Articles avec le tag ‘drogue’
Mafias.fr sur BFMTV
L’ex-chef de l’OCTRIS est mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants!
Mais comment en est-on arrivé là?
Crim’HALT s’est déjà penché sur cette question :
Cliquez : Un collectif s’attaque aux excès de la politique antidrogue
Cliquez : Conférence – Trafic de drogues : quel bilan de la prohibition ?
3 secondes d’itv pour effleurer le sujet sur BFMTV avec Axel Ronde, Secrétaire général du syndicat VIGI Police IÎle-de-France, Fabrice Rizzoli, docteur en sciences politiques, spécialiste du crime organisé – président de l’association Crim’HALT et Claire Andrieux, journaliste police-justice de RMC.
Cliquez : BFM Story, du vendredi 25 août 2017, présenté par Thomas Misrachi.
Belgique : crime organisé et représentations
Saisi d’une demande de la part d’un étudiant en 4eme Année à l’ESAV Marrakech qui a réalisé un court métrage sur une figure méconnue du banditisme belge Mr Philippe Marcette, je vous propose ce teaser.
Auditeur lors d’une recherche empirique trés importante sur le crime organisé en Belgique (menée par l’université de Bruxelles), j’ai pu contaster scientifiquement l’importance du crime organsié en Belgique. Cette étude est venue confirmer mes propres constatations empiriques faites lors de nombreux voyages. Je note aussi qu’en Belgique, on aime à parler des organsiations criminelles étrangères mais trés peu des autres…
L’auteur de ce court métrage cherche des partenaires pour voir plus grand 🙂 Un tour de table? 🙂
Philipe Marcette, ancienne figure méconnue du banditisme belge et du trafic de drogue, n’était pas destinés à cette vie. Adopté par une des plus grandes familles bourgeoises belges, son mode de vie ne le comble pas. Il lui faut autre chose, quelque chose de plus fort, de plus vivant et de plus exaltant. Très jeune il fonde son groupe, « les blousons dorés », des petits rois du cambriolage. Par la suite, il fera son apprentissage en prison où les gangsters deviendront sa nouvelle famille. A sa sortie, il réussit ses premiers braquages, et son instinct d’honneur lui fait gagner ses premiers galons. S’ensuit le trafic de cocaïne, qui rapporte plus gros à chaque livraison et qui se conclura par un démantèlement d’un vrai réseau international quelques années plus tard. Au fur et à mesure une addiction se crée et la cocaïne devient son quotidien. A l’âge de 54 ans, on dit de lui qu’il est un miraculé, et il essaye de se reconstruire dans un mode vie normale, mais arrêtez n’est pas guérir.
Publication : régulation publique des drogues
La prohibition des drogues est un échec (cf. Mémoire IRIS sur la prohibition des drogues). Aux Etats-Unis, elle a enfanté La Cosa Nostra américaines (cf. Boardwalk Empire). Depuis le début du 20ème siècle, elle a accouché du crime organisé (cf. Règlements de compte à Marseille sur fond de trafic de stupéfiants). Partout la guerre a la drougue a échoué (f La Colompie, les Etats-unis et l’échec de la guerre à la drogue
Pour lutter contre les mafias : la régulation publique de la drogue est possible. En Italie, il est interdit de « cultiver son jardin », et les mafias sont encore très puissantes.
Voici un des actes de la journée d’étude L’organisation de la transgression : formaliser l’informel? ed. L’Harmattan au CNAM vendredi 29 mars 2013 :
2. « Le cannabis social club (club privé de consommateurs) : un exemple intelligible de régulation de l’informel ? » avec Fabrice RIZZOLI, docteur en sciences politiques et Laurent APPEL, membre de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités, coordinateur pour la réforme de la politique des drogues de l’association ASUD mais aussi avec la précieuse contribution de Sonny Perseil.
