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Le triomphe de l’omertà?
Dans la campagne de Varapodio (près de Reggio Calabre), iI est encore tôt ce matin du 28 septembre 2011 quand deux jeunes frères se rendent au champ. Encore sur leur tracteur, Francesco et Carmelo Donato âgés de 18 et 26 ans essuient des tirs de fusil calibre 12 et sont abattus.
En 2000, leur père, Saverio (proche du clan Barca de Varapodio), avait déjà été assassiné pour avoir commis un affront envers le clan Mammoliti (cf. Hypothèses du policier antimafia. L’auteur du meurtre avait alors été arrêté grâce au témoignage de Carmelo. Agé à l’époque de 15 ans, il avait assisté au meurtre de son père et avait témoigné avec courage.
Le meurtrier, Antonio Mammoliti, était le neveu de Saverio Mammoliti, boss de la ‘ndrine du même nom. Nul doute que le clan vient de se payer une double violence programmée afin de faire triompher la loi du silence. En assassinant 11 après le témoignage, le clan applique sa justice intemporelle qui le rend supérieur à celle de l’état de droit, faisant de l’omertà, une loi « cosmogonique » supérieur à celle des hommes.
La ‘ndrine en question avait des intérêts dans le centre commercial Auchan par l’intermédiaire du boss Rugolo : Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?
Ps : la vision des photos des deux jeunes victimes me font venir les larmes yeux
Suite de l’opération Crimine : le vote des handicapés
Depuis juillet 2010 et l’arrestation de 300 membres de la bourgeoise mafieuse dans le Nord de l’Italie (cf. 300 arrestations : voir article du Figaro), on découvre depuis l’ampleur du système politico-mafieux (un des pouvoirs mafieux) mis en place par la ‘Ndrangheta dans une des région les plus riche d’Europe. Il s’agissait par exemple de faire élire un directeur sanitaire de la prison de Monza. Comment ?
Un boss de la mafia du Nord qui gérait les affaires des clans de Melito Porto Salvo en Lombardie propose au directeur de la prison de le faire élire ou la bannière du MEDA. (Movimentto europeo Diversamente Abili), une association qui défend les droit des handicapés et qui peut devenir un parti politique.
Lors d’un sommet mafieux dans la banlieue de Milan (cf.Le sommet mafieux dans le Nord de l’Italie : la vidéo), un représentant du MEDA ,un médecin pour changer, (cf. Vasa Vasa en prison ) parle du directeur de prison : « il est docteur et dirigeant en prison, il devrait aussi prendre en main la santé [au niveau régionale ndr] » (cf.L’assassinat du vice-président de la régio calabraise : un meurtre politico-mafieux). Le boss répond « le docteur est un ami à moi [pas un ami à nous… nda], on mange ensemble, si je lui dis que cette hôpital, il faut qu’on prenne en main tel service de nettoyage ou d’entretien... » (infiltration dans l’économie légale : autre pouvoir mafieux). Après cette rencontre, les deux personnes (le mafieux et le dirigeant d’association) auront de bons rapports puisque le boss lui enverra des ouvriers lui faire des travaux dans sa maison.
Au cours de la conversation, le directeur de l’association évoque alors le plan pour faire élire le directeur de prison : le vote des handicapés ! Avant de faire une liste des handicapés utiles… celui en chaise roulant, l’handicapé mental, celui qui a perdu son travail et qui a trois enfants à nourrir… « qui vit de tels problème sociaux qu’elle est aussi handicapé à sa la manière » (ici concept du « sous-développement organisé » qui profite à la bourgeoisie mafieuse cf.Restons « ZEN »). Évidement, le directeur de prison pourrait aussi obtenir des voix des détenus en leur accordant des faveurs!
Les magistrats ont nommé cette enquête dans l’enquête « capital social de la ‘Ndranghetà » (le consensus social étant un troisième pouvoir mafieux cf.Arrestation du « boss » Tegano et du consensus social) mais n’ont pas encore lancé de poursuites judiciaires contre les protagonistes. Le boss calabrais s’est fait assassiné en 2008 au nom de la violence programmée (définition-premier pouvoir mafieux).
Pour la mafia aux supers pouvoirs : Publication : la mafia vue par les sciences politiques
Encore un attentat contre un magistrat déjoué
“Dés que l’arme arrive, dans quelques jours, on le fait. La dernière fois, on est pas passé à l’action parce qu’il pleuvait«
C’est à l’écoute de ces mots que les magistrats ont décidé de procéder à l’opération “Tsunami”, pour arrêter 11 personnes appartenant à la ‘ndrine (famille famille calabraise) Abbruzzese actif sur dans la province de Cosenza, en particulier sur le haut de la côte ionnienne (carte à gauche). La ‘ndrine projettait d’assassiner le magistrat de la direction des enquêtes antimafias de Catanzaro. C’est en enquêtant sur un trafic de drogue que les policiers sont tombés sur des déclarations entre les membres du clan.
