Articles avec le tag ‘‘Ndrangheta’

3. Extorsion-flash kidnapping

Dans le cadre des arrestations déjà évoquées et des écoutes déjà citées, (cf. 1. « Dessine moi un bunker » et 2. Leçon d’autorité par Giuseppe Pelle, je vous propose une discussion autour de l’extorsion de fond.

Trois mafieux discutent d’un entrepreneur qui ne s’est pas acquité de la somme du racket. J’ai un peu modifé la traduction pour faire court. La totalité des écoutes dans le fichier vidéo plus bas.

P.G. : « Vous allez voir Peppe « u bumbulottu »… pour lui parler des travaux…  »
X. :  « les sous, ils se les ai mangés... »
P.G. : « même pas de « respect » en lui »
X.   : « qu’est que vous en dites vous autres, on le laisse tranquilles? »
P.G. :  » Non, vous devez y aller, compare [camarade mafieux], vous devez y aller. Vous devez y aller et me donner l’oseille… il y en a pour 200 000 euros de travaux, vous devez y aller…. »

Après discussion, cela sera 40 000 euros d’extorsion

X. : «  ils vont donneront des excuses…  (vous avez vu, il y eut des funérailles, on est en deuil) mais ils peuvent mourir, ils le peuvent tous autant qu’ils sont »
P.G. : « Son père peut mourir [je m’en fou ndr]  »
X :  « … moi je m’en bas … »

Si l’entrepreneur ne paie pas, les mafieux ont prévu de l’enlever, le temps que son beaux-frère donne l’argent.

X. : « On va le chercher chez son beau frère…« 

P.G. : « on l’emnène dans la montagne [voir photo]… on le met dans la cabane« 

A. P. : « On l’attache à un mangoire et vous verrez que cela lui passera [l’envie de ne pas payer ndr] »

P. G. : « Puis, ils nous donne 20 000 euros chancun et on le libère« 

FIN

PS : ces écoutes sont disponibles sur le site du journal laRepubblica (http://www.repubblica.it/cronaca/2010/05/18/news/boss_intercettati-4145994/) ce qui démontre que l’Italie est une démocratie transparente. Mieux, elle est un état de droit qui dispose des meilleurs outils juridiques pour lutter contre le crime organisé (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles).

Attention, le gouvernement actuel veut limiter les écoutes judiciaires (article du Point) car « les mafieux aussi ont droit à une vie privée » Daniela Santanche, membre du gouvernement.

2. Leçon d’autorité mafieuse

Fasant suite au premier billet (cf.1. « Dessine moi un bunker »), je vous propose un deuxième thème contenu dans les écoutes effectuées par les policiers.

Le boss Giuseppe Pelle donne ici une leçon d’obéïssance, de « respect » :

Pelle Giuseppe : « Et alors, vous étes qui des hommes responsables, quand vous etes autour de la table pour discuter et que vous parlez… si moi, compare (ici mafieux), quand j’avais mon frère Salvatore là à table, ou si il y avait mon père, moi je parlais pas… vous avez pu le voir! »

Pendant toutes ces années je me suis tu, vous avez vu, parce que si il y a un plus ancien que moi, plus responsable… c’est lui qui parle!!

Quand il y a les responsables, les petits doivent se la fermer! comme quand c’est moi qui parle, mes frères doivent se taire et ils le font… si j’ai tort, si je me suis trompé, on en parle quand on est à trois, là on peut faire ce que l’ont veut…. »

Là, si on a pas compris qui commande!

Vous pouvez écouter ces 38 secondes  :

PS : ces écoutes sont disponibles sur le site du journal laRepubblica (http://www.repubblica.it/cronaca/2010/05/18/news/boss_intercettati-4145994/) ce qui démontre que l’Italie est une démocratie transparente. Mieux, elle est un état de droit qui dispose des meilleurs outils juridiques pour lutter contre le crime organisé (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles).

Attention, le gouvernement actuel veut limiter les écoutes judiciaires (article du Point) car « les mafieux aussi ont droit à une vie privée » Daniela Santanche, membre du gouvernement.