Itv JOL Presse : antimafia
Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press
Selon les chiffres d’un insitut statistique italien, la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise, aurait engrangé 53 milliards de chiffres d’affaires sur l’année 2013: des entrées d’argent équivalentes à celles générés par la Deutsche Bank et McDonald’s réunis. Quelles sont les activités criminelles les plus fructueuses de cette puissante mafia? Quels sont les moyens développés par l’Italie pour la combattre? Explications de Fabrice Rizzoli, spécialiste de la criminalité organisée et des mafias, auteur du «Petit dictionnaire énervé de la mafia».
JOL Press : Selon les chiffres diffusé par institut, la‘Ndrangheta aurait engrangé 53 milliards de chiffres d’affaires sur l’année 2013. Quelles sont les activités criminelles les plus juteuses pour la mafia calabraise ?
Fabrice Rizzoli : La mafia calabraise engrange des milliards. Le trafic drogue est le premier facteur d’accumulation du capital : cela représente environ 40% des fonds engrangés par la mafia calabraise qui a fait du trafic de cocaïne sa spécialité. L’un des plus grands ports européens de transit de marchandises se trouve en Calabre : un atout majeur pour son trafic. Au-delà de la cocaïne, il y a des cultures de cannabis énormes en Calabre. Concernant les autres trafics, figurent la contrebande, le racket, et surtout les revenus de l’économie légale, puisque la mafia calabraise, comme la plupart des autres mafias blanchit son argent dans l’économie légale, et gagne de l’argent. Rappelons que la mafia calabraise est aujourd’hui la plus puissante des quatre mafias italiennes : elle génère plus d’argent car elle a plus de membres et moins de collaborateurs de justice, ces mafieux qui sortent du clan et qui témoignent devant la justice. Jusqu’en 1990, l’Etat italien a également concentré ses efforts sur la mafia sicilienne et moins sur la mafia calabraise.
JOL Press : En quoi la mafia calabraise freine-t-elle le développement économique de la région ?
Fabrice Rizzoli : Si l’on croit à l’économie de marché, et que l’on estime que l’un des points cardinaux de cette économie de marché repose sur la concurrence – qui permet de faire baisser les prix et de donner sa chance à tout le monde – on s’aperçoit que la mafia « tue » la concurrence. Un honnête entrepreneur qui veut créer un magasin de chaussures, n’a pas commencé à mettre la première pierre qu’il devra déjà verser de l’argent à la mafia. Les personnes ou entreprises qui refusent de payer, voient leur tracteur volé ou leur hangar brûlé. Ce climat-là ne peut pas être propice au développement économique de la région défavorisée. Un énorme flux d’argent sale circule mais le niveau industriel et le niveau de service sont extrêmement faibles. L’état des routes est pitoyable, sans parler de celui des hôpitaux… Dans un pays riche – cinquième puissance industrielle au monde et la troisième en Europe – l’Italie du Sud affiche pourtant un développement extrêmement bas : la mafia y restreint les initiatives individuelles, freine l’esprit d’entreprendre, fait souffrir les entrepreneurs, et rend complice les comptables, les banquiers, les avocats…
JOL Press : Combien la mafia calabraise compte-t-elle aujourd’hui d’affiliés ? Est-il facile de l’infiltrer ?
Fabrice Rizzoli : Selon mes sources, la mafia calabraise regrouperait aujourd’hui 7500 affiliés. La mafia calabraise comporte une spécificité par rapport aux autres mafias : pour y entrer il faut avoir un lien de sang : il faut être fils de, frère de, ou marié à la fille ou encore à la soeur d’un mafieux. Par les enfants communs, les sangs des deux familles –celle qui n’était pas de la mafia et celle qui en faisait partie – se mélange et on accepte la filiation.
Il faut savoir que l’on n’ « infiltre » pas les mafias. Il existe cependant des méthodes qui permettent de connaître la mafia : le témoignage de l’intérieur. Ceux qui ont une carrière professionnelle de mafieux pendant dix, quinze ans, sont protégés par la police, mais témoigner sur tous leurs avoirs, déclarer tous leurs biens, sinon ils perdent leur protection. Environ 3000 mafieux sont sortis du système depuis 1991 : ils témoignent à tous les procès, répondent aux journalistes et aux chercheurs. On connaît très bien le phénomène mafieux, mais un peu moins, la mafia calabraise, car nous avons moins de collaborateurs de justice.
