Articles avec le tag ‘relations politico-mafieuses’
Opération Piémont : la suite
Le 21 juin, dans la continuité de l’enquête «Crimine » version Piémont : 180 mises en examen, la magistrature indépendante italienne (procureurs nommés par le CSM et non par le conseil des ministres comme en France) ont arrêté 19 personnes de la mafia calabraise opérant dans des villes du Nord (Novi Ligure, Alba, Asti e Sommariva del Bosco). Deux locali ont été démentells. La magistraure indépendante italienne (régie par le principe de l’obligation de l’action pénale et non par le principe de l’opportunité des poursuites comme en France) a aussi arrêté, M. Cardini 54 ans, conseiller municipal du PDL de Berlusconi (cf. Biographie Berlusconi).
Contrairement à Nevio Coral arrêté en France (le Progrés), le politique arrêté hier serait affilié à la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise). Il aurait gardé chez lui un document avec toutes les étapes du rite d’affiliation. La cérémonie aurait eu lien chez lui le 28 février 2008 et il aurait déclaré : » faire oeuvre d’humilité » et « servir les sages maîtres« .
Bien que ne respectant tous les préceptes de la mafia calabraise, le politicien était pardoné par ses chefs afin de ne pas se priver de renforcer la Bourgeoisie politico-mafieuse le Piémont.
Le dernier des juges
Les éditions de La contre allée, propose petit livre riche, dense inversement proportionnel au prix (7 euros) relatant un entretien avec Roberto Scarpinato (présent dans ce reportage Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?)
Roberto Scarpinato est « le dernier des juges », dernier survivant de la génération des juges Falcone et Borsellino, brutalement assassinés par la mafia en 1992 (cf. Bon anniversaire Giovanni). Il est l’un des procureurs du procès Andreotti (cf. Le divin Giulio Andreotti), et a instruit les plus importants procès menés contre la mafia et ses liens au sein du monde politique et institutionnel (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993). Sous protection policière depuis plus de vingt ans, mémoire historique de la justice anti-mafia, Roberto Scarpinato balaie de ses réflexions les lieux communs sur la justice, le pouvoir et la religion (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!). À travers le prisme d’une vie que la violence mafieuse a irrémédiablement bouleversée, il nous livre un entretien inédit, porté par une voix aussi vigoureuse qu’inspirée.
Cet entretien a été mené et traduit de l’italien par Anna Rizzello, qui fera la connaissance de Roberto Scarpinato à l’occasion d’une conférence donnée pour l’édition Citéphilo 2008, à Lille. Elle y sera son interprète. Depuis, les rencontres se succèdent, tissant une relation de confiance et d’estime mutuelles.
Letizia Battaglia est l’auteure de la photographie de couverture. En guise de conclusion à cet ouvrage, elle nous restitue l’histoire de ce portrait saisissant.
Berlusconi : lapsus contre référundum
Aprés celui de 2009 (cf. Berlusconi : lapsus « j’ai payé des magistrats »), au mois de mai, au cours de l’émission Porta à Porta, le président du Conseil a par deux fois commis un lapsus. : « la fin de la magistrature » au lieu de la « fin de la législature » en évoquant la difficulté de porter à bien des réformes visant à faire de la magistrature italienne, une magistrature totalement dépendante de l’exécutif comme de l’autre côté des Alpes… (cf.Contre les réformes libérales et le pizzino à la dynamite : le reférundum)
Un président certainement préoccupé par le référendum qui met fin à son « imimpunité » :
Présences mafieuses en France
Le 25 mars dernier, le tribunal de Toulon a jugé plusieurs camorristes pour détention d’armes (découverts enterrées dans un jardin de La Seyne-sur-Mer) et de trafic de véhicules en bande organisée entre Toulon et l’Italie. Le chef serait un Italien de 30 ans, condamné à 8 ans de prison et sous le coup d’un mandat d’arrêt européen de la part de l’Italie pour association mafieuse, détention d’armes et extorsion qui agissait au sein d’un réseau de complicité (compagnes, parents… eux aussi condamnés). Un membre du clan Sena de la Camorra doit encore être jugé alors qu’il est incarcéré à Naples où il purge une perpétuité.
