Articles avec le tag ‘infiltration dans l’économie légale’
Mafia export
Comment a-t-il été possible que des secteurs entiers de l’économie mondiale et de la finance deviennent aussi perméables aux capitaux mafieux ? A qui profite cet état de choses ? Analyse captivante et salutaire – déjà saluée par la critique en Italie – d’un univers encore méconnu, « Mafia Export » est un acte de courage et d’intelligence qui fera date.
Francesco Forgione a 49 ans. Journaliste originaire de Calabre, il a été pendant de nombreuses années député et porte-parole de Rifondazione Comunista à l’assemblée régionale de Sicile. On lui doit un combat farouche contre la bourgeoisie mafieuse de la santé (cf. Vasa Vasa en prison). Il a dirigé la commission antimafia du Parlement italien entre 2006 et 2008 (Cpa) qui s’est concentré sur la ‘Ndrangheta : mafia « numéro un ». Il enseigne désormais l’histoire et la sociologie des organisations criminelles à l’université de L’Aquila.
Moomba!
Les autroités quebecoises veulent fermer le Moomba 🙁
En effet, depuis son ouverture en 2002, ce club de Laval dans la banlieue de Montréal aurait reçu, à 700 reprises, la visite des policiers souvent pour des faits de violence. Ces mêmes policiers affirment que l’endroit est fréquenté par le crime organisé. En 2005, le parking du Moomba est le théâtre de deux meurtres dont celui d’un mafioso, Mike Lapolla. Le même stationnement connait une fusillade en 2007 et deux tentatives de meurtre en 2008. Le 30 mai 2010, un coup de feu est tiré lors d’une bagarre ; les policiers ont retrouvé une une douille de fusil de calibre 12 et ont tout de même découvert qu’un homme avait subi des blessures derrière la tête après avoir reçu un coup de pelle.
Quatre portiers de cet établissement de nuit déjà ont eu des démêlés avec la justice. L’un d’entre eux, a été vu entrant dans l’église Notre-Dame-de-la-Défense lors des funérailles (photo à droite) du parrain Nicolo Rizzuto célébrées le 15 novembre dernier (cf. Extermination suite et fin?). Le même « videur » est accusé d’usure : un prêt de 3 500 $ pour un taux d’intérêt de 100 %. La victime qui aurait remboursé 4 800 $ a malgré cela reçu des menaces trés explicites de deux hommes dont ce portier. Enfin, ce dernier, aurait aussi molesté un client qui devait une bouteille de champagne : « je te coupe les doigts si tu payes pas« . Enfin, le 29 septembre dernier, la police interpelle notre protagoniste à bord d’un véhicule non loin du lieu de l’assasinat d’Ennio Bruni, soldat du clan Rizzuto.
Ps : un ami m’avait dit : « tu verras, on va bien s’amuser, c’est super le Moomba » Et il avait raison!
Cinémafia à Paris le 22 janvier
Le 22 janvier à 10h, le ciné club Anteprima qui n’en est pas à son coup d’essai (cf. Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone organise la projection du Film Fortapsc’ au cinéma du Panthéon, 13 rue Victor Cousin 75005 Paris.
Le film relate l’histoire d’un journaliste assassiné par la Camorra (cf. Les clans de la Camorra en recomposition). Il semble bien montrer l’émergence d’un bourgeoisie mafieuse (cf.300 arrestations : voir article du Figaro) fait de mafieux, de politiciens et d’entrepreneurs qui s’approprient les fonds publics destinés à la reconstruction des suites du tremblement de terre d’Irpina (3 000 morts)
En outre, le film démontre que le combat contre mafia n’est pas réservé aux services d’enquête. En effet, la société civile dont les journalistes font partie peut se saisir du problème et faire sa part.
C’est ce que fait Anteprima, mafias.fr, Reporter Sans frontières, la maison des journalistes en acceuillant des journalistes menacés dans leur pays et c’est ce que fait l’ONG Flare, le premier réseau de la société civile contre contre le crime organisé (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles)
La bande annonce
Fortapàsc / Bande-Annonce
envoyé par LE-PETIT-BULLETIN. – Court métrage, documentaire et bande annonce.
22 jours
Aprés une accalmie, la violence programmée est à nouveau en cours en Calabre dans la province de Catanzaro ; précisément dans le quartier de Nicastro (50 000 habitants…) ; un ancien village qui en 1969 a formé avec deux autres villages la ville de Lamezie Terme.
25 novembre 2010, il est 20h quand une moto déboule dans le centre ville. ILes occupants tirent une diziane de projectiles et disaparaissent à la manière d’un éclaire. La cible reçoit deux balles dans le thorax et deux dans la jambe.
Nicola Gualtieri, 29 ans, s’écroule, alors qu’il regagnait la cellule dans le cadre d’un régime de semi-liberté (petite condamnation pour trafic de drogue).
