Articles avec le tag ‘drogues’
Mafias.fr sur BFMTV
L’ex-chef de l’OCTRIS est mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants!
Mais comment en est-on arrivé là?
Crim’HALT s’est déjà penché sur cette question :
Cliquez : Un collectif s’attaque aux excès de la politique antidrogue
Cliquez : Conférence – Trafic de drogues : quel bilan de la prohibition ?
3 secondes d’itv pour effleurer le sujet sur BFMTV avec Axel Ronde, Secrétaire général du syndicat VIGI Police IÎle-de-France, Fabrice Rizzoli, docteur en sciences politiques, spécialiste du crime organisé – président de l’association Crim’HALT et Claire Andrieux, journaliste police-justice de RMC.
Cliquez : BFM Story, du vendredi 25 août 2017, présenté par Thomas Misrachi.
Belgique : crime organisé et représentations
Saisi d’une demande de la part d’un étudiant en 4eme Année à l’ESAV Marrakech qui a réalisé un court métrage sur une figure méconnue du banditisme belge Mr Philippe Marcette, je vous propose ce teaser.
Auditeur lors d’une recherche empirique trés importante sur le crime organisé en Belgique (menée par l’université de Bruxelles), j’ai pu contaster scientifiquement l’importance du crime organsié en Belgique. Cette étude est venue confirmer mes propres constatations empiriques faites lors de nombreux voyages. Je note aussi qu’en Belgique, on aime à parler des organsiations criminelles étrangères mais trés peu des autres…
L’auteur de ce court métrage cherche des partenaires pour voir plus grand 🙂 Un tour de table? 🙂
Philipe Marcette, ancienne figure méconnue du banditisme belge et du trafic de drogue, n’était pas destinés à cette vie. Adopté par une des plus grandes familles bourgeoises belges, son mode de vie ne le comble pas. Il lui faut autre chose, quelque chose de plus fort, de plus vivant et de plus exaltant. Très jeune il fonde son groupe, « les blousons dorés », des petits rois du cambriolage. Par la suite, il fera son apprentissage en prison où les gangsters deviendront sa nouvelle famille. A sa sortie, il réussit ses premiers braquages, et son instinct d’honneur lui fait gagner ses premiers galons. S’ensuit le trafic de cocaïne, qui rapporte plus gros à chaque livraison et qui se conclura par un démantèlement d’un vrai réseau international quelques années plus tard. Au fur et à mesure une addiction se crée et la cocaïne devient son quotidien. A l’âge de 54 ans, on dit de lui qu’il est un miraculé, et il essaye de se reconstruire dans un mode vie normale, mais arrêtez n’est pas guérir.
Marseille : Mafias.fr fait don de ses solutions
Marseille : des idées pour lutter contre la « mafia »
Avec treize règlements de comptes en 2013, les Bouches-du-Rhône occuperaient la tête du classement en France, avec une brusque accélération ces dernières années. On désigne le trafic de stupéfiants mais le manque de repères est visible à tous les échelons du pouvoir.
La réponse de l’Etat est souvent la même : un déplacement et une promesse d’effectifs policiers supplémentaires. A l’échelle locale, les élus demandent une militarisation du territoire (intervention de l’armée, doublement des effectifs ou des pistolets pour policiers municipaux).
A mettre au crédit du gouvernement de gauche : une vision moins caricaturale des quartiers populaires, ce qui l’amène à proposer une « approche globale » qui inclut un contrôle du territoire (CRS à l’entrée des cités), un peu de prévention (enlèvement des carcasses de voitures) et la tentative d’améliorer la situation socio-économique de ces quartiers.
Mais une contradiction demeure insurmontable. Pour la première fois, le politique parle de « mafia » en Corse et à Marseille mais ne propose aucun moyen antimafias.
Face à un problème structurel – le crime organisé – l’Etat pourrait expérimenter des outils qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays ; à condition de rompre avec une vision jacobine et prohibitionniste d’un autre temps.
« Sous-développement organisé »
Les données socio-économiques de Marseille dressent le portrait d’une ville pauvre, avec des quartiers nord touchés par l’échec scolaire et le chômage, malgré un arrière-pays très riche.
Les inégalités sociales visibles génèrent d’importantes frustrations et mis à part la perspective d’un emploi public, la population de Marseille souffre d’un manque de services et de projet politique. Non loin des villas avec piscine et des yachts, il s’est mis en place, dans les quartiers populaires, une « économie de la pauvreté ».
