En France, la mafia n’existe pas… (cf . Joint venture grand-banditisme français-Camorr).

D’aprés les sources officielles, il y aurait très peu de présences mafieuses allogènes. En effet, si en Italie, on peut consulter le rapport officiel de la Direction des enquêtes antimafias sur internet, en France, très peu d’infos circulent. Le journalistes sont aussi peu bavards sur le sujet.

Francesco Piccinini, journaliste à Agoravox a rencontré un soldat de la mafia napolitaine en disgrâce qui lui racconte les aggissements d’un clan; morceaux choisis :

« Titta était une machine : Cote d’Azur, USA, Paris, partout, dès qu’il y avait du business il partait. Il était bien dans son travail « je gagnais 500/1000 euros par jour, parfois ça me manque ». Il est bien et il commence à monter dans la hiérarchie du Sistema, il n’est plus une machine, il les gère. Mais il a aussi une autre responsabilité : celle de ramener l’argent à Naples. « A chaque voyage, une valise, de l’argent, beaucoup d’argent, le pourcentage du Sistema sur les encaissements des machines ». Un rôle important parce que dans ces valises, il n’y a pas que l’argent mais aussi les livres de caisse : noms, prénoms, activités commerciales, machines. »

et

« A Charles de Gaulle il y a les « passants ». Le modèle est le même utilisé à Naples pour permettre aux boss de se déplacer même s’il y a un blocage de la police. La méthode est simple : on envoie quelqu’un avec peu de drogue bien cachée dans la valise ou sur lui, ça prend plus de temps pour la trouver. Quand il passe il fait du « bruit », il se fait remarquer par la police et dès qu’ils l’arrêtent et le vérifient, l’autre, avec la grosse quantité, passe.« 

Retrouvez ces deux articles en cliquant sur le lien suivant : La Camorra à Paris

Coupe du monde : mafia 1 – Etat italien 0

La coupe du monde de football débute en Afrique du Sud. Dans cet  état de droit dont la cohésion nationale repose sur la réconcilation, se cache Vito Palazzolo (cf. English biography), Affilié à Cosa nostra, il est en « cavale » depuis 30 ans dans la ville du Cap ! wikipedia.it.

Ce « parrain arc-en-ciel » fait figure d’icône de la transnationalité mafieuse (cf. thèse de science politique Mafias italiennes et relations internationales ). Il incarne la mafia présente sur tous les continents afin de faire fructifier les revenus du crime, afin de s’approvisionner en produits illicites ou dans le but d’échapper à la justice de leur pays d’origine.

Vito Roberto Palazzolo est né en 1947 à Terrasini dans la province de Palerme. Il grandit dans cette région à forte densité mafieuse aux côtés de Peppino Impastato. Ce dernier, issu d’une famille mafieuse, renonce à cet héritage et il sera assassiné par la mafia en 1978. Vito Palazzolo, quant à lui, intègre la mafia mais son baptême a lieu dans le nord de l’Italie, un signe avant coureur de sa carrière internationale…. à suivre

L’Arnaque de Jean de Maillard

Par Thierry Colombié, interview exclusive de Jean de Maillard, vice-président du Tribunal de Grande Instance d’Orléans (France). Enseignant à Sciences Politiques (Paris), Jean de Maillard a écrit plusieurs livres sur la criminalité économique et financière dont « Un monde sans loi » chez Stock, un ouvrage référence sur le blanchiment d’argent – @ 30 avril 2010.