Le 09 juin, la police italienne en collaboration avec la PJ de Nice a arrêté un français d’origine italienne résident à Vallauris (Côte d’azur mon amour). En 2010, un mandat d’arrêt international avait été délivré à l’encontre de compare condamné à 10 ans de prison (Nice Matin)
Enfin, le 10 juin, la police a arrêté en France (Le Progrès), un homme complice des ‘ndrines calabraises dans le cadre de l’opération « Crimine » version Piémont : 180 mises en examen. Il semble être un digne représentant de la bourgeoisie mafieuse.
Cf. Infiltrations mafieuses en France
Cf. Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille
Cf. Joint venture grand-banditisme français-Camorra
Cf. La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs
Cf. Arrestation de mafieux en France, rien de plus…
Le baisé oublié
En Sicile, les politiciens font la « bis » on le savait (cf.Vasa Vasa en prison). Par ailleurs, dans les rapports politico-mafieux, il est accepté qu’un homme politique prenne les voix du clan et affiche publiquement une opinion antimafia (à part le président du Conseil qui ne parle jamais de mafia…) cf. Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses. La duplicité est la norme. Mais quand le ministre de la justice de Berlusconi déclare que la mafia « fa schifo » (le dégoute), il y va un peu fort et les mafieux en prison, écoutés par ses pervers de policiers italiens qui font leur travail, s’énervent et veulent lui donner une leçon. Intervient alors un boss d’Aragona, Giovanni Alongi: « c’est le père d’Angelino Alfano qui a demandé les voix…. pas le fils... ». Oui mais tu oublis qu’il était l’invité d’honneur en 1996 du mariage de la fille du boss Croce Napoli (de Palma di Montechiaro).
Mais pourquoi M. Alfano est-il ministre de la justice? et pourquoi Renato Schifani est-il président du Sénat?
et Cosentino : Gomorra au gouvernement ?
Bourgeoisie politico-mafieuse
La magistrature, dans le cadre de l’opération « Casa Nostra » a arrêté Francesco Muncivi, 62 ans, ancien conseiller municipal de Forza Italia de Gela (cf. Ecomafia à Gela). Il est accusé d’association mafieuse, donc il est dans la mafia ou lié par un lien organique à Cosa notra sicilene. Il prélevait le pizzo pour la cosca (famille mafieuse sicilienne). Elu jusqu’en 2007, Muncivi lié du clan Emmanuello a racketté 4 entreprises de construction, les obligeant à acheter du matériel surfacturé, auprès de sociétés du clan (22 jours). La police a saisi un appartement et 18 hectares de terrain appartenant à une société contrôlée par la fille de Muncivi.
Un bel exemple de « Bourgeoise mafieuse » et de mafia et politique
C dans mafias.fr
Tous à vos postes pour l’émission pour C’est Dans l’Air sur Berlusconi et la place des femmes dans la société italienne. En complément de cette émission, les articles de mafias.fr sur les femmes face à la mafia (cf. Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice).
Enfin, il convient de rappeler que le président du Conseil n’est que l’émanation d’une criminalité systémique dont les femmes sont les objets. Dans le cas des filles mises a disposition (plus d’une dizaine qui auraient pratiqué des relations sexuelles contre de l’argent ou des avantages), on notera que:
– Les jumelles Eleonora et Imma De Vivo qui bénéficient d’un appartement dans le complexe immobilier Milano 2, construit par Fininvest, la société de Berlusconi mais vit à Naples avec Massimo Grasso. Ce dernier, entrepreneur et ancien conseiller municipal de Forza Italia, est mis en examen ’association mafieuse et entendu par un tribunal dans une affaire de machines à sous illicites, placées par la société de de son frères sous le contrôle des clans napolitains. Accessoirement, l’immeuble où habite le couple appartient à la société « Le Mimose », placée sous séquestre dans le cadre d’une autre enquête.
– Noémi Letizia qui a invité le président du Conseil pour ses 18 ans est la fille d’ Elio Letizia mis en examen pour extortion en lien avec le clan du Secondigliano de la Camorra (cf. Camorra Murder : number 26 )
– Barbara Montereale, 23 ans en 2008, est liée au clan parisi de figure de la mafia de Bari et à la députée Elvira Savino, également lise en examen pour blanchiment( cf. article 4Italie : état de droit!)
– Sabina Began est la compagne de Bashkim Neziri, proche de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), était recherché pour trafic international de drogue.
