Articles avec le tag ‘racket’
Site fermé pour cause de mafia…
« Sito chiuso per mafia«
On apprend que l’association SOS racket a décidé de fermer. Depuis 18 ans, contre la criminalité organisé, elle offrait un soutien à ses victimes en les poussant à dénoncer les crimes qu’elles subissaient!
Dommage! l’association de commerçants un outils très efficace dans la lutte antimafia car il reprend les mêmes atouts que ceux que possède la mafia à savoir le sens du collectif. En effet, la force de la mafia repose sur le fait associatif (qui a donné le délit d’association mafieuse). Subir une menace par la mafia est terrifiant car on sait que même si on arrête celui qui a fait la demande, il y a derrière lui un clan qui existe parfois depuis un siècle. Face à ce pouvoir collectif, les commerçants avaient répondu par le même pouvoir : l’union qui fait la force (cf. L’Antimafia à la radio parisienne)
Le président de l’association subissait de nombreuses menaces. Des inconnus se sont déjà fait passer pour des carabiniers et ont demandé à le voir. En 2009, on a tiré sur son kiosque à fleurs à Parabiago, dans la province de Milan (tiens ! La mafia c’est pas que pour le Sud… cf. 300 arrestations). La même année, une bombe est retrouvée devant son domicile. En 2010, on met feu à son van. Ces derniers jours, on a crevé les roues de sa voiture, le président de l’associaiton a reçu des appels anonymes lui reprochant ses contacts avec les carabinieri, et il s’est fait insulter par un entrepreneur des pompes funèbres qu’il a dénoncé.
Mais alors pourquoi fermer maintenant?
A cause de l’attitude de l’Etat qui ne lui a pas accordé un siège pour recevoir les victimes, qu’il devait donc accueillir chez lui, à ses risques et périls. Un siège dont l’association bénéficiait pourtant à ses débuts. Mais en 1999, après deux années de vie seulement, Sos Racket doit déménager . Deux menaces après, les locataires du lancent une pétition qui contraint le président de SOS Racket à déménager une nouvelle fois (pas cools les voisins cf. « Pauvre » Saviano). L’histoire se répète et, suite à un petit attentat, le président de l’association est à nouveau contrait de partir. Depuis, la seule association qui ose dénoncer le racket en Lombardie et qui produit des cartes (voir plus haut) n’a pas de siège.
Les gouvernements ont donc beau se targuer d’arrêter les mafieux, la lutte antimafia ce n’est pas que les arrestations…
« Victor : nettoyeur »
« Les cochons dévorent rapidement les corps à condition de les mettre à la diète pendant une semaine«
Depuis 2001, un tueur de la ‘Ndrangheta collabore avec la justice. Il est donc un collaborateur de justice et non un « repenti » puisqu’il ne se repent de rien. Il change de vie et passe du côté de la légalité et de l’état de droti. Cela se révèle utile car depuis 2001, on connaît les secrets des ‘ndrines (familles mafieuses calabraises) de Cosenza (cf. Opération Terminador).
Entre 1998 et 2000, des chefs de famllies de la zone décidèrent de s’unir en confédération afin de se répartir les appels d’offre de l’autoroute A3 (en photo) et de faire le mènage. La nouvelle stratégie avait obtenu l’aval de la ‘ndrine Mancuso de Limbadi très influente dans la région (cf. ‘Ndrines, armes et contrôle du territoire). Il s’agit encore d’une information précieuse obtenu grâce à un colloborateur de justice, le « contabile » (« comptable » de l’organisation en question).
Les ‘ndrines faisaient appel à des tueurs professionels. En 2000, le tueur collaborateur de justice en question a participé à un massacre à la kalashnikov sur la place d’un village (deux morts et un blessé). En 1998, il avait assassiné un jeune vendeur de drogue « nommé Chiarello » puis l’avait découpé en morceau à la hache. Le soldat de la mafia était devenu « un ange de la mort » capable de désosser les cadavres, les dissoudre dans l’acide ou de les faire rôtir dans des barils de naftaline. Mais le meilleur moyen de ne pas laisser de trace était l’utilisation des cohons!