A la suite de la grave crise financière de 2008, et le terrible impact sur les Etats européens (Espagne, Grèce ou Portugal), « l’Arnaque de Maillard » pourrait devenir, comme en son temps le théorème de Pythagore, la référence universelle pour expliquer la déliquescence de la planète finance. Alors que les spéculateurs se délectent de la situation grecque, se frottant les mains à l’idée de voir plonger l’Euro et de fondre sur les autres Etats européens, Jean de Maillard explique comment et pourquoi les Etats ont favorisé la fraude à l’échelle internationale. Et ce n’est pas fini. Comme le dit, ici, en exclusivité l’auteur de « L’Arnaque : la finance au-dessus des lois et des règles » (Gallimard – avril 2010) : « Désormais, les fraudes sont réalisées à peu près exclusivement par les comptables, les directeurs financiers et les P-DG, les auditeurs, le tout sous le regard indulgent et distrait des organes publics de contrôle qui laissent faire avec indifférence. C’est à partir de ce moment qu’on entre vraiment dans l’arnaque dont je parle : le système lui-même produit les fraudes, comme mode de gestion de l’économie, en l’espèce l’économie du numérique essentiellement, mais ensuite de la finance dans son ensemble»

Lire l’interview ? Cliquez sur le lien suivant : http://www.thierry-colombie.fr/page.php?54

Joint venture grand-banditisme français-Camorra

En France la mafia n’existe pas. Reconnaissons tout de même que nos gangsters français sont doués. Le 20 avril dernier, les magistrats phocéens ont condamné ensemble des membres du grand-banditisme français et un chef de la Camorra (la mafia napolitaine cf.Les clans de la Camorra en recomposition) pour avoir importé 176 kg de cocaïne. La drogue, saisi en 2008 à Rotterdam, provenait du Pérou à destination de la France.  Deux français ont été condamnés à 14  et 10 ans de prison. Umberto Naviglia, membre de la Camorra,  a été condamné à 6 ans de prison. Retrouvez des compte-rendus du procès pour comprendre comment se passe la mise en place d’un projet commun entre gangsters français et mafieux italiens en cliquant sur le lien du site de Marc Fieviet.

Redécouvrez aussi l’article qui évoque une précédente affaire du genre : Infiltrations mafieuses en France et un reportage :

Traite d’êtres humains par une organisation calabro-indienne

D I ALe 3 février dernier, la direction des enquêtes antimafias (DIA) calabraise à fait arrêter 67 personnes : 32 de nationalité italienne et 35 de nationalité indienne. Ces personnes dont des entrepreneurs et des fonctionnaires italiens, sont impliquées dans un trafic transnational d’êtres humains. Les arrestations ont eut lieu à Reggio en Calabre, Milan, Brescia, Crema, Macerata, Sienne, Piacenza, Potenza et Avellino.

Les ‘ndrines (familles mafieuses calabraises) Cordì de Locri (cf. Prison à vie et exécution sommaire) et Iamonte de Melito Porto Salvo sont impliquées.

En général, le mécanisme est le suivant. Les «étrangers » font venir les immigrés sur les côtes calabraises et payent une redevance aux clans en vertu de la règle du contrôle du territoire (cf.‘Ndrines, armes et contrôle du territoire).

Mais en l’occurrence, les clans en question fortement infiltrés dans le tissu économique italien (cf. 200 millions d’euros saisis à la mafia calabraise, pouvaient produire des faux contrats de travail afin que les immigrés obtiennent des permis de séjour. Chaque immigré payait entre 10 000 et 18 000 euros à cette organisation inter-ethnique (cf. United of colors of dealers). L’enquête ayant débuté en 2007, les enquêteurs estiment que les revenus de l’organisation mafieuse s’élève à 6 millions d’euros.

Heureusement, un entrepreneur agricole a porté plainte démontrant que la Calabre possède les anticorps antimafieux (cf.L’Italie, la Calabre et les anticorps). En, effet, les mafieux l’avaient contraint céder ses entreprises et à faire des faux documents pour embaucher des immigrés Pakistanais et Indiens.

