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La mafia japonaise : un paradigme
Au mois d’octobre, la presse japonnaise par l’intermédiare du site Crimorg.com.com nous apprend que Préfecture de Hyogo (région du Kansai sur l’île d’Honshu à l’est du pays) a voté une loi interdisant aux chefs mafieux d’installer leurs bureaux ou leurs domiciles dans des zones résidentielles ou à moins de 200 mètres d’établissements scolaires. Des amendes et des peines de prison sont prévues en cas de non respect de cette loi.
A Japon, les organisations mafieuses se nomment les Boryokudans. Illégales depuis 1992, elles ont encore pignon sur rue en particulier à Kobe (en photo), principal port du Japon (comme Palerme, Naples, New-York, Gioia Tauro…cf. Dans le port de la mafia calabraise). On comprend que cette décision concerne essentiellement le cartel Yamaguchi-gumi.
L’étude comparée des mafias japonaises et italiennes révèlent plusieurs thèmes intéressants :
Les mafias sont nées au 19ème siècle de la transition (ratée?) d’une société féodale à une économie de marché.
Les mafias ne sont pas le fruit d’une société arrièrée (comprenez que ce ne sont pas les Italiens du Sud qui sont responsables du phénomène) car dans le cas contraire, il n’y aurait pas de mafia dans l’un des pays les plus riche du monde…
En échange d’impunité, elles ont servi de forces d’endiguement du communisme pendant la guerre froide.
En dépit d’une impunité contenue (bcp de mafieux en prison), elles font parties intégrantes de la société comme en témoigne ce reportage français :
Site fermé pour cause de mafia…
« Sito chiuso per mafia«
On apprend que l’association SOS racket a décidé de fermer. Depuis 18 ans, contre la criminalité organisé, elle offrait un soutien à ses victimes en les poussant à dénoncer les crimes qu’elles subissaient!
Dommage! l’association de commerçants un outils très efficace dans la lutte antimafia car il reprend les mêmes atouts que ceux que possède la mafia à savoir le sens du collectif. En effet, la force de la mafia repose sur le fait associatif (qui a donné le délit d’association mafieuse). Subir une menace par la mafia est terrifiant car on sait que même si on arrête celui qui a fait la demande, il y a derrière lui un clan qui existe parfois depuis un siècle. Face à ce pouvoir collectif, les commerçants avaient répondu par le même pouvoir : l’union qui fait la force (cf. L’Antimafia à la radio parisienne)
Le président de l’association subissait de nombreuses menaces. Des inconnus se sont déjà fait passer pour des carabiniers et ont demandé à le voir. En 2009, on a tiré sur son kiosque à fleurs à Parabiago, dans la province de Milan (tiens ! La mafia c’est pas que pour le Sud… cf. 300 arrestations). La même année, une bombe est retrouvée devant son domicile. En 2010, on met feu à son van. Ces derniers jours, on a crevé les roues de sa voiture, le président de l’associaiton a reçu des appels anonymes lui reprochant ses contacts avec les carabinieri, et il s’est fait insulter par un entrepreneur des pompes funèbres qu’il a dénoncé.
Mais alors pourquoi fermer maintenant?
A cause de l’attitude de l’Etat qui ne lui a pas accordé un siège pour recevoir les victimes, qu’il devait donc accueillir chez lui, à ses risques et périls. Un siège dont l’association bénéficiait pourtant à ses débuts. Mais en 1999, après deux années de vie seulement, Sos Racket doit déménager . Deux menaces après, les locataires du lancent une pétition qui contraint le président de SOS Racket à déménager une nouvelle fois (pas cools les voisins cf. « Pauvre » Saviano). L’histoire se répète et, suite à un petit attentat, le président de l’association est à nouveau contrait de partir. Depuis, la seule association qui ose dénoncer le racket en Lombardie et qui produit des cartes (voir plus haut) n’a pas de siège.
Les gouvernements ont donc beau se targuer d’arrêter les mafieux, la lutte antimafia ce n’est pas que les arrestations…
La confiscation : le reportage
L’Italie c’est 4 mafias puissantes mais c’est aussi les meilleurs outils juridiques ; la loi d’association mafieuse et sa constructioon jurisprudentielle, le concours externe en association mafieuse (cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée, la dissolution des assemblés élues pour infiltrations mafieuses (cf. Au conseil municipal : « tous mafieux ), la … direction nationale des enquêtes antimafias (cf. Au mois de mai, on dit : merci « poulets »!)… mais aussi et surtout la loi sur la confiscation des biens criminellement acquis (cf. La confiscation : enjeu politique majeur).
Reportage :
Mafia : les coulisses de la chambre de torture
envoyé par Lesinfos. – L’info internationale vidéo.
La justice en Europe : rencontre le 13 septembre
JUSTICE EN EUROPE
Le lundi 13 septembre de 19h30 à 22h00
Salons de l’Aveyron – 17 Rue de l’Aubrac
75012 Paris
Un grand bravo aux « Amis de Beppe Grillo à Paris » et au « NewropMag » en collaboration avec FLARE et Libera pour ce tte soirée de grande qualité.
Enmenés par le modérateur : Fabrice Rizzoli, les interventants ont pu débattre avec la salle.
Eric Alt, magistrat, membre de l’association MEDEL (magistrats européens pour la démocratie et les libertés) et de l’association Anticor fut très convainquant au cours du débat sur le vide législatif relatif en Europe et sur la nécessité ou d’un procureur européen.
Le député européen Rosario Crocetta est revenu sur son mandat de maire de Gela et les trois complots de meurtre à son égard déjoués par la magistrature et par la police pour montrer combien les mafias s’étaient internationalisées. Il a par ailleurs résumer le débat de la “loi bâillon” sur les écoutes téléphoniques au seul problème du président du Conseil… Les récentes dépénalisations des crimes financiers et économiques en Italie et en France (cf. Pourquoi la mafia perdure en dépit de l’opiniâtreté des magistrats?) sont, d’après lui, un cadeau fait aux mafias.
Harald Greib, vice-président de Newropeans en charge des affaires des institutions européennes n’est pas vraiment convaincu par l’hamonisation des systèmes juridiques européens et lui préfère la crétaion d’outils pour que ces système collaborent. Il est revenu avec force sur la crise économique au point de se demander si l’industrie financière n’avait pas littéralement extorqué les politiques en leur faisant racheter les banques avec les deniers publics (un vrai pratique mafieuse? ndr 🙂 )
Andrea D’ambra, journaliste et président de la l’assocation de consomateur Generazione attiva est venue affirmer que la société civile doit prendre son destin en main. Par exemple, il est à l’origine d’une proposition européenne visant à interdire les candidats qui ont une condamnation pénale. Le débat fut entamé par le Président de l’Observatoire Géopolitique des criminalités qui voit par ce type de peine automatique une contradiction avec la liberté du juge de décider.
Luigi de Magistris, ancien magistrat maintenant député européen était présent en vidéo-conférence. Il est notemment revenu sur la nécessite de combrattre ensemble l’infiltration des organisations criminelles en Europe (cf. Joint venture grand-banditisme français-Camorra).
Corinne Lepage, députée européenne engagée dans la lutte contre la corruption politique et financière, a brillé pas son absence.
Retrouvez la totalité des débats en streaming en cliquant : félicitations les amis de Beppe Grillo
Pourquoi la mafia perdure en dépit de l’opiniâtreté des magistrats?
On me demande souvent pourquoi la mafia perdure alors que policiers et magistrats italiens abattent un travail d’Hercule. Voici un élément de réponse avec :
Une troisième amnistie fiscalo-mafieuse
L’Italie vient d’adopter un troisième « bouclier fiscal » (« scudo fiscale »). Il ne s’agit pas, comme en France, de plafonner le taux d’imposition des plus riches à 50% mais d’une amnistie déguisée pour ceux qui ont placé leur argent dans des paradis fiscaux ; une amnistie qui profite aux sociétés mafieuses.
« Déjà de 2002 à 2003, la majorité de centre-droit, arguant que les fraudeurs avaient eu peur de la dévaluation de l’euro, avait permis le rapatriement d’environ 8 milliards d’euros illégalement placés à l’étranger. Une loi avait incité les fraudeurs à rapatrier les capitaux de manière anonyme moyennant une amende qui s’élevait à 2,5% de leur capital. Celui qui avait soustrait frauduleusement un milliard d’euros a pu utiliser cet argent moyennant une amende de vingt-cinq millions. Selon la loi italienne, les capitaux sont imposés à un taux avoisinant les cinquante pour cent. Par conséquent, le citoyen honnête, qui a laissé ce même milliard dans une banque italienne, doit verser quatre cent cinquante millions au Trésor public. Au-delà de la faveur faite au citoyen qui a triché, le caractère anonyme de cette loi est très profitable aux mafias qui rapatrient, en toute impunité, les sommes blanchies dans les paradis fiscaux[1]. Jean de Maillard, magistrat et grand spécialiste de blanchiment, ne se priva de contester cette loi qui « rend l’Italie de Berlusconi plus dangereuse que l’Autriche de Haider[2] ». En définitive, le juge français affirmait à haute voix ce que les juges italiens, eux, ne pouvaient exprimer en raison de leur devoir de réserve« . (Paragraphe extrait de la thèse de science politique « les mafias italiennes et la fin du monde bipolaire »)
L’argent n’a pas d’odeur, on le savait ; aujourd’hui, elle bénéficie de la présomption d’innocence
Avec cette troisième opération d’amnistie fiscale, le gouvernement espère faire revenir 100 milliards d’euros sur les 550 qui seraient hébergés dans des paradis fiscaux… « L’amende libératoire » fixée à 5 % pour les capitaux rapatriés permettrait la rentrée de 3 à 5 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Ce troisième « scudo » risque d’avoir des conséquences graves sur la lutte antimafia pour deux raisons: la crise économique et l’anonymat de la procédure d’amnistie.
Le « bouclier fiscal » est néfaste pour la santé économique et sociale de l’Italie surtout en tant de crise. Les capitaux resteront dans les banques et ne seront pas investis dans l’économie, sinon par des mafieux pour qui l’infiltration dans l’économie légale est indispensable à la survie. Le procureur près la Direction Nationale Antimafia, Alberto Cisterna, explique que les petites entreprises sont en grandes difficultés en raison de la crise économique.
Dans le sud de l’Italie, où le crédit est déjà rare, 500 000 familles et 600 000 petites entreprises pourraient faire appel aux usuriers pour survivre… Or, seules les organisations criminelles disposent de liquidités pour prêter facilement de l’argent (cf. Épargne mafieuse et leçon de capitalisme). Le retour de ces capitaux va aussi favoriser l’appropriation des entreprises en difficulté par des acteurs économico-mafieux. Soit l’usurier récupère l’entreprise en échange de la dette de l’emprunteur, soit les prête-noms s’emparent des entreprises en question.
En ce qui concerne l’anonymat[3], le gouvernement soutient que jusqu’à preuve du contraire, les capitaux dans les paradis fiscaux ne sont pas le fruit d’activités criminelles. C’est juridiquement vrai en vertu de la « présomption d’innocence des capitaux » (l’argent n’a pas d’odeur, on le savait ; aujourd’hui, elle bénéficie de la présomption d’innocence…).
Mais pour faire la distinction entre l’origine criminelle (mafias) et l’origine délictuelle (simple fraudeur), il faut bien mettre un nom sur ces capitaux! Ce qui revient à augmenter les moyens de la justice (cf. article) au lieu de les diminuer comme le fait ce gouvernement (limitation des écoutes judiciaires, attaques contre la magistrature…). Les écoutes judiciaires constituent l’une des armes les plus importantes contre la criminalité financière. Ce sont les « cols blancs » qui organisent le recyclage de l’argent sale des mafias, les banqueroutes frauduleuses… (cf. article).
La lutte contre l’illégalité est freinée par ces lois qui privilégient l’anonymat, le secret et l’impunité, trois fruits pourris au cœur de l’État de droit. Il manque en Italie une volonté politique qui donnerait aux administrations fiscales les moyens de trouver l’origine des fonds rapatriés, et de connaître les propriétaire des comptes courants. Au lieu de punir les délinquants économiques, le gouvernement italien augmente la répression contre les étrangers en situation irrégulière, contre les toxicomanes et contre la micro-criminalité.
Enfin il convient de signaler que le gouvernement français, qui a renforcé la répression envers les étrangers en situation irrégulière et contre les micro récidivistes, tente de mettre en place la même amnistie fiscale (déjà utilisée en Grand Bretagne et Belgique). Comparaison n’est pas raison ; l’amnistie fiscale française, au moins, ne garantit pas l’anonymat du fraudeur.
Notes
[1] Le recyclage de l’argent sale dans le circuit international serait de six cent milliards de dollars (590) à mille cinq cents dollars. Ces sommes représenteraient un et cinq pour cent du produit intérieur brut (PIB) mondial.
[2] Libération, 5 décembre 2001.
[3] L’emendamento garantisce l’anonimato e prevede che il rimpatrio, cioè la regolarizzazione, avvenga con il pagamento dell’imposta e non può costituire elemento utilizzabile a sfavore del contribuente, in ogni sede amministrativa o giudiziaria, in via autonoma o addizionale. Il gettito sarà inserito in una contabilità speciale e potrà essere utilizzato a partire dal 2010.
Mafia? Nein Danke ! – Mafia, non merci !
Les mafias sont des organisations internationales, fortement globalisées, actives non seulement en Italie mais dans de nombreux pays. Pour combattre le crime organisé, plusieurs associations s’activent pour informer le public et chercher à promouvoir l’uniformisation des lois antiimafias dans les Etats européens. Interview de Luigi Cornaglia, gênois émigré en Allemagne et membre de l’association «Mafia? Nein Danke» associé au groupe FLARE (Freedom Legality and Right in Europe).
La suite sur sur Altritaliani.net
Le bras droit du président du Conseil condamné en appel
Le 28 juin 2010, le sénateur Marcello Dell’Utri, a été condamné à 7 ans de prison pour complicité externe en association mafieuse cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiqué).
L’accusé qui considère le mafieux Mangano comme un héros (cf. Vittorio Magano « le héros »…) avait été condamné à 9 ans de prison en première instance, (cf. thèse les mafias italiennes et la fin du monde bipolaire Mafias italiennes et relations internationales : extrait
» Le 11 décembre 2004, la deuxième section du tribunal de Palerme a condamné en première instance le sénateur Dell’Utri, à neuf ans de réclusion. Le chef d’inculpation était « concours externe à une association mafieuse ». Dans les motivations de leur sentence déposée au mois de juin 2005, les juges ont reconstruit près de trente années des fréquentations illégales de la part du bras droit de Silvio Berlusconi (le texte intégral des motivations de la condamnation de Marcello Dell’Utri sont disponibles sur le site www.narcomafie.it). Pour la justice, Marcello Dell’Utri a été l’intermédiaire entre l’organisation mafieuse sicilienne et Silvio Berlusconi. « La médiation des accusés constituait un canal de liaison entre l’entrepreneur milanais [Silvio Berlusconi nda] et l’organisation mafieuse Cosa nostra, représentée par Stefano Bontate »(Extrait de la décision de justice du 11 décembre 2004).
En deuxième instance, le Parquet avait réclamé 11 ans mais les magistrats du siège ont écarté la thèse d’un « pacte électoral » entre Berlusconi et Cosa nostra, estimant que les rapports entre Dell’Utri et la Mafia ont cessé en 1992…. Une décision que ressemble fort à celle concernant Giulio Andreotti qui avait été condamné pour ses agissements pro-mafieux avant 1980 (prescrits par ailleurs) mais acquitté pour ses actes commis aprés 1980… (cf. Hommage à Carlo Alberto Dalla Chiesa)
Cela fait maintenant 15 ans qu’il existe des élements matériels qui tendent à prouver que les attentats de 1993 à Rome, à Milan et à Florence (en photo à droite) seraient le fruit d’un « deal » entre Cosa nostra sicilienne et Forza Italia, parti fondé par Dell’Utri…. mais cela est une autre histoire (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).
Le sénateur Dell’Utri a décidé de se pourvoir en Cassation.
Meudon-Brancaccio : jumelage de la légalité et de l’espoir
« Vous avez libéré une parole »
Le 19 mai, des élèves de 6ème du collège Saint-Exupéry de Meudon ont expérimenté le projet pédagogique BRANCACCIO (cf. Une BD pour comprendre le phénomène mafieux.)
Crée par votre humble serviteur et sponsorisé par FLARE (Freedom Legality and Rights in Europe), ce projet vise à déconstruire les phénomènes mafieux et à promouvoir la légalité.
Face à des problèmes de bande ou de violences scolaires, une équipe pédagogique s’est mise en place :
Le principal du collège, deux assistantes sociales, une psychologue, une infirmière scolaire, une professeur de Français et un spécialiste de la criminalité organisée.
Les élèves ont tout d’abord étudié le premier épisode de a BD en question. Dans cet épisode, Nino un jeune qui veut étudier et quitter son quartier « difficile » rencontre un « grand » et se laisse embarquer… cela ne finit pas bien.
Puis, en deux groupes de 15, les élèves ont débattu avec le spécialiste de la violence, accompagné de deux autres adultes, dans un exercice de maïeutique qui a libéré leur parole (dixit la professeur de français)
Des élèves dynamiques, bavards et espiègles parfois, ont abordé les concepts de violence, de leadership (meneur, suiveur, victime) et de repères face aux adultes souvent absents dans la bande dessinée (comme dans leur vie?).
L’intervention a buté sur une idée ; pour ces jeunes pas question de faire appel aux institutions et aux adultes pour régler leur problème de violence au quotidien…
Dans un troisième temps, les élèves ont réinventé la fin de l’histoire de Nino en atelier (sans la présence du spécialiste du crime organisé). Leur implication dans cet exercice démontrerait combien la rencontre avec cet outil pédagogique (BD plus équipe pédagogique) fut important pour eux.
En conclusion : il ne faut attendre aucun résultat concret et immédiat de ce type d’intervention. Au mieux, des graines germent dans l’esprit de ces gamins ; des graines utiles au cours de leur vie de grand adolescent comme d’adulte.
Peu après mon intervention, des jeunes de la commune d’à-côté ont tiré quatre balles dans la jambe d’un jeune meudonnais pour des dettes impayées liées au trafic de stupéfiant (cf. Etats généraux de l’antimafia 2009). En retour, des jeunes meudonnais ont tabassé un jeune de la commune limitrophe (cf. Article du Parisien)
L’Etat a, à juste de titre, montré sa présence en déployant des forces de l’ordre sur le territoire de la Roseraie pendant plus de deux semaines.
Mais tenez-vous bien : DEUX élèves de 6ème ont cherché la BD Brancaccio et un d’entre eux l’a trouvée dans une bibliothèque : pas mal à 12 ans!
Ils voulaient lire les deux autres épisodes qui concernent Angelina et Pietro, les parents de Nino…
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter
PS : « Spéciale dédicace » à « Madame » Couffin, professeur au lycée d’Enghien qui sait ce que maïeutique veut dire.
Confiscopolis à Paris
Viens jouer à Confiscopolis, le jeu qui te permet de confisquer des biens au crime organisé.
Forum des associations italiennes
Samedi 19 juin marché Blanqui de 10h à 18h
Paris 13ème, métro Place d’Italie
En droit, la confiscation permet à l’Etat d’expropier des personnes qui auraient accumulé des biens par le biais d’activités criminelles. En Italie, la loi sur la confiscation a été renforcée par un dispositif qui permet de réutiliser à des fin sociales les biens confisqués.
Exemples : la maison du mafieux devient un centre d’insertion, un terrain agricole devient une coopérative (cf. Schiaffo alla mafia). La confiscation et la réutilisation à des fins sociales constitue une arme redoutable contre les organisations mafieuses (cf. La confiscation : enjeu politique majeur ).
En Europe, une assocation déclarée d’utilité publique FLARE (Freedon Legality and Rights in Europe), et premier réseaux (issue de la société civile) qui lutte contre le crime organisé transnational milite pour que ce dispositif soit adopté en Europe (cf.Lobbying antimafia à Bruxelle)
Clip du jeu :
1. « Dessine moi un bunker »
Le 22 avril dernier, les carabiniers du Ros ont mené une opération contre le clan Pelle de San Luca (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta). Giuseppe Pelle était devenu le chef le plus important de la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) depuis l’arrestation de son père (cf. Le quotidien de l’Etat contre la ‘Ndrangheta) et de son frère (cf.Arrestation de la « mamma »).
Plus croustillant : les enquêteurs avaient placé des micros dans la maison du capobastone (chef mafieux) qui discutaient avec d’autres mafieux. Les propos tenus par ces derniers sont très intéressants.
Les mafieux aiment leur territoire puisque pour échapper aux forces de l’ordre, ils s’enterrent dans des bunkers (dans la vidéo, on peut voir un bunker). Giovanni Ficara demande à Giuseppe Pelle :
« Je dois faire un bunker : vous m’aidez? » (« devo fare un bunker mi auitate? »).
Comme une ritournenelle « dis; dessine moi un mouton »…
Les images des bunkers :
PS : ces écoutes sont disponibles sur le site du journal laRepubblica (http://www.repubblica.it/cronaca/2010/05/18/news/boss_intercettati-4145994/) ce qui démontre que l’Italie est une démocratie transparente. Mieux, elle est un état de droit qui dispose des meilleurs outils juridiques pour lutter contre le crime organisé (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles).
Attention, le gouvernement actuel veut limiter les écoutes judiciaires (article du Point) car « les mafieux aussi ont droit à une vie privée » : Daniela Santanche, membre du gouvernement.