« Ils mangent tout y compris les cheveux, en une demi heure, il ne reste plus rien« .
Heurseusement que « Victor le nettoyeur » (Nikita) est devenu collaborateur…
Fait à partir de l’article d’Arcangelo Badolati de la Gazzetta del sud
Italie : état de droit!
Regardez ce que propose le très informatif site crimorg.com. En quelque jours, les forces de l’ordre et les magistrats démontrent que l’Italie est un état de droit. Seul bémol, le pouvoir en place veut permettre la vente de bien confisqués aux mafieux. Certes 75% des biens confisqués aux clans ne sont pas réutilisés par l’Etat (cf. La confiscation : enjeu politique majeur). Pour changer cet état de fait, il faudrait une agence unique pour administrer ces biens contre les 17 qui existent aujourd’hui. Enfin, revendre les biens confisqués au mafieux c’est permettre aux mafieux de les racheter tant ils disposent d’une grande disponibilté financière (cf. Des statistiques à la réalité de la lutte antimafia) !
1. Sicile : arrestation d’un important Boss
Publié sur Crimorg.com le 03.12.2009
(2 décembre 2009 / Agences)
2. Sicile : arrestations de proches du Boss Bernardo Provenzano
Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009
(1er décembre 2009 / La Repubblica – Italie)NDLR : Les pizzinis sont devenus le mode de communication préféré des grands Boss. Se méfiant des moyens de télécommunication moderne, les parrains utilisent donc des petits bouts de papiers où sont écrits des messages, souvent en code. Plus sur, ce moyen a toutefois l’inconvénient de la lenteur, le pizzini devant passer de main en main (d’hommes de confiance) avant d’arriver à son destinataire, sans compter le chemin inverse pour la réponse… Voir le livre d’Andrea Camilleri
3. Une église de Naples rackettée par la Camorra
Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009
(1er décembre 2009 / Agences)NDLR : En plus du racket « ordinaire », les mafieux ont pris l’habitude de demander un « pizzo » supplémentaire (en argent ou en nature) à l’occasion des fêtes de la Vierge, de Noël ou lors de fêtes locales. Ce « bonus » est en théorie destiné aux membres incarcérés et à leurs familles.
4. Vaste opération contre la Sacra Corona Unita de Bari
Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009
Parmi les biens placés sous séquestre on relève : « Paradisebet Ltd » (une société de bookmakers basée à Londres, effectuant des paris sur le football, le tennis, la Formule 1, les grands prix de moto, le ski alpin, le basket, le rugby et le football américain) et pour 3 millions d’euros d’actions de la société italienne « Sport&More » (géant de l’équipement sportif, faisant un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros, dont 30% en dehors de l’Italie).
(1er décembre 2009 / La Gazzetta del mezzogiorno – Italie)
La fin de la cosca Cappello?
Il se nomme Salvatore Caruso, 46 ans et serait le chef de la « cosca » (la famille mafieuse sicilienne) Cappello, une famille mafieuse très importante dans la ville de Catane. Le 7 novembre dernier alors qu’il est « latitante » (en cavale), la police l’arrête au volant de sa voiture. En réalité, il était en train de réorganiser le clan après que la police et la magistrature italien ont arrêté 50 membres de son groupe mafieux au mois de novembre dernier!
Comment expliquer qu’un seul homme puisse réograniser un clan qui vient de perdre 50 membres?
Peut-être est-il allé voir son banquier en lui disant « tu peux rapatrier mes fonds des îles Caiman puisque le gouvernement a prévu une aministie fiscalo-mafieuse » (cf.une troisième…)?
Avec cette argent, il a commencé à acheter des nouvelles complicités qui lui ont permis d’assurer sa cavale puis d’assurer la collecter du pizzo (le racket)… puis de promettre des emplois municipaux à des jeunes du quartier…
Arrestations aux pieds de l’Etna
Mardi 25 mars 2008, les carabiniers ont arrêtés 15 personnes appartenant à une cosca, la famille mafieuse sicilienne, qui contrôle une partie du territoire de Bronte, Maletto et Maniace, la partie nord de la province de Catane. La photo à gauche représente une vue panoramique de la ville de Randazzo dans la province de Catane.
