Articles avec le tag ‘bourgeoisie mafieuse’
Le président du Conseil mitraille une journaliste
Le 18 avril 2008, en Sardaigne, lors d’une conférence presse avec Vladimir Putin, une journaliste russe pose une question embarassante concernant la vie privée du Premier ministre russe. Silvio Berlusconi mime alors le geste de la mitraillette. Le futur représentant de l’Italie dans le monde sait-il que les journalistes gênants sont assassinés en Russie? Ou alors, ce geste, de manière plus subtil, est destiné à ceux qui s’obstineront à révéler ses liens avec la mafias.
Pour en savoir plus : Article mafia et politique
La mafia et le monde de la santé
Il était pourtant placé en détention provisoire dans le cadre de sa mise en examen pour association mafieuse. D’après les magistrats, Mercadante, n’est pas complice de la mafia, il en fait partie!
Giovanni Mercadante été libéré pour raisons médicales. Il souffrirait d’une grave dépression et il n’existe pas d’établissement pénitencier de ce type en Sicile.
Conclusion : les hôpitaux publics dans le sud de l’Italie sont dégradés parce que la mafia et ses complices médecins détournent les fonds publics (cf. Contrôle judiciaire contre Bourgeoise mafieuse). Lorsque la magistrature poursuit un des responsables, elle le libère parce que le système de santé est défaillant…
De la Stidda et de l’avenir de la lutte antimafia…
Le mardi 15 avril 2008, dans le cadre de l’opération « High », les policiers du commissariat de Gela, une ville sicilienne au bord de la mer de Sicile, ont arrêté quatre membres de la Stidda. La Stidda signifie l’étoile ou l’écharde en dialecte sicilien (photo à gauche). La Stidda serait la cinquième organisation mafieuse italienne. Aujourd’hui alliée à Cosa nostra, elle se réorganise. Depuis le mois de septembre 2007, quatre nouveaux stiddari, pourtant soumis au régime de la liberté surveillée, rackettaient des chefs d’entreprises de Gela.
Comment souvent maintenant (art.24), les magistrats insistent pour dire qu’ils n’ont pas fait appel à un collaborateur de justice, autrement dit un repenti. Les commerçants ont, pour leur part, avoué avoir payer le pizzo, seulement une fois qu’ils se sont vus sur la vidéo de la police.
Effectivement, avec la victoire du centre-droit aux dernières élections législatives, les magistrats, les collaborateurs de justice et les commerçants courageux vont avoir la vie dure.
Maintenant que Marcello Dell’Utri (art.33) et Salvatore Cuffaro (art),
tous deux condamnés pour avoir favorisé la mafia sont élus sénateurs, que peuvent dire les mafieux au juge ?
« Ma ! Signore Giudice, maintenant que la mafia est à Rome, vous n’allez pas me casser les couilles pour quelques extorsions ! »
Contrôle judiciaire contre Bourgeoise mafieuse
Le 12 avril 2008, la justice a placé Mimo Miceli sous contrôle judiciaire. Mimo Moceli est un ancien assesseur à la mairie de Palerme. Il appartient à l’Udc, le parti du centre démocrate-chrétien.Mimo Miceli, médecin, a été condamné à 8 ans de prison pour complicité d’association mafieuse (cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée)
Pour les magistrats, le médecin Miceli est « dangereux pour la société« . En effet, il a été réintégré dans ses fonctions à l’hôpital à l’issu de sa détention provisoire. Il peut prendre d’importantes décisions en particulier dans le monde de la santé. Il est mesure d’entretenir le pouvoir mafieux et la gestion clientéliste des postes au sein de la fonction publique hospitalière.
Conclusion : la mafia seule n’existe pas. Elle fait partie d’un corps social plus large que l’on peut nommé « Bourgeoise mafieuse ») (U. Santino CSD). Mimo Miceli en est l’un des membre.
De la Calabre aux élections législatives
Mardi 8 avril 2008, il est 20h30 à Stefanaconi dans la province de Vibo Valentia en Calabre quand Antonio Lopreito, 46 ans, sort de son magasin. Un tueur s’approche et tire huit coup, avec un pistolet 7,65, dans le thorax puis dans la tête. La victime est un commerçant en matériaux de construction. Il avait antécédents pénaux. Il s’agit troisième crime mafieux en quelques mois dans une commune qui compte 3 000 habitants. Dans cette zone, deux ‘ndrines, les Bonavota et les Petrolo, se disputent le contrôle du territoire.
