Archive pour la catégorie ‘Légalité en Italie’
Toxic Europe : le journalisme qu’il vous faut
«Toxique Europe» c’est Biutiful cauntri (documentaire sur le trafic de déchets dans la région de Naples) mais à l’échelle de l’Europe. 27 min pour montrer les quantités, les mécanismes et le flux du traitement illégal de déchets dangereux (cf. « l’Italie, ses déchets, son béton, ses mafias ». Le trafic de déchets est l’une des écomafias qui, depuis 20 ans, est l’une des principales sources de profits des mafias. Il se répand actuellement, suivant la mode économie mondialisée, à tout le reste de l’Europe. L’enquête soutient qu’une combinaison de phénomènes ont contribué à cette expansion : recherche de nouveaux clients, nouvelles routes et nouvelles décharges illégales font que des tonnes de déchets dangereux se déplacent sans contrôle adéquat.
Toxic Europe co-produit par le www.dailyblog.it (journal en en ligne) et l’Associazione di Giornalismo Investigativo a été sélectionnés par FLARE, par l’associazione Ilaria Alpi et Novaïa Gazeta avant de gagner le « Best International Award criminalité organisée rapport de 2011 » (cf. FLARE et le Prix du Journalisme Ilaria Alpi)
Vous pouvez maintenant voir la version italienne sur le net ICI. Il existe une verison anglaise à commercialiser. Une version française serait souhaitable 🙂
Voici la version anglaise
TOXIC EUROPE from Toxic Europe on Vimeo.
Conférence RECIM Lyon
Le Réseau continental de recherche sur l’informalité dans les métropoles (RECIM) est un forum international pour les débats, à l’échelle nord-américaine, qui favorise une méthodologie de comparaison, qui est construit sur des perspectives communes d’une «anthropologie sociale» d’analyse des faits sociaux, dans laquelle chaque participant contribue de ses sensibilités et connaissances disciplinaires.
Ce réseau a été créé en 2008, la première réunion du RECIM a eu lieu à Ottawa et à Montréal (novembre 2009), suivie d’une seconde réunion publique à Mexico (février 2010), et un débat au Congrès national de Metropolis tenu à Montréal en mars 2010. À la suite de ces réunions, un livre a été publié. En mars 2011, 4ème rencontre annuelle, intitulée « Repenser le politique: l’économie informelle, la gouvernance et la règle du droit dans un monde urbain » eut lieu à Mexico, dans les locaux du Programme universitaire d’études sur la ville (UNAM-PUEC).
En Janvier 2012 à Lyon, la 5ème rencontre annuelle du RECIM organisée par Felipe de Alba (Chaire d’études du Mexique contemporain, EURIAS Researcher Institut d’Études Avancées, Collegium de Lyon, ENS) vera la participation de mafias.fr sur le thème des écomafias :
Mafias and « ecomafias » : In-between legality and illegality, or the end of a distinction
Mafias et « ecomafias » : Entre légalité et illégalité, ou la fin d’une distinction
Le programme :
Azzardopoli : à quand la carte des machines à sous en France?
Pompé, faute de temps, sur le site crimorg.com (dont je recommande la lecture chaque matin pour décrassage 🙂
L’association antimafia Libera a publié l’étude « Azzardopoli » sur les activités de jeux illégaux en Italie, un marché estimé à 10 milliards d’euros. L’association a recensé 41 clans mafieux actifs dans ce secteur :
– Camorra : Misso, Mazzarella, Bidognetti, Crimaldi, Di Donna, Gionta-Gallo-Cavaliere, La Torre, Tavoletta, Amato-Belforte, Vollaro, Brandi, Cava, Grimaldi, Terracciano, Moccia, Schiavone, Zaza, D’Alessandro, Fabbrochino, Mallardo ;
– Cosa Nostra : Inzerillo, cosca de Villabate, Lo Piccolo, Madonna, D’Agati-Villabate, Aparo, Santapaola, Madonia, Bottaro-Attanasio ;
– ‘Ndrangheta : Pelle-Gambazza, Condello, Libri-Zondato, Mancuso, Labate ;
– Sacra Corona Unita : Vicientino-Pasimeni-Vitale-Penna, Parisi-Capriati, Tornese, Strisciuglio ;
– ancienne Bande de la Magliana (Rome).
Les ressources humaines et la mafia : aucun rapport?
Mercredi 14 décembre au siège de la fédération des métiers du batiment pour évoquer les ressources humaines en entreprise et la mafia :
Aprés à une présentation du contexte qui fait dire à l’Onu qui le crime organisé est la principale menace pour l’ordre mondiale( cf. Figaro), il convient de justifier le choix de l’Italie pour évoquer ces questions. A partir du président du Conseil qui mitraille une journaliste, on rappelle que l’Italie est le pays de la mafia mais aussi de l’Antimafia, pays grâce auquel on a une définition du phénomène mafia, entités au 6 super pouvoirs (cf. Publication : la mafia vue par les sciences politiques ). Dans le cas du jour, il on doit s’arrêter sur un des pouvoirs de la mafia : l’accumulation du capitale.
Scindé en deux parties ; l’accumulation par des activités illégales puis l’infiltration dans l’économie légales, le coeur de l’exposé rend compte du pouvoir économique des mafias et leur symbiose dans la société économique :
- 2010 : 130 milliards accumulés à l’aides d’activités illégales dont 53 pour la drogues (cf. Contre les mafias : la régulation publique de la drogue)
- Pourquoi intégrer l’économie légale? BLANCHIR/Consensus social/Position d’intermédiaire (clients, fournisseurs, banques…)/Diversification/ Contrôle du territoire
Ex : les travaux publics (cf. Metromafia ), grandes surfaces (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation? )
Les RH : monitoring
- corruption des salariés et des cadres
- prédation
- risque pénale
- Emploie de salariés liés à la mafia
- INFORMATIONS confidentiels données à des tiers
Exemple avec l’opération de blanchiment de la mafia calabraise, clan Area de Capo Rizzuto (cf. Héraclès 2) soit 1,8 milliards d’euros blanchis à l’aide de fausses factures émises par des sociétés écrans liées à Telecom Italia et Fastweb avec la complicité d’un député (cf. LaRepubblica)
Ccl : Situation compliquée car l’économie moderne ne fait plus de distinction entre le légal et illégal mais des solutions existent : Contre le crime organisé : pour une confiscation-redistribution et imaginer Ethicando (cf. Le cadeau de Noël qui tue la mafia) dans les grandes surfaces 🙂
Contre la violence programmée : la collaboration de Monica
Spéciale dédicace aux femmes (cf. Pas de femme, pas de mafia), en particulier aux Monica …
Monica Vitale, femme de l’homme d’honneur Gaspare Parisi du quartier de Borgo Vecchio de Palerme (carte à gauche), prélevait le pizzo pour le mandamento de Porta Nuova (cf. Sicile 2 : « Discipliner le territoire »).
Mais la machine mafieuse se grippe. Les capi-decine (chef de groupe de soldats) accusent Monica de ne pas avoir rapporté l’intégralité des sommes provenant du racket à l’échelle du canton mafieux (mandamento). Elle est sommée de rendre de l’argent. Elle peut devenir à tout moment un cadavre ambulant.. Elle le sait… La violence programmée est là, à chaque coin de rue. Elle la sent qui rode. Contrairement à une idée reçue, la mafia n’hésite pas à tuer les femmes (cf. Quitter le programme de protection : mauvaise idée!). La grande faucheuse rationnelle de la mafia se balade dans son quatrier. Sa vie dépend désormais des arbitrages que feront les chefs dans son dos.
Peut-être accusée à tort et face au risque élevé de mort, elle se rend chez les carabiniers en remplissant des dizaine de procès verbaux (cf. Histoires de femmes dans la mafia). Elle fait la lumière sur le monde clandestin de Cosa nostra (cf.Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice). Ici, sur la mort de l’avocat pénaliste ancien député d’extrême-droite Enzo Fragala, battu à mort le 23 février 2010 à la sortie de son cabinet dans le quartier Kalsa du Palais de justice (carte à droite). Grâce à Monica, on apprend Il s’agirait en fait d’un avertissement qui aurait mal tourné. L’avocat aurait manqué de respect à la femme d’un boss incarcéré et ce dernier, depuis la prison, aurait organisé ce pestaggio qui à la base ne devait être qu’une leçon.
Ce qui est drôle c’est que les journalistes passent d’une piste mafieuse (l’avocat en savait trop) à une piste « passionnelle » (La Repubbica). Le fait qu’un boss corrige un avocat pour manque de respect envers sa femme serait un mobile passionnel ! Il n’est n’est rien. Il s’agit de l’application de la violence programmée dans son expression la plus classique : le contrôle du territoire. Selon une typologie d’Umberto Santino, la mafia utilise, entre autre, la violence sytsémique pour défendre son ordre social animé par l’honneur et la vengeance. Que resterai-il du pouvoir d’un chef mafieux qui n’aurait pas vengé l’affront fait à son épouse?
Par ailleurs, le cabinet de l’avocat se situant dans un autre territoire que celui du mafieux concerné, le demande de passage à tabac a suivi la voie hiérarchique. Le mafieux déshonoré par l’avocat s’est plaint au capomandamento de Porta Nuova (carte à gauche), Tommaso Di Giovanni et l’a convaincu de procéder à l’application de la violence programmée. Seulement après accord du mandamento, les soldats ont donné une leçon à l’avocat.
Rien de passionnel ! Que du rationnel!
Notons que le boss Lo Presti (voulant remplacer le big boss Lo Piccolo après son arrestation en 2007), arrêté en 2008 et suicidé en prison (cf. Opération Persée, le dieu qui décapita la méduse… ), avait conseillé à Monica de quitter l’univers mafieux : « un milieux pas fait pour les femmes » cit.
Conclusion, on ne quitte la mafia vivant que d’une manière : en collaborant avec la justice (cf. (cf. MafiaS et trahisonS au regard des sciences sociales).
Berlusconi : le sommet de la bourgeoisie mafieuse
Chaque 1er avril, Mafias.fr annonce démission du président du Conseil en vain… Puis en ce mardi 8 novembre 2012, Sivio Berlusconi annonce sa démission ; pour quitter ce pays de merde?. La crise économique aura eu raison de sa carrière. Jamais en revanche son lien organique avec les organisations mafieuses n’aura provoquer le début d’un soupçon de déstabilisation (cf. Biographie Berlusconi )
Ni quand on révèle que le mafieux Vittorio Magano vivait dans sa maison
Ni quand son bras droit est condamné en appel pour complicité d’association mafieuse
Ni quand le président du Conseil a « mitraillé » une journaliste
Ni quand il perdu trois référendum (cf. Berlusconi : lapsus contre référundum)
Ou Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi ….
On espère que la presse va désormais insister d’avantage sur cet aspect de sa carrière politique (C dans mafias.fr), un carrière paradigmatique de la Bourgeoise mafieuse (Umberto Santino) , vidéo :
18 novembre : conférence crime & justice
FLARE France, OGC , Libera internationale et Ethicando
avec… Anticor, GRASCO, Démocrates Paris, Focus In, Fab. Nichi-Paris, Meetup Paris, Asso Carlo Giuliani, La Libreria de Paris, édition La Contre allée…
vous invitent le vendredi 18 novembre à 20h30
à la Maison de l’Amérique latine, 217 bd St germain, 7007 Paris
Magistrat antimafia auteur du « dernier des juges »
Jean de MAILLARD
Magistrat spécialiste de la criminalité financière auteur de « l’arnaque »
Anna RIZZELLO, traductrice et co-auteur du « dernier des juges »
Anne CRENIER, Modératrice, ancienne présidente du syndicat de la magistrature
ETHICANDO, produits issus des terres confisquées à la mafia
Radio : la globalisation des mafias
On a l’habitude de considérer la mafia comme un phénomène exclusivement italien, mais la réalité actuelle nous montre le contraire. Cosa nostra ce n’est plus seulement « notre chose », les italiens pourraient dire. Les mafieux ont rangé leur coppola et leur traditionnelle lupara et ils ont appris les bonnes manières et les lois de la finance.
C’est pourquoi, après l’édition de 2010 (cf. L’Antimafia à la radio parisienne), une émission en collaboration avec nos amis de l’association Survie Paris, Envie d’IIalie a décidé d’approfondir ce thème avec des invités qui essaient, à travers leur engagement et leur travail, de réveiller l’intérêt de la société civile sur cette problématique, en l’occurence :
Fabrice Rizzoli, secrétaire général de « l’Observatoire Géopolitique des Criminalités » et représentant de FLARE (Freedom Legality And Right in Europe) et Umberto Santino, sociologue et Président du Centro Siciliano di Documentazione « Giuseppe Impastato ». (cf. Sicile 5 : contre la mafia le Centre Impastato
POUR ÉCOUTER OU RÉÉCOUTER L’ÉMISSION CLIQUEZ-ICI.
Itv Planète investigation
Chaque semaine, Samira Ibrahim met le cap hors des frontières de l’Hexagone. «Planète investigation» aborde un thème de manière approfondie, avec un documentaire de 52 minutes suivi d’un grand reportage de 26 minutes. L’occasion de décrypter sous tous les angles, de l’intérieur puis avec du recul, des sujets passionnants. «Planète investigation» met le cap sur la Sicile avec la diffusion des documentaires «Cosa Nostra, autopsie d’une mafia» et «Buenaventura, l’escale interdite».
Le documentaire en question sur Cosa nostra sicilienne est réalisé par Agnès Gattegno, produit par : TAC PRESS en 2007. Retrouvez l’Itv de Fabrice Rizzoli qui se mélange un peu le pincaux avec les chiffres de collaborateur de justice.
En réalité, les collaborateurs de justice (« repentis ») était 791 en 2007. Voici, l’ultime source officielle à ce sujet (cliquez), ce qui fait un total de 3 000 personnes à protéger. I est vrai que le nombre de collaborateur de justice était plus important dans les années 90 soir plus de 1 000 par an. Le chiffre que je n’arrive pas obtenir est le nombre total de repentis que l’état italien a protégé depuis 1991. A la louche, je dirai 3 000 (en comptant les décés, les rechutes environ 5%, et les sorties du programme du à l’arrêt de menace). L’état aurait peut être protégé en tout 6 000 personnes (en tout cas pas 6 000 mafieux comme je le déclare dans le reportage) enjoy 🙂
Conférence : Sicile, mafia et antimafia en miroir
Le Télégramme du 27 octobre : cliquez
« Le comité de jumelage Plougastel-Ciminna a proposé une conférence «Un autre regard sur la Sicile», vendredi, à l’espace Avel-Vor. «Je veux aider à faire évoluer les mentalités. Je veux casser l’image des Siciliens, tous mafieux», explique le président du comité, Antonio Ciminna.
Le point sur la Cosa Nostra
«Les choses changent aujourd’hui dans le bon sens et notamment chez les jeunes, qui en ont ras-le-bol». Véritable référence en matière de crimes organisés, Fabrice Rizzoli a détaillé, point par point, les différents rouages d’une mécanique mafieuse bien huilée. Grâce à de nombreux documents, il a expliqué au public captivé les implications de la Cosa Nostra dans les différentes strates de la société jusqu’aux plus hautes instances politiques. Le docteur en science politique a aussi mis en avant les procès et les jugements qui montrent que la situation bouge dans le bon sens.
«Sentiment de rejet»
Selon le président du comité de jumelage, «l’omertà n’a plus d’existence. C’est la mort du juge Falcone, engagé dans la lutte anti-mafia et assassiné en 1992, qui a déclenché ce sentiment de rejet». Le comité de jumelage propose deux autres rendez-vous. Le19novembre, une soirée photo retracera le déplacement deplusieurs Plougastel en Sicile au printemps. Pour les nostalgiques, le célèbre film «Le guépard», de Luchino Visconti, sera projeté à la fin de cette année. La date reste encore à confirmer. »
Ps : notez que le journaliste du Télégramme n’a pu s’empêcher de prendre comme fond de photo le slide avec le Parrain… il y avait une trentaine de slide… les représentations ont la vie dure même quand on les démonte 🙂