Les caïds y trouvent une main-d’œuvre disponible pour occuper les fonctions de guetteur et de vendeur, souvent mineure, ainsi que des « nourrices » qui cachent les stupéfiants dans leur appartement.
A Marseille, il y a le grand crime organisé et les aspirants.
Les « grands » du milieu utilisent parfois la violence, comme dans la tuerie des marronniers ou l’élimination de Roland Gaben, mais avec parcimonie. Et pour cause, les grands ont un pied dans la légalité, comme en témoignent les affaires Campanella-Baresi, la fraude à la taxe carbone ou les trafics internationaux.
Le grand banditisme français, basé en Espagne, bénéficie d’une large impunité. Il se contente de distribuer la drogue à des semi-grossistes, contrôle les débits de boisson où l’on vend de la drogue, perçoit une quote-part sur les bénéfices et a abandonné le secteur du cannabis aux cités.
Les dealers du bas de l’échelle s’entretiennent avec des places de ventes, des dettes de cannabis et des « carottages ». La violence est parfois trompeuse. L’éclat à la kalachnikov n’est pas toujours en relation avec la puissance économique.
L’Etat français ne fait pas sa part
La lutte contre les grands caïds n’est pas efficace. En dépit des saisies et des arrestations, le cycle continue. Pourquoi un jeune de Marseille ne tenterait pas sa chance par tous les moyens ? Il sait que l’Etat ne fait pas sa part. Parmi les insuffisances à déplorer :
- une carence structurelle d’études scientifiques sur le crime organisé ;
- une absence d’indépendance à tous les échelons de l’enquête (procureurs, officiers de police judiciaire) qui entraîne peu de procès complexes ;
- le manque de témoignages de l’intérieur, en raison de l’absence d’un statut de coopérateur de justice – prévu par la loi Perben, mais sans décret d’application ;
- une protection des témoins inexistante (pour les témoins criminels comme pour les témoins victimes, comme les commerçants rackettés) ;
- l’hypocrisie des politiques et des magistrats ne voulant pas « de prime à la délation ».
En Italie, la coopération du criminel ou du témoin avec l’Etat est encadrée par la loi et sous la seule responsabilité d’un procureur indépendant : quelle leçon de démocratie ! L’Etat français ne fait pas sa part en matière de justice car il ne condamne presque jamais ses élites corrompues.
Pour un Cannabis social club à Marseille
A Marseille comme ailleurs, le cannabis est la drogue la plus consommée. La plupart des usagers ne consomment que ce produit mais sont obligés de l’acheter à des trafiquants, ce qui enrichit ces derniers et leur donne une place légitime dans la société.
Le trafiquant marseillais est celui qui répare une injustice : celle d’un Etat qui réprime la consommation d’une substance pourtant disponible (qui existe en grande quantité) et accessible (facile à trouver), et ce en dépit d’une prohibition féroce (sanction pénale la plus élevée d’Europe).
A Marseille comme à Anvers ou aux Pays-Bas, les citoyens consommateurs doivent pouvoir faire partie d’une association à but non lucratif déclarée en préfecture et passer un contrat avec un producteur local de cannabis pour consommer. Un Cannabis social clubà Marseille améliorerait la santé publique et la vie sociale des usagers, financerait la prévention, l’éducation sanitaire et l’assistance en cas d’abus.
Enfin et surtout, il limiterait le poids des organisations criminelles dans la production et la distribution. Mais l’avantage le plus important d’une telle régulation est la séparation entre l’usage de drogue et le trafiquant, mettant fin ainsi à une symbiose néfaste pour l’application de l’ordre public.
Confisquer et réutiliser les biens du crime
En France, on confisque les biens du crime organisé de manière incomplète, en raison d’un cadre restrictif qui contraint les magistrats à prouver le lien entre le bien saisi et l’infraction.
En attendant de nous mettre au niveau de l’Italie (nombreuses confiscations sans condamnation pénale du propriétaire), il faudrait voter au plus vite une loi de réutilisation sociale de ces biens.
Au lieu de vendre aux enchères la villa du trafiquant de drogue, elle doit revenir à l’intérêt général. Certes, certains biens issus du trafic de stupéfiants sont parfois réaffectés vers les forces de l’ordre. Mais moderniser le parc automobile de la police grâce à la confiscation ne permet pas de lutter contre le consensus social des gangsters.
Une loi permettrait de recycler ces biens au profit de la population et d’animer l’économie sociale et solidaire : les maisons des criminels pourraient être transformées en centres culturels ou d’apprentissage, en établissements de soins pour les toxicomanes ou en lieux d’hébergement pour les immigrés.