JOL Press: Le Pape François s’est lancé dans une véritable lutte anti-mafia, en appelant à la mobilisation de la population. Comment l’Etat italien combat-il concrètement la mafia ?
Fabrice Rizzoli : L’Italie a les meilleurs outils juridiques au monde pour lutter contre la mafia, de telle sorte qu’une commission parlementaire européenne a travaillé pendant 18 mois et a demandé aux Etats membres de s’inspirer de l’Italie. On parle de la mafia italienne, mais on ne parle pas beaucoup des autres mafias en Europe. La mesure phare mise en place par le gouvernement italien vise à confisquer des biens et les redonner à la société civile. En Calabre, le terrain agricole d’un mafieux est ainsi transformé en une coopérative qui produit des olives. Il faut savoir que les mafieux préfèreraient être jetés en prison plutôt qu’on leur confisque leurs biens. Pour eux, la prison est une épreuve de virilité. « Quel homme d’honneur serais-je si je ne jamais fait un jour de prison ? » disent-ils. Ils détestent qu’on leur confisque leur bien, mais encore plus lorsque ceux-ci ont été transformés en associations, centres culturels, coopératives : car l’Etat arrive à montrer qu’il est plus fort que le pouvoir mafieux. La confiscation sans condamnation pénale du propriétaire est la clé de la lutte anti-mafia.
JOL Press: Les mafieux arrivent-ils vraiment à se repentir ou bien le risque de rechute est-il élevé ?
Fabrice Rizzoli : Il y a extrêmement peu de rechute en Italie, puisque c’est de l’ordre de 5%. Il arrive que certains mafieux craquent psychologiquement sur leur nouvelle vie – à force d’être isolés dans le nord de l’Italie, dans une petite commune, à gagner 1200 euros par mois alors qu’ils brassaient des centaines milliers – et qu’ils rechutent en faisant un trafic par exemple. Mais lorsqu’un mafieux a quitté son clan, témoigné contre lui, c’est extrêmement dangereux pour lui de retourner dans sa ville d’origine de tenter de reprendre le pouvoir mafieux. Certains l’ont payé de leur vie.
JOL Press: Comment expliquer l’implantation de la mafia italienne en France : est-ce juste un lieu de repli ou est-ce également un lieu de blanchiment ?
Fabrice Rizzoli : La France est effectivement un lieu de refuge pour la mafia italienne. Dans les années 80, lorsqu’il y avait des guerres de mafias calabraises qui ont fait des milliers de morts, des mafieux venaient se réfugier en France pour ne pas être assassinés, ni se faire arrêter par la police italienne. Ils profitaient ainsi de la diaspora puisqu’il y a une très grande communauté calabraise sur la Côte d’Azur. Ils peuvent faire du trafic : l’année dernière, un laboratoire de cocaïne a par exemple été démantelé sur les hauteurs de Nice. Les mafieux italo-français ont donc le monopole de l’approvisionnement de la cocaïne sur la Côte d’Azur et dealent avec les cités françaises. La France est également une terre de blanchiment.
Mafias italiennes et grandes surfaces… par fabricerizzoli
Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press
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Fabrice Rizzoli est docteur en science politique, spécialiste de la criminalité organisée et des mafias. Il a été secrétaire général de l’Observatoire géopolitique des criminalités de 2008 à 2012 et est responsable du bureau FLARE Network France. Il intervient régulièrement comme conférencier sur ces thèmes et a écrit Le petit dictionnaire énervé de la mafia, Les Editions de l’Opportun, 2012.
Un boss de la Camorra arrêté à Nice
Les carabiniers italiens, avec l’aide des autorités françaises (notamment de la Gendarmerie), ont arrêté à Nice Antonio Lo Russo, 33 ans et chef du clan Lo Russo du quartier nord Miano à Naples. (cf. Les clans de la Camorra en recomposition)
La police italienne le recherchait depuis mai 2010, date à laquelle il a été condamnée à 20 ans de prison pour association mafieuse et trafic de stupéfiants. Inscrit sur la liste des 100 mafieux les plus recherchés d’Italie, il a été interpellé dans un café avec son cousin Carlo Lo Russo, recherché pour homicide, et avec un 3ème ressortissant italien.
