Articles avec le tag ‘Cosa nostra’

Italie : état de droit!

Regardez ce que propose le très informatif site crimorg.com. En quelque jours, les forces de l’ordre et les magistrats démontrent que l’Italie est un état de droit. Seul bémol, le pouvoir en place veut permettre la vente de bien confisqués aux mafieux. Certes 75% des biens confisqués aux clans ne sont pas réutilisés par l’Etat (cf. La confiscation : enjeu politique majeur). Pour changer cet état de fait, il faudrait une agence unique pour administrer ces biens contre les 17 qui existent aujourd’hui. Enfin, revendre les biens confisqués au mafieux c’est permettre aux mafieux de les racheter tant ils disposent d’une grande disponibilté financière (cf. Des statistiques à la réalité de la lutte antimafia) !

1. Sicile : arrestation d’un important Boss

Publié sur Crimorg.com le 03.12.2009

Les carabiniers ont procédé à l’interpellation de Francesco De Vita (né en 1954) dans la campagne près de Marsala (extrême-ouest de l’île). Placé sur la liste des 100 fugitifs les plus recherché, le parrain était en cavale depuis 2000, suite à sa condamnation à perpétuité pour association mafieuse et homicide. Son fils Gaspare avait été arrêté il y a quelques semaines pour trafic de cocaïne et de cannabis et fausse monnaie. Francesco De Vita est considéré comme le chef de la Famille de Marsala et comme un membre important de la Cosa Nostra de la province de Trapani.
(2 décembre 2009 / Agences)

2. Sicile : arrestations de proches du Boss Bernardo Provenzano

Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009

bagheriaLa police de Palerme a interpellé 11 personnes, essentiellement dans la région de Bagheria, accusées d’avoir aidé à la cavale de Bernardo Provenzano, jusqu’à son arrestation du « boss des boss » en avril 2006. Parmi les personnes arrêtées figure Simone Castello, 60 ans, un des « facteurs » de Provenzano, en charge de récupérer les pizzinis du Boss. Castello, déjà condamné pour association mafieuse, a été arrêté à Madrid où il gérait une société d’import-export de fruits et légumes.
(1er décembre 2009 / La Repubblica – Italie)NDLR : Les pizzinis sont devenus le mode de communication préféré des grands Boss. Se méfiant des moyens de télécommunication moderne, les parrains utilisent donc des petits bouts de papiers où sont écrits des messages, souvent en code. Plus sur, ce moyen a toutefois l’inconvénient de la lenteur, le pizzini devant passer de main en main (d’hommes de confiance) avant d’arriver à son destinataire, sans compter le chemin inverse pour la réponse… Voir le livre d’Andrea Camilleri

3. Une église de Naples rackettée par la Camorra

Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009

Don Mario Ziello, prêtre de la paroisse Santa Maria del Carmine alla Concordia, du quartier populaire espagnol de Naples, a dénoncé lors de son homélie dominicale, la tentative d’extorsion dont son église a été l’objet. Les ouvriers, travaillant sur le chantier de réfection de la sacristie, ont été approchés par deux hommes qui ont réclamé « l’impôt de Noël » pour le clan local. Après avoir dénoncé ce racket en chaire, le prêtre a porté plainte devant la police.
(1er décembre 2009 / Agences)NDLR : En plus du racket « ordinaire », les mafieux ont pris l’habitude de demander un « pizzo » supplémentaire (en argent ou en nature) à l’occasion des fêtes de la Vierge, de Noël ou lors de fêtes locales. Ce « bonus » est en théorie destiné aux membres incarcérés et à leurs familles.

4. Vaste opération contre la Sacra Corona Unita de Bari

Publié sur Crimorg.com le 01.12.2009

savinuccioSavinuccio ParisiLa Guardia di Finanza a mené une vaste opération contre deux clans de la mafia de Bari, permettant l’arrestation de 83 personnes et la mise sous séquestre de biens estimés à 220 millions d’euros. En tout, 129 personnes ont été inculpées. Les accusations portées sont : association mafieuse, tentative d’homicide, fraude aux enchères, usure (jusqu’à 300% d’intérêt), blanchiment et trafic international de stupéfiants (en liaison avec des trafiquants serbes basés à Milan). Parmi les mafieux arrêtés figurent Savino « Savinuccio » Parisi (chef du clan homonyme) et Antonio Di Cosola (chef du clan Di Cosola-Strisciuglio). Des directeurs de banques, des fonctionnaires, des avocats et des élus locaux ont également été arrêtés. Ainsi, l’ancien maire-adjoint de Valenzano (banlieue sud de Bari), Donato Amoruso, et le conseiller municipal Vitantonio Leuzzi sont accusés d’avoir favorisé le clan Parisi dans l’attribution de contrats publics dans le cadre de la construction du « Centre Intégré Universitaire » (d’une capacité d’accueil, à terme, de 3.500 étudiants). Onofrio Sisto, ancien Vice-Président de la Province de Bari, et Elvira Savino, députée PDL (Popolo della Libertà, au pouvoir) des Pouilles, sont également impliqués dans cette affaire.
Parmi les biens placés sous séquestre on relève : « Paradisebet Ltd » (une société de bookmakers basée à Londres, effectuant des paris sur le football, le tennis, la Formule 1, les grands prix de moto, le ski alpin, le basket, le rugby et le football américain) et pour 3 millions d’euros d’actions de la société italienne « Sport&More » (géant de l’équipement sportif, faisant un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros, dont 30% en dehors de l’Italie).
(1er décembre 2009 / La Gazzetta del mezzogiorno – Italie)

12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993

La presse française s’enflamme (cf. Richard Heuze, le Figaro du 19/10/2009 : « Quand la mafia tentait de négocier avec Andreotti« ). Elle découvre que la mafia sicilienne a posé des bombes en 1992-1993 (cf. Bon anniversaire Giovanni) et dialoguer avec des politiciens pour obtenir leur faveur…. (cf. Leçon de communication mafieuse par Toto Riina). Ensuite, l’article ne dit pas que la Cour de cassation, dans sa décision du 15 octobre 2004 a condamné Giulio Andreotti pour le délit d’association mafieuse mais les faits (antérieurs à 1980) sont prescrits.

Le 12 janvier 2002, déjà, au cours  d’un colloque organisé au Sénat par l’association Démocraties, un « jeune » doctorant expliquait que la première République italienne mourante subissait des attaques mafieuses afin de faire pression sur l’Etat et sa nouvelle classe politique (cf. La Sicilienne rebelle).

La fin de la cosca Cappello?

Il se nomme Salvatore Caruso, 46 ans et serait le chef de la « cosca » (la famille mafieuse sicilienne) Cappello, une famille mafieuse très importante dans la ville de Catane. Le 7 novembre dernier alors qu’il est « latitante » (en cavale), la police l’arrête au volant de sa voiture. En réalité, il était en train de réorganiser le clan après que la police et la magistrature italien ont arrêté 50 membres de son groupe mafieux au mois de novembre dernier!

Comment expliquer qu’un seul homme puisse réograniser un clan qui vient de perdre 50 membres?

Peut-être est-il allé voir son banquier en lui disant « tu peux rapatrier mes fonds des îles Caiman puisque le gouvernement a prévu une aministie fiscalo-mafieuse » (cf.une troisième…)?

Avec cette argent, il a commencé à acheter des nouvelles complicités qui lui ont permis d’assurer sa cavale puis d’assurer la collecter du pizzo (le racket)… puis de promettre des emplois municipaux à des jeunes du quartier…

Infiltration mafieuse dans l’économie légale…

ou infiltration légale dans l’économie mafieuse?

Retrouvez un reportage de 3 minutes (France 3, 19-20, 26/07/2009).

Si la vidéo ne s’affiche pas : cliquez sur ce lien : mafias et grandes surfaces

Un nouveau collaborateur de justice pour l’Etat italien

Au mois de septembre dernier, les policiers ont débarqué nombreux dans la petite ville de Sambuca di Sicilia dans la province d’Agrigento. Il s’agissait de protéger les parents d’un chef mafieux. En effet, Calogero Rizzuto, 49 ans, arrêté l’année dernière a décidé de collaborer avec la justice de son pays (de devenir un « repenti »). Ses parents, en danger de mort parce que risquant les représailles de la part du clan, ont été transférés dans une commune italienne. Les parents du collaborateur de justice (« repenti ») vivent désormais sous la protection de l’Etat et sous une autre identité… Seule une de ses filles majeure a refusé la protection de l’état et a décidé de rester vivre en Sicile (cf.Pas de femme, pas de mafia).