Le patron d’une grande brasserie d’Aix-en-Provence est accusé de blanchiment pour le compte du clan Barresi-Campanella. L’établissement doit être confisqué pour y accueillir les jeunes des quartiers aux universités d’été de la lutte contre la corruption.
La réutilisation à des fins culturelles des biens saisis aurait une très forte valeur symbolique et pédagogique. Elle permet de détruire le capital social du crime organisé et confère à l’Etat son autorité auprès des populations qui se réapproprient le fruit du trafic. Dans sa ville, le citoyen qui passe devant le bien devenu utile peut se dire : « Pour une fois, le crime ne paie pas. » C’est, enfin, la seule manière d’impliquer la société civile dans une prérogative régalienne.
Après un an de travaux, la Commission européenne contre le crime organisé, la corruption et le blanchiment (Crim) a rendu ses premières conclusions. En mai, la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures de l’UE a demandé aux Etats membres de faciliter la confiscation des avoirs criminels. Elle leur a aussi conseillé de réutiliser les avoirs confisqués pour des projets d’utilité sociale. Qu’attend le gouvernement français ?
Les narco-comptoirs des mafias italiennes en Amérique latine
Les narco-comptoirs des mafias italiennes en Amérique latine
Quelques éléments historiques de géopolitique
Par Fabrice Rizzoli
Les acteurs criminalisés qui prospèrent dans certains territoires précis dérogent totalement aux règles du système légal. Pour contrôler le secteur concerné, ils imposent mêmes leurs règles à la collectivité.
Cependant leurs réseaux et les flux de diverses natures qu’ils véhiculent s’articulent, et sont relayés, bien au-delà des frontières de ces espaces de non-droit, capables même de se projeter et d’opérer à l’échelle transnationale. C’est ce qu’illustre l’article de Fabrice Rizzoli sur les « narco- comptoirs » latino-américains des mafias italiennes.
La série de visuels de cette enquête principalement historique met en évidence la persistance dans le temps entre organisations mafieuses des deux côtés de l’Atlantique, et l’étendue des liens tissés depuis des dizaines d’années. Cliquez : Revue OGC
Mémoire IRIS sur la prohibition des drogues
Mafias.fr s’intéresse aux drogues tant que premier facteur d’accumulation du capitale de la part des mafias y compris en France (cf. Etats généraux de l’antimafia 2009) et il semble que des modèles alternatifs soient possibles (cf. Contre les mafias : la régulation publique de la drogue). Alors quand, dans le cadre des fonctions d’enseignant, un étudiant veut travailler la question, il n’y a pas a hésiter:)
La prohibition régit la plupart des législations nationales concernant les drogues. Cent ans après son instauration, il convient d’effectuer un état des lieux sur son efficacité à prévenir les usages et les trafics. Des modèles alternatifs existent et semblent parfois plus à même de répondre aux problèmes que posent les drogues. Tour d’horizon de la planète drogues en 2012 par un étudiant de master 1 de l’IRIS.
Un laboratoire de coca à Milan : 4 ans d’enquête
Settimo se situe dans l’hinterland d’une des villes les plus riches d’Europe, Milan. Et dans les villes riches, on consomme de la came.
Depuis 4 ans, les carabiniers de Settimo étaient sur la trace Cosimo Andrea Scarano, « U baruni », 38 ans, un boss de la ‘Ndrangheta. Originaire de Monasterace en Calabre, il appartient à la ‘ndrine Ruga-Metastasio (cf. La chapelle… et En avril ne te découvre…).
En quand la police italienne est sur la trace d’un mafieux, elle ne le met pas en détention préventive pour qu’il parle comme on le fait en France… Non, on lui met des micros dans sa voiture. On met son téléphone sur écoute…
Et du coup, la perquisition du 8 juin 2012 de son domicile a permis de remonter jusqu’à un autre immeuble de la région milanaise où les forces de l’ordre ont découvert un laboratoire de coupage. Ils ont aussi saisi 270 kg de cocaïne et 100 kg de produits de coupage. Et maintenant, la police scientifique relève toutes les empreintes adn pour impliquer tous le soldats de la « famille »
A noter, qu’avant de rentrer en prison, le boss a livré un des micros espions qu’il avait retiré de sa voiture 🙂
Tous les mots en gras sont dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia en vente chez Ethicando (6 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris Métro Bonsergent/Gare de l’Est/République/Colonel Fabien) ou sur Amazon.