La cosca était dirigée par Francesco Montagno Bozzone, lui aussi arrêté. Cette cosca est liée aux familles mafieuses Mazzei-Cargnusi de Catane. Les prévenus sont asccusés d’association mafieuse, d’extortion, de trafic de stupéfiants et de ports d’armes prohibées.
Dans le cadre de cette opération, dénommée « trash », les enquêteurs ont découvert le racket exercé par les mafieux envers des entrepreneurs. Une société, du Nord de l’Italie et spécialisée dans le récolte des déchets, était racketée depuis deux ans. Cette opération avait déjà permis la découverte de deux kilos de marijauna et avait conduit à l’arrestation de quatre personnes.
Reste que la Direction provinciale des enquêtes antimafia (Dda) communique qu’elle a mené cette opération sans l’apport d’aucun collaborateur de justice. Comme si lutter contre la mafia avec l’aide de « repentis » était devenu « impropre ».
Les collaborateurs de justice sont indispensables à l’Antimafia. Sans la collaboration d’un proche de Pasqaule Condello, il semble que ce chef de la ‘Ndrangheta n’aurait pas pu être arrêté (art. 9). Le gouvernement Berliusconi (2001-2006) a limité à 6 mois la recevabilité de leurs témoignages ; une hérésie !
Rendez-vous le 13 avril, les Italiens votent à nouveau.
Cosa nostra s’engage-t-elle, à nouveau, sur la voie du terrorisme ?
Après avoir opté pour une stratégie terroriste de 1992 à 1993 sur l’ensemble du territoire italien1, Cosa nostra a subi d’importants effets « boomerang », comme celui de la réaction des autorités2 et celle du phénomène des repentis (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993). Depuis lors, la mafia sicilienne a opté pour une autre stratégie, celle de « l’invisibilité » sous le commandement symbolique de Bernardo Provenzano « en cavale » depuis 40 ans3. Cependant, des événements récents pourraient conduire à la fin de cette pax mafiosa.
Dans la soirée du 29 octobre 2005, les forces de l’ordre 4 ont arrêté deux membres de la mafia de Gela dans le Sud de la Sicile, parce qu’ils préparaient un attentat contre le juge Ottavio Sferlazza. D’après les enquêteurs, le plan était dans sa phase conclusive puisqu’il était question d’utiliser une grosse quantité d’explosif sur la route Caltanissetta-Gela, empruntée quotidiennement par le magistrat.
Le premier élément d’analyse réside dans l’importance de la cible. Sferlazza était jusqu’il y a peu président de cour d’assise dans de nombreux procès concernant précisément l’assassinat de juges5 . Le plus célèbre demeure celui du massacre de Capaci6 contre le juge Falcone en 1992. Ottavio Sferlazza, est réputé pour sa grande sévérité, car il a condamné de nombreux chefs mafieux, en particulier ceux de Gela. Or, les deux mafieux arrêtés, Salvatore Azzerello (29 ans) et Paolo Palmeri (38 ans7 ), appartiennent au clan Rinzivillo de Gela, ce dernier étant même considéré comme le « gérant » de cette famille mafieuse.
Le magistrat a été placé sous haute protection et des perquisitions sont en cours afin de découvrir quels autres membres de l’organisation ont projeté l’attentat. En outre, l’affaire est suivie de près par la Direction nationale antimafia (DNA)8 , car un élément est particulièrement inquiétant. En effet, le plan a été révélé par un commerçant non connu des services de police qui, après avoir été ruiné par le racket, a été recruté pour préparer l’attentat. Utiliser des personnes extérieures à l’organisation pour commettre un délit mafieux aussi important est une démarche rare et peu sûre. Ces événements en sont la preuve. Ce mode opératoire tend à démontrer qu’il s’agissait d’un acte de vengeance local qui n’avait l’aval de la hiérarchie. Or, la famille Rinzivillo est sous le contrôle du « boss » Piddu Madonia, fidèle allié du chef de Cosa nostra, Bernardo Provenzano, celui la même qui a opté pour une organisation « souterraine ».
