Articles avec le tag ‘bourgeoisie mafieuse’

L’Italie, ses déchets, son béton et ses mafias

Au printemps dernier, Naples croulant sous les déchets, le monde ne voyait plus l’Italie comme le pays des musées. Une élection et une compétition de football après, un constat s’impose, l’Italie est le pays des «écomafias».

L’écomafia. Le mot apparaît en 1999 pour désigner les activités criminelles qui portent atteinte à l’environnement. On parle aussi de la criminalité environnementale. Pour l’année 2007, Legambiente, une association pour la protection de l’environnement, estime que les écomafias ont rapporté 18 milliards d’euros, dont plus de 50% aux quatre mafias italiennes. Les écomafias renforcent le pouvoir de la mafia sur son territoire et elles dynamisent leurs liens avec les institutions et avec les acteurs économiques.

«Archeomafia». Le mot désigne les trafics d’œuvres d’art par la mafia qui prélève souvent son butin à la source, sur les sites archéologiques.

«Zoomafia». Les mafieux organisent des courses clandestines de chevaux, des combats de chiens, et gèrent les paris clandestins ainsi que la commercialisation des produits dopants. Quoi de plus ? La zoomafia met facilement en évidence le contrôle mafieux du territoire. Les courses des chevaux se déroulent sur les routes départementales ou sur les plus importantes artères des villes, expressément fermées au trafic. Ainsi, en 2004, une course a même eu lieu sur le périphérique de Palerme !

Le «cycle du ciment». Ce circuit criminel regroupe les constructions sans permis, l’excavation illicite de matériaux de construction, comme le sable ou la terre, et l’infiltration des appels d’offres. En Italie, on commence d’abord par faire construire sa maison sans permis, ensuite on vote pour le centre droit qui promulgue une loi de régularisation. L’annonce de la régularisation incite alors les citoyens à construire sans permis. Et la droite reste au pouvoir…

Le «cycle des déchets» ou l’icône de la criminalité environnementale. Le système économique italien produit chaque année environ 108 millions de tonnes de déchets. Il s’agit de 28 millions de tonnes de déchets domestiques et de 80 millions de tonnes de scories industrielles. Pour la plupart, ces déchets ne sont pas traités. Une seule politique : la mise en décharge. Parfois ils sont emballés en attendant que l’on trouve le moyen de les traiter comme sur la photo.

Les entrepreneurs du Nord ont organisé le traitement illégal de leurs déchets :

– toxiques: ils sont déclassés à un niveau de dangerosité inférieur et sont déposés dans des décharges légales, ou bien ils sont employés comme fertilisants; ils peuvent aussi être abandonnés dans des hangars de propriété inconnue.

– classiques: ils sont déposés dans des décharges illégales. L’Italie en est parsemée. Celles-ci sont en général des carrières dont les entreprises «marrons» se servent pour s’approvisionner en sable, en terre ou en pierre, dans le cadre de cycle du ciment. Les déchets remplacent alors les matériaux de construction. En remplissant ces trous béants avec des déchets, les criminels dissimulent les excavations illégales.

– Enfin, les déchets peuvent être brûlés comme c’est le cas, notamment, en Campanie. La culture de l’illégalité étant généralisée en Italie, les dirigeants d’entreprises publiques se débarrassent aussi de leurs déchets avec l’aide de la mafia. Les écomafias sont un parfait exemple de convergence entre les mafias, les milieux économiques et des secteurs de l’administration.

Un cas d’école. La région de Naples est la plus peuplée d’Italie. Le tri sélectif s’élève à moins de 5 %. Les décharges publiques sont saturées. Les compagnies de ramassage des ordures sont souvent aux mains des clans de la Camorra bénéficiant d’un réseau de complicités. Les entreprises de la Camorra vont chercher les déchets du Nord et les déversent dans des décharges légales et illégales. Un repenti de la Camorra napolitaine déclarait devant la commission parlementaire antimafia : «Les ordures valent plus que l’or.»

Dans l’arrière-pays napolitain, seul le clan contrôlant sa zone a le droit de déverser des déchets. Celui qui le ferait sans l’autorisation de la famille mafieuse serait puni de mort. Ainsi à Ponticelli, le clan Sarno sous-traitait les écomafias à la communauté rom. Le clan faisait payer le pizzo, l’impôt mafieux, aux Roms pour les autoriser à habiter des baraques de fortune. Les mafieux permettaient aux Roms de faire le tour des petites entreprises pour récupérer les matériaux polluants età les en débarrasser contre une dizaine d’euros.