La victime qui ne meure pas est considèrée par la police comme un membre de la ‘ndrine (famille mafieuse en calabraise) Gualtieri inclue dans le clan dei Torcasio. Ce n’est pas la première qu’on tente de tuer Nicola. La premère fois le 13 avril 2002, la vicitme fut effleurée par des projectiles d’un fusil à canon scié. Au moment de la tentative de meurtre, il montait le stand de fruit au marché avec sa mère à ses côtés : sans pité (cf.La guerre des ‘ndrines de Crotone n’épargne pas les enfants). Le tireur fut condamné à 8 ans de prison par la cours d’appel le 21 octobre 2005 (cf. Un victoire de l’état de droit sur la violence programée). Les enquêteurs affirmèrent qu’il s’agissait d’un acte de violence programmée entre ‘ndrines pour le contrôle du territoire à Lamezia (cf. ‘Ndrines, armes et contrôle du territoire). Le dernier meurtre remonte au 31 mars (cf. De l’inéficacité de la vidéo-surveillance).
La ville de Lamezia occupe une place centrale en Calabre (cf. « Victor : nettoyeur »). Elle se situe sur l’axe de l’autoroute de la ‘Ndrangherta (cf. Opération Terminador) qui relie Naples et le port de Gioia Tauroi (cf. Le port-conteneur de la ‘Ndrangheta). La province a été choisie pour y développer le tourisme en Calabre. De nombreux « Club » se situent sur la côte thyrénéenne et on a créé un aéroport pour l’occasion…
Le 17 décembre, Nicola Gualtieri meurt. La balle qui lui a performé le poumou a mis 22 jours pour faire effet.
A partir des infos de Giuseppe Natrella Gazzetta del sud
De La Cosa Nostra (LCN) : une mafia américaine!
Au mois de juillet, on apprenait le décés de Frank Francis « Big Frank » Colacurcio, à l’âge de 93 ans. Il était surnommé le roi du streap tease, ce « made men » (?) était très influent à Seatle dans l’état de Washigton là où la mafia n’existe pas… (un peu comm en France (cf. Côte d’azur mon amour ). II fut donc très actif dans la tenue de bars, boîtes de nuit, salons de strip-tease, dans le placement de machine à sous et avait des complicités politiques.
En fait, plus on étudie la mafia dite -italo-américaine- plus on la trouve américaine et de moins en moins italienne : streap tease, paris trucés, drogues dans le pays qui en consomme le plus au monde. (cf. Contre les mafias : la régulation publique de la drogue) et surtout criminalité fiancière (cf. Ce 11 septembre qui profite aux mafieux)
Pour en savoir plus, le super article de JF. Gayraud :
Tout cela pour vous parler de mafia et politique…
En ce 14 juillet 2002, tous les capi-mandamenti, les chefs d’une circonscription mafieuse regroupant au moins trois familles de la province d’Agrigento (3ème province mafieuse après Palerme et Trapani) sont réunis à Santa Margherita Belice. Il s’agit de nommer un nouveau chef de province aprés l’arrestation de Calogero Di Caro, boss de Canicatti. Il y a un favori en la personne de Maurizio Di Gatti soutenu par Antonino Giuffré (numéro 2 de Cosa nostra à l’époque ) mais affaibli par l’arrestation de Giuffré le 17 avril 2002). Ainsi, la réunion déclare Giuseppe Falsone (cf. Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille) nouveau capo della provincia car il est soutenu par Bernardo Provenzano, le « number one » de l’époque (cf. L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé ).
La réunion est à peine terminée quand la police commence à faire irruption dans la demeure. Comme à Apalchin en 1957, les chefs mafieux s’envolent tels des moineaux. Maurizio Di Gatti, le perdant et Giuseppe Falsone le vainqueur sont partis un peu avant la fin réunion. Ils ne sont pas dans les mailles de la police.
En dépit de sa liberté, le vaincu Maurizio De Gatti a peur. Il faut dire que pendant un an, il agit comme le futur chef de province car Antonino Giuffré a fait croire à toutes les familles d’Agrigento dans le dos de Bernardo Provenzano (affaibli par une mauvaise prostate qu’il se fera retirer en 2003 en France…) que le grade de Maurizio de Gatti avaient été décidé par Provenzano lui même (vous avez du mal à suivre…). c’est pas grave moi aussi 🙂 ). Maurizio De Gatti a perdu le poste mais passe aussi pour un menteur, un traître (au sein de cosa nostra le mensonge est interdit…) sent qu’il est un cadavre ambulant. Plus les années passent plus il pense qu’il va être assassiné d’autant plus que son soutien, Antonino Giuffré, a décidé de collaborer avec la justice (cf. MafiaS et trahisonS au regard des sciences sociales)
Naturellement, une fois arrêté en décembre 2006, Maurizio Di Gatti devient un collaborateur de justice et non pas un « repenti » puisqu’il ne se repent de rien. Il collabore car il a peur de mourir. Il est dans un cul de sac, celui de la mafia et de sa violence programmée. En revanche, sa collaboration doit être totale. A telle enseigne qu’il dénonce ses frères comme était membre de Cosa nostra ; l’un d’entre se suicide en prison fin décembre 2006!