1. « Dessine moi un bunker »

Le 22 avril dernier, les carabiniers du Ros ont mené une opération contre le clan Pelle de San Luca (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta). Giuseppe Pelle était devenu le chef le plus important de la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) depuis l’arrestation de son père (cf. Le quotidien de l’Etat contre la ‘Ndrangheta) et de son frère (cf.Arrestation de la « mamma »).

Plus croustillant : les enquêteurs avaient placé des micros dans la maison du capobastone (chef mafieux) qui discutaient avec d’autres mafieux. Les propos tenus par ces derniers sont très intéressants.

Les mafieux aiment leur territoire puisque pour échapper aux forces de l’ordre, ils s’enterrent dans des bunkers (dans la vidéo, on peut voir un bunker). Giovanni Ficara demande à Giuseppe Pelle :

« Je dois faire un bunker : vous m’aidez? » (« devo fare un bunker mi auitate? »).

Comme une ritournenelle « dis; dessine moi un mouton »

Les images des bunkers :

PS : ces écoutes sont disponibles sur le site du journal laRepubblica (http://www.repubblica.it/cronaca/2010/05/18/news/boss_intercettati-4145994/) ce qui démontre que l’Italie est une démocratie transparente. Mieux, elle est un état de droit qui dispose des meilleurs outils juridiques pour lutter contre le crime organisé (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles).

Attention, le gouvernement actuel veut limiter les écoutes judiciaires (article du Point) car « les mafieux aussi ont droit à une vie privée » : Daniela Santanche, membre du gouvernement.



http://www.mafias.fr/?p=1158

Arrestation du « boss » Tegano et du consensus social

Le 26 avril, la police a arrêté un superboss de la ‘Ndrangheta (la mafia calabraise). Giovanni Tegano, 70 ans, figurait parmi les 30 personnes les plus recherchées en Italie. Après, la vague d’arrestation qui a suivit le massacre de Duisbourg (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta) et l’arrestation de Pasquale Condello (cf.L’arrestation de Pasquale Condello ; le dernier grand parrain calabrais ?), il s’agit d’une belle victoire pour l’Etat titalien (cf.Italie : état de droit!). Il fait reculer l’impunité, une impunité incarnée par le fait que les mafieux se livrent à de longues « latitanza » (fugue, cavale). En effet Giovanni Tegano était recherché depuis 17 ans. Au moment de son arrestation, Giovanni Tegano était à Reggio en Calabre, armé et en compagnie de 5 personnes.

La victoire est entaĉhée… Au moment de sa sortie du commissariat, une foule attendait le boss pour l’applaudir. Des personnes, en partculier des femmes criaient « Giovanni, uomo di pace! (tu es un homme de paix) » (sur les femmes et la mafias, cf. Pas de femme, pas de mafia et Article sur les femmes et la mafia).

Un des pilliers du pouvoir mafieux est le consensus social (cf. Les ‘ndrines et le consensus social). Au quotidien, les mafieux distribuent des faveurs et des emplois en raison d’un « sous developpement organisé » qui règne en Italie du Sud (cf. La mafia taxe l’eau et l’electricité des plus défavorisés)

On peut voir la photo et la vidéo ci dessous. :

De l’inéficacité de la vidéo-surveillance

Lamezia terme, dans le centre de la Calabre. Ce mercredi 31 mars, le tueur est embuscade avec pistolet muni d’un silencieux. Puis, il entre action. et tire 7 projectiles dans le dos de la victime (5 dans le dos, 2 dans les jambes) pour la faire tomber puis 5 dans la tête à bout touchant.

Giuseppe Chirumbolo, 33 ans, a été assassiné de douze coups de pistolet. Les modalités du meurtre laisse peu de place au doute. Il s’agit d’une exécution mafieuse. Les enquêteurs ont procédé à des interrogatoires jusqu’à 5 du matin.

La victime avait un casier judiciaire : possession de drogue (72 grammes) et agressions. Il avait menacé un jeune à qui il avait envoyé un sac contenant un tête d’agneau, des cartouches de fusil et une lettre de menace.

Par ailleurs, les limiers de la Garde des finances (Guardia di finanza) ont signalé aux enquêteurs que Giuseppe était affiliée au clan Giampà. La victime a donc rencontré la violence mafieuse programmée. Son meurtre est le fruit d’une décision juridique prise par un clan qui se considère comme une institution. (cf. Violence programmée).