Le clan des Casalesi a recouvert la province de Caserta de décharges illicites. Désormais, de grandes quantités de déchets, surtout liquides et inflammables, sont brûlées pendant la nuit, libérant de la dioxine dans l’atmosphère. Nombre d’animaux des fermes environnantes ont été empoisonnés par les retombées chimiques. Les instances sanitaires ont fait abattre les animaux et ont retiré du marché les produits afférents à leur exploitation.

Biutiful cauntri. C’est un documentaire choc qui sort aujourd’hui dans les salles françaises (1). On y voit l’arrière-pays napolitain saturé de décharges. Il illustre le problème national de sécurité et de santé publique posé par les écomafias. En effet, le taux de cancer dans l’arrière-pays de Naples est le plus élevé d’Italie.

Les caméras d’Esmeralda Calabria, la réalisatrice, filment les camions venus du Nord pour décharger des scories industrielles
sur des terrains fertiles. A l’aide d’écoutes téléphoniques, on peut entendre le cynisme d’une criminalité en col blanc qui fait alliance avec les mafieux sur l’autel de la rentabilité. Dans une scène-clef du film, un militant pour l’environnement demande à visiter une décharge publique. Le vigile lui refuse l’entrée au motif qu’il s’agit d’une propriété privée !

Et pourtant, on garde espoir. Raffaele del Giudice, le Don Quichotte du film, démontre que la société napolitaine dispose
d’anticorps pour sortir de cette situation, mais la volonté politique manque…

Un complice du chef de la mafia arrêté

Le 26 juin, la police de Trapani a arrêté Salvatore Di Girolamo, 49 ans, chef d’entreprise dans le bâtiment et déjà condamné par la justice. Il avait même négocié sa peine, ce qui veut dire qu’il avait reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Cette fois, il a été arrêté parce qu’il donnait aux familles mafieuses de la province de Trapani (carte à gauche) 10% sur les appels d’offre qu’il remportait.
En effet, Salvotore Di Girolamo n’était pas racketté par la mafia. Pour obtenir ces appels d’offre, le chef d’entreprise corrompait des fonctionnaires. Si bien qu’il se déplaçait avec une sacoche pleine d’argent pour livrer lui-même les pots de vins aux fonctionnaires intéressés. Cette arrestation faite suite à de nombreuses autres qui touchent des entrepreneurs appartenant à la classe dominante en Sicile : la « bourgeoisie mafieuse »
(CDS).
Cette arrestation a été rendue possible par des écoutes qui n’ont fait que corroborer les déclarations de deux collaborateurs de justice ( des « repentis »). Les enquêteurs affirment aussi qu’un « climat » favorable au sein des autres entrepreneurs et de la Confindustria a favorisé cette opération. Confindustria, le « Medef » sicilien, était jusqu’ici peu enclin à lutter contre la mafia (voir Note d’alerte du DRMCC).
Enfin, Salvatore Di Girolamo était un complice de Matteo Messina Denaro, le chef de la mafia de Trapani qui est toujours en fuite. Il s’agit du deuxième entrepreneur, dans la sphère du fugitif, arrêté en l’espace d’un an. La cavale de Matteo Messina Denaro approche-t-elle de sa fin ?

« L’écharde mafieuse » au sein de la gauche italienne

Mirello Crisafulli, sénateur élu lors des dernières élections législatives, appartient au Parti Démocrate (PD), le parti de centre gauche italien désormais dirigé pas Walter Weltroni. En 2001, Mirello Crisafulli rencontre l’avocat mafieux Raffaele Bevilacqua dans un hotel de Pergusa, une ville de la province d’Enna en Sicile. Les carabiniers, qui surveillent Raffaele Bevilacqua, filment par hasard la réunion entre l’homme politique de gauche et le mafieux name= »sdfootnote1anc » href= »http://srv03.admin.over-blog.com/#sdfootnote1sym »>1. La vidéo est affligeante, les deux protagonistes s’embrassent sur la joue, parlent d’affaires et de politique, en particulier d’un campus universitaire à réaliser à Enna bassa. Le projet était évalué à 120 milliards de lire. « Si ce sont mes amis, ce sont aussi les tiens » dit le mafieux au politicien.

Pour avoir dialogué avec un mafieux, Mirello Crisafulli (dont on peut voir la photo à droite) a été poursuivi par la justice. Les magistrats instructeurs ont classé sans suite l’accusation de « concours externe en association mafieuse » au motif que cette rencontre n’a apporté aucun avantage à la mafia. Dans leur décision de classement, les magistrats on pris soin d’écrire «  Crisafulli a démontré sa disponibilité à maintenir les rapports avec l’avocat Bevilacqua ». Les magistrats insitent sur le fait que l’homme politique de gauche, Mirello Crisafulli, ne pouvait ignorer le caractère mafieux de son interlocuteur.

Pour conclure :

depuis que les forces de l’ordre utilisent la vidéo pour confondre les mafieux et leurs complices, il devient difficle, pour ces derniers, de nier leurs « contiguïtés mafieuses ». 

Le Parti Démocrate : un parti qui fait de la lutte contre la mafia un priorité, aurait dû refuser la candidature d’un homme politique qui partage les valeurs de la mafia.

1En 2001, l’avocat Raffaele Bevilacqua est le représentant de Bernardo Provenzano, le chef de la mafia sicilienne. Bevilacqua aurait participé à une réunion au sommet en 1991 lorsque la « coupole » a décidé les assassinats de Giovanni Falcone et Paolo Borsellino (assassinés en 1992). En 2006, Rafaelle Bevilacqua a été condamné pour association mafieuse.

Pourquoi Renato Schifani est-il président du Sénat?

Schifani mafia

Napoletano et Schifani

Le nouveau gouvernement Berlusconi a nommé Renato Schifani président du Sénat, une des plus hautes charges de l’Etat italien.
Renato Schifani, palermitain et avocat de profession, est sénateur de Forza Italia depuis 1995.
En 1978, il fonde la société«Sicula brokers» avec Nino Mandala et de nombreux entrepreneurs qui seront condamnés par la suite pour association mafieuse !
Nino Mandala est le capomandamento de Villabate. Il est donc le chef de plusieurs familles mafieuses de la banlieue de Palerme ! Nino Mandala et son fils Nicola, ont assuré la « cavale » de Bernardo Provenzano, le chef de la mafia sicilienne de 1993 à 2006. Les Mandala, père et fils ont organisé, en 2003, le voyage de Provenzano dans une clinique à Marseille.
En 1995, Nino Mandala a des responsabilités au sein la section provinciale du parti Forza Italia. Au même moment, la commune de Villabate demandait conseil à Renato Schifani en matière d’urbanisme. En réalité, il s’agissait d’un projet de construction d’une très grande surface avec des fonds mafieux. En 2004, devant la troisième section pénale du tribunal de Palerme, Renato Schifani a reconnu avoir été en affaires avec Nino Mandala. Jamais la bourgeoisie mafieuse sicilienne n’était arrivée aussi haut dans la hiérarchie de l’Etat italien.

Les blanchisseurs de la mafia

Le 8 mai 2008, les juges antimafia de Palerme ont mené une opération contre le blanchiment d’argent provenant des familles mafieuses. Les magistrats ont fait arrêter Francesco et Ignazio Zummo, père et fils. En 2006, ces entrepreneurs ont déjà été condamnés pour le délit d’association mafieuse. Ayant accepté un procédure abrégée, ils ont donc reconnu leur action pro-mafia devant la justice. Celle-ci a aussi mis en examen un banquier suisse accusé d’attribuer des biens à des prête-noms. Depuis 2003, il était l’intermédiaire entre les chefs d’entreprises Zummo et un banquier de Nassau. Les entrepreneurs téléphonaient depuis des cabines publiques de Palerme au banquier Suisse qui donnait ensuite les ordres à une banque implantée aux Bahamas. La justice a saisi le compte en banque, dénommé Pluto, créditeur de 13 millions d’euros, et elle a pu mener des perquisitions dans des agences
bancaires à Milan et à Lugano.

