Archive pour la catégorie ‘Histoire’

Contre la mafia : le Centre Impastato

Voir "impastato" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

M& Madame Santino

Pour commémorer la mort de Giuseppe Impastato le 9 mai 1978, nous publions à nouveau ce post

Pour lutter contre la criminalité la plus aboutie, il faut l’étudier !

Depuis plus de 30 ans, le « must » en matière d’étude du phénomène mafieux c’est le « Centre Sicilien de Documentation Giuseppe Impastato », une organisation reconnue d’utilité publique. Et pour cause :

De 1977 à 2011 : 34 années d’activités contre la mafia et pour la paix par le biais de la mémoire de la recherche et de l’engagement dans la société civile

Introduction :

Rappelons que le nom du centre est dédié à Giuseppe Impastato, jeune homme issu d’une famille mafieuse qui s’en détache, milite au sein des forces de gauche, crée une radio libre en 1976. Au cours de ses émissions,  Peppino dénonce la mafia de Cinisi avec autant de précision et de dérision (et les mafieux n’aiment pas la dérision cf. Giulio Cavalli : acteur menacé par la mafia napolitaine). C’est ce qui lui vaut d’être assassiné en 1978 alors que tout est fait pour faire croire à un suicide (une vie qui sera assez bien  incarnée dans le film « I cento passi« .)

Rappelons que c’est grâce à l’obstination de la famille d’Impastato (sa mère et son fils  cf. le site) et des ses amis que les meurtriers Gaetano Badalamneti et Vito palazzolo (cf. Coupe du monde : mafia 1 – Etat italien 0) seront condamnés en 2001.

On comprend dés lors la colère des proches d’Impastato contre Roberto Saviano qui dans son dernier ouvrage « La parola contro la camorra » raconte que c’est grâce au film « Les cent pas » sorti en 2000 que les procès contre les meurtriers ont été réouverts.

En réalité, il n’en est rien.  En 1998, la commission parlementaire antimafia enquêtait déjà sur  les « dépistage » qui avaient jusqu’ici empêché la tenue d’un procès contre des mafieux et en 2000, le procès contre Vito Palazzolo et Gaetano Badalamenti était déjà en cours. Roberto : (cf. « Pauvre » Saviano) :  « ta vie est déjà assez difficile, il te suffit de faire amende honorable comme moi cf.Restons « ZEN » 🙂

L’apport scientifique du Centre

Du point de vue de la connaissance, Umberto Santino et Anna Puglisi offrent une multitude de sources riches et denses. Umberto Santino est l’inventeur du concept de la « Bourgeoise mafieuse », seule définition qui permet de comprendre la longévité du phénomène mafieux.

Cliquez pour des informations en français

Les livres lus par l’auteur de mafias.fr :

– F. Bartolotta Impastato, La mafia in casa mia. Intervista di A. Puglisi e U. Santino. La Luna, Palermo, 1986. Ristampa 2000, 2003. 69 pagine. Eu. 9.

– G. Chinnici, U. Santino, La violenza programmata. Omicidi e guerre di mafia a Palermo dagli anni ’60 ad oggi. F. Angeli, Milano, 1989. 410 pagine. Esaurito.

– U. Santino, La democrazia bloccata. La strage di Portella della Ginestra e l’emarginazione delle sinistre, Rubbettino, Soveria Mannelli, 1997. 234 pagine. Eu. 13,43.

– Santino (Umberto), L’alleanza e il compromesso (mafia e politica dai tempi di Lima e d’Andreotti ai nostri giorni), éditions Rubbettino, Soveria Manelli, 324 pages, 1997,

– Santino (Umberto), Mafia e Globalizzazzione (mafia, antimafia e dintorni), éditions Di Girolamo, Trapani, 241, 2007,

– Santino (Umberto), Don Vito a Gomorra (mafia e antimafia, tra papelli, pizzini e bestseller), edionts Riuniti, Roma, 247 pages, 2011,

Tous les autres : Index

PS : en ce mardi 12 juillet, après m’être perdu deux heures  en voiture dans Palerme, je ne regrette pas la rencontre avec Umberto et Anna 🙂

Don Vito a Gomorra
Mafia e antimafia tra papelli, pizzini e bestsellerD

1er mai 1947 : Portella della Ginestra, 11 morts

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Niccolo Mignemi

 Afin de commémorer cette date, nous publions à nouveau

L’héritage de Placido Rizzotto : les luttes pour la « roba »

Niccolò Mignemi

Docteur en histoire, ami du Centre Impastato et militant de Libera (voir Libération « Saisonniers : l’Europe des exploités agricoles ») et « La réutilisation à des fins sociales des biens mal acquis en Italie : de l’informel mafieux au formel citoyen«  avec Fabrice RIZZOLI, docteur en sciences politiques.

Le deuil a enfin commencé

Voir "antimafia", "Libera" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaJeudi 24 mai 2012, soixante-quatre ans après sa mort, les funérailles de Placido Rizzotto ont finalement eu lieu. Placido est un syndicaliste tué par la mafia le 10 mars 1948, en raison de son engagement aux côtés des paysans pauvres luttant pour obtenir le droit de travailler la terre.

Pour lui rendre officiellement hommage, le président de la République et les représentants du gouvernement, de la politique et des syndicats se sont rendus dans sa ville natale de Corleone, universellement connue en tant que capitale de la mafia, mais aussi comme un haut lieu de l‘antimafia. Assassiné, le corps de Rizzotto avait été jeté dans une crevasse parmi d’autres cadavres d’hommes et d’animaux. Déjà en 1948, le capitaine des carabiniers Carlo Alberto Dalla Chiesa dont nous commémorons l’assassinat par la mafia en 1982 en tant que préfet de Palerme – avait localisé le lieu de la « sépulture », mais les analyses de l’ADN n’ont permis que récemment l’identification du corps.

Voir "antimafia", "Libera" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaDans les années soixante, Danilo Dolci avait publié le récit de son père dans Gaspillage. Plusieurs livres racontaient sa vie et depuis 2000, un film de homonyme de Pasquale Scimeca popularise un peu cette figure du syndicaliste et dont mafias.fr a déjà fait la promotion cf.Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone et Le cinéma antimafia arrive à Paris). A chaque fois, l’engagement politique à côté des faibles, payé de sa vie, et l’injustice de l’acquittement des responsables du meurtre par manque de preuve deumeure au centre des récits. Mais sa vie est exemplaire pour bien d’autres raisons

Une vie exemplaire

Fils de paysan, après l’armistice de septembre 1943, Placido Rizzotto intègre la Résistance au sein des brigades garibaldiennes dans le nord-est du pays. Revenu en Sicile à la fin de la guerre, il milite au Parti Socialiste. En tant que secrétaire du syndicat local, il est à la tête des paysans qui occupent les latifundia, qui revendiquent une réforme agraire, ainsi que meilleures conditions de vie et de travail, en opposition aux grands propriétaires et à leurs contremaîtres. Il lutte donc contre la mafia dans un moment historique où celle-ci devient le bras armé des forces conservatrices en premier lieu les, propriétaires terriers. Or, lutter contre la mafia en 1948 n’est pas simple. D’après les notables et l’église, la mafia n’est qu’une « invention des communistes », alors qu’une bourgeoisie mafieuse puissante règne sur la transition de l’après-guerre. Pensez que le jeune berger qui avait assisté par hasard à l’assassinat de Placido Rizzotto sera lui aussi assassiné par Michele Navarra, médecin et chef mafieux local.

La vie de Rizzotto est donc symbole d’émancipation individuelle et humaine qui devient expérience de libération sociale par le biais de l’engagement politique dans les luttes du mouvement paysan. Il n’est, en fait, qu’un des trente-six (36!) syndicalistes tombés sous les coups de la mafia en Sicile dans l’immédiat après-guerre, plus précisément entre juin 1945 et le 18 avril 1948, date des premières élections législatives, largement remportées par la Démocratie chrétienne. La géographie, la temporalité de ces meurtres ainsi que les cibles choisis ne sont pas fortuites. Au contraire, les 36 assassinats de syndicalistes sont le fruit d’une stratégie de violence programmée, destinée à briser la mobilisation des paysans pauvres qui aspirent à mettre fin à un système séculaire de pouvoir et d’exploitation.

D’ailleurs, moins d’une année plus tôt, le 1er mais 1947, avait eu lieu le massacre de Portella della Ginestra, dont les responsabilités n’ont jamais vraiment été éclairées et qui reste encore aujourd’hui un des « grands mystères » de l’histoire italienne. Réunis dans un lieu traditionnel du socialisme sicilien, les paysans fêtaient les occupations des latifundia et la récente victoire de la coalition des partis de gauche aux élections régionales siciliennes du 20 avril 1947, quand les hommes de la bande de Salvatore Giuliano aux mains de la mafia et avec au moins l’appui d’éléments conservateurs, leur tiraient dessous, tuant onze personnes, pour la plupart femmes et des enfants.

Le président de la République a aussi rendu hommage à ces victimes après les funérailles de Rizzotto en visitant au mémorial construit sur le lieu du massacre. Mais cette mémoire partagée ne ressoude pas tous les problèmes.

Une vie riche d’enseignement présent

Voir "antimafia", "Libera" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaEn Italie, comme ailleurs peut-être, on adore commémorer les martyrs. Leur sacrifice nous rassure davantage que la complexité des témoignages inscrits dans leurs parcours de vie. Si le rituel officiel a une valeur indiscutable, il faudrait aussi prendre en compte ce que les expériences du passé pourraient enseigner au présent. L’histoire de ces hommes, leur engagement dans les luttes du mouvement paysan nous parle d’une lutte acharnée contre la mafia : un engagement concret et quotidien autant fondé sur des principes qu’un attaque frontale au système de pouvoir et aux intérêts matériels qui l’alimentent. C’est d’abord la manifestation d’une volonté et d’une action directe pour se réapproprier de la roba – c’est-à-dire des patrimoines, selon l’expression de Giovanni Verga – soustraite à la collectivité et destinée à l’enrichissement privé des mafieux.

Aujourd’hui, dans la lutte contre la criminalité organisée, cet enjeu demeure central, mais il faut dûment le doter des instruments nécessaires à garantir son efficacité. Certaines personnalités – je pense notamment au ministre de l’intérieur Cancellieri – en plus d’être présent dans ces occasions, devraient, dans ces actes, respecter la mémoire de Rizzotto et celle des victimes de Portella. Madame la Ministre pourrait par exemple reconsidérer sa proposition de vendre les biens confisqués aux mafieux (cf. La confiscation : enjeu politique majeur). On ne parle pas ici des biens meubles (voitures de luxes et autres yacht) qui sont revendus car ils sont trop chers à entretenir et n’ont pas de portée sociale). Nous parlons ici des immeubles tels que les terrains agricoles ou les villas de boss, qui constituent une source potentielle de revenus. (cf.L’arme qui peut tuer la mafia : la réutilisation des biens confisqués)

Il y a 82.000 biens confisqués et tous ne sont pas réutilisés, loin de là. Mais les vendre reviendrait à les remettre dans les mains de la bourgeoisie mafieuse. Il serait, encore une fois, la réaffirmation de l’ancien principe de socialisation des pertes et de privatisation des profits.

Voir "antimafia", "Libera" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

Cooperative Placido Rizzotto

Refuser de vendre les biens immobiliers confisqués à la mafia n’est pas une position idéologique contre ce qui ressemble à du pragmatisme d’experts. Il s’agit davantage de la reconnaissance d’un principe de justice et de dédommagement qui aujourd’hui ne peut pas s’incarner autrement que par la réutilisation à des fins sociales.

Comme l’expérience des coopératives du projet Libera Terra le démontre, la confiscation et la redistribution sociale de ces patrimoines ne sont pas simplement un acte pour réaffirmer la souveraineté de l’État, là où elle a été écornée. Redonner ces biens à l’intérêt général constitue avec force une occasion de croissance économique pour ces territoires, fondée sur un projet « autre », inspiré aux principes de l’économie sociale et solidaire (en photo à gauche).

PS : Tous les mots en gras sont dans le Petit Dictionnaire Enervé de la mafia

La mafia au théâtre à Paris

théâtre les déchargeurs

3,  rue des déchargeurs  75001  Paris • m°châtelet

UN ERRORE UMANO

Une erreur humaine

de Gigi Borruso  avec Serena Rispoli et Gigi Borruso

transit teatro

21h30 mardi au samedi  25 mars au 12 avril 2014 

spectacle en alternance en français les mardis, mercredis, vendredis, samedis, en italien les jeudis

RÉSERVATION

magasins fnac / www.fnac.com – 0892 68 36 22*(*0, 34e/min) – 01 42 36 00 50 www.lesdechargeurs.fr

… Je suis Lia, née à Castelvetrano, le 2 mai 1966. En 1983 j’ai épousé Vito Sclafani, parrain de  la famille des Cavaddazzi,  spécialisés en pelletteuses,  escavateurs,  marteaux pneumatiques, bitume, fourniture de gravier, argile expansée, héroïne, abattage d’animaux et enterrements secrets. Qu’est ce qu’il y a de bizarre? …

Devenue à dix sept ans l’épouse d’un mafieux,  Lia prend conscience  de sa condition et se révolte. Son mari la fait interner dans un hôpital psychiatrique, d’où elle poursuivra sa bataille contre l’omerta qui l’entoure. (cf. Journée de la femme 2014 : le courage de collaborer avec la justice)

Lia est une femme inventée mais pas irréelle. A travers ses mots, il est possible d’imaginer les histoires de tant d’autres femmes,  filles,  mères, épouses d’hommes d’honneur. Son ironie désespérée nous révèle la peur, le désir de vérité, la révolte cachés dans chacune d’entre elles.

Beppe Montana : commissaire anti-fugitif

Voir Antimafia et latitante dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia... et de l'antimafia

Une figure de l'antimafia

 Voici un artile rédigé par Christian LOVIS, auteur du blog les hommes de l’Antimafia et du livre éponyme

« Né en 1951 à Agrigente, Giuseppe « Beppe » Montana grandit aux pieds de l’Etna, à Catane. Après avoir passé avec succès sa licence en droit, il fut admis à la police d’État où il gravit les échelons de la hiérarchie jusqu’au grade de commissaire. Le 4 septembre 1982, au lendemain de l’assassinat du Général Carlo Alberto Dalla Chiesa, Beppe Montana rejoignit le peloton d’investigation de la questure de Palerme dirigée par Ninni Cassarà.

Immédiatement, le jeune policier montra une persévérance impressionnante et mena ses enquêtes avec une efficacité redoutable. Il mit en cause Nunzio Salafia, Antonino Ragona et le dangereux boss de Catane, Nitto Santapaola, comme étant les principaux suspects de l’attentat du couple Dalla Chiesa et de leur garde du corps.

Sous sa mine triste, le Commissaire Montana avait des manières aimables, la voix douce, le verbe toujours courtois et mesuré. Animé par une passion commune pour l’océan et la navigation, il avait noué des liens d’amitié avec le Juge Paolo Borsellino (cf.Sicile 4 : bon anniversaire Paolo. Comme certains parlent de voitures, eux échangeaient leurs impressions sur les hors-bord croisés au détour d’une balade en mer. Les deux hommes se gaussaient en comparant leurs embarcations de fonctionnaires à de simples petites coquilles à moteur devant les magnifiques yachts de certains propriétaires à la réputation sulfureuse.

Il avait également noué une solide amitié avec le chef du Pool antimafia de Palerme, Rocco Chinnici. Leurs rapports sortaient du cadre des enquêtes contre Cosa Nostra, car ils cultivaient tous les deux l’espoir de changer la mentalité de la jeunesse sicilienne. Ensemble, ils prenaient leur bâton de pèlerin et se rendaient dans les lycées et les universités pour y rencontrer les étudiants (cf.Une BD pour comprendre le phénomène mafieux.). Leur but était de les sensibiliser au respect de la légalité et aux valeurs démocratiques. Après la mort de son camarade Zucchetto, Beppe Montana avait été le principal animateur de l’association « Lillo Zucchetto » créé en sa mémoire, dont l’objectif était de promouvoir cette activité et ce dialogue avec la jeunesse sicilienne.

La chasse aux fugitifs

Un jour, on lui proposa de prendre le commandement de la section Catturandi (cf.Catturandi contre latitanza : état de droit contre impunité). Une entité chargée de traquer et arrêter quelque huit cents mafieux vivants dans la clandestinité. « .. LA SUITE

La radio suisse donne la parole au spécialiste français de la negociation « Etat-mafia »

Voir "négociation" et "terrorisme" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaLa radio Suisse et son programme FORUM, : « En Sicile, en Italie, un procès sans précédent s’est ouvert cette semaine. Sur le banc des accusés, on retrouve autant de politiciens ou d’officiers que membres de la mafia, la fameuse Cosa Nostra des années nonante. Quels sont les enjeux de ce procès?

L’interview de Fabrice Rizzoli, docteur en sciences politiques (cf. Mafias italiennes et relations internationales et auteur du « Petit dictionnaire énervé de la mafia », aux Editions de l’Opportun.

Il a écrit depuis longtemps sur les négociations Etat-Mafia (cf. Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien  et. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993

Le 24 juin 2012, le parquet de Palerme sous la direction Antonio Ingroia, dans le cadre des enquête sur la négociation Etat-mafia a renvoyé devant la cour d’assise de Palerme 12 personnes pour « concours externe en association mafieuse et violence sur des membre du corps politique de l’Eat.

Parmi les accusés : les chefs mafieux Salvatore Riina, Giovanni Brusca, Leoluca Bagarella, Antonino Cinà et Bernardo Provenzano, mais aussi les politiciens Calogero Mannino, Marcello Dell’Utri, les Carabiniers Mario Mori et Giuseppe De Donno,  et le collaborateur de justice Massimo Ciancimino pour diffamation

A noter le jugement en même temps de l’ex ministre de l’intérieur de 1992 à 1994 Nicola Mancino mais uniquement pour faux témoignage.

Retrouvez l’ ITV de Fabrice Rizzoli

Beatification d’un prêtre assassiné par la mafia

rizzoli mafia antimafia

Béatification Don Puglisi

Le cardinal émérite de Palerme, Mgr Salvatore De Giorgi, représentait le pape François à cette cérémonie, en présence de 40 évêques et 750 prêtres. Il y avait aussi les ministres de l’intérieur, Angolino Alfano qui fait la bise au boss (cf. Le baisé oublié), et de la Justice, Anna-Maria Cancellieri qui propose qu’on vende aux enchères les biens confisqués à la mafia… (cf. 1er mai 1947 : Portella della Ginestra, 11 morts)

On comprend pourquoi le frère de la victime, Gaetano, a affirmé dans un livre récent: « j’aurais préféré le voir en vie plutôt que béatifié ». « L’Eglise le béatifie aujourd’hui, mais quand il a eu besoin d’aide, personne n’était là » (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!)

Voir "église" et "religion" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

Voir « Eglise » ou « religion » in

Le père Puglisi a toujours lutté contre la mafia d’abord à Godrano où son intervention dans les années 70 met fin à une guerre de mafia atroce. Puis, il revient au début des années 90 à Brancaccio (cf. Meudon-Brancaccio : jumelage de la légalité et de l’espoir)

Là, il redonne confiance à la population en aidant les enfants dans leur scolarisation. Il se bat pour obtenir l’arrivée de l’Etat dans ce quartier aux mains des frères Graviano. La population commence à suivre le prêtre au dépens de la mafia. Comment on le sais? Malgré les menace de la mafia, les fidèles vont à la messe de Don Puglisi… Pour cela il est assassiné en 1993 par Salvaore Grigoli qui après ce meurtre, le 49ème… arrêtera sa vie de sicaire.

Mais pourquoi l’Eglise n’incite pas les mafieux, dans le secret de la confession, à rompre avec leur vie contraire aux lois du Christ et donc à collaborer avec la justice?

Il y a peu d’analyse en langue française sur le rapport entre mafia et église sauf dans le petit dictionnaire énervé de la mafia«  🙂


 

Impastato, paradigme antimafia, à Paris mardi 21 mai chez Ethicando. Peppino animateur d’une radio libre se serait enflammé pour le cinéma itinérant antimafia

ETHICANDO

Mardi 21 mai 20h40
6 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris
Métro Jacques Bonsergent

Soirée en français 🙂

Voir "impastato" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaPeppino Impastato est mort il y a 35 ans pour s’être opposé à la mafia avec l’arme de la parole et de l’action sociale. Nous commémorerons sa mémoire avec son frère Giovanni, Maria Chia Prodi de Libera France

Un appel est aussi lancé pour que la maison dans laquelle il fut assassiné devient un lieu de mémoire, cliquez sur Voir "antimafia", "Libera" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia20h : Apéritif anti-impunité avec le vin Cento passi de la coopérative Placido Rizzotto

21h : projection de « Munnizza », un court métrage de 18 minutes en italien sous-titré en français

21h 30 : débat avec Giovanni Impastato entouré de Maria Chiara Prodi de Libera France et Fabrice Rizzoli auteur du Petit dictionