Articles avec le tag ‘Cosa nostra’

De l’égalité homme-femme

femmes dans la mafiaA la fin du mois de décembre, la magistrature a mis en examen Rosalia Di Trapani, pour extorsion aggravée (car l’extorsion s’est faite au profit de l’organisation mafieuse sicilienne).  Rosalia Di Trapni est la femme de Salvatore Lo Piccolo, un parrain de Cosa nostra arrêté avec son fils Sandro en 2007 (cf. Cosa nostra sicilienne : la succession du  » capo dei capi «). Cette dame de 65 ans, est accusée d’avoir rempli le rôle traditionnel dévoué aux femmes dans la mafia à savoir, entre autres, de récolter l’argent du racket ou de faire passer les messages à son mari incarcéré.

Mais le parquet de Palerme l’accuse aussi de décider de manière autonome de la stratégie du clan et envisage de la juger pour association mafieuse (cf. De la mafia calabraise, de la mémoire et des femmes)

Pour en savoir plus : Article sur les femmes et la mafia

Article mafia et politique

Vous pouvez acheter l’article paru dans la revue Grande Europe (documentation française) et qui traite de l’emprise de la mafia sur le monde politique en Italie (rubrique Focus cliquez)

Résumé :

Les relations entre le pouvoir italien et la mafia (ou plutôt les mafias : Cosa Nostra en Sicile, ‘Ndrangheta en Calabre, Camorra en Campanie, Sacra Corona dans les Pouilles) atteignent un degré d’intrication inquiétant. « Etat dans l’Etat », dotée de son propre ordre fondé sur une « violence programmée » qui lui permet de régner sur des pans entiers du territoire, la mafia est parvenue à infiltrer les pouvoirs publics via, par exemple, les scrutins électoraux et la corruption. L’attitude du pouvoir politique est parfois ambiguë : impliqué dans certains cas pour complicité avec la mafia, certains responsables, jusqu’aux plus hautes sphères, ont coopéré de près ou de loin avec ce pouvoir occulte. En outre, en ne luttant pas efficacement contre la perception du pizzo (impôt perçu par les « soldats » de la mafia) ou encore contre les écomafias qui ont fait du recyclage des déchets une activité aussi lucrative que le trafic de drogue, les autorités ont baissé la garde, exception faite de quelques élus qui paient de leur vie, leur refus de collaborer avec l’organisation criminelle. Pour sa part, la justice italienne, soutenue par la commission parlementaire anti-mafia, a déclaré la guerre à la mafia depuis plusieurs décennies (1962) : de nombreuses dispositions juridiques (par exemple, la loi de 1982 sur le délit d’association mafieuse, la réintroduction des biens confisqués à la mafia dans le circuit légal à des fins sociales en 1996), le recours aux « repentis » (anciens mafieux), un vigoureux soutien aux initiatives de la société civile ont permis d’enregistrer certains succès. S’ajoute à cela, la prise de conscience de la dimension européenne du problème par les autres États membres de l’Union européenne…

… cliquez pour la suite : Italie. L’emprise de la mafia sur le monde politique

Vasa Vasa en prison

mafia

Bourgeoisie mafieuse

« Bisou-Bisou » est en prison. La cour de Cassation a confirmé son jugement de deuxième instance (cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée).

Il est interessant de voir que Salvatore Cufarro en appel à la religion pour supporter l’épreuve qui l’attend (cf. Eglise et mafia). Il se comporte un peu comme les mafieux qui vont en prison et qui font de cette expérience une preuve de virilité. Les mafieux aiment à dire « quel valeur peut avoir un homme qui n’a jamais fait un jour de prison?« .

Regardez aussi par qui est défendu Cuffaro, Renato Farina, condamné et rayé de l’ordre des journalistes.

Cuffaro en prison, le système est encore en place avec sa bourgeoisie mafieuse (cf. Droite Champagne, bourgeoisie mafieuse et banqueroute à Catane) et  parions : une fois sorti il sera réélu (cf. De la Calabre aux élections législatives)

Par contre, le médecin Cuffaro ne dévoilera plus au médecin et conseiller municipal Salvatore Miceli, la présence de micro dans l’appartement du boss médecin Giuseppe Guttadauro (cf. « Bourgeoise mafieuse »)

et le médecin Cuffaro ne rencontrera plus de mafieux dans une cabine d’essayage pour discuter du remboursement des soins d’une clinique privée détenue par un mafieux…

PS : 2016 sortie de prison 🙂

Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses

Au cours d’un colloque, je pose une question à un politologue italien venu parler de Berlusconi. : « Ne sous-estimez vous pas, en particulier dans le monde universitaire, le lien organique de Silvio Berlusconi avec le crime organisé? (je prends volontairement le terme de « crime organisé » pour voir si mon interlocuteur va lui employer le terme de « mafia » (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!)

Réponse du politologue : « Non je ne crois pas à un lien organique du président du Conseil avec le crime organisé« …. ignorance ou complicité ?

En réalité, le lien organique de Silvio Berlusconi avec la mafia se nomme Marcello dell’Utri (Le bras droit du président du Conseil condamné en appel). Enfin, voici un article pour que chacun se fasse son opinion :

Les « favorites » de Berlusconi et leurs liens avec la mafia…

Crimorg.com | L’Espresso – Italie | 20.01.11

Le Président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, est actuellement impliqué dans le « Rubygate » : avec plusieurs de ses proches, il a été inculpé pour prostitution juvénile (la jeune Ruby étant mineure quand elle a eu des relations sexuelles avec « il Cavaliere »). 10 autres filles seraient impliquées dans ces affaires de relations sexuelles contre de l’argent ou des avantages.

Parmi celles-ci figurent les jumelles Eleonora et Imma De Vivo qui bénéficient d’un appartement dans le complexe immobilier Milano 2, construit par Fininvest, la société de Berlusconi. Eleonora est notamment connue pour sa participation à la télé-réalité « Isola dei Famosi« . Dans le cadre de l’enquête menée par le Parquet de Milan sur les faits de prostitution, les enquêteurs ont perquisitionné chez la starlette à Naples. C’est en effet la qu’elle vit depuis plusieurs années avec son compagnon officiel : Massimo Grasso, entrepreneur et ancien Conseiller Municipal de Forza Italia. Grasso est aux arrêts domiciliaires car il est inculpé dans une affaire d’association mafieuse. L’immeuble où habite le couple appartient à la société « Le Mimose », placée sous séquestre dans le cadre d’une affaire mafieuse (cf. La confiscation : enjeu politique majeur. Enfin, le jour de la perquisition, Grasso devait être entendu par un tribunal dans une affaire de machines à sous illicites, placées par la société de Renato Grasso, le frère de Massimo, sous le contrôle des clans camorristes (cf. Des machines à sous à la bourgeoisie mafieuse)

Une autre des « favorites » de Berlusconi est Noémi Letizia, connue à l’occasion d’une fête pour ses 18 ans à laquelle était conviée le Président du Conseil. Le père de la jeune fille, Elio Letizia, est inculpé dans une affaire de racket et est connu pour ses liens avec le clan du Secondigliano de la Camorra (cf. Camorra Murder : number 26 )

Barbara Montereale, 23 ans en 2008, quand elle a fréquenté les villas de Berlusconi, a reçu des bijoux et 10.000 euros en liquide pour ses « services ». Elle est lié à Radames Parisi, figure de la mafia de Bari. Acquitté en appel dans une affaire d’homicide, il a été arrêté en octobre dernier pour une affaire d’usure, d’extorsion et de blanchiment. Mêlée aux affaires du clan Parisi (en photo), on retrouve une autre femme, bien connue de Berlusconi : la députée Elvira Savino, également inculpée pour blanchiment( cf. article 4Italie : état de droit!)

Sabina Began, une ancienne mannequin allemande devenue actrice, a organisé plusieurs dizaines de fêtes, parfois dans les villas de Berlusconi, souvent avec lui… En 2003, son compagnon avait réussi à échapper à la police : Bashkim Neziri, proche de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), était recherché pour trafic international de drogue.

En Sicile, les deux amies Perla Genovesi et Nadia Macri sont également impliquées dans les « parties fines » dans les cercles politiques siciliens mais aussi de Rome. Elles ont été arrêtées car elles servaient de « mules » pour un réseau de trafic de cocaïne dirigé par des proches de Matteo Messina Denaro, le principal boss de l’ouest de la Sicile. (cf. Saisie record contre le complice du chef de la mafia de Trapani). Perla, ancienne assistante parlementaire d’un sénateur, a admis avoir participé à des fêtes avec des hommes politiques, avec son amie Nadia, escort girl. C’est durant ces fêtes (avec sexe, alcool et stupéfiants) qu’elles auraient rencontré Silvio Berlusconi.
Un des co-inculpés de l’homme politique est Lele Mora, un des plus importants imprésario et découvreur de talents d’Italie (talents qu’il pouvait « réorienter » vers les fêtes du Cavaliere…). Mora, déjà connu pour des affaires de drogue, d’escroquerie et de fraude fiscale, apparaît dans l’enquête « Il Crimine », qui a débouché en juillet dernier sur 300 arrestations : voir article du Figaro

Restons « ZEN »

Samedi 12 décembre,  lors d’un cours sur les mafias,  j’attaquais la partie consensus social (cf. Les étrangers : instruments de la Camorra) qui repose souvent sur un autre concept celui du « sous-développement organisé ». Pour résumer : dans  le Sud de l’Italie, il y a des richesses économiques mais les infrastructures font cruellement défaut (services, transports, éducation, santé : cf. La mafia et le monde de la santé…). Le chômage est de 20% … Ainsi, les mafieux et leurs complices qui forment une « Bourgeoise mafieuse » sont en mesure de faire des faveurs (permis de construire, emplois saisonniers, place en clinique  privée…) à la population qui doit leur rendre au centuple.

C’est à ce moment du cours que je prends comme cas d’école l’exemple du quartier Zen (localisé sur la carte et qui n’a de « zen « que le nom 🙂 comme on peut le voir dans la vidéo plus bas ). J’explique que le mot « Zen » doit avoir une origine grecque ; la Sicile ayant profité de toutes les influences (cf. La mafia taxe l’eau et l’electricité des plus défavorisés).

En réalité, « Zen » veut dire Zone d’Expansion Nord…. comme quoi on sait qu’une chose c’est qu’on sait rien.

Spéciale dédicace à tous les étudiants qui écoutent les « bêtises » des profs 🙂

Tout cela pour vous parler de mafia et politique…

En ce 14 juillet 2002, tous les capi-mandamenti, les chefs d’une circonscription mafieuse regroupant au moins trois familles de la province d’Agrigento (3ème province mafieuse après Palerme et Trapani) sont réunis  à Santa Margherita Belice. Il s’agit de nommer un nouveau chef de province aprés l’arrestation de Calogero Di Caro, boss de Canicatti. Il y a un favori en la personne de Maurizio Di Gatti soutenu par Antonino Giuffré (numéro 2 de Cosa nostra à l’époque ) mais affaibli par l’arrestation de Giuffré le 17 avril 2002). Ainsi, la réunion déclare Giuseppe Falsone (cf. Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille) nouveau capo della provincia car il est soutenu par Bernardo Provenzano, le « number one » de l’époque (cf. L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé ).

La réunion est à peine terminée quand la police commence à faire irruption dans la demeure. Comme à Apalchin en 1957, les chefs mafieux s’envolent tels des moineaux. Maurizio Di Gatti, le perdant et Giuseppe Falsone le vainqueur sont partis un peu avant la fin réunion. Ils ne sont pas dans les mailles de la police.

En dépit de sa liberté, le vaincu Maurizio De Gatti a peur. Il faut dire que pendant un an, il agit comme  le futur chef de province car Antonino Giuffré a fait croire à toutes les familles d’Agrigento dans le dos de Bernardo Provenzano (affaibli par une mauvaise prostate qu’il se fera retirer en 2003 en France…) que le grade de Maurizio de Gatti avaient été décidé par Provenzano lui même (vous avez du mal à suivre…). c’est pas grave moi aussi 🙂 ).  Maurizio De Gatti a perdu le poste mais passe aussi pour un menteur, un traître (au sein de cosa nostra le mensonge est interdit…) sent qu’il est un cadavre ambulant. Plus les années passent plus il  pense qu’il va être assassiné d’autant plus que son soutien, Antonino Giuffré, a décidé de collaborer avec la justice (cf. MafiaS et trahisonS au regard des sciences sociales)

Naturellement, une fois arrêté en décembre 2006, Maurizio Di Gatti devient un collaborateur de justice et non pas un « repenti » puisqu’il ne se repent de rien. Il collabore car il a peur de mourir. Il est dans un cul de sac, celui de la mafia et de sa violence programmée. En revanche, sa collaboration doit être totale. A telle enseigne qu’il dénonce ses frères  comme était membre de Cosa nostra ; l’un d’entre se suicide en prison fin décembre 2006!

Sa collaboration, pleine, évoque le rapport entre mafia et politique. Selon le collaborateur de l’état de droit, Maurizio De Gatti, le conseiller régional Michele Cimino aurait détourné des fonds publics pour la construction d’un très grand centre commercial à Castrofilippo “Le Vigne”, le long de la route nationale 640 reliant Agrigento à  Caltanissetta. Il aurait aussi assuré son élection en 2006 grâce aux voix des familles mafieuses, qui, en échange, auraient obtenu des appels d’offre concernant la construction en question ; décidement les centres commerciaux… (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?).

Nous sommes en présence d’un paradigme concernant les rapports entre la mafia et le politique cad des voix contre des appels d’offre.

Au mois de septembre dernier, le député Michele Cimino est arrêté et au début du mois de novembre, c’est au tour de son père qui servait d’intermédiaire entre les familles mafieuses et son fils le politicien…. une affaire de » famille ».

PS : le fils politicien, le père entrepreneur et le mafieux forment un corps social criminel (cf. « Bourgeoise mafieuse ».

En attendant celle de Matteo Messina Denaro

Il y a deux jours, je lis la presse et je vois qu’un nouveau chef mafieux a été arrêté…. je me dis : ça y est, c’est lui! Et puis non..

Les carabiniers du GIS ont arrêté à Favara (dans la région d’Agrigento celle du sénateur Cuffaro) un mafieux de haut rang Gerlandino Messina. (en photo). Messina, 38 ans, chef d’une cosca (famille mafieuse sicilienne) de Porto Empedocle et « capo-mandamento » (le mandamento est une circonscription mafieuse composé d’au moins trois familles) est certainement devenu le nouveau référent de la province mafieuse d’Agrigento (une province mafieuse est la réunion de plusieurs mandamenti) après l’arrestation de Giuseppe Falsone (cf. il se cachait à Marseille).

Cette arrestation comme celle de Falsone semble la conséquence de la collaboration de Calogero Rizzuto avec la justice (cf.nouveau collaborateur de justice pour l’Etat italien) ; ce qui démontrerait une fois de plus qu’il n’y a pas de lutte antimafia efficace sans « repentis » (cf. Le « repenti » rétablit l’état de droit en Italie ). Il se pourrait aussi que cette arrestation en amène une autre tant attendue…

PS : Il est probable que la magistrature ait confié cette mission aux carabiniers car Gerlandino Messina a fait assassiner le carabinier Giuliano Guazelli en 1992.

Le cercle se ressère autour de Matteo Messina Denaro

Les policiers de la squadra mobile de Palerme, ont arrếté le chef mafieux du quartier du Brancaccio (Une BD pour comprendre le phénomène mafieux.). Francesco Di Fresco, en photo, aurait donc remplacé Giuseppe Guttadauro, le chirugien mafieux qui lui même avait succédé aux frères Graviano. Les Policiers de la désormais célèbre Catturandi (le livre) ont épié la famille pendant des milliers d’heures. Au cours d’une perquisition, ils ont remarqué que la table était dressée pour 3 alors que seules deux personnes déjeunent régulièrement à la maison (la mère, la fille et non le fils). En réalité, pendant la perquisition, le boss était caché dans une pièce de 20 m² accessible par une armoire. Les policiers de la Catturandi (facebook) ont donc laissé sortir le fils pour lui prendre ses clefs et rentrer par surprise.

Il ne s’agirait pas d’une énième arrestation mais d’un vrai coup à l’encontre du réseau de protection de celui qui serait le chef de Cosa nostra à savoir de Matteo Messina Denaro. C’est ce qu’affirme Salvino Caputo, député à l’assemblée régionale de Sicile et membre de la commission parlementaire antimafia régionale. C’est vrai que les policiers de la Catturandi applique à lettre la statégie de la réduction des cercles concentriques de complicités qui a fonctionné pour Bernardo Provenzano (cf. Cosa nostra sicilienne : la succession du « capo dei capi ») .  Son arrestation avait été l’objet d’un documentaire assez explicite sur Rai 3 (Scacco al re).

Comme on ne peut attraper un super boss du premier courp, on arrête petit à petit ses complices comme par exemple (cf. Saisie record contre le complice du chef de la mafia de Trapani ou Un complice du chef de la mafia arrêté.

Alors, l’arrestation de Matteo Messina Denaro c’est pour aujourd’hui ou pour demain?

Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!

En visite en Sicile, le Pape Ratzinguer a déçu les militants antimafias (article du Point). Et pour cause, il a joué un petit jeu qu’on connait bien dans le milieu de l’antimafia, il a parlé de « crime organisé » au lieu de « mafia ». Cela relativise  l’importance du péhénomène mafieux. A contrario du crime organisé, la mafia conditionne fortement la population (cf. Les ‘ndrines et le consensus social).

Les mafieux adorent le relativisme. Ils se baladent dans les cafés et disent « Ma! Nous, on n’est pas le crime organisé, on est la justice et l’honneur... »

Les mafieux ne s’y sont pas trompés. En représailles de ce timide discours, ils ont « juste » posé une bonbonne de gaz  devant le centre Padre Nostro à Palerme. Ce centre implanté à Brancaccio (cf. Une BD pour comprendre le phénomène mafieux a été créé par le Père Pino Puglisi assassiné en 1993 par le clan Graviano (les frères Graviano commandent toujours sur le territoire en dépit de leur incarcération au régime 41 bis du code de procédure pénal…). Ils l’ont assassiné précisement parce qu’il renversait le consensus social qu’accordaient les jeunes aux mafieux au profit de la légalité, de l’école…

A contrario, en 1993, Jean Paul II avait pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise condamné fermement la mafia et inviter les mafieux à se « convertir à la loi de dieu » . Au moment même ou les mafieux devenaient en masse des « repentis » (des collaborateurs de justice) ; – de « convertitevi » à « pentitevi« , il n’y avait qu’un pas sémantique que les mafieux n’ont pas accepté. En représailles, les mafieux déclenchèrent la terreur avec trois bombes contre des édifices religieux (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).

Pour me faire comprendre, voilà ce que devrait dire l’Eglise pour être en harmonie avec la lutte antimafia :

« La mafia est contraire aux lois du Christ et à celle de l’état de droit, repentissez vous puis collaborez avec la justice (cf. Eglise et mafia)« 

Rosario Crocetta obsède la mafia

Voir Antimafia dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia... et de l'antimafia rosario crocetta

Fabrice Rizzoli, Eric Alt, Rosario Crocetta

On apprend de la part de deux collaborateurs de justice que le clan Emmanuello de Gela envisageaient d’assassiner du juge Giovanbattista Tona. Les juges de Gela n’ont pas de chance. En 2005, le clan Rinzivillo voulait assassiner le magistrat Ottavio Sferlazza à l’aide d’explosif (cf. Cosa nostra s’engage-t-elle, à nouveau, sur la voie du terrorisme ?). Je l’avais signalé dans l’article en question, ce qui m’avait permis d’émettre hypothèse : celle que Bernardo Provenzano ne commandait plus grand chose en Sicile à l’époque. 5 mois aprés cette article, Bernardo Provenzano était arrêté aprés 33 ans de cavale… (cf. L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé).

Le clan Emmanuello est aussi obsédé par Rosario Crocetta. Ce dernier a tous les « défauts », il est communiste chrétien homosexuel et fut un vrai maire antimafia. Au cours de son mandat de maire de 2003 à 2009, il a pris des décisions notamment en matière d’appel d’offre qu’on fait perdre un paquet de fric aux clans de  la zone (cf. Ecomafia à Gela). Il a même renvoyé la femme du boss qui avait un emploi fictif à la mairie…. il est tellement menacé qu’on lui attribué le maximun de 6 gardes du corps comme le Président de la République. Comme les gardes du corps ne suffisaient pas, il s’est présenté au parlement européen… et il a été élu. J’ai donc eu chaud quand il est venu à Paris (voir photo) 🙂 (cf. La justice en Europe : rencontre le 13 septembre)

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