La lutte contre le blanchiment est indispensable à la lutte antimafia voir l’affaire dnas ce reportage sur la confiscation


Le porte-monnaie, talon d'Achille de la mafia di euronews-fr

La mafia calabraise, une histoire de familles

Le 7 mai 2008, Nino Princi, le chef d’entreprise calabrais victime d’un attentat à la bombe, a succombé à ses blessures (art. 47). Le même jour, la police a arrêté le beau-frère de la victime, Pasquale Inzitari. Ce dernier,  candidat (non élu) de l’UDC, un parti du centre, est soupçonné  appartenir à une famille mafieuse calabraise : une ‘ndrine. La police a aussi arrêté Domenico Rugolo, le chef de la ‘ndrine en question. On peut voir le boss au moment de son arrestation sur la photo de gauche, provenant du journal la Repubblica.it
La police recherche encore Vincenzo Romeo qui est le gendre du capo-bastone (le chef de famille mafieuse calabraise). Vincenzo Romeo a une soeur qui a épousé le chef d’entreprise décédé….
Si vous ne savez plus qui est qui, c’est normal. En revanche, cette description nous permet de percevoir la dimension familiale de la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise.
Enfin, la police a saisi des biens (des sociétés financières, seize comptes bancaires et onze biens immobiliers) à cette famille mafieuse. La valeur de ces biens avoisine les 15 millions d’euros. La mafia calabraise est un conglomérat de riches familles !

Le jeux des sept erreurs mafieuses

Jouez avec moi. Trouvez l’erreur au sein des multiples arrestations :

  • Le 07 avril 2008, la police a arrêté neuf personnes proches du clan Santapaola de Catane. Ces personnes sont accusées d’extorsion de fonds et d’usure. Elles ont prêté 25 000 euros à un commerçant qui devait rembourser cette somme à des taux d’intérêt variant entre 72 et 120% par an. Parmi les personnes arrêtées, figure un policier de 46 ans qui serait intervenu en faveur de son frère impliqué dans les opérations d’usure de la cosca, la famille mafieuse en question.
  • Le 8 avril 2008, la police a arrêté une avocate accusée d’avoir favorisé le boss Giuseppe Falsone. Ce dernier, en fuite, serait le chef de la mafia d’Agrigento.
  • Le 16 avril 2008, la direction antimafia a arrêté un géomètre de 53 ans. Ce fonctionnaire du conseil général de Caltanissetta est accusé de corruption, de concussion et extorsion de fonds contre trois entreprises du bâtiment. Il recevait de l’argent et du matériel en échange de d’attribution de travaux sur les routes départementales. Les enquêteurs le pensent lié à une cosca de la zone.
  • Vendredi 18 avril 2008, la police a arrêté Luigi Distatefano, 34 ans, présumé chef de la puissante cosca Santapaola de Catane.
  • Le 22 avril 2008, un entrepreneur d’Agrigento a dénoncé la personne qui lui demandait le pizzo, l’impôt mafieux. Le racketteur, âgé de 31 ans , appartiendrait à la cosca de Porto empedocle dirigée par le boss Gerlandino Messina. Ce dernier est latitante, en cavale. Le racketteur est lui-même entrepreneur et il était conseiller municipal de la ville de Realmonte.
  • Le 23 avril 2008, un entrepreneur de Palerme a dénoncé son extorqueur. Ce dernier était chef d’entreprise. Les complices de cet entrepreneur avaient déjà été arrêtés parce qu’ils figuraient sur des pizzini de Salvatore Lo Piccolo.
  • Le 23 avril 2008, la police de Caserta en Campanie a arrêté une vingtaine de personne proches du clan Belfiore. Ce clan de la Camorra contrôle la ville de Marcianise et les communes avoisinantes. Parmi les complices du clan, il y aurait des medecins, des agents de la police pénitenciaire ainsi que deux femmes.

    L’erreur est au chapitre 4 (à la ligne 17). La personne arrêtée est seulement un mafieux… Pour les autres opérations, les personnes arrêtées sont des entrepreneurs voir des fonctionaires ou bien ils exercent des professions libérales. Sans ces complices, la mafia n’est rien. C’est pourquoi les mafieux et leur complices forme un corp social : « la bourgeoisie mafieuse » (U. Santino Csd). Pour comprendre ce concept, vous pouvez lire les articles suivants (art. 8. 1621.25. 33. 43.44).

Un « mouchard » au tribunal de Reggio en Calabre

Mardi 22 avril 2008, des ouvriers restaurent une salle du tribunal de Reggio en Calabre dont on peut voir la photo à gauchet. En réalité, ce sont des carabiniers du ROS spécialisés dans la lutte contre le crime organisé. Là, ils découvrent un « micro espion ». L’instrument d’écoute est rudimentaire. Sa portée n’excède pas 20 mètres. Cependant, le « mouchard » était placé dans un endroit stratégique ; dans la salle où le procureur antimafia Nicola Gratteri procéde aux interrogatoires et aux réunions avec les forces de l’ordre.

Nicola Gratteri est un magistrat spécialisé dans la lutte contre la ‘Ndrangheta. Il est l’auteur, avec Antonio Nicaso, d’un livre, Fratelli di sangue (Frères de sang) qui dévoile les arcanes de la mafia calabraise. En ce moment, Nicola Gratteri enquête sur le massacre de Duisburg (art. 6) et sur le sénateur Sergio De Gregorio. Celui-ci est mis en examen pour association mafieuse à des fins de blanchiment. Leader du mouvement des Italiens résidants à l’étranger, ancien président de la commission de la défense, aujourd’hui, il est membre de la coalition de centre-droit de Silvio Berlusconi.
Comme le « mouchard » fonctionne à l’aide une batterie qu’il faut recharger régulièrement, les policiers et les magistrats recherchent, maintenant, une « taupe » au sein du tribunal.

Le port-conteneur de la ‘Ndrangheta

Le 22 avril 2008, le gouvernement italien a dissous le conseil municipal de Gioia Tauro. Le préfet de Reggio qui enquête depuis quatre mois a démontré que la ‘Ndrangheta exercait son influence dans la gestion de cette collectivité. La commune était dirigée par une coalition de centre-droit. Le maire appartient à l’Udc, un parti du centre peu regardant sur le choix de ces candidats. Par exemple, l’Udc a fait élire Salvatore Cuffaro au Sénat alors qu’il était condamné pour avoir favorisé un mafieux. La Direction provinciale antimafia (DDA) de Reggio enquêtent sur le maire de Gioia Tauro et son adjoint ainsi que sur les maires des communes limitrophes de Rosarno et de San Fernandino.

Gioia Tauro, sur la côte tyrrhénienne dans la province de Reggio en Calabre, abrite le plus grand port-conteneur d’Europe (à gauche sur la photo). Ce site de transhipement est conditionnée par un cartel de ‘ndrines très puissant, les Piromelli-Molé. Depuis la construction du port, les familles mafieuses disposent d’un point d’une entrée priviliégié pour le trafic de cocaïne. La Commission parlementaire antimafia affirme que toutes les activités licites du port sont aux mains des ‘ndrines. En 1991 déjà, l’Etat italien avait dissous le conseil municipal de Gioia di Tauro. Enfin, au début de cette année, les services de renseignement italiens avaient alerté le Parlement sur les infiltrations mafieuses dans ce port (cf2r.org).

L’Etat est intervenu avant que des centaines de millions d’euros d’investissements publics ne soient distribués au cours des mois à venir.

Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi

Avec cette article, nous commençons, une longue série concernant la biographie du nouveau président du Conseil italien : une vie truffée de mystères.

Silvio Berlusconi est né le 29 septembre 1936 à Milan. Il est le premier de trois enfants, deux garçons et une fille.  Son père, Luigi Berlusconi, est employé à la Banque Rasini. Sa mère,  Rosa Bossi, est femme au foyer. Cela commence mal. La banque Rasini est une des banques des familles mafieuses de Palerme. Silvio Berlusconi fréquente dès son plus jeune âge un milieu obscur. Un psychologue dirait que son père a réussi sa transmission…

En 1954, il obtient le baccalauréat, section lettres classiques, au lycée catholique Copernic et s’inscrit en droit à l’université d’Etat de Milan. Il fait occasionnellement du porte-à-porte pour vendre des brosses électriques. Il fait également des photos lors de mariages et d’enterrements. Il joue de la basse et chante dans l’orchestre d’un ami d’enfance, Fedele Confalonieri, mais aussi sur des bateaux de croisière.  En 1957, il a son premier emploi occasionnel dans le secteur de l’immobilier et de la construction.

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