Antonio Lo Russo avait pris la place de son père à la Salvatore tête du clan quand ce dernier, Salvatore décida de collaborer avec la justice (cf. Le décret sur les « coopérateurs de justice » enfin signé?. Son oncle Mario a été blessé par balles lors d’un règlement de comptes à Naples début mars (son garde du corps avait été tué). Le clan Lo Russo est proche du clan des sécessionnistes dans la guerre qui oppose les clans de Secondigliano-Scampia à savoir les Amato-Pagano (sécessionnistes) et les Di Lauro (cf. De la Camorra et des cols blancs)
Antonio Lo Russo était considéré comme bien inséré dans la société napolitaine comme en témoigne sa présence au bord du terrain du stade San Paolo de Naples lors de la rencontre Naples-Parme le 10 avril 2010 (photo). Ce match, gagné par Parme 3 buts à 2, est considéré comme un match qui aurait pu être truqué dans le cadre de paris sportifs (cf. Cannavaro… et la Camorra).
20 ans jours pour jours aprés l’arrestation du super boss Michele Zaza à Villeneuve Loubet, la France demeure un zone intéressante pour les mafieux italiens
Cf. Arrêté à cause de son accent napolitain
Cf. Présences mafieuses en France
Cf. Infiltrations mafieuses en France
Cf. Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille
Cf. Joint venture grand-banditisme français-Camorra
Cf. La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs
Arrestation d’un boss sicilien au Vénézuela
En fuite depuis 20 ans, originaire de Cattolica Ereclea, lié au clan Caruana-Cuntrera (cf. Sicile 6 : le cinéma antimafia), trés présents au Canada (cf. Montréal : opération « extermination » ) Vito Genco a été arrêté au Venézuela où les mafias italiennes ont mis en place des narco -comptoirs » (cf. Conférence Lyon narco-comptoirs des mafias italiennes en Amérique latine) :
Roberto Pannunzi, le «Copernic de la cocaïne» de retour en Italie
Mexique : le narco-trafiquant Guzman tente d’éviter son extradition aux USA
Le Mexicain Joaquin Guzman, considéré comme le narco-trafiquant le plus puissant du monde, et arrêté samedi après 13 ans de cavale, a déposé un recours devant la justice de son pays pour tenter d’échapper à une extradition vers les Etats-Unis. Les avocats du chef du très redouté Cartel de Sinaloa ont déposé un recours contre «la détention, le confinement, la torture présumée et l’extradition» de leur client aux Etats-Unis, a rapporté une source judiciaire sous couvert d’anonymat.
Dimanche soir, Robert Nardoza, porte-parole du procureur du district est de New York, a annoncé que son bureau avait «l’intention» de demander l’extradition de Joaquin «El Chapo» («Le Trapu») Guzman, qui était à la tête d’un vaste trafic de cocaïne et de marijuana aux Etats-Unis, mais également vers l’Europe et l’Asie.
Accusé de nombreux délits dans plusieurs circonscriptions judiciaires des Etats-Unis, Joaquin Guzman a été arrêté samedi dans la station balnéaire de Mazatlan (nord-ouest) après 13 ans de cavale, mettant fin à une opération entamée il y a plusieurs mois en collaboration avec des agences de renseignement américaines.
Marseille : Mafias.fr fait don de ses solutions
Marseille : des idées pour lutter contre la « mafia »
Avec treize règlements de comptes en 2013, les Bouches-du-Rhône occuperaient la tête du classement en France, avec une brusque accélération ces dernières années. On désigne le trafic de stupéfiants mais le manque de repères est visible à tous les échelons du pouvoir.
La réponse de l’Etat est souvent la même : un déplacement et une promesse d’effectifs policiers supplémentaires. A l’échelle locale, les élus demandent une militarisation du territoire (intervention de l’armée, doublement des effectifs ou des pistolets pour policiers municipaux).