Ndlr : les anglo-saxons utilisent deux termes bien distincts pour évoquer le traite d’être humains ou le trafic illégal de migrants. Pour le trafic illégal de migrants ils parlent de smuggling et pour la traite des êtres humains ils utilisent le terme trafficking. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Trafic_d%27%C3%AAtres_humains

Le 3 février dernier, la direction des enquêtes antimafias calabraise à fait arrêter 67 personnes : 32 de nationalité italienne et 32 de nationalité indiennes. Ces personnes dont des entrepreneurs et des fonctionnaires, sont impliquées dans un trafic d'être humains qui aurait rapporté plus de 6 millions d'euros. Les arrestations ont eut lieu à Reggio en Calabre, Milan, Brescia, Crema, Macerata, Sienne, Piacenza, Potenza et Avellino.
Les familles mafieuses calabraises, les Cordì de Locri () et les Iamonte de Melito Porto Salvo sont impliquées

En général, le mécanisme est le suivant. Les «étrangers » font venir les immigrés sur les côtes calabraises et payent une redevance en vertu de la règle du contrôle du territoire. Mais en l'occurrence, les clans en question fortement infiltrés dans le tissu économique italien, les clans calabrais pouvait produire des faux contrats de travail afin que les immigrés obtiennent des permis de séjour. Chaque immigré payait entre 10 et 18 000 euros. L'enquête ayant débuté en 2007, la magistrature estime que les revenu de l'organisation mafieuse s'élève à 6 millions d'euros.

Heureusement, un entrepreneur agricole a porté plainte (cf. ) car les mafieux l'avait contraint céder ses entreprises et a faire des faut pour embaucher des immigrés Pakistanais et Indiens.

Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?

Voir "grandes surfaces" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaIl avait 18 ans et sortait d’un pizzeria de Taurianova en Calabre lorsque les sicaires font éclater une pluie de balles. Francesco Maria Inzitari est le neveu de Nino Princi, tué dans l’explosion de sa voiture en mai 2008 (cf. Voiture piégée en Calabre). Pour les enquêteurs, il s’agit vraisemblablement d’une « vengeance transversale » de la ‘Ndrangheta (cf. Vengeance “transversale” à Rosarno?).

Francesco Maria Inzitari décède car il est le fils de Pasquale Inzitari, ancien adjoint au maire de Rizziconi et conseiller provincial de l’UDC (centre-droit). Pasquale Inzitari avait été arrêté en mai 2008 pour concours externe en association mafieuse. En septembre dernier, la justice avait saisi 55 millions de biens lui appartenant.  Pasquale Inzitari était d’abord proche du clan Crea, dominant à Rizziconi (cf. L’Italie et les stéréotypes) qui a permis la construction du plus grand centre commercial en Calabre. Des membres du clan Crea ont acheté plusieurs terrains agricoles y compris par la menace, le conseil municipal (dissout en juillet 2000 pour infiltration mafieuse) a alors modifié le plan d’occupation des sols, rendant les terrains constructibles. Les complicités politiques remontent jusqu’au conseil régional qui modifié la législation afin de permettre la construction d’un centre commercial pourtant interdit jusqu’ici. C’est sur ce terrain qu’a été construit la grande surface, appartenant en partie à Inzitari. Mais les rapports entre Inzitari et les Crea se sont peu à peu détériorés. Profitant de l’arrestation du boss Teodoro Crea, Inzitari fait entrer Antonino Princi (et par là même le clan Rugolo, cf. La mafia calabraise, une histoire de familles) dans le capital social du centre commercial. Une insulte pour le clan Crea… et un grain de sable dans la mécanique économique mondialisée comme en témoigne ce reportage :

Un chef mafieux, un vieux de la veille… arrêté à Milan

Je vous présente Gaetano Fidanzati, 75 ans, un des plus grands trafiquants de drogue de la mafia sicilienne. Le 5 novembre 2009, il a été arrêté dans les rues de la capitale lombarde… Milan la plaque tourante des stupéfiants en Italie ; un carrefour entre le Balkans et l’Espagne… un trait d’Union entre ces « méchants » dealers du Sud et les « gentils » banquiers suisses (cf.Les blanchisseurs de la mafia et L’avocate suisse et l’absence d’impunité en Italie).

Aprés avoir purgé une peine de prison, Gaetano Fidanzati était revenu à la tête de la cosca (la famille mafieuse sicilienne) d’Acquasanta, un quartier stratégique de Palerme parce qu’il abrite les chantiers navals. Depuis octobre 2008, Gaetano Fidanzati est recherché par la police. Il aurait fait tuer son gendre réputé violent avec sa famille.