PS : la maison de la victime avait des vitres anti-projectiles et un système de vidéo-surveillance… quand je vous dis que la vidéo-surveillance n’est pas efficace…

Billet rédigé à partir de l’article de Giuseppe Natrella Gazzetta del sud in http://www.calabrianotizie.it

En avril ne te découvre pas d’un fil… surtout celui qui te tient en vie

Le 2 avril dernier, il fait nuit à Monasterace (dans la province de Reggio en Calabre sur la carte) quand Angelo Rozzelo sort de ses chez ses parents. Deux sicaires l’attendent et tirent plusieurs coups de feu. Angelo n’a plus d’ange gardien et il meurt sur le coup. Angelo avait 26 ans et il était commercant.

Les enquêteurs suivent toutes les pistes mais ils savent que la victime avait un casier judiciaire. En 2007, il avait été déjà mis en examen pour détention d’arme de guerre et explosif. Les forces de l’ordre le tenait à l’oeil en raison de ses fréquentations avec la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Ruga-Metastasio. Le défunt est aussi le fils de Vicenzo arrêté en 1994 pour association mafieuse.

Bref, cela sent la « violence programmée »; cliquez sur les liens suivants :

Tir aux pigeons ou violence programmée?

Violence programmée

Violence programmée à Scilla en Calabre

Trahi par Facebook

Voir Petit dictionnaire énervé de la mafiaLe 16 mars 2010, les policiers de Crotone jubilent. Ils viennent d’arrêter Pasquale Manfredi, 33 ans, un soldat de la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Nicoscia-Manfredi d’Isola Capo Rizzuto. Il figurait sur la liste des cents « latitante » (en cavale) les plus recherchés. Et pour cause, il est accusé d’association mafieuse, de détention d’armes de guerre. Il se serait entraîné dans la région de Pavie (dans le nord de l’Italie) pour assassiner le capo bastone Carmine Arena (décédé dans sa voiture blindée après un tir de bazooka (cf. La guerre des ‘ndrines s’étend à la province de Crotone?). Cela illustre le goût des mafieux calabrais pour les armes de guerre et la présence mafieuse dans le nord de l’Italie :

Cliquez sur les lien suivant ;

Opération Isola

A la kalachnikov

Exécution mafieuse en Lombardie

Les policiers le décrivent comme « froid et cruel ». Froid mais pas très malin ; les policiers l’ont repéré a l’aide de sa connection (clef 3G) à Facebook et sous le pseudonyme « Scarface » !

Traite d’êtres humains par une organisation calabro-indienne

D I ALe 3 février dernier, la direction des enquêtes antimafias (DIA) calabraise à fait arrêter 67 personnes : 32 de nationalité italienne et 35 de nationalité indienne. Ces personnes dont des entrepreneurs et des fonctionnaires italiens, sont impliquées dans un trafic transnational d’êtres humains. Les arrestations ont eut lieu à Reggio en Calabre, Milan, Brescia, Crema, Macerata, Sienne, Piacenza, Potenza et Avellino.

Les ‘ndrines (familles mafieuses calabraises) Cordì de Locri (cf. Prison à vie et exécution sommaire) et Iamonte de Melito Porto Salvo sont impliquées.

En général, le mécanisme est le suivant. Les «étrangers » font venir les immigrés sur les côtes calabraises et payent une redevance aux clans en vertu de la règle du contrôle du territoire (cf.‘Ndrines, armes et contrôle du territoire).

Mais en l’occurrence, les clans en question fortement infiltrés dans le tissu économique italien (cf. 200 millions d’euros saisis à la mafia calabraise, pouvaient produire des faux contrats de travail afin que les immigrés obtiennent des permis de séjour. Chaque immigré payait entre 10 000 et 18 000 euros à cette organisation inter-ethnique (cf. United of colors of dealers). L’enquête ayant débuté en 2007, les enquêteurs estiment que les revenus de l’organisation mafieuse s’élève à 6 millions d’euros.

Heureusement, un entrepreneur agricole a porté plainte démontrant que la Calabre possède les anticorps antimafieux (cf.L’Italie, la Calabre et les anticorps). En, effet, les mafieux l’avaient contraint céder ses entreprises et à faire des faux documents pour embaucher des immigrés Pakistanais et Indiens.

