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« L’écharde mafieuse » au sein de la gauche italienne
Mirello Crisafulli, sénateur élu lors des dernières élections législatives, appartient au Parti Démocrate (PD), le parti de centre gauche italien désormais dirigé pas Walter Weltroni. En 2001, Mirello Crisafulli rencontre l’avocat mafieux Raffaele Bevilacqua dans un hotel de Pergusa, une ville de la province d’Enna en Sicile. Les carabiniers, qui surveillent Raffaele Bevilacqua, filment par hasard la réunion entre l’homme politique de gauche et le mafieux name= »sdfootnote1anc » href= »http://srv03.admin.over-blog.com/#sdfootnote1sym »>1. La vidéo est affligeante, les deux protagonistes s’embrassent sur la joue, parlent d’affaires et de politique, en particulier d’un campus universitaire à réaliser à Enna bassa. Le projet était évalué à 120 milliards de lire. « Si ce sont mes amis, ce sont aussi les tiens » dit le mafieux au politicien.
Pour avoir dialogué avec un mafieux, Mirello Crisafulli (dont on peut voir la photo à droite) a été poursuivi par la justice. Les magistrats instructeurs ont classé sans suite l’accusation de « concours externe en association mafieuse » au motif que cette rencontre n’a apporté aucun avantage à la mafia. Dans leur décision de classement, les magistrats on pris soin d’écrire « Crisafulli a démontré sa disponibilité à maintenir les rapports avec l’avocat Bevilacqua ». Les magistrats insitent sur le fait que l’homme politique de gauche, Mirello Crisafulli, ne pouvait ignorer le caractère mafieux de son interlocuteur.
Pour conclure :
depuis que les forces de l’ordre utilisent la vidéo pour confondre les mafieux et leurs complices, il devient difficle, pour ces derniers, de nier leurs « contiguïtés mafieuses ».
Le Parti Démocrate : un parti qui fait de la lutte contre la mafia un priorité, aurait dû refuser la candidature d’un homme politique qui partage les valeurs de la mafia.
1En 2001, l’avocat Raffaele Bevilacqua est le représentant de Bernardo Provenzano, le chef de la mafia sicilienne. Bevilacqua aurait participé à une réunion au sommet en 1991 lorsque la « coupole » a décidé les assassinats de Giovanni Falcone et Paolo Borsellino (assassinés en 1992). En 2006, Rafaelle Bevilacqua a été condamné pour association mafieuse.
‘Ndrangheta : mafia « numéro un »
L’Eurispes, l’institut des études politiques, économiques et sociales, a publié son rapport 2008 sur la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise. Ce dernier confirme les études des commissions parlementaires antimafias et le rapport des services de renseignement (art .13). La mafia calabraise est devenue l’organisation criminelle la plus puissante, la plus riche et donc la plus dangereuse pour l’Etat italien. D’après l’Eurispes, le chiffre d’affaire de la mafia calabraise a été de 44 milliards d’euros pour l’année 2007. Cela représenterait 2,9% du produit intérieur brut (estimé à 1.535 milliards d’euros). Le chiffre d’affaire de la « holding ‘Ndrangheta » est équivalent à ceux de l’Estonie (13,2 milliards d’euros) et de la Slovénie (30,4 milliards d’euros) réunies.
Le secteur le plus rémunérateur demeure le trafic de drogue qui rapporterait 27,24 millions d’euros soit 62% de la totalité des profits.
De la lutte antimafia
Francesco Nania est issu d’une lignée de mafieux. Son père et son grand-père sont en prison.
Il a peut-être fuit la Sicile par peur des représailles plus que par peur d’une condamnation. Dans l’univers mafieux, huit ans de prison sont considérées comme une courte peine! Le territoire de Partinico est sujet à une grande instabilité. Depuis 2005, les cosche se disputent le leadership du pouvoir mafieux (voir le meurtre de Maurizio Lo Iacono, un proche de Bernardo Provenzano, art. 2).
Conclusions :
La coopération entre les polices des deux côtés de l’Atlantique fonctionne. Ce succès fait suite à l’opération Old Bridge: il n’y a pas de lutte antimafia efficace sans une coopération internationale.
Les femmes tiennent un rôle important au sein des quatre mafias italiennes (cf. De la mafia calabraise, de la mémoire et des femmes=
On ne saurait rien des intrigues mafieuses à Partinico sans la collaboration de Giusy Vitale, la sœur d’un des chefs mafieux emprisonnés : il n’y a pas de lutte antimafia efficace sans « repentis ».
Les blanchisseurs de la mafia
Le 8 mai 2008, les juges antimafia de Palerme ont mené une opération contre le blanchiment d’argent provenant des familles mafieuses. Les magistrats ont fait arrêter Francesco et Ignazio Zummo, père et fils. En 2006, ces entrepreneurs ont déjà été condamnés pour le délit d’association mafieuse. Ayant accepté un procédure abrégée, ils ont donc reconnu leur action pro-mafia devant la justice. Celle-ci a aussi mis en examen un banquier suisse accusé d’attribuer des biens à des prête-noms. Depuis 2003, il était l’intermédiaire entre les chefs d’entreprises Zummo et un banquier de Nassau. Les entrepreneurs téléphonaient depuis des cabines publiques de Palerme au banquier Suisse qui donnait ensuite les ordres à une banque implantée aux Bahamas. La justice a saisi le compte en banque, dénommé Pluto, créditeur de 13 millions d’euros, et elle a pu mener des perquisitions dans des agences
bancaires à Milan et à Lugano.
La lutte contre le blanchiment est indispensable à la lutte antimafia voir l’affaire dnas ce reportage sur la confiscation
Le porte-monnaie, talon d'Achille de la mafia di euronews-fr
« La magistrature ne sert à rien! »
Le 29 février 2008, Giuseppe Riina a été libéré de prison. La photo à gauche représente Giuseppe Riina quittant la prison de Sulmona dans la région des Abruzze.
Celui-ci n’est autre que le troisième fils de Salvatore, Toto Riina, le chef de la mafia sicilienne de 1983 à 1993 (cf.Toto Riina commande la mafia sicilienne de sa cellule!).
Au cours des années 2000, les policiers avaient placé des micros dans la voiture du jeune Riina. L’étude des enregistrements ne laissait planer aucun doute. Giuseppe Riina tentait de reprendre en main une « cosca », un clan mafieux. En 2004, il avait été condamné en première instance pour association mafieuse. Depuis, Giuseppe Riina attendait le procès d’appel. Parce que les termes légaux de sa détention provisoire étaient dépassées, et conformément aux règles de droits, la Cour de cassation l’a libéré. Giuseppe Riina est, certes, interdit de séjour à Palerme. Il doit, certes, signer au commissariat les lundi, mercredi et vendredi. Il n’a, certes, pas le droit de fréquenter d’autres personnes déjà condamnées par la justice. Il n’a pas, non plus, le droit de sortir entre 20 heure le soir et 7 heure du matin.
L’ensemble de ces mesures n’a jamais empêché un mafieux d’exercer ses prérogatives. En se rendant au commissariat, il ridiculise l’Etat incapable de le priver de liberté. Puis, Giuseppe Riina compte faire condamner l’Italie par la Cour européenne des droits de l’homme pour la longueur de son procès. Et, comme nous vivons dans des Etats de droit; le fils de plus sangunaire des parrains va gagner.
L’Etat itatlien boira, alors, le calice jusqu’à la lie; se décrédibilisant auprès d’une population sicilienne souvent fataliste.
Le procureur national antimafia, Piero Grasso ne s’y est pas trompé en affirmant qu’en Italie, « les magistrats ne servent à rien ». Dans ce pays, les forces de l’ordre font un travail remarquable pour arrêter les mafieux. Cependant, la justice italienne, lente et empêchée par les politiques, n’arrive pas à mettre les mafieux hors d’état de nuire.
L’impuissance relative de la justice est le principal allié des mafias italiennes.
Le jeux des sept erreurs mafieuses
Jouez avec moi. Trouvez l’erreur au sein des multiples arrestations :
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Le 07 avril 2008, la police a arrêté neuf personnes proches du clan Santapaola de Catane. Ces personnes sont accusées d’extorsion de fonds et d’usure. Elles ont prêté 25 000 euros à un commerçant qui devait rembourser cette somme à des taux d’intérêt variant entre 72 et 120% par an. Parmi les personnes arrêtées, figure un policier de 46 ans qui serait intervenu en faveur de son frère impliqué dans les opérations d’usure de la cosca, la famille mafieuse en question.
- Le 8 avril 2008, la police a arrêté une avocate accusée d’avoir favorisé le boss Giuseppe Falsone. Ce dernier, en fuite, serait le chef de la mafia d’Agrigento.
- Le 16 avril 2008, la direction antimafia a arrêté un géomètre de 53 ans. Ce fonctionnaire du conseil général de Caltanissetta est accusé de corruption, de concussion et extorsion de fonds contre trois entreprises du bâtiment. Il recevait de l’argent et du matériel en échange de d’attribution de travaux sur les routes départementales. Les enquêteurs le pensent lié à une cosca de la zone.
- Vendredi 18 avril 2008, la police a arrêté Luigi Distatefano, 34 ans, présumé chef de la puissante cosca Santapaola de Catane.
- Le 22 avril 2008, un entrepreneur d’Agrigento a dénoncé la personne qui lui demandait le pizzo, l’impôt mafieux. Le racketteur, âgé de 31 ans , appartiendrait à la cosca de Porto empedocle dirigée par le boss Gerlandino Messina. Ce dernier est latitante, en cavale. Le racketteur est lui-même entrepreneur et il était conseiller municipal de la ville de Realmonte.
- Le 23 avril 2008, un entrepreneur de Palerme a dénoncé son extorqueur. Ce dernier était chef d’entreprise. Les complices de cet entrepreneur avaient déjà été arrêtés parce qu’ils figuraient sur des pizzini de Salvatore Lo Piccolo.
- Le 23 avril 2008, la police de Caserta en Campanie a arrêté une vingtaine de personne proches du clan Belfiore. Ce clan de la Camorra contrôle la ville de Marcianise et les communes avoisinantes. Parmi les complices du clan, il y aurait des medecins, des agents de la police pénitenciaire ainsi que deux femmes.
L’erreur est au chapitre 4 (à la ligne 17). La personne arrêtée est seulement un mafieux… Pour les autres opérations, les personnes arrêtées sont des entrepreneurs voir des fonctionaires ou bien ils exercent des professions libérales. Sans ces complices, la mafia n’est rien. C’est pourquoi les mafieux et leur complices forme un corp social : « la bourgeoisie mafieuse » (U. Santino Csd). Pour comprendre ce concept, vous pouvez lire les articles suivants (art. 8. 16. 21.25. 33. 43.44).
La mafia et le monde de la santé
Il était pourtant placé en détention provisoire dans le cadre de sa mise en examen pour association mafieuse. D’après les magistrats, Mercadante, n’est pas complice de la mafia, il en fait partie!
Giovanni Mercadante été libéré pour raisons médicales. Il souffrirait d’une grave dépression et il n’existe pas d’établissement pénitencier de ce type en Sicile.
Conclusion : les hôpitaux publics dans le sud de l’Italie sont dégradés parce que la mafia et ses complices médecins détournent les fonds publics (cf. Contrôle judiciaire contre Bourgeoise mafieuse). Lorsque la magistrature poursuit un des responsables, elle le libère parce que le système de santé est défaillant…
Contrôle judiciaire contre Bourgeoise mafieuse
Le 12 avril 2008, la justice a placé Mimo Miceli sous contrôle judiciaire. Mimo Moceli est un ancien assesseur à la mairie de Palerme. Il appartient à l’Udc, le parti du centre démocrate-chrétien.Mimo Miceli, médecin, a été condamné à 8 ans de prison pour complicité d’association mafieuse (cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée)
Pour les magistrats, le médecin Miceli est « dangereux pour la société« . En effet, il a été réintégré dans ses fonctions à l’hôpital à l’issu de sa détention provisoire. Il peut prendre d’importantes décisions en particulier dans le monde de la santé. Il est mesure d’entretenir le pouvoir mafieux et la gestion clientéliste des postes au sein de la fonction publique hospitalière.
Conclusion : la mafia seule n’existe pas. Elle fait partie d’un corps social plus large que l’on peut nommé « Bourgeoise mafieuse ») (U. Santino CSD). Mimo Miceli en est l’un des membre.
De la mafia et de la politique
remporté les appels d’offre. Ceux qui ne respectaient groupe en question ont subi des attentats à la dynamite, ce qui alerte les forces de l’ordre. Au mois de juin 2005, il aurait fait incendier sept bétonnières de la société « Mediterranea costruzioni srl» qui réalise la consolidation de la galerie ferroviaire de Valdina.
Ces faits attirent l’attention des forces de l’ordre. A l’aide d’écoutes téléphoniques, de micros et de caméras, les carabiniers comprennent que deux sous-chefs, Tindaro Calabrese et Carmelo Salvatore Trifirò, prennent le contrôle de la cosca. Tindaro Calabrese, aurait complètement dépossédé son chef de la gestion des décharges publiques de Mazzara Sant’Andrea et Tripi, qui étaient depuis une dizaine d’années aux mains de vieux boss. Le 22 août 2007, un des entrepreneurs proches du chef emprisonné est assassiné. C’est le coup de grâce qui officialise un changement de génération.
La « nouvelle » cosca Mazzaroti tente d’obtenir de nouvelles adjudications de marchés publiques ; de la pose de fibres optiques pour le compte des communes, aux contrats de terrassement et à la fourniture de matériaux de construction de voie routière. Enfin, l’autre business des Mazzarrotti est le traitement des déchets dit « spéciaux » par exemple ceux provenant de la transformation des agrumes. Des sociétés de transports complices émettent des faux certificats de traitement puis déversent les déchets organique sur des terrains domaniaux. Parfois, ces déchets étaient revendus pour devenir des engrais.
Conclusions :
- Les mafieux ne respectent pas les « Anciens ».
- Les marchés publics enrichissent les familles mafieuses (art 30).
- Les activités de la mafia dégradent l’environnement, cela s’appelle les « écomafias ».
- Les chefs mafieux emprisonnés arrivent à communiquer avec leurs soldats dehors.
Quelques indications pour faire son choix politique :
Pour la première fois, la mairie de Rome dirigé par Walter Weltroni a détruit des constructions illégales symboles des écomafias. A contrario, le gouvernement Berlusconi (2001-2006) a réduit la portée du régime carcéral prévu pour les chefs mafieux. Ces derniers font pression sur les candidats de centre-droit pour abolir ce régime strict.
Élections législatives jusqu’à 15h, le lundi 14 avril.
Huit ans pour une sentence!
Petites conclusions :
Le comédien d’origine italienne, Coluche, disait que pour être viré de l’administration, après trois avertissements, le fonctionnaire recevait un blâme et qu’après trois blâmes…
- Etre juge et partie n’est jamais bon. Le Csm est aussi corporatiste que l’ordre des médecins ou que les « bœufs carottes »…
- Dans cette histoire, on oublie un peu vite que la magistrature accomplit un travail gigantesque avec peu de moyen.
- Cette anecdote est du « petit lait » pour la camp de Silvio Berlusconi qui fustige la magistrature,
« communiste qui ruine l’Italie » cit.
Mais, de 2001 à 2006, n’est-ce pas le centre droit de Berlusconi qui a gouverné l’Italie ? Quelle disposition le ministre de la justice, Roberto Castelli a t-il pris pour favoriser la justice contre la mafia ? Il a été décidé, entre autre, de dé-pénaliser le faux bilan…
Élections législatives le 13 et 14 avril !