A mettre au crédit du gouvernement de gauche : une vision moins caricaturale des quartiers populaires, ce qui l’amène à proposer une « approche globale » qui inclut un contrôle du territoire (CRS à l’entrée des cités), un peu de prévention (enlèvement des carcasses de voitures) et la tentative d’améliorer la situation socio-économique de ces quartiers.
Mais une contradiction demeure insurmontable. Pour la première fois, le politique parle de « mafia » en Corse et à Marseille mais ne propose aucun moyen antimafias.
Face à un problème structurel – le crime organisé – l’Etat pourrait expérimenter des outils qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays ; à condition de rompre avec une vision jacobine et prohibitionniste d’un autre temps.
« Sous-développement organisé »
Les données socio-économiques de Marseille dressent le portrait d’une ville pauvre, avec des quartiers nord touchés par l’échec scolaire et le chômage, malgré un arrière-pays très riche.
Les inégalités sociales visibles génèrent d’importantes frustrations et mis à part la perspective d’un emploi public, la population de Marseille souffre d’un manque de services et de projet politique. Non loin des villas avec piscine et des yachts, il s’est mis en place, dans les quartiers populaires, une « économie de la pauvreté ».
Les caïds y trouvent une main-d’œuvre disponible pour occuper les fonctions de guetteur et de vendeur, souvent mineure, ainsi que des « nourrices » qui cachent les stupéfiants dans leur appartement.
A Marseille, il y a le grand crime organisé et les aspirants.
Les « grands » du milieu utilisent parfois la violence, comme dans la tuerie des marronniers ou l’élimination de Roland Gaben, mais avec parcimonie. Et pour cause, les grands ont un pied dans la légalité, comme en témoignent les affaires Campanella-Baresi, la fraude à la taxe carbone ou les trafics internationaux.
Le grand banditisme français, basé en Espagne, bénéficie d’une large impunité. Il se contente de distribuer la drogue à des semi-grossistes, contrôle les débits de boisson où l’on vend de la drogue, perçoit une quote-part sur les bénéfices et a abandonné le secteur du cannabis aux cités.
Les dealers du bas de l’échelle s’entretiennent avec des places de ventes, des dettes de cannabis et des « carottages ». La violence est parfois trompeuse. L’éclat à la kalachnikov n’est pas toujours en relation avec la puissance économique.
L’Etat français ne fait pas sa part
La lutte contre les grands caïds n’est pas efficace. En dépit des saisies et des arrestations, le cycle continue. Pourquoi un jeune de Marseille ne tenterait pas sa chance par tous les moyens ? Il sait que l’Etat ne fait pas sa part. Parmi les insuffisances à déplorer :
- une carence structurelle d’études scientifiques sur le crime organisé ;
- une absence d’indépendance à tous les échelons de l’enquête (procureurs, officiers de police judiciaire) qui entraîne peu de procès complexes ;
- le manque de témoignages de l’intérieur, en raison de l’absence d’un statut de coopérateur de justice – prévu par la loi Perben, mais sans décret d’application ;
- une protection des témoins inexistante (pour les témoins criminels comme pour les témoins victimes, comme les commerçants rackettés) ;
- l’hypocrisie des politiques et des magistrats ne voulant pas « de prime à la délation ».
En Italie, la coopération du criminel ou du témoin avec l’Etat est encadrée par la loi et sous la seule responsabilité d’un procureur indépendant : quelle leçon de démocratie ! L’Etat français ne fait pas sa part en matière de justice car il ne condamne presque jamais ses élites corrompues.
Pour un Cannabis social club à Marseille
A Marseille comme ailleurs, le cannabis est la drogue la plus consommée. La plupart des usagers ne consomment que ce produit mais sont obligés de l’acheter à des trafiquants, ce qui enrichit ces derniers et leur donne une place légitime dans la société.
Le trafiquant marseillais est celui qui répare une injustice : celle d’un Etat qui réprime la consommation d’une substance pourtant disponible (qui existe en grande quantité) et accessible (facile à trouver), et ce en dépit d’une prohibition féroce (sanction pénale la plus élevée d’Europe).
A Marseille comme à Anvers ou aux Pays-Bas, les citoyens consommateurs doivent pouvoir faire partie d’une association à but non lucratif déclarée en préfecture et passer un contrat avec un producteur local de cannabis pour consommer. Un Cannabis social clubà Marseille améliorerait la santé publique et la vie sociale des usagers, financerait la prévention, l’éducation sanitaire et l’assistance en cas d’abus.
Enfin et surtout, il limiterait le poids des organisations criminelles dans la production et la distribution. Mais l’avantage le plus important d’une telle régulation est la séparation entre l’usage de drogue et le trafiquant, mettant fin ainsi à une symbiose néfaste pour l’application de l’ordre public.
Confisquer et réutiliser les biens du crime
En France, on confisque les biens du crime organisé de manière incomplète, en raison d’un cadre restrictif qui contraint les magistrats à prouver le lien entre le bien saisi et l’infraction.
En attendant de nous mettre au niveau de l’Italie (nombreuses confiscations sans condamnation pénale du propriétaire), il faudrait voter au plus vite une loi de réutilisation sociale de ces biens.
Au lieu de vendre aux enchères la villa du trafiquant de drogue, elle doit revenir à l’intérêt général. Certes, certains biens issus du trafic de stupéfiants sont parfois réaffectés vers les forces de l’ordre. Mais moderniser le parc automobile de la police grâce à la confiscation ne permet pas de lutter contre le consensus social des gangsters.
Une loi permettrait de recycler ces biens au profit de la population et d’animer l’économie sociale et solidaire : les maisons des criminels pourraient être transformées en centres culturels ou d’apprentissage, en établissements de soins pour les toxicomanes ou en lieux d’hébergement pour les immigrés.
Le patron d’une grande brasserie d’Aix-en-Provence est accusé de blanchiment pour le compte du clan Barresi-Campanella. L’établissement doit être confisqué pour y accueillir les jeunes des quartiers aux universités d’été de la lutte contre la corruption.
La réutilisation à des fins culturelles des biens saisis aurait une très forte valeur symbolique et pédagogique. Elle permet de détruire le capital social du crime organisé et confère à l’Etat son autorité auprès des populations qui se réapproprient le fruit du trafic. Dans sa ville, le citoyen qui passe devant le bien devenu utile peut se dire : « Pour une fois, le crime ne paie pas. » C’est, enfin, la seule manière d’impliquer la société civile dans une prérogative régalienne.
Après un an de travaux, la Commission européenne contre le crime organisé, la corruption et le blanchiment (Crim) a rendu ses premières conclusions. En mai, la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures de l’UE a demandé aux Etats membres de faciliter la confiscation des avoirs criminels. Elle leur a aussi conseillé de réutiliser les avoirs confisqués pour des projets d’utilité sociale. Qu’attend le gouvernement français ?
Quand un membre de la Cosa Nostra se suicide
En 2010, Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli un « soldat » de la famille Gambino qui faisait partie de l’équipe d’un capitaine très respecté Nicholas « Little Nicky » Corozzo (cf. Un boss de La Cosa Nostra se livre au FBI) est arrêté avec son fils pour trafic de drogue. Face à l’éventualité de passer de nombreuses années derrière les barreaux et pour protéger son fils de toute inculpation, Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli décida de collaborer avec le FBI. Pendant deux ans, il aida les autorités en enregistrant des membres de différentes familles de La Cosa Nostra (Cf. Joey Merlino veut se retirer de la Mafia). Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli faisait du bon boulot, et le FBI voulait maintenant que ce dernier témoigne dans un procès contre le boss de la famille Pratriarca, Luigi Manocchio mais aussi contre le boss de la famille de Phliadelphie Joseph Ligambi. Mais avant que Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli ne puisse témoigner devant ses anciens « associés » dans un tribunal, ce dernier se suicida. Le 26 Février 2012, à l’Hôtel Renaissance Meadowlands à Rutherford dans le New-Jersey, le corps sans vie de Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli fut retrouvé par sa propre fille (cf.Mafia et téléréalité). « Elle nous a appelé pour nous signaler que son père était inconscient dans son lit. Elle était hystérique, elle pleurait, elle criait. Elle n’arrêtait pas de dire qu’il ne respirait plus. Nous avons alors immédiatement appelé le 911 » déclara le gérant de l’hôtel. Son décès était dû selon les médecins à une sur-dose de médicament. « Il est mort paisiblement, il n’y aucune trace d’effraction ou de bagarre » déclara un des policiers.
Deux jours avant son suicide, un associé de la famille Gambino, Joseph Rossi Sr fut retrouvé abattu de plusieurs balles dans son entreprise situé dans le New-Jersey (cf. Violence programmée). José Luis « Lucky » Rivera fut arrêté pour ce meurtre et il désigna son complice en la personne de Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli. Ce dernier tenait Joseph Rossi Sr responsable d’avoir été obligé de collaborer avec la justice. En effet, Joseph Rossi Sr avait selon certaines rumeurs commencé à donner des informations au FBI, après son arrestation pour vente illégale de machines à sous en 2009. Pour s’en sortir, il avait commencé à orienter la police sur le trafic de drogue qu’organisait Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli et son fils depuis quelques années. Quelques jours avant son arrestation, le FBI voulait emmener Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli dans un endroit sécurisé pour le protéger de ses anciens « collègues » mafieux, mais il était déjà trop tard. « Je pense qu’il était très gêné de parler contre des membres de La Cosa Nostra » déclara un agent du FBI. D’après le New York Post, Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli avait payé ses funérailles quatre jours avant son suicide. « En coopérant pendant deux ans, il se sentait coupable et avait décider de mettre fin à ses jours. Mais d’abord il voulait se venger de la personne qu’il tenait pour responsable de tous ses problèmes » déclara un agent du FBI. Pour sa fille, son père n’était pas une « balance ». « Il leur a fait croire qu’il allait témoigner contre ses anciens amis, mais jamais il n’aurait fait ça. Mon père n’aurait pas pu faire ce genre de chose, c’est quelqu’un de fidèle. Il nous a jamais parlé de sa « deuxième » famille, pour moi ce n’est que que des rumeurs« . Mais d’après le FBI, Nicholas « Nicky Skins » Stefanelli faisait du bon travail « On a beaucoup d’heures d’enregistrement de certains mafieux, il avait vraiment fait du bon travail. Vous savez c’est pas évident pour des gars comme Nicholas Stefanelli. Ils ne sont pas heureux, ils ont l’impression que du jour au lendemain tout s’écroule autour d’eux » déclara un agent du FBI.
Par Xavier Blondel : wiseguy.overblog.com – www.facebook.com/wiseguyblog
Tous les mots en gras sont dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia en vente ou sur Amazon.
Arrêté à cause de son accent napolitain!
Mardi 14 mai 2013, la police italienne aux frontières a arrêté un napolitain de 53 ans. Il s’agit d’un trafiquant de drogue basé à Nice (cf. Présences mafieuses en France) et en Espagne (cf. Cosca del sol 2...) pour le compte de la Camorra (cf. TV5 monde : 7 jours sur la planète). Déjà arrêté au même endroit par la même brigande en 2008, il était recherché par la justice française depuis mars 2012 pour commerce de stupéfiants. Il devrait être extradé rapidement vers la France (cf. L’importance de l’harmonisation des lois antimafias)
Au moment de son arrestation, le trafiquant se trouvait à Vintimille dans le train en provenance de France. Il était en possession de faux papiers français. totalement indétectables. Et pour cause, sa carte d’identité était fait avec des vraies matériaux… Les Napolitains sont les rois de la contrefaçon… en raison de leur savoir faire (cf. Gomorra, le livre). Mais alors pourquoi notre trafiquant a-t-il été arrêté?
Et bien parce que le policier a été surpris par son fort accent napolitain peu en adéquation avec une carte d’identité française…
Un article pour tous les policiers sur le terrain que l’on ne remplacera jamais par des machines… à Stephan-Serpico et à tous les autres
Un article pour tous les Napolitains et leur accent…