Brigade des stups de Naples : la vidéo
Les Pays Bas s’énervent
Voici une dépêche du Figaro avec les liens adéquats 🙂
Le parquet national néerlandais va ouvrir une enquête sur les activités de la mafia italienne aux Pays-Bas, a-t-on appris aujourd’hui. « Un groupe de travail va se rendre à Rome afin de discuter avec les autorités italiennes« , a indiqué un porte-parole du parquet, précisant que c’était « la première fois » qu’une telle enquête allait être ouverte (pourtant en lisant crimorg.com tous les matins… note d’auteur de mafias.fr). « Cela fait longtemps qu’il y avait des récits sur les activités de la mafia italienne aux Pays-Bas » (cf. (cf. ‘Ndrangheta export ), a-t-il souligné, refusant toutefois de donner de plus amples détails sur l’ampleur de l’enquête (comme d’hab… note d’auteur de mafias.fr).
Trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent
L’enquête va se concentrer sur le trafic de stupéfiants et le blanchiment d’argent, a affirmé le quotidien néerlandais NRC, selon lequel la justice italienne soupçonne de nombreuses collaborations entre des mafieux italiens et des criminels néerlandais (Flarenetwork). « Ces dernières années plus de vingt fugitifs de différents groupes de la mafia ont été arrêtés, sur indications de la justice italienne, et transférés en Italie », déclare le chef du parquet national, Gerrit van der Burg, cité par le journal.
Selon M. Van der Burg, les Pays-Bas sont régulièrement utilisés comme « cachette » par les mafieux. Entre novembre 2008 et août 2009, la police néerlandaise avait notamment arrêté trois membres de la mafia calabraise (cf.Fin de la faida de San Luca ) , la Ndrangheta, considérée comme la mafia la plus puissante et la plus violente d’Italie (cf. (cf. ‘Ndrangheta « mafia number one »). Ils étaient soupçonnés d’avoir été impliqués dans une tuerie mafieuse en Allemagne, de trafic de drogue et de meurtre (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta ).
Lyon : conférence sur les zones grises en Amérique latine
Vendredi 25 novembre 10h30 salle du conseil de la Faculté des langues
Organisée par LCE/CETIAL de l’université de Lyon 2 avec le soutien de l’Institut Cervantes et en collaboration avec l’Observatoire Géopolitique des Criminalités
Les zones grises concentrent de nombreuses menaces identifiées contre les régimes démocratiques contemporains en Amérique latine et figurent parmi les principaux défis opérationnels pour les États, dont les réactions classiques sont obsolètes face aux implications géopolitiques de l’émergence de pouvoirs locaux affranchis du cadre institutionnel en principe normatif.
Cette journée d’étude s’attachera à analyser la façon dont ces derniers exercent leur mainmise sur un espace, ainsi que les diverses politiques visant à remédier à cette marque, souvent violente, de la fragmentation du pouvoir étatique, le programme :
Sicile 6 : le cinéma antimafia
En ce jeudi 13 juillet 2011, alors qu’en France on assiste à des feux d’artifices, à Siculiana, petite ville côtière du sud de la Sicile, l’équipe de Cinemovel déployait leur armes celle du cinéma, le cinéma antimafia. Pourquoi ?
Parce que de Siculiana, un bourg de 5 000 habitants, sont partis les fondateurs d’un des plus grand cartel de la drogue : les Caruana-Cuntrera.
Parce que Siculiana n’avait pas, il y a encore un an ,de maire puisque le conseil municipal avait été dissous pour infiltration mafieuse (cf.Tir aux pigeons ou violence programmée? La rencontre avec le nouveau maire fut passionnante (article)
Parce qu’au mois de juin 2011 s’est tenue une messe rassemblant une centaine de personne pour commémorer la mort du boss tué au Canada (cf. Montréal : opération « extermination »).
La fondation Cinemovel est une association de cinéma itinérant. Il s’agit d’un groupe de saltimbanques modernes qui apporte le cinéma et sa magie là où il n’y en a pas ; où il n’y en a jamais eu comme en Afrique par exemple. Cinemovel, dans le cadre du programme « Libre cénéma sur une terre de liberté » a projeté des films sur territoire où se trouvent des biens confisqués aux mafias (cf. L’arme qui peut tuer la mafia : la réutilisation des biens confisqués). Dans le cadre d’une voyage privé en Sicile, le représentant de FLARE en France a rencontré l’équipe de Cinemovel à Siculiana et expliqué lors d’une petite interview en italien l’expérience de FLARE en France :