C’est le troisième attentat déoué en 3 ans en Calabre (cf.La folle semaine de la ‘Ndrangheta). Ils ont été déjoué grâce aux déclarations de collaborateurs de justice et aux écoutes judiciaires.
Il est donc naturel que le gouvernement en place tente de limitter la pratique des écoutes judiciares et décrédibilise les « repentis ». A cela s’ajoute, le manque de fonds pour la magistrature qui affaibli cette institution et qui envoit un message de « feu vert » au clan, comme c’est expliqué dans cette vidéo :
Opération Piémont : la suite
Le 21 juin, dans la continuité de l’enquête «Crimine » version Piémont : 180 mises en examen, la magistrature indépendante italienne (procureurs nommés par le CSM et non par le conseil des ministres comme en France) ont arrêté 19 personnes de la mafia calabraise opérant dans des villes du Nord (Novi Ligure, Alba, Asti e Sommariva del Bosco). Deux locali ont été démentells. La magistraure indépendante italienne (régie par le principe de l’obligation de l’action pénale et non par le principe de l’opportunité des poursuites comme en France) a aussi arrêté, M. Cardini 54 ans, conseiller municipal du PDL de Berlusconi (cf. Biographie Berlusconi).
Contrairement à Nevio Coral arrêté en France (le Progrés), le politique arrêté hier serait affilié à la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise). Il aurait gardé chez lui un document avec toutes les étapes du rite d’affiliation. La cérémonie aurait eu lien chez lui le 28 février 2008 et il aurait déclaré : » faire oeuvre d’humilité » et « servir les sages maîtres« .
Bien que ne respectant tous les préceptes de la mafia calabraise, le politicien était pardoné par ses chefs afin de ne pas se priver de renforcer la Bourgeoisie politico-mafieuse le Piémont.
Passion fatale : la moto
En ce 29 mai à Gênes, pittoresque ville portuaire (cf. La mafia japonaise : un paradigme), le boss embarque pour la Sardaigne. Il va à un rendez-vous important… une course de moto (en photo la sienne)! Les policiers connaissant sa passion pour le deux roues avaient fait une enquête et l’embarque. Le mafieux en question est en cavale (cf. latitanza) depuis l’opération « Il crimine 2 » (cf. ‘Ndrangheta export).
Il ocupait une place importante dans la hierarchie en Suisse (cf.L’avocate suisse et l’absence d’impunité en Italie)
Et oui les mafieux son des hommes, ils ont des passions comme les réseaux sociaux (cf. Trahi par Facebook) en plus de la Violence programmée.
Violence programmée dans la province de Vibo
Sur route Nicotera Vibo Valentia, dans un virage, on on est contrait de ralentir, un scooter surgit et le plombs parle. Domenico Campisi, 45 ans assis à la place du mort et « connu des services » va mourir. Le conducteur n’a pas un gramme de plomb dans le corps : du travail de pro ! La victime liée au trafic de stupéfiant de coca colombiene pour le compte de la « ndrine Mancuso (cf. ‘Ndrines, armes et contrôle du territoire) était soumis à des contrôles strictes par la police. Le défunt n’avait pas le droit de conduire, c’est pourquoi il avait un jeune chauffeur. Déjà une autre personne que conduisait le jeune a disparu, certainement vicitme de la lupara bianca (cf. Le « repenti » rétablit l’Etat de droit en Italie. Enfin, d’autres membres du clan Mancuso ont été victimes de la violence programmée, Cosma Congiusti en novembre, 2010 Vincenzo Barbieri, assassiné au mois de mars 2011 mais aussi Giuseppe Prostamo (cf. Guet-apens contre la ‘ndrine Mancuso).
Présences mafieuses en France
Le 25 mars dernier, le tribunal de Toulon a jugé plusieurs camorristes pour détention d’armes (découverts enterrées dans un jardin de La Seyne-sur-Mer) et de trafic de véhicules en bande organisée entre Toulon et l’Italie. Le chef serait un Italien de 30 ans, condamné à 8 ans de prison et sous le coup d’un mandat d’arrêt européen de la part de l’Italie pour association mafieuse, détention d’armes et extorsion qui agissait au sein d’un réseau de complicité (compagnes, parents… eux aussi condamnés). Un membre du clan Sena de la Camorra doit encore être jugé alors qu’il est incarcéré à Naples où il purge une perpétuité.
Le 09 juin, la police italienne en collaboration avec la PJ de Nice a arrêté un français d’origine italienne résident à Vallauris (Côte d’azur mon amour). En 2010, un mandat d’arrêt international avait été délivré à l’encontre de compare condamné à 10 ans de prison (Nice Matin)
Enfin, le 10 juin, la police a arrêté en France (Le Progrès), un homme complice des ‘ndrines calabraises dans le cadre de l’opération « Crimine » version Piémont : 180 mises en examen. Il semble être un digne représentant de la bourgeoisie mafieuse.
