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Les narco-comptoirs des mafias italiennes en Amérique latine
Les narco-comptoirs des mafias italiennes en Amérique latine
Quelques éléments historiques de géopolitique
Par Fabrice Rizzoli
Les acteurs criminalisés qui prospèrent dans certains territoires précis dérogent totalement aux règles du système légal. Pour contrôler le secteur concerné, ils imposent mêmes leurs règles à la collectivité.
Cependant leurs réseaux et les flux de diverses natures qu’ils véhiculent s’articulent, et sont relayés, bien au-delà des frontières de ces espaces de non-droit, capables même de se projeter et d’opérer à l’échelle transnationale. C’est ce qu’illustre l’article de Fabrice Rizzoli sur les « narco- comptoirs » latino-américains des mafias italiennes.
La série de visuels de cette enquête principalement historique met en évidence la persistance dans le temps entre organisations mafieuses des deux côtés de l’Atlantique, et l’étendue des liens tissés depuis des dizaines d’années. Cliquez : Revue OGC
Mémoire IRIS sur la prohibition des drogues
Mafias.fr s’intéresse aux drogues tant que premier facteur d’accumulation du capitale de la part des mafias y compris en France (cf. Etats généraux de l’antimafia 2009) et il semble que des modèles alternatifs soient possibles (cf. Contre les mafias : la régulation publique de la drogue). Alors quand, dans le cadre des fonctions d’enseignant, un étudiant veut travailler la question, il n’y a pas a hésiter:)
La prohibition régit la plupart des législations nationales concernant les drogues. Cent ans après son instauration, il convient d’effectuer un état des lieux sur son efficacité à prévenir les usages et les trafics. Des modèles alternatifs existent et semblent parfois plus à même de répondre aux problèmes que posent les drogues. Tour d’horizon de la planète drogues en 2012 par un étudiant de master 1 de l’IRIS.
Arrestation à l’aéroport de Rome
La police italienne a interpellé Leone Pezzimenti à son arrivée à l’aéroport de Rome-Fiumicino en provenance de Bruxelles (cf. Lobbying antimafia). Recherché depuis 2010 pour trafic de stupéfiants (cf. ‘Ndrangheta export), il avait été condamné par défaut en mai dernier à 8 ans de prison. Les enquêteurs pensent qu’il était en fuite en Amérique Latine.
Originaire de Melito di Porto Salvo (près de Reggio de Calabre), Pezzimenti est un membre important de la ‘Ndrangheta « mafia number one » . En 2000, il avait été arrêté pour le meurtre de Massimiliano Callea et condamné à 24 ans de prison, avant d’être acquitté en appel. Il est ensuite accusé de s’être implanté sur le marché de la cocaïne à Milan (cf. Milan submergée par la drogue de la ‘Ndrangheta : près de 800 kg de drogue achetés à des trafiquants serbo-monténégrins (cf. United of colors of dealers).
Un laboratoire de coca à Milan : 4 ans d’enquête
Settimo se situe dans l’hinterland d’une des villes les plus riches d’Europe, Milan. Et dans les villes riches, on consomme de la came.
Depuis 4 ans, les carabiniers de Settimo étaient sur la trace Cosimo Andrea Scarano, « U baruni », 38 ans, un boss de la ‘Ndrangheta. Originaire de Monasterace en Calabre, il appartient à la ‘ndrine Ruga-Metastasio (cf. La chapelle… et En avril ne te découvre…).
En quand la police italienne est sur la trace d’un mafieux, elle ne le met pas en détention préventive pour qu’il parle comme on le fait en France… Non, on lui met des micros dans sa voiture. On met son téléphone sur écoute…
Et du coup, la perquisition du 8 juin 2012 de son domicile a permis de remonter jusqu’à un autre immeuble de la région milanaise où les forces de l’ordre ont découvert un laboratoire de coupage. Ils ont aussi saisi 270 kg de cocaïne et 100 kg de produits de coupage. Et maintenant, la police scientifique relève toutes les empreintes adn pour impliquer tous le soldats de la « famille »
A noter, qu’avant de rentrer en prison, le boss a livré un des micros espions qu’il avait retiré de sa voiture 🙂
Tous les mots en gras sont dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia en vente chez Ethicando (6 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris Métro Bonsergent/Gare de l’Est/République/Colonel Fabien) ou sur Amazon.
Brigade des stups de Naples : la vidéo
Cosca del Sol 3. Espagne porte avion de la drogue en Europe
La « cosca » est le nom donné à une famille mafieuse sicilienne. (voir DICO). Le mot cosca est souvent utilisé par extension pour désigner les familles mafieuses calabraises et napolitaines. Une nouvelle cosca est née en Espagne : la cosca del Sole 🙂
Au mois de février 2012, La Direction des Enquêtes de Naples a par le biais des Carabiniers de Naples arrêté 23 personnes dans l’Hinterland Nord de Naples mais aussi en Espagne collaboration avec la Guardia Civil. Les enquêteurs ont mis a jour les nouvelles stratégie des clans Polverino et Nuvoletta. Installés en Espagne, ils étaient en relations avec les fournisseurs maghrébins et des passeurs polonais (cf Voir Xeno ans le petit DICO).
« Le 5 mai 2011, les carabiniers avaient saisi en Italie pour un milliard d’euros de biens appartenant au clan Polverino dans le cadre d’une enquête qui avait conduit à l’arrestation de 39 personnes, dont deux militants du parti de Silvio Berlusconi. 20 Minutes
L’Espagne est lieu de repli, une terre de blanchiment, et un porte-avion de la drogue en Europe.