Sa collaboration, pleine, évoque le rapport entre mafia et politique. Selon le collaborateur de l’état de droit, Maurizio De Gatti, le conseiller régional Michele Cimino aurait détourné des fonds publics pour la construction d’un très grand centre commercial à Castrofilippo “Le Vigne”, le long de la route nationale 640 reliant Agrigento à Caltanissetta. Il aurait aussi assuré son élection en 2006 grâce aux voix des familles mafieuses, qui, en échange, auraient obtenu des appels d’offre concernant la construction en question ; décidement les centres commerciaux… (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?).
Nous sommes en présence d’un paradigme concernant les rapports entre la mafia et le politique cad des voix contre des appels d’offre.
Au mois de septembre dernier, le député Michele Cimino est arrêté et au début du mois de novembre, c’est au tour de son père qui servait d’intermédiaire entre les familles mafieuses et son fils le politicien…. une affaire de » famille ».
PS : le fils politicien, le père entrepreneur et le mafieux forment un corps social criminel (cf. « Bourgeoise mafieuse ».
Mafia au Portugal
D’après la presse portugaise, la police judiciaire de Leiria a arrêté à Carvalhal (district de Bombarral) deux mafieux siciliens qui se livraient à du blanchiment d’argent. L’un d’entre eux, Giovanni Lore, (en photo) vivait dans une bâtisse qui servait de siège à une organisaiton criminelle qui à travers des escroqueries blanchissait des fonds d’origine mafieuse, (peut-être de la Stidda (cf. De la Stidda et de l’avenir de la lutte antimafia…).
Il faut souligner que 5 autres personnes ont été arrêtés, 3 italiens, deux portugaises et une femme brésilienne (cf. Traite d’êtres humains par une organisation calabro-indienne).
OGC : Observatoire Géopolitique des Criminalités
L’OGC est un réseau international d’universitaires de diverses disciplines, d’analystes et d’informateurs de diverses origines et professions, qui observent et qui étudient les criminalités internationales. Il vise à proposer aux professionnels et au grand public, avec un regard indépendant, une vue d’ensemble de ces criminalités, pour mieux les comprendre et mieux les combattre : Entrer
Pour savoir qui anime cet observatoire, cliquez sur OGC
Election mafieuse dans le Nord : pronunciamento
Au mois de juillet, la police a arrêté 300 mafieux dans toute l’Italie en particulier en Italie du nord. Les enquêteurs italiens nous offrent un photo qui vaut son pesant d’or : « l’élection » du référent pour toutes les ‘ndrines (familles mafieuses calabraises) présentes dans le Nord de l’Italie (cf.300 arrestations : voir reportage de France 24 et 300 arrestations : voir article du Figaro)
A Salute!
300 arrestations : voir article du Figaro
Quelque 320 personnes soupçonnées d’être liées à la ‘Ndrangheta, dont certaines appartiennent à la « bourgeoisie mafieuse », ont été interpellées mardi à l’occasion d’une opération dont l’ampleur est sans équivalent depuis les années 90… L’enquête débuta par l’assassinat d’un capo-bastone à Milan puis par une Exécution mafieuse en Lombardie
lire l’article de Marie Herbet, le Figaro
Pour info : « la bougeoisie mafieuse » = réseaux : mafieux + complices
Chaque mafieux agit au sein d’un ensemble de relations complices. L’ensemble forme, pour chaque mafia, un réseau qui représente environ une centaine de milliers de personnes. Celles-ci appartiennent au monde de la politique, de l’entreprise et des professions libérales :
« Le système relationnel mafieux est composé de rapports de parenté, d’amitié, d’intérêt, de contiguïté et de complicité. Ce réseau s’affirme dans des conditions de développement comme de sous-développement économique. Ces relations composent un corps social hiérarchiquement organisé. Les catégories sociales les plus pauvres représentent le bassin de recrutement de la main-d’œuvre pour les mafias. Les sommets de l’organisation mafieuse sont capables de sceller un pacte scélérat avec les plus hautes sphères du pouvoir politique et économique, la haute société ».
Le tout forme un corps social, un « club privé », que le sociologue Umberto Santino qualifie de « bourgeoisie mafieuse ».
Santino (Umberto), L’alleanza e il compromesso (mafia e politica dai tempi di Lima e d’Andreotti ai nostri giorni), éditions Rubbettino, Soveria Manelli, 324 pages, 1997, pp. 5-9.