Par conséquent, si le clan Rinzivillo a opéré avec « l’autorisation », nous sommes en présence d’un changement de stratégie historique. En revanche, si le clan a agi de sa propre initiative, il a pris le risque de provoquer des tensions au sein même de l’organisation. Les mafias sont caractérisées par la notion de contrôle de territoire. Puisque l’attentat devait avoir lieu entre Caltanissetta et Gela, dans le centre de la Sicile, une région discrète mais à forte densité mafieuse, il fallait l’assentiment des familles sous peine de déclencher une guerre de mafia.
Par ailleurs, cette tentative d’attentat arrive après le meurtre de Maurizio Lo Iacono9 à Particino, à 30 km de Palerme, le 4 octobre 2005. Maurizio Lo Iocono, chef mafieux émergent de 34 ans, récemment sorti de prison, profitait de la crise de la famille de Vito Vitale10 pour étendre son influence. Les enquêteurs pensent logiquement que le clan Vitale a fait tuer l’entreprenant Lo Iacono. Cependant, la victime était un proche de Bernardo Provenzano, ce qui peut faire penser, non pas à un simple règlement de compte, mais à une rupture de l’équilibre qui anime la pax mafiosa des dix dernières années.
Enfin, le 16 octobre 2005, le vice-président de la région Calabre a été assassiné par des hommes de la ‘Ndrangheta, l’organisation criminelle de type mafieux calabraise (cf. L’assassinat du vice-président de la régio calabraise : un meurtre politico-mafieux). Si les deux évènements de Sicile et de Calabre n’ont pas de rapport direct entre eux, ils sont à intégrer dans une réflexion plus large sur le contexte politico-mafieux italien à l’approche des élections législatives d’avril 2006.
Ainsi, en dépit des nombreux succès des forces de l’ordre11 , il semble une fois encore que la partie contre la mafia se joue à Rome.
- 1Cf. Fabrice Rizzoli, « L’Etat italien face au terrorisme mafieux », Actes du colloque « Etat et terrorisme », Démocraties, 12 janvier 2002, publiés aux éditions Lavauzelle, collection Renseignement et guerre secrète, p. 45.
- 2Arrestations des principaux chefs corleonais : Salvatore (Toto) Tiina, Leoluca Bagarella, etc.
- 3Mais qui s’est fait opérer en France l’année dernière.
- 4Le mandat été émis par le procureur Francesco Messineo, le substitut Roberto Di Natale, les magistrats près la Direction provinciale antimafia Nicolo Marino et Antonino Patti. Les arrestations ont été effectuées par la police de Caltanissetta et de Gela.
- 5Chinnici, Antonino Saetta et le capitaine de carabiniers Emmanuelle Basile.
- 6Le 23 mai 1992, entre Palerme et l’aéroport de Punta Raisi, à la hauteur de la ville de Capaci, 550 kilos d’un mélange de TNT et de nitroglycérine caché sous une conduite d’eau souterraine explosait sous la chaussée de l’autoroute !
- 7Propriétaire d’une entreprise de transport, a déjà été condamné pour extorsion, trafic de cocaïne, d’héroïne et de marijuana.
- 8La DNA a un nouveau procureur Pietro Grasso et c’est la polémique car le gouvernement Berlusconi a tout fait pour empêcher la nomination d’un autre procureur bien plus expérimenté en la matière : Gian Carlo Caselli, ex-procureur de Palerme.
- 9Fils de Francesco Lo Iacono, vieux mafieux de premier ordre du capomandamento (canton au sens mafieux) de Particino.
- 10Vito Vitale est depuis longtemps en prison avec ses frères et ses soeurs dont une (Giusy) est devenue collaboratrice de justice.
- 11Arrestation de deux chefs, un de Cosa nostra (Umberto di Fazio du clan Santapaola de Catane) et un de la ‘Ndrangheta (Sebastiano Strangio arrêté au Pays-Bas) au mois d’octobre.