Cosca del sol 2. Espagne : lieu de repli
La « cosca » est le nom donné à une famille mafieuse sicilienne. (voir DICO). Le mot cosca est souvent utilisé par extension pour désigner les familles mafieuses calabraises et napolitaines. Une nouvelle cosca est née en Espagne : Cosca del Sole 🙂
Le 18 avril 2011, les carabiniers de la cellule investigation de Trapani, après un an d’enquête, ont arrêté prés de Barcellone, le latitante (voir (voir DICO).) Claudio Giusto, originaire d’Alcamo et membre de Cosa nostra sicilienne : mafia la mieux connue et la plus étudiée. Ce boss doit purger une peine de 28 ans de prison pour avoir assassiner en 1988 Giuseppe Maggaddino, boss de la célèbre famille de Castellammare del Golfo du mandamento d’Alcamo, La famille Maggaddino est trés liée à des familles de La Cosa Nostra américaine en particulier les “Bonanno Bonventre” de New York (voir DICO). Le père Giuseppe, Gaspare Maggaddino était le lien entre les deux Cosa nostra, avait déjà été assassiné à Brooklyn en 1970. Les carabiniers sont arrivés au bout d’une longue filature concernant une personne proche du boss. La filature a débuté en Sicile, est passée par la France… pour arriver en Espagne. La coopération joué à plein tube dans cette arrestation : Interpol, la police française, le mandat européen.
Les Pays Bas s’énervent
Voici une dépêche du Figaro avec les liens adéquats 🙂
Le parquet national néerlandais va ouvrir une enquête sur les activités de la mafia italienne aux Pays-Bas, a-t-on appris aujourd’hui. « Un groupe de travail va se rendre à Rome afin de discuter avec les autorités italiennes« , a indiqué un porte-parole du parquet, précisant que c’était « la première fois » qu’une telle enquête allait être ouverte (pourtant en lisant crimorg.com tous les matins… note d’auteur de mafias.fr). « Cela fait longtemps qu’il y avait des récits sur les activités de la mafia italienne aux Pays-Bas » (cf. (cf. ‘Ndrangheta export ), a-t-il souligné, refusant toutefois de donner de plus amples détails sur l’ampleur de l’enquête (comme d’hab… note d’auteur de mafias.fr).
Trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent
L’enquête va se concentrer sur le trafic de stupéfiants et le blanchiment d’argent, a affirmé le quotidien néerlandais NRC, selon lequel la justice italienne soupçonne de nombreuses collaborations entre des mafieux italiens et des criminels néerlandais (Flarenetwork). « Ces dernières années plus de vingt fugitifs de différents groupes de la mafia ont été arrêtés, sur indications de la justice italienne, et transférés en Italie », déclare le chef du parquet national, Gerrit van der Burg, cité par le journal.
Selon M. Van der Burg, les Pays-Bas sont régulièrement utilisés comme « cachette » par les mafieux. Entre novembre 2008 et août 2009, la police néerlandaise avait notamment arrêté trois membres de la mafia calabraise (cf.Fin de la faida de San Luca ) , la Ndrangheta, considérée comme la mafia la plus puissante et la plus violente d’Italie (cf. (cf. ‘Ndrangheta « mafia number one »). Ils étaient soupçonnés d’avoir été impliqués dans une tuerie mafieuse en Allemagne, de trafic de drogue et de meurtre (cf. De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta ).
Lyon : conférence sur les zones grises en Amérique latine
Vendredi 25 novembre 10h30 salle du conseil de la Faculté des langues
Organisée par LCE/CETIAL de l’université de Lyon 2 avec le soutien de l’Institut Cervantes et en collaboration avec l’Observatoire Géopolitique des Criminalités
Les zones grises concentrent de nombreuses menaces identifiées contre les régimes démocratiques contemporains en Amérique latine et figurent parmi les principaux défis opérationnels pour les États, dont les réactions classiques sont obsolètes face aux implications géopolitiques de l’émergence de pouvoirs locaux affranchis du cadre institutionnel en principe normatif.
Cette journée d’étude s’attachera à analyser la façon dont ces derniers exercent leur mainmise sur un espace, ainsi que les diverses politiques visant à remédier à cette marque, souvent violente, de la fragmentation du pouvoir étatique, le programme :
Violence programmée dans la province de Vibo
Sur route Nicotera Vibo Valentia, dans un virage, on on est contrait de ralentir, un scooter surgit et le plombs parle. Domenico Campisi, 45 ans assis à la place du mort et « connu des services » va mourir. Le conducteur n’a pas un gramme de plomb dans le corps : du travail de pro ! La victime liée au trafic de stupéfiant de coca colombiene pour le compte de la « ndrine Mancuso (cf. ‘Ndrines, armes et contrôle du territoire) était soumis à des contrôles strictes par la police. Le défunt n’avait pas le droit de conduire, c’est pourquoi il avait un jeune chauffeur. Déjà une autre personne que conduisait le jeune a disparu, certainement vicitme de la lupara bianca (cf. Le « repenti » rétablit l’Etat de droit en Italie. Enfin, d’autres membres du clan Mancuso ont été victimes de la violence programmée, Cosma Congiusti en novembre, 2010 Vincenzo Barbieri, assassiné au mois de mars 2011 mais aussi Giuseppe Prostamo (cf. Guet-apens contre la ‘ndrine Mancuso).