Cf. Infiltrations mafieuses en France
Cf. Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille
Cf. Joint venture grand-banditisme français-Camorra
Cf. La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs
Cf. Arrestation de mafieux en France, rien de plus…
« Crimine » version Piémont : 180 mises en examen
Juillet 2009, un mafieux écouté par la police : « Pourquoi pas à Turin?… ils l’ont bien en Lombardie et en Ligurie, non? Nous sommes 9 « locali« . Réponse du compare : « c’est une chose qu’on doit faire » à propos de la commission provinciale
Après l’opération Crimine de juillet 2010 avec 300 arrestations, c’est au tour du Piémont de se réveiller avec l’information selon laquelle la mafia calabraise a colonisé le territoire.
Grâce à deux collaborateurs de justice (cf. le choix de vivre), l’état de droit a mis fin à l’activité d’une centaine de compare (mafieux calabrais) qui s’adonnaient à l’extorsion, à l’organisation de jeux de hasard et au trafic de drogue.
L’enquête révèle que dans la province de Turin, il y aurait 9 « locali » (circonscription mafieuse équivalent du mandamento en Sicile) avec une cinquantaine de soldat chacun. Il y aurait aussi un groupe « Crimine » chargé des actions violentes et une « batarde » c’est à dire une ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) « détachée » et non autorisée. L’organisation est une vraie priorité chez les mafieux comme en témoigne les écoutes judiciaires. Les mafieux se demandent pourquoi dans la province de Turin, il n’y pas « a provincia« , une commission comme il est existe à Reggio, à Milan et à Gênes (cf. Bourgeoisie mafieuse dans le Nord) et qui permet d’aplanir les conflits entre « locali ». Cette chambre de compensation permettrait de gagner en autonomie vis à vis de la Calabre (cf. 4. Organisation mafieuse : « j’appelle la Province »). Tout transnational qu’il est, le phénomène mafieux est fondé sur le contrôle du territoire (cf. ‘Ndrines, armes et contrôle du territoire). Avec la ‘Ndrangheta tout se décide en Calabre, come à Duisburg (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta) où les ordres sont partis de San Luca. Et gare à celui tente de s’affranchir de la maison mère : l’assassinat d’un capo-bastone à Milan.
La justice a saisi 70 millions d’avoirs dont 20 000 euros en liquide à Modène. Bien que pas mis en exemen, 7 hommes politiques dont deux conseillers régionaux sont cités dans les actes de procèdure pour être en contact avec les mafieux arrêtés.
Violence programmée « transversale »
Tout commence en ce 17 janvier 2011 à Spezzano Albanese (notez la référence à la présence albanaise historique dans cette partie de la Calabre) dans la province de Cosenza, un commerçant tue un autre commerçant de 22 ans, pour un problème de place de parking (cf. Violence programmée). En réalité, les deux personnes se connaissent et ne s’aiment pas. La victime est le fils du capo bastone (le chef dans la mafia calabaise) Franco Presta de la zone, en fuite depuis le mai 2009 pour usure et extorsion et dont la puissance est lié aux travaux de l’autoroute (cf.« Victor : nettoyeur »). La victime était titulaire d’un commerce (vidéo) à 22 ans : d’où proviennent les capitaux qui ont permis l’ouverture?
La vendetta est en route et elle va être « transversale » car elle va toucher la famille du meurtrier qui lui est en prison. Le 16 février, la belle sœur et la nièce du commerçant qui a tué le fils du boss. Au mois d’avril, c’est au tour du père du meurtrier de tomber sous les balles de deux tueurs en scooter.
Le boss Perna a du prononcé les même mot que le boss Tornicchio, « la où passe les Perna la Lupara chante (cf. Chante chante Lupara…). Ceux qui n’ont pas accepté la protection de la police sont morts, les autres vivent dans des lieux tenus secrets comme expliqué dans la vidéo :
Agromafia : Le Monde diplomatique
Mafias.fr n’a pas assez traité les émeutes de Rosarno en 2010 (cf.Vengeance « transversale » à Rosarno?), faute de temps (article de la croix cf. Mondialisation : arrestation à Rome d’un mafieux calabrais après la fuite des Africains ). En outre, cet évènement suivait le massacre des Africians à Castel Volturno (cf. « Jammuncenne ») et aussi parce que mafias.fr évoque Rosarno en ces termes (cf. Histoires de femmes dans la mafia.)
Voici un article qui décortique les mécanismes de l’agromafia, ; le business des mafias dans l’agro-alimentaire Rappelons que les oranges calabraises sont vendues dans des grandes surfaces non italiennes construites à l’aide de la corruption et de la violence (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation? ) :
« La carcasse d’une voiture carbonisée gît près des grilles de l’ex-Opera Sila. C’est aux portes de cette ancienne usine de transformation d’olives que s’entrevoit la dernière trace de la « révolte de Rosarno ». Le 7 janvier dernier, cette localité agricole calabraise de 16 000 habitants s’est métamorphosée en théâtre d’émeutes après qu’un jeune saisonnier togolais, M. Ayiva Saibou, eut été blessé par les tirs d’un fusil à plomb. Il rentrait des champs d’orangers où 900 travailleurs vivaient entassés dans des conditions sanitaires alarmantes… cliquez pour la suite Christophe Ventura