Avec Calogero Rizzuto, l’état de droit italien vient de gagner une bataille contre la mafia (cf.Le “repenti” rétablit l’Etat de droit en Italie). En effet, Calogero Rizzuto est un « capo mandamento ». Il est donc le chef d’une unité territoriale mafieuse, le « mandamento » une sorte de canton au sein duquel au moins trois familles mafieuses se répartissent l’exploitation abusive des richesses (appel d’offre, racket, trafics…). D’après les enquêteurs, il a déjà fait des aveux circonstanciés qui vont se révéler très précieux dans la lutte antimafia notamment du point de vue des complicités (cf.Arrestation au sein de la bourgeoisie mafieuse).

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Leçon de communication mafieuse par Toto Riina

Au mois de juillet dernier, l’ancien chef de la mafia sicilienne, Salvatore Riina arrêté en 1993 et purgeant plusieurs peines  de prison à vie, sortait de son silence. Jamais « repenti », Toto Riina (en photo) a l’habitude de distiller de très courtes déclarations à l’intention de plusieurs déstinataires. Au mois de juillet, en pleine polémique provoquée par des nouvelles révélations concernant l’assassinat du juge Paolo Borsellino en 1993 (cf. l’agenda rouge de Vito Vespucci sur Italopolis), le plus meurtrier des mafieux déclarait : »Ce sont eux qui l’ont tué [le juge Borsellino], je suis fatigué de servir de bouc émissaire« .

1. Une phrase adressée à la population :

Elle veut dire assez explicitement « la mafia n’a pas tué le juge, nous sommes des hommes d’honneur persécutés par l’Etat italien »

2. Une phrase adressée aux complices de la mafia :

Le chef de la mafia sicilienne explique aux hommes d’affaire et aux politiciens qu’il peut à tout moment faire des révélations fracassantes contre ceux qui négociaient avec lui l’arrêt des attentats 1992-1993 contre des faveurs (cf. Bon anniversaire Giovanni). En effet, en 1992 et 1993 Cosa nostra sicilienne a posé des bombes  en Sicile, à Florence, à Milan et à Rome pour obtenir de la nouvelle classe politique l’arrêt de la lutte antimafia.

3. Une phrase en direction des affiliés de l’organisation mafieuse :

Quelque jours après cette déclaration, les magistrats, espèrant que Toto Riina pouvait aider la justice, se sont rendus en prison pour l’entendre. A la demande des magistrats de « parler », Riina leur a jeté un regard noir comme il en a le secret. En déclarant à la presse que le chef de la mafia n’avait jamais eu l’intention de collaborer, les magistrats, à leur dépens, ont relayé le message envers le « peuple » de Cosa nostra : « toute collaboration avec l’Etat italien demeure prohibé par la mafia» dixit Salvatore Riina qui signe là un coup de génie en matière de communication.

Toto Riina a toujours été un très grand communicant. Parfois, il faisait tuer ses ennemis en fin de matinée ou en fin de soirée pour que le meurtre soit repris en boucle par les journaux télévisés (cf. Violence programmée à Scilla en Calabre).

L’Antimafia à l’honneur sur France 3

Pino Maniaci, journaliste sicilien courageux et iconoclaste de Telejato a fait l’objet d’un reportage (Marc Dana) dans le l9-20 de France 3 en collaboration avec l’administrateur du site mafias.fr : jeudi 25 juin 2009. Vous pouvez visonner le reportage en vous rendant sur le site des archives de France télévison : et taper dans « rechercher » : « Maniaci ».

Pour d’autres informations en français : article de cafebabel.

Jouez à confisquer des biens au crime organisé

En droit, la confiscation permet à l’Etat d’expropier des personnes qui auraient accumulé des biens par le biais d’activités criminelles. En Italie, la confiscation constitue une arme redoutable contre les organisations mafieuses ( La confiscation : enjeu politique majeur ) :
Au mois de juin 2009, la Direction des enquêtes antimafias (DIA), a confisqué (« confiscare ») à titre définitif des biens dont la valeur avoisine les 3 millions d’euros. Ces biens étaient en possesion de l’entrepreneur Gaetano Lunetto, di Partinico (Palerme) condamné pour association mafieuse. Grâce aux témoignages d’un collaborateur de justice (ici « le repenti » Giovanni Brusca), la justice a prouvé que l’entrepreneur était un prête-nom du boss Antonio Geraci.
En Calabre, la garde des finances a confisqué définitivement pour 500 000 euros de biens (deux usines de 300 mètres carrés) au clan Belloco de Rosarno. L’enquête avait débuté au début des année 2000. En 2005, la magistrature avait procédé aux premières arrestations et aux saisies (« sequestrare ») qui étaient provisoires. Puis, à la fin de l’année 2006, le parquet de Reggio a donné à la garde des finances le pouvoir d’enquêter sur le patrimoine des accusés découvrant qu’il se cachait derrrière de nombreux prête-noms. Ces enquêtes complexes ont permis la confiscation définitive des biens en question.
Toujours en Calabre, la direction des enquêtes de Reggio a confisqué (définitivement donc) des biens au clan Rugolo (La mafia calabraise, une histoire de familles). La valeur de ces biens des biens (des entreprises, des sociétés fiducières…) avoisineraient les 40 millions d’euros. Domenico Rugolo, 74 ans et « capo-società » (le chef d’une famille mafieuse calabraise) avait un gendre, Nino Princi assassiné à la voiture piégée. Ce dernier possèdait 16% d’une société fiduciaire, la « devin », qui a permis la construction d’une très grande surface (L’Italie et les stéréotypes). Une fois les bénéfices engrangés par la construction du centre commercial, l’entrepreneur Princi a revendu ces 16% à une banque suisse…
Décidement la mafia calabraise n’est pas seule sur cette planète (L’avocate suisse et l’absence d’impunité en Italie).

Dorénavant, vous pouvez « jouer » à confisquer des biens à la mafia grâce au jeu Confiscopolis mis au point par Flare (réseau européen contre le crime organisé transnational) et soutenu par Légalité sans Frontières (la première association française antimafia).

Arrestation de mafieux en France, rien de plus…

Le 13 mars 2009, les forces de police française ont arrêté un membre de Cosa nostra (sans l’article défini), l’organisation mafieuse sicilienne. Salvatore Adelfio, 42 ans a été arrêté en 1997 et en 2002 pour association mafieuse et trafic de drogue. Son père, Giovanni Adelfio, est aussi détenu pour association mafieuse. Salvatore Adelfio avait échappé à l’opération Old Brige menée conjointement en février 2008 par les polices italienne et américaine, qui avait permis l’arrestation de 81 mafieux des deux continents. L’enquête de la police italienne et espagnole, avait permis de découvrir que le mafieux se cachait en Espagne, près de Malaga. Au total, plus d’une dizaine de responsables de différentes mafias italiennes ont été arrêtés depuis 2006 en Espagne, pays faisant figure de principale porte d’entrée européenne pour la cocaïne sud-américaine et le haschisch marocain.

Donc, les mafias sont des phénomènes italiens et la drogue provient d’Espagne. En revanche, en France, aucune information ne permet de savoir ce qui se passe, sauf lorsqu’on apprend que le chef de la mafia sicilienne est venu se faire soigner dans une clinique du Sud de la France… (L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé ).

La chance sourit aux escrocs

Le 4 mars 2008, les carabiniers de Monreale (une ville au sud de Palerme habritant une magnifique cathédrale, en photo) ont découvert une fraude de plusieurs millions d’euros. La combine est simple et connue. Il s’agit de simuler des faux accidents de la route et de « toucher » des indemnités de la part des assurances. Les militaires ont permis aux magistrats de mettre en examen 60 personnes. Aucune d’entre elles (des médecins et des experts…) n’appartient à une cosca (une famille mafieuse sicilienne).

Les carabiniers ont écourté leur enquête pour arrêter au plus vite le cerveau de l’arnaque. En effet, ce dernier était un « cadavre ambulant». Il était menacé de mort par la mafia. L’arnaqueur avait oublié la règle du contrôle du territoire mafieux. Il n’avait pas demandé au « boss » de la zone l’autorisation de commettre l’escroquerie sur le territoire de la famille mafieuse.

J’imagine ce que les carabiniers ont entendu en écoutant le téléphone du mafieux :

Le boss : « Stu crasto deve morire, (ce crabe -en dialecte sicilien- c’est-à-dire celui qui ne marche pas droit, qui ne respecte pas les règles de la mafia), il doit mourrir« 

Décidément, la chance sourit aux audacieux. En France, d’anciens PDG qui ont massacré des entreprises reviennent avec des livres à vendre. Aux Etats-Unis, Madov veut garder sa maison et en Italie, l’Etat de droit sauve les ecrocs d’une mort certaine.

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