– Perla Genovesi et Nadia Macri servaient de « mules » pour un réseau de trafic de cocaïne dirigé par des clans siciliens. Perla, ancienne assistante parlementaire d’un sénateur, a admis avoir participé à des fêtes avec des hommes politiques, avec son amie Nadia, escort girl. C’est durant ces fêtes (avec sexe, alcool et stupéfiants) qu’elles auraient rencontré Silvio Berlusconi.
Bonne émission
Article mafia et politique
Vous pouvez acheter l’article paru dans la revue Grande Europe (documentation française) et qui traite de l’emprise de la mafia sur le monde politique en Italie (rubrique Focus cliquez)
Résumé :
Les relations entre le pouvoir italien et la mafia (ou plutôt les mafias : Cosa Nostra en Sicile, ‘Ndrangheta en Calabre, Camorra en Campanie, Sacra Corona dans les Pouilles) atteignent un degré d’intrication inquiétant. « Etat dans l’Etat », dotée de son propre ordre fondé sur une « violence programmée » qui lui permet de régner sur des pans entiers du territoire, la mafia est parvenue à infiltrer les pouvoirs publics via, par exemple, les scrutins électoraux et la corruption. L’attitude du pouvoir politique est parfois ambiguë : impliqué dans certains cas pour complicité avec la mafia, certains responsables, jusqu’aux plus hautes sphères, ont coopéré de près ou de loin avec ce pouvoir occulte. En outre, en ne luttant pas efficacement contre la perception du pizzo (impôt perçu par les « soldats » de la mafia) ou encore contre les écomafias qui ont fait du recyclage des déchets une activité aussi lucrative que le trafic de drogue, les autorités ont baissé la garde, exception faite de quelques élus qui paient de leur vie, leur refus de collaborer avec l’organisation criminelle. Pour sa part, la justice italienne, soutenue par la commission parlementaire anti-mafia, a déclaré la guerre à la mafia depuis plusieurs décennies (1962) : de nombreuses dispositions juridiques (par exemple, la loi de 1982 sur le délit d’association mafieuse, la réintroduction des biens confisqués à la mafia dans le circuit légal à des fins sociales en 1996), le recours aux « repentis » (anciens mafieux), un vigoureux soutien aux initiatives de la société civile ont permis d’enregistrer certains succès. S’ajoute à cela, la prise de conscience de la dimension européenne du problème par les autres États membres de l’Union européenne…
… cliquez pour la suite : Italie. L’emprise de la mafia sur le monde politique
Vasa Vasa en prison
« Bisou-Bisou » est en prison. La cour de Cassation a confirmé son jugement de deuxième instance (cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée).
Il est interessant de voir que Salvatore Cufarro en appel à la religion pour supporter l’épreuve qui l’attend (cf. Eglise et mafia). Il se comporte un peu comme les mafieux qui vont en prison et qui font de cette expérience une preuve de virilité. Les mafieux aiment à dire « quel valeur peut avoir un homme qui n’a jamais fait un jour de prison?« .
Regardez aussi par qui est défendu Cuffaro, Renato Farina, condamné et rayé de l’ordre des journalistes.
Cuffaro en prison, le système est encore en place avec sa bourgeoisie mafieuse (cf. Droite Champagne, bourgeoisie mafieuse et banqueroute à Catane) et parions : une fois sorti il sera réélu (cf. De la Calabre aux élections législatives)
Par contre, le médecin Cuffaro ne dévoilera plus au médecin et conseiller municipal Salvatore Miceli, la présence de micro dans l’appartement du boss médecin Giuseppe Guttadauro (cf. « Bourgeoise mafieuse »)
et le médecin Cuffaro ne rencontrera plus de mafieux dans une cabine d’essayage pour discuter du remboursement des soins d’une clinique privée détenue par un mafieux…
PS : 2016 sortie de prison 🙂
Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses
Au cours d’un colloque, je pose une question à un politologue italien venu parler de Berlusconi. : « Ne sous-estimez vous pas, en particulier dans le monde universitaire, le lien organique de Silvio Berlusconi avec le crime organisé? (je prends volontairement le terme de « crime organisé » pour voir si mon interlocuteur va lui employer le terme de « mafia » (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!)
Réponse du politologue : « Non je ne crois pas à un lien organique du président du Conseil avec le crime organisé« …. ignorance ou complicité ?