Ndlr : les anglo-saxons utilisent deux termes bien distincts pour évoquer le traite d’être humains ou le trafic illégal de migrants. Pour le trafic illégal de migrants ils parlent de smuggling et pour la traite des êtres humains ils utilisent le terme trafficking. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Trafic_d%27%C3%AAtres_humains

Le 3 février dernier, la direction des enquêtes antimafias calabraise à fait arrêter 67 personnes : 32 de nationalité italienne et 32 de nationalité indiennes. Ces personnes dont des entrepreneurs et des fonctionnaires, sont impliquées dans un trafic d'être humains qui aurait rapporté plus de 6 millions d'euros. Les arrestations ont eut lieu à Reggio en Calabre, Milan, Brescia, Crema, Macerata, Sienne, Piacenza, Potenza et Avellino.
Les familles mafieuses calabraises, les Cordì de Locri () et les Iamonte de Melito Porto Salvo sont impliquées

En général, le mécanisme est le suivant. Les «étrangers » font venir les immigrés sur les côtes calabraises et payent une redevance en vertu de la règle du contrôle du territoire. Mais en l'occurrence, les clans en question fortement infiltrés dans le tissu économique italien, les clans calabrais pouvait produire des faux contrats de travail afin que les immigrés obtiennent des permis de séjour. Chaque immigré payait entre 10 et 18 000 euros. L'enquête ayant débuté en 2007, la magistrature estime que les revenu de l'organisation mafieuse s'élève à 6 millions d'euros.

Heureusement, un entrepreneur agricole a porté plainte (cf. ) car les mafieux l'avait contraint céder ses entreprises et a faire des faut pour embaucher des immigrés Pakistanais et Indiens.

Tir aux pigeons ou violence programmée?

Le 24 novembre 2009, des mafieux calabrais se rendent à l’hôpital en fourgon cellulaire de la prison de Palmi pour le tribunal de Reggio (voir carte à gauche) quand tout à coup, les deux mafieux sortent des pistolets et tentent de s’échapper.
Il s’en suit une lutte. Deux coups de feu atteignent les agents de la pénitentiaire. Ils sont blessés au pied et à la jambe mais les mafieux retournent en prison. Une enquête est en cours pour savoir comment des détenus de cette dangerosité ont pu se procurer des armes à feu.

Les deux mafieux sont les frères Zagari, qui étaient impliqués dans la « faida » (une histoire de vengeance sans fin cf. Fin de la faida de San Luca) de Taurianova au début des années 90.

Grâce à des collaborateurs de justice (appelés à tort des « repentis »), on sait que la faida de Taurianova opposait la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Asciutto-Grimaldi contre celle des Viola-Zagari. Au cours de la faida, le 3 mai 1991, les Zagari assassinèrent les frères Giovanni et Giuseppe Grimaldi. Ce dernier fut décapité à coups de fusil à bout touchant et sa tête fut l’objet d’un macabre tir au pigeont en pleine rue ; un acte de violence programmée (cf. Violence programmée à Scilla en Calabre)

Mondialisation : arrestation à Rome d’un mafieux calabrais après la fuite des Africains

Le « latitante » (en cavale), Domenico Belloco a été arrêté à Rome, la capitale de l’Italie, état de droit (cf. Italie : état de droit!). Il est l’héritier le plus actif de la ‘ndrine (famille mafieuse) Belloco qui domine la zone de Rosarno. Domenico gérait le trafic de drogue, d’armes et le racket. Il avait pour mission de mettre en place de nouvelles alliances avec d’autres familles mafieuses. En effet, les tensions avec le clan Pesce, allié des Belloco depuis 30 ans, sont importantes (cf. Vengeance « transversale » à Rosarno?).

Cela n’a pas empêché les clans de Rosarno de chasser les immigrés qui travaillaient depuis 10 ans comme des esclaves (photo à gauche) dans les plantations d’agrumes (cf. article de La croix sur les évènements de Rosarno ).

Une action à mettre en parallèle avec la chasse des Roms organisée à Naples et le meurtre des 6 Africains l’année dernière :

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