Comprenez, le boss Gaetano Fidenzati a appliqué la « violence programmée » en tuant un membre de sa famille qui ne respecte pas les preceptes mafieux comme celui de « tu tiendras ta famille biologique sans te faire remarquer« . En tuant son gendre, le chef mafieux entretient le consensus social en démontrant qu’il administre la justice sur son territoire (ici en faisant assassiner un père de famille violent cf. Violence programmée)

A propos de consensus social, aprés avoir tenté de mentir sur son identié, le vieux boss n’a opposé aucune resistance et a demandé une cigarette aux policiers. Le vieux singe mafieux à qui on apprend pas à faire la grimace doit savoir que les policiers vont parler à la presse de cette attitude. La presse va alors relayer l’image d’un mafieux qui accepte la répression (cf.Le mafieux, ce grand communicant) et renforcer son image de puissance… le cycle recommence…

Lobbying antimafia à Bruxelles

Le mardi 1er décembre, le groupe Flare (Freedom, Legality and Rights in Europe),  organisait une manifestion devant le Conseil des ministres de l’Union européenne à Bruxelles. Flare est le premier réseaux (issu de la société civile) contre le crime organisé  transnational.

La présence de Flare dans la « capitale » de l’Union avait pour but de convaincre les ministres de la justice des 27 pays de l’Union réunis en Conseil que les fonds confisqués au crime organisé doivent être utilisés à des fins sociales. Ce dispositif législatif utilisé en Italie donne des résultats encourageants (cf. De la saisie à la confiscation; de la mafia à l’Etat?).  Par exemple, la maison confisquée au chef de la mafia sicilienne, Salvatore Riina (cf. Leçon de communication mafieuse par Toto Riina) est aujourd’hui un centre culturel (cf. la Croix). De point de vue ciminologique, ce procédé est très efficace parce qu’il prive les mafieux de consensus social (cf. Les ‘ndrines et le consensus social).

Dans la rue, les militants ont joué à CONFISCOPOLIS, un jeu de société avec lequel on confisque des biens mal acquis.

Comme les photos en témoignent, la manifestation (autorisée par les autorités) fut une réussite et ce en dépit d’une première intervention de la police qui nous a fait  remballer. Le magistrat Luigi de Magistris nouvellement élu député européen, les médias, la police… et surtout le commissaire Jacques Barrot ont entendu le message. Ce dernier en particulier s’est déclaré favorable à la réutilisation des biens confisqués au crime organisé à des fins sociales (cf. déclaration)

Quartier général Confiscopolis
Confiscopolis
Le quartier général avait autorisé la manifestation jusqu’à 15h mais sur le terrain, les agents de police avaient un ordre de mission qui indiquait 13h. Il aura fallu l’intervention d’un officier de la police des renseignements généraux pour recommencer la manifestation.

Luigi De Magistris

Le député Luigi De Magistris
Press Commission européenne

Etats généraux de l’antimafia 2009

Dans le cadre de ma participation aux Etats-généraux de l’Antimafia à Rome (2009), voici la communication proposée :

LE TRAFIC DE CANNABIS EN FRANCE (english)

De l’inefficacité des politiques répressives dans un pays où la consommation de cannabis s’est banalisée alors que les peines pour consommation de stupéfiants sont les plus sévères d’Europe.

Préambule :
La jeunesse française n’est pas « à la dérive » mais la consommation du cannabis s’est banalisé et ce malgré la progressive augmentation des saisies de cannabis au cours de ces 20 dernières années.

1. Les faits :

Les sources concernant les filières du trafic de cannabis (la résine et non l’herbe) en France sont peu nombreuses. Elles proviennent de l’OCTRIS (l’office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants) et des Nations Unies. Elles sont essentiellement de nature quantitative parce qu’elles sont établis à partir des saisies1.

De ce point de vu, la France se place à la seconde place de l’Union européenne derrière l’Espagne (670 tonnes saisies en 2005) pour la quantité de cannabis saisi2 :

Les chiffres des saisies :
1990 : 21 tonnes
1997 : 67 tonnes
2004 : 107 tonnes
2005 : 85 tonnes
2007 : 50 tonnes
2008 : 74 tonnes

La quasi totalité de la résine provient du Maroc (pays qui produit 80% de la résine de cannabis fumée en Europe).

Cependant, seule 15% de la résine de cannabis qui arrive en France provient DIRECTEMENT du Maroc3. Les 85% restant proviennent d’Espagne en raison de la position géographique de l’Espagne qui est une lieu de passage privilégié.

La résine suit le parcourt suivant :
Elle est produite dans la région du Rif4 puis arrive dans les ports d’Agadir et de Casablanca pour emprunter la voie océanique ou dans les ports de Tanger et de Nador pour emprunter la voie méditerranéenne.
15% de la résine arrive directement dans les ports du Havre, de Nantes, et de Bordeaux. Le reste de la résine arrive en Espagne par tous les moyens navales possibles (barques de fortune, navires marchands, mini hors-bords…)

Une fois le 85% de la marchandise restante arrivée en Espagne, les trafiquants la font voyager  par la route. La majeure partie du cananbis transitent par camion « T.I.R. ». En effet, 57 tonnes saisies de cannabis sur les 85 de 2005 l’ont été sur ces camions.

Les autres tonnes sont en partie acheminées par les « go fast » qui sont un des moyens d’approvisionnement des trafiquants des quartiers dit sensibles en France. Les « go fast » sont les moyens d’acheminement les plus médiatisés ce qui participe à la stigamatisation des « cités » de banlieues.5

2. Le problème : une répression qui concerne essentiellement la vente au détail

Le cannabis est la drogue la plus trafiquée. Il recouvre à lui seule la moitié des interpellations pour trafic de stupéfiants6. Par exemple en 2008, 71% des interpellations concernaient le trafic de cette substance7.

Le problème est que les saisies concernent dans 8 cas sur 10, des quantités inférieures à 20 grammes!

La majeure partie des arrestations concernent des cas de revente au détail voir des personnes qui consomment et revendent, soit 67% des 13.000 trafiquants8.

En 2008, en France les interpellations pour trafic de cannabis par rapport aux précédentes années sont en forte augmentation avec 19.685 interpellations9.

Ce sont donc les réseaux locaux les plus exposés à la répression. Il existe peu de sources quant à ces réseaux, même si une étude propose une typologie en trois catégories10 :

-Le modèle familial
-Le modèle « entrepreneurial »
-Le réseau de proximité, constitué souvent de cessions gratuites.

D’après cette étude, le réseau de proximité est le plus répandu au sein de la jeunesse française, même si ces trois réseaux sont perméables. Les réseaux de proximité peuvent se transformer en modèle d’entreprise et vice et versa.

Ces réseaux locaux d’approvisionnement montre une grande flexibilité face à la répression. En cas de démentellement d’une structure, la capacité de régénération est très forte.

Le chiffre d’affaires du trafic de cannabis en France est évalué entre 745 et 832 millions d’euros pour l’année 2005. Cette estimation est calculée à partir d’une étude croisée selon les déclarations des sommes dépensées par les consommateurs.11

Pour conclure :

Du point de vue de la santé publique, la banalisation est un problème sérieux. En dépit d’une forte répression, le cannabis est devenu un produit très disponible (très présent sur le marché) et très accessible (facile à trouver).

Du point de vue géo-criminel, derrière les petits et moyens réseaux d’approvisionnement qui subissent la répression, se  cache la criminalité organisée française basée en Espagne puisque 3/4 du cannabis saisi, passe par l’Espagne via camions.12
Comme elle est organisée, la répression enrichit le crime organisé français au lieu de l’affaiblir.

Quelques pistes pour améliorer la situation en cliquant su ce lien : Contre les mafias : la régulation publique de la drogue

1Michel Gandilhon, Abadalla Toufic, Helène Martineau, Povenance et fillière de trafic in Cannabis, (données essentielles sous la direction de jean Michel Costes (2007) Observatoire Franaçais des Drogues et des Toxicomanies, 2005, p. 66_72, www.ofdt.fr
2Octris (Office Central de Répréssion du Trafic Illicit de Stupéfiants)
3OCTRIS, Usage et trafic des produits stupéfiants en France en 2005, Paris, Ministrère de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire, Direction nationale de la police nationale, Direction centrale de la police judiciaire, 2006, 123 pages.
4Région du Nord du Maroc où se concentre la culture du cannabis, couvre environ 20.000 m², ce qui représente 2.7% de la superficie totale du royaume du Maroc, et 6% de la popultaion. A cheval sur 5 provinces, elle est traversée d’est en ouest par la chaîne montagneuse du Rif.
5D’après les groupes d’intervention régionaux (GIR), le dispositif anti-traffic créé en 2002, 5.4 tonnes ont été récupérées depuis 4 ans dans les « banlieues » françaises
6Voir note de bas de page n°3
7http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/produits/cannabis/offre-1.html#aff_rech
8En 2005, une proportion qui reste stable depuis la fin des années 1990
9http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/produits/cannabis/offre-1.html#aff_rech
10S. Aquatias, « Achat et vente de cannabis au niveau local », in : Cannabis: Qules effets sur le comportement et la santé, Paris, INSERM, Coll Expertise Collective, 2001, p. 403-415
11Voir note de bas de page n°1. Pages 74-75
12Voir note de bas de page n°1. Page 64

To be mafia or not to be

Le 17 janvier 2009, un gang de motard, les Outlaws sont réunis « pacifiquement » au salon de la moto de Verone (nord de l’Italie). Soudain, débarquent trois cents Hell’s Angels, les rivaux des Outlaws, afin d’en découdre. Les Hells créeent la panique. Ils forcent le barage de la police et blessent 20 agents de la force publique; une scène digne d’un film hollywodien (voir la série « Son of anarchy » qui est aux Soprano ce que les gangs de motard sont à la mafia).
Depuis cet incident, la police italienne ( L’Italie : ce pays modèle ) n’a cessé d’enquêter. Le 12 juin à l’aube, les polices de plusieurs pays ont arrêté 24 membres des Hells Angels en France, en Allemagne et en Italie (au sein des « clubs house » de Milan, de Cuneo, de Trevise, de Padoue, de Massa Carrara et de Rome). Ils ont saisi des pistolets, des bombes lacrymogène, des armes blanches dont des épées…) et des dizaines de milliers d’euros. L’enquête démontre qu’au sein du groupe criminel, les membres les plus influents avaient des grades inscrits sur les blousons. Pour obtenir le « dequiallo », il faut avoir agressé au moins une fois un policier. Pour obtenir le « filthy few », il faut avoir commis un homicide ou des délits très graves sans avoir été découvert. Les enquêteurs ont découvert une structure hiérarchique typique de la criminalité organisée.
Quand je vois le vocabulaire des gangs de motards (« dequiallo », « filthy few » et autres « chapitres »), J’imagine combien il peut être difficile de comprendre, pour le lecteur de ce blog, le vocabulaire mafieux (« cosca« , « ‘ndrine » et autres « capobastone« )…
Par ailleurs, ces arrestations en Italie semble confirmer une analyse produite il y a trois sur le site du DRMCC : « les gangs de motards criminalisés, une menace grandissante pour l’Europe« .
Enfin, à la lecture du rapport des policiers, il semble qu’il y ait une différence entre crime organisé dont les gangs de motard sont un bel exemple et le criminalité mafieuse. Les gangs de motards sont certes bien implantés dans les sociétés américaines ou scandinaves mais il ne semble pas aussi présents dans le monde de la politique et de l’économique que ne les sont les mafias italiennes. Jugez par vous même à l’aide des articles suivants :
Au conseil municipal : « tous mafieux! »
« Bourgeoise mafieuse »
Ecomafia

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