En réalité, le lien organique de Silvio Berlusconi avec la mafia se nomme Marcello dell’Utri (Le bras droit du président du Conseil condamné en appel). Enfin, voici un article pour que chacun se fasse son opinion :
Les « favorites » de Berlusconi et leurs liens avec la mafia…
Crimorg.com | L’Espresso – Italie | 20.01.11
Le Président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, est actuellement impliqué dans le « Rubygate » : avec plusieurs de ses proches, il a été inculpé pour prostitution juvénile (la jeune Ruby étant mineure quand elle a eu des relations sexuelles avec « il Cavaliere »). 10 autres filles seraient impliquées dans ces affaires de relations sexuelles contre de l’argent ou des avantages.
Parmi celles-ci figurent les jumelles Eleonora et Imma De Vivo qui bénéficient d’un appartement dans le complexe immobilier Milano 2, construit par Fininvest, la société de Berlusconi. Eleonora est notamment connue pour sa participation à la télé-réalité « Isola dei Famosi« . Dans le cadre de l’enquête menée par le Parquet de Milan sur les faits de prostitution, les enquêteurs ont perquisitionné chez la starlette à Naples. C’est en effet la qu’elle vit depuis plusieurs années avec son compagnon officiel : Massimo Grasso, entrepreneur et ancien Conseiller Municipal de Forza Italia. Grasso est aux arrêts domiciliaires car il est inculpé dans une affaire d’association mafieuse. L’immeuble où habite le couple appartient à la société « Le Mimose », placée sous séquestre dans le cadre d’une affaire mafieuse (cf. La confiscation : enjeu politique majeur. Enfin, le jour de la perquisition, Grasso devait être entendu par un tribunal dans une affaire de machines à sous illicites, placées par la société de Renato Grasso, le frère de Massimo, sous le contrôle des clans camorristes (cf. Des machines à sous à la bourgeoisie mafieuse)
Une autre des « favorites » de Berlusconi est Noémi Letizia, connue à l’occasion d’une fête pour ses 18 ans à laquelle était conviée le Président du Conseil. Le père de la jeune fille, Elio Letizia, est inculpé dans une affaire de racket et est connu pour ses liens avec le clan du Secondigliano de la Camorra (cf. Camorra Murder : number 26 )
Barbara Montereale, 23 ans en 2008, quand elle a fréquenté les villas de Berlusconi, a reçu des bijoux et 10.000 euros en liquide pour ses « services ». Elle est lié à Radames Parisi, figure de la mafia de Bari. Acquitté en appel dans une affaire d’homicide, il a été arrêté en octobre dernier pour une affaire d’usure, d’extorsion et de blanchiment. Mêlée aux affaires du clan Parisi (en photo), on retrouve une autre femme, bien connue de Berlusconi : la députée Elvira Savino, également inculpée pour blanchiment( cf. article 4Italie : état de droit!)
Sabina Began, une ancienne mannequin allemande devenue actrice, a organisé plusieurs dizaines de fêtes, parfois dans les villas de Berlusconi, souvent avec lui… En 2003, son compagnon avait réussi à échapper à la police : Bashkim Neziri, proche de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), était recherché pour trafic international de drogue.
En Sicile, les deux amies Perla Genovesi et Nadia Macri sont également impliquées dans les « parties fines » dans les cercles politiques siciliens mais aussi de Rome. Elles ont été arrêtées car elles servaient de « mules » pour un réseau de trafic de cocaïne dirigé par des proches de Matteo Messina Denaro, le principal boss de l’ouest de la Sicile. (cf. Saisie record contre le complice du chef de la mafia de Trapani). Perla, ancienne assistante parlementaire d’un sénateur, a admis avoir participé à des fêtes avec des hommes politiques, avec son amie Nadia, escort girl. C’est durant ces fêtes (avec sexe, alcool et stupéfiants) qu’elles auraient rencontré Silvio Berlusconi.
Un des co-inculpés de l’homme politique est Lele Mora, un des plus importants imprésario et découvreur de talents d’Italie (talents qu’il pouvait « réorienter » vers les fêtes du Cavaliere…). Mora, déjà connu pour des affaires de drogue, d’escroquerie et de fraude fiscale, apparaît dans l’enquête « Il Crimine », qui a débouché en juillet dernier sur 300 arrestations : voir article du Figaro