Articles avec le tag ‘transnational’

‘Ndrangheta export

Après l’opération Crimine 1 et ses 300 arrestations dans toute l’Italie, c’est au tour de Crimine 2 avec 41 mandats d’arrêt en Calabre et sa banlieue la Lombardie 🙂 mais aussi en Allemagne (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta), au Canada (cf. Montréal : opération « extermination » et en Australie (cf. Australians do it better !). Les enquêteurs ont prouvé que les ‘ndrines transnationales ont recrée dans ces pays des « locali » ; des cantons mafieux réunissant plusieurs ‘ndrines d’au moins 39 membres (pour la France cf. Côte d’azur mon amour)

Parmi les personnes arrêtées :

– L’ancien maire de Stirling (7.000 hab) accusé d’être le chef du « locale » de Perth. En tout cas, il avait l’habitude de parler au téléphone avec un capobastone Giuseppe « U Mastru » Commisso de Siderno ;

– Un homme de 65 ans arrêté à Siderno et considéré comme un des chefs du « locale » de Thunder bay

– Un des chefs mafieux de Toronto en lien avec le clan Coluccio de Gioiosa Jonica (cf. ‘Ndrangheta transnationale
– Un homme de 43 ans à la tête du locale à Singen en Allemagne
– Des mafieux de Turin, de Gênes et un mafieux qui se cachait dans un bunker (cf.
Le quotidien de l’Etat contre la ‘Ndrangheta).

Il ne manque plus que la vidéos des mafieux qui trinquent en Australie :



Mafia export

mafia export

Comment a-t-il été possible que des secteurs entiers de l’économie mondiale et de la finance deviennent aussi perméables aux capitaux mafieux ? A qui profite cet état de choses ? Analyse captivante et salutaire – déjà saluée par la critique en Italie – d’un univers encore méconnu, « Mafia Export » est un acte de courage et d’intelligence qui fera date.

Francesco Forgione a 49 ans. Journaliste originaire de Calabre, il a été pendant de nombreuses années député et porte-parole de Rifondazione Comunista à l’assemblée régionale de Sicile. On lui doit un combat farouche contre la bourgeoisie mafieuse de la santé (cf. Vasa Vasa en prison). Il a dirigé la commission antimafia du Parlement italien entre 2006 et 2008  (Cpa)  qui s’est concentré sur la ‘Ndrangheta : mafia « numéro un ». Il enseigne désormais l’histoire et la sociologie des organisations criminelles à l’université de L’Aquila.

PS : source un peu dense pour un TPE

L’acteur menacé par la mafia, Giulio Cavalli, est à Paris

Mafie nel Nord Italia

(cf. Le sommet mafieux dans le Nord de l’Italie : la vidéo)

Giullo CavalliSerata di lettura, recitazione e dibattito attorno al libro Nomi, cognomi e infami di Giulio Cavalli            Venerdì 11 Febbraio : Ore 20.00 presso la sede del Partito Socialista francese                                     Federazione PS Paris, 32 rue Alexandre Dumas – 75011 Paris Metro: Rue de Boulets – Linea 9

Con Giulio Cavalli attore, scrittore, e consigliere regionale lombardo dell’IDV e Pippo Civati politico,blogger, consigliere regionale lombardo e membro della Direzione Nazionale del PD.

Moderatore : Francesco Piccinini (cf. La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs)

Mafie? Prendiamole per la gola!

In collaborazione con Ethicando organizziamo anche un vendita solidale, su prenotazione via mail e consegna nella stessa serata, di prodotti alimentari (pasta, conserve, olio) di Libera Terra, risultato del lavoro delle cooperative sociali sulle terre confiscate alle mafie nel sud Italia (cf. Schiaffo alla mafia) : Per informazioni sulle modalità di acquisto rivolgersi a: info@ethicando.com

Ulteriori informazioni PD Parigi ou partitodemocraticoparigi@gmail.com

Per saperne di piu sur Mafia al Nord : OMICRON

Thunder bay

mafia

Suites de l’opération « Il Crimine » et ses 300 arrestations, les enquêteurs affirment que le Siderno groupe a réactivé une cellule à Thunder Bay  (110 000 habitants) à 1 200 km à l’ouest de Toronto. Dans dans les années 50, le Siderno group s’y est installé pour les affaires car Thunder Bay est un trait d’union  entre l’axe Toronto-Monreal et les provinces de l’ouest. Affaiblis par la repression (et par domination du clan Rizzuto?), les Calabrais s’étaient repliés sur Toronto. Est-ce l’affaiblissement du clan Rizzuto qui les a poussé à réactiver une ‘ndrine?

En tout cas, le 14 décembre la magistrature italienne a délivré 53 mandats d’arrêt contre le clan Commisso de Siderno. 7 d’entre eux concernent des italo-canadiens mais un seul a été arrêté car il se trouvait en Italie au moment de l’opération. Notons que l’un des prévenus est le fondateur d’une société de publicité sous contrat avec les villes de Toronto, Montréal et Ottawa.  Le parrain de Montréal, Vito Rizzuto, avait également des intérêts au sein de cette société.

Sans aucune preuve, il me semble que derrière l’élimination des Rizzuto se trouve la ‘Ndrangheta transnationale

mafia calabraise (cf.Extermination suite et fin?).

Violence programmée en France : la vidéo

OGC : la conférence de presse

Jeudi 19 octobre 2010 avait lieu la conférence de presse pour le lancement de l’OGC, en particulier de la revue cliquez : Revue OGC :

« La criminalité comme vous ne l’avez jamais vu »

En présence de nombreux journalistes, magistrats et universitaires, les cadres de l’OGC ont pu présenter ce  réseaux international de chercheurs et d’universitaires de différentes disciplines, d’analystes et d’informateurs de différentes origines et de différentes professions, qui observent et étudient les criminalités internationales de manière indépendante.


Côte d’azur mon amour

En ce mois de septembre, les gendarmes des deux côtés des Alpes ont visité Vallauris, ses porteries, sa cité la Zaïne (en photo) et ses citoyens italiens un peu spéciaux. Ces derniers sont sans cesse en déplacement. Puis, à l’issu de leur séjour, ils arrivent sur la « Côte » et jouent au cartes dans les cafés pendant une semaine. Quand on leur demande ce qu’ils font dans la vie, ils répondent qu’ils sont « dans les assurances » (cit)…

Bref, cette semaine, les gendarmes ont arrêté Roberto Cima, 52 ans car il doit purger un peine de 21 ans de prison. Avec son complice Maurizio Chiappa, arrêté en 2008 à Golfe Juan… il aurait assassiné, en 1989, un rival pour le contrôle des activités illicites dans la région Ligurie (cf. Infiltrations mafieuses en France)

D’aprés certaines sources malheureusement très rares en France, à Vallauris, il y aurait une ‘ndrine, une famille mafieuse calabraise. Je cite un extrait de la mission parlementaire d’information sur la délinquance financière et le blanchiment des capitaux :

« J’ai appris, en discutant, de manière officieuse, avec des officiers de police judiciaire, que la mafia calabraise est organisée selon un régime de loges – les cosche. Dans les Alpes-Maritimes, sept cosche sont établies, la cosca mère étant à Juan-les-Pins, et dépendent toutes de la cosca de Vintimille. […] »
Extrait de l’audition de M. Philippe Dorcet, juge d’instruction au Tribunal de grande instance de Nice, devant la Mission, le 9 mai 2001.

Je dédie ce billet à mon père qui m’a permis d’étudier ses sujets. Je me souviens de ce jour de juillet 82 où nous avons rendu visite à un ami à lui. Ce dernier, propritaire d’une pizzaria sur la route de Vallauris,  était victime d’une tentative de racket de la part d’amateurs qui n’avaient rien d’italiens…

Mafias : ancrage local, pouvoir transnational

Mafias.fr devient une bibliothèque universitaire 🙂

L’étude du phénomène mafieux amène à penser les notions de territoire et d’expansion. On constate souvent qu’une mafia ne peut se démunir du contrôle d’un territoire donné (cf. ‘Ndrines, armes et contrôle du territoire) mais tire aussi profit de la mondialisation  (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?) au point  d’être une force transnationales (cf. ‘Ndrines transnationales).

Nous publions ici un mémoire universitaire (résumé et texte intégral en PDF) qui traite de cette dualité. Il est écrit par Céline Torrisi, diplômé de l’IEP de Grenoble et actuellement en master 2 recherche « Administration, Droit et Développement Territorial »  à la faculté de droit de Grenoble. Celine Torrisi prépare un doctorat (quelle idée! cf. Mafias italiennes et relations internationales) en co-tutelle avec l’université Federico II de Naples sur un des deux thèmes suivants: « Etat, mafia et territoire: la structuration territoriale de l’Etat à l’épreuve du crime organisé, l’exemple de l’Italie » ou sur « le phénomène des infiltrations mafieuses au sein des administrations locales. » Sur le plus long terme, Céline pourrait préparer les concours de la magistrature en Italie (elle doit être subversive puisque d’après le président du Conseil, les magistrats sont dans la logique du coup d’état). Celine  Torrisi est retournée vivre en Italie depuis 4 ans, ( aucun avenir pour elle donc 🙂 ), ce qui n’a fait que confirmer sa passion pour la vie politico-institutionnelle de ce pays (irrécupérable!).

Résumé :

paridis fiscaux carteDepuis le 11 septembre 2001, les démocraties occidentales n’ont de cesse de focaliser leur attention sur un élément qu’elles considèrent comme leur plus grande menace : le terrorisme. De cette façon elles semblent laisser de côté un autre danger : la criminalité organisée. Le choix des mots n’est pas anodin. L’effet que l’on désire susciter est altéré selon que l’on parle de criminalité organisée ou de mafia. En effet parler de la criminalité organisée confère davantage de pesanteur au discours et peut être davantage de crédit. Cependant parler de la mafia fait souvent sourire, ou suscite une certaine fascination chez les individus. Pourtant ces deux expressions désignent un même phénomène, bien plus redoutable qu’on ne se l’imagine et ce pour plusieurs raisons. D’une part parce que la mafia n’apparaît que comme un mythe pour la grande majorité des individus. D’autre part parce que la lutte contre la criminalité organisée est devenue un objectif secondaire tant au sein des Etats occidentaux qu’au sein des organisations internationales. Enfin parce que contrairement à ce qu’on pourrait nous laisser croire les mafias ont su parfaitement s’adapter au processus de la mondialisation. Ce dernier a même accentué le danger qu’elles représentent. Si la criminalité organisée n’a jamais été un phénomène purement et uniquement sicilien, il n’empêche que le processus de mondialisation, compris comme un processus neutre de diffusion de certaines normes traduites au niveau local par l‘ Etat, a largement favorisé la criminalité organisée lorsqu’il ne l’a pas renforcé. La facilitation des communications et des déplacements, la déréglementation de l’économie, la création d’un espace mondial ouvert ont eu des conséquences néfastes dont le renforcement et l’expansion des mafias.
Affirmer que le processus de mondialisation a eu des effets négatifs ne doit pas être interprété comme relevant d’un dialogue altermondialiste. Notre but n’est pas d’expliquer exhaustivement le processus de mondialisation de la criminalité organisée mais d’essayer de voir en quoi la mondialisation a fait des mafias des puissances capables de contrôler un territoire local tout en rayonnant sur la scène de l’illégalité transnationale. Ainsi nous partirons d’un constat : la criminalité organisée est aujourd’hui un phénomène transnational. Mais les mafias présentent une caractéristique particulière : pour exister elles ont besoin d’un ancrage local sans lequel elles sont comme la pieuvre sans la tête, vide de toute capacité d’action. Ce n’est que par souci d’étendre leur puissance qu’elles se sont mondialisées. On se demandera alors comment il est possible qu’une organisation transnationale, illégale, menace d’envergure pour les démocraties les plus solides, organisation à l’origine de nombreux détournements de fond, de catastrophe sanitaire telle la crise des déchets à Naples, retienne si peu l’attention des organisations internationales, des Etats, et des individus ? Selon nous, les mafias sont aujourd’hui des réalités qui ont su tirer profit de la mondialisation mais dont la nature réelle est voilée par la persistance d’un mythe au sein de l’imaginaire collectif. Aussi nous semble-t-il que les mafias opèrent un va et vient constant entre mondialisation et ancrage territorial. Or les Etats et les organisations internationales sont impuissants face à au nouveau visage de la
criminalité organisée.
En s’appuyant sur l’exemple de la crise des déchets à Naples, symbole de la puissance de la Camorra et de la faiblesse de l’Etat italien on s’attachera à démontrer que la mondialisation permet à la mafia de s’ériger en puissance transnationale en intégrant illégalement l’activité légale(I). Mais elle lui permet également de renforcer sa territorialisation par le contournement discret des normes internationales et nationales (II). Ce contournement est d’autant plus dangereux que les Etats et les individus ne semblent s’attacher qu’aux phénomènes visibles et exceptionnels et non aux phénomènes invisibles et constants comme la criminalité organisée (III).

Le mémoire :

 

Montréal : opération « extermination »

En fin d’après midi, dans la zone industrielle de Saint Léonard à Montréal, les tueurs s’approchent d’Agostino Cuntrera et de son garde du corps qui ne sert à rien… Les deux mafieux sont assassinés. Agostino Cuntrera appartient à une la dynastie mafieuse transnationale : les Caruana-Cuntrera. Au Canada, le clan Caruana-Cuntrera était associé au clan Rizzuto. Depuis 1978, ils avaient éliminé la concurrence calabraise (Cotroni-Violi en photo). Puis, ils avaient aussi pris leur indépendance vis à vis de la famille New yorkaise Bonanno (voir hypothèse d’un lecteur en bas de page).

Résultat :

– 2006 : extradition vers les US de Vito Rizzuto boss (père).

– Mi-2009, un ami de Vito Rizzuto, Federico Del Peschio, a été tué par balle sur le parking de son restaurant.

– De septembre 2009 à janvier 2010 ; 18 cafés italiens de Montréal sont la cible d’attaques au cocktail Molotov.

– 29/10/2009 : assassinat de Nicolo Rizzuto, petit fis et héritier du clan : cf. Dans la famille Rizzuto, « je demande le fils… »

– 21/05/2010 : disparition mafieuse (lupara biancha) de Paolo Renda, beau-frère de Vito Rizzuto (le père), le consigliere du clan Rizzuto.

– 29/06/2010 : assassinat de l’allié Cuntrera

La police canadienne affirme qu’il n’y pas de guerre entre les Calabrais et les Rizzuto car dans une guerre il y a des morts des deux côtés. Or, dans le cas présent , il n’y pas de mort côté calabrais.

Ben oui, ce n’est pas la guerre c’est une extermination ; la dernière étape dans la violence programmée (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta) entre clans mafieux. Les vainqueurs en bons stratèges pourraient s’arrêter là et obtenir l’allégeance des cadres du clan Rizzuto pour la continuité des affaires.

En effet, le Canada est géopolitiquement primodiale dans l’achemiment de la drogue aux Etats-Unis (premier pays consomateur au monde). Déjà pendant la prohibition, l’alcool venait du Canada. La drogue, en particulier l’héroïne suit la même route.

PS : voici un commentaire d’un des lecteurs de ce site :

« Je voudrais également intervenir sur ce qui est en train de se passer au Canada actuellement et que vous aviez notamment analysé au cours de l’un de vos précédents articles. En effet, il semblerait que la piste new-yorkaise soit envisagée comme de plus en plus crédible par les enquêteurs – qui seraient néanmoins encore dans le brouillard le plus totale. Cette série de règlements de compte méthodique étant en train de décimer au sens propre du terme l’ensemble de la direction de la Famille Rizzuto pourrait être le fait de la Famille Bonnano de New York, qui voudrait reprendre ses positions dans ce pays. Ce pourrait être un retour de bâton pour les Rizzuto, qui avait fait sécession des Bonnano dans les années 80 dont ils étaient auparavant un crew, les Bonnano profitant de l’extradition de Vito Rizzuto vers les États-Unis en 2006 et de la vacance du pouvoir ainsi que du manque d’organisation des activités de la Famille qui s’en sont suivies. Connaissant l’importance du Canada dans la géopolitique du crime organisé que ce soit en Italie ou aux États-Unis, je voulais savoir ce que vous pensez du conflit actuel qui s’y déroule ? »

Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille

Le 25 juin, Giuseppe Falsone, le chef de la province mafieuse d’Agrigento, a été arrêté par la police. Giuseppe Falsone figurait dans la liste des 30 « latitanti » (fugitifs) les plus recherchés. Cette victoire de l’Etat sur la mafia est le résultat d’écoutes judiciaires bien menées alors que le gouvernement actuel veut en réduire la portée (cf.Extorsion-flash kidnapping).

Il a été arrêté à Marseille, comme le fut en 1991, Domenico Libri, boss de la mafia calabraise. En 2003, Bernardo Provenzano, le chef de la mafia sicilienne (cf. L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé) se fit opéré dans une clinique privée de la région. En 2009, un autre mafieux sicilien fut arrêté en France (cf. Arrestation de mafieux en France, rien de plus…).

Le chef mafieux sicilien arrêté le 25 juin avait une fausse carte d’identité française dont le nom appartenait à un complice (cf. Infiltrations mafieuses en France).

En France, la mafia n’existe pas mais on s’amuse bien quand même :

Joint venture grand-banditisme français-Camorra

La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs


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