Par exemple, au mois d’octobre 2007, Michele Penna, 30 ans, affilié à la ‘ndrine Petrolo-Bartolotta a disparu. Les enquêteurs sont certains qu’il s’agit d’une Lupara bianca, une disparition mafieuse. Il semble que le chef de la ‘ndrine en question ait fait assassiner Michele Penna parce que celui-ci entretenait une relation amoureuse avec la femme du chef de famille. Michele Penna n’a pas été tué pour des principes moraux. Il a été tué car « se taper » la femme du chef constituait le premier acte de défiance envers l’autorité chef. En réalité, Michele Penna projetait de constituer sa propre ‘ndrine !
L’adultère n’est pas toujours puni de mort dans la mafia. A contrario, un autre chef de famille laissait un de ses soldats s’amuser avec sa femme. Le jeune mafieux étaient un excellent tueur.
Le 9 avril 2008, la police a arrêté l’auteur présumé du meurtre de Giuseppe Cavallo survenu le 25 mars (art. 23) et qui s’inscrit dans la faida de Crotone (art.27). Le présumé assassin, Andrea Corrado est âgé de vingt ans et serait affilié à la ’ndrine Megna qui se dispute le territoire de Panapice avec la ‘ndrine Russelli.
Par ailleurs, le 11 avril 2008, la Garde des finances à saisi des biens pour une valeur de deux millions d’euros au capo-bastone Cermelo Lo Bianco de Vibo Valentia. Parmi les biens en questions, il y a des installations thermo-hydraulique, trois appartements et des actions de société. Cette saisie fait suite à l’opération « New sunrise » qui a frappé la ‘ndrine Lo Bianco l’année dernière.
A l’approche des élections législatives prévues dimanche 13 et lundi 14 avril, le ministre de l’Intérieur révèle que la ‘Ndrangheta tente d’acheter des votes auprès des électeurs. Certaines ‘ndrines contrôleraient 50 000 voix (article).
La seule question est : une fois qu’un politicien aura été condamné, son parti aura t-il le courage de l’exclure ? Car à y regarder de plus prés, nombres de candidats, en particulier au centre-droit sont déjà condamnés. C’est le cas de Silvio Berlusconi, Marcello Dell’Utri, Salvatore Cuffaro (sur la photo)… d’autres comme Saverio Romano, Salvatore Cintola, Calogero Mannino, Gusy Savarino sont actuellement poursuivi par la justice.
Mais comment donc le prochain gouvernement de centre-droit pourra t-il lutter contre les mafias ?
Vittorio Magano « le héros »…
Le Sénteur Marcello Dell’Utri, sur la photo à gauche, est le créateur de Forza Italia, le parti politique de Silvio Berlusconi (cf.Biographie Berlusconi). Marcello Dell’Utri a été condamné, de manière définitive, pour les délits de calomnie, de fraude et d’extorsion. Pour ce dernier délit, Marcello D’ell’Utri étaient accompagné par le capomandamento de Trapani Vincenzo Virga.
L’histoire des trois personnages (Mangano, Berlusconi et Dell’utri) débute en 1974. A cette date, un entrepreneur milanais dynamique, Silvio Berlusconi a peur de subir un kidnapping (cf. Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi ….). Dans les années soixante-dix, les clans mafieux enlevaient les riches industriels du Nord contre des rançons. Silvio Berlusconi demanda alors à son ami sicilien, Marcello Dell’Utri une protection. En conséquence, le mafieux Vittorio Mangano fut embauché comme palfrenier dans la villa de Silvio Berlusconi qui ne fut jamais kidnappé. En revanche, la carrière de Berlusconi prit une autre ampleur… (cf. Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses)
Pour cette prestation d’intermédiaire, Marcello Dell’Utri a été condamné, en 2004, à 9 ans de prison pour « concours externe en association mafieuse » (art. 35 cf2r). Il est complice de la mafia mais n’appartient pas à l’organisation mafieuse. Actuellement, le procès Marcello Dell’Utri et en appel.
Les magistrats ont longtemps espéré que le mafieux Mangano, témoigne contre Marcello Dell’Utri, en vain. Le mafieux Mangano, sur la photo à gauche, est décédé d’un cancer en 2000. Marcello Dell ‘Utri en a conclu qu’un mafieux qui ne parle pas est un héros! En Italie, une partie de la classe politque considèrent la loi du silence comme une valeur.
Attention ! Si Marcello Dell’Utri est réélu au Sénat et acquitté en appel, il a déjà prévu de participer au gouvernement de centre-droit. Son programme est basé sur le révisionnisme : « nous réviserons les manuels d’histoire conditionnés par la résistance… » M. Dell’Utri sait-il que c’est grâce à la Résistance, la Constitution et la République qu’il peut dire des énormités?
Elections législatives le 13 avril…
La ‘Ndrangheta s’offre un « cadavre exquis » avant les élections.
Giuseppe Longo n’a pas de casier judiciaire mais il est très lié au monde de la politique. Son beau-frère, Francesco Severino est le représentant des Démocrates de gauche (Ds) dans la ville de Soverato. Il est aussi candidat aux élections provinciales de Catanzaro.
Première hypothèse : l’entrepreneur venait de remporter des appels d’offres que certains clans pensaient obtenir.
Deuxième hypothèse : le message de la ‘Ndrangheta aux politiciens
L’heure du meurtre, à 10h du matin en plein trafic ; le lieu, une route nationale reliant deux grandes villes et l’utilisation du fusil signifie qu’en cas de victoire aux élections, la gauche n’a pas intérêt à remettre en cause les accords passés.
Pour la mafia, la violence est un langage.
D’ailleurs, le 6 février, la victime avait participé à une rencontre avec le ministre des infrastructures et l’assesseur au budget de la région Calabre. A l’issu de la réunion, un financement de 138 millions d’euros a été accordé par Rome pour achever quatre lots de la route en question.
D’autres crédits pour la Calabre ont été accordés récemment. Nous y reviendrons. Une lutte féroce a peut-être débuté au sein des clans comme à Crotone (cf. art. 23).
[1] En 2005, la mafia calabraise avait fait assassiner le vice Président de la région Calabre. Le meurtre avait eu lieu le jour des primaires organisées par la gauche pour désigner leur candidat aux élections de 2006 (cf. art. 1). Le meurtre avait eut lieu dans le bureau de vote et en pleine journée. Le message était : « si vous gagner les élections, rien de doit changer ».
La classe politique italienne ne parle plus de mafia
Le 18 mars 2008, la Garde des finances et la Direction des enquêtes antimafias de Naples ont arrêté une trentaine de personnes. La police financière italienne a mis sous séquestre des biens appartenant au clan des Casalesi (cf. art. 18).
La police des finances a saisi des biens mobiliers et immobiliers, des terrains et des entreprises, des comptes bancaires pour une valeur de plusieurs millions d’euros. Ces biens étaient, en général, attribué à des prête-noms qui exerçaient tant en Campanie que dans la région du Latium. En 2006, la Commission parlementaire antimafia avait déjà signalé les infiltrations mafieuses dans la région de Rome (Cpa 2001-2006).
Un réseaux politico-mafieux démantelé
Le 18 mars 2008, la Direction départementale antimafia de Catanzaro en Calabre a arrêté cinq personnes soupçonnées d’avoir favorisé une ‘ndrine (famille mafieuse calabraise).
– Un sous-officier dans l’arme des carabiniers
– Un caporal de la Garde des finances
Les deux agents, en fonction à la Direction départementale antimafia, sont accusés de « concours externe en association mafieuse ». Ils n’appartiennent pas à la mafia mais en sont les complices
Un conseiller régional sous la bannière d’un parti du centre, l’UDEUR est accusé d’avoir échangé[1], contre des faveurs, des votes avec la ‘ndrine Gentile qui sévit dans la ville Amantea (petite ville de la côte tyrrhénienne dans la province de Cosenza). Les enquêteurs ont découvert que le conseiller régional avait dissimulé la propriété d’un navire à moteur afin d’éviter la saisie de ce bien par la police. Ce bateau était de surcroît utilisé par le chef mafieux pour ses déplacements dans les îles éoliennes.Dans le cadre de cette arrestation, la police a mis sous séquestre le port d’Amantea, des actions en bourse d’une société d’économie mixte qui opère dans le secteur de la récolte des déchets.
[1]L’échange électorale politico-mafieux est un délit en droit italien.
Berlusconi veut le vote des Siciliens…
Au début du mois de mars 2008, Silvio Berlusconi, le leader de la coalition de droite, a présenté son programme. Il s’est engagé à soutenir le projet pharaonique d’un pont entre la Calabre et la Sicile (cf.Biographie Berlusconi) visible sur la carte à gauche.
Cette promesse constitue un appel aux électeurs siciliens à voter pour son camp. En Sicile, il y a quatre millions d’électeurs. En 2001, La coalition de Berlusconi avait raflé la totalité des 61 sièges électoraux et avait gagné les élections. En 2006, toujours en Sicile, cette même coalition avait fait match nul avec celle du centre gauche ; et Silvio Berlusconi avait perdu les élections au niveau national.
Problème : toutes les études démontrent que cette ouvrage gigantesque enrichira les mafias et sera une catastrophe écologique ( cf. « l’Italie, ses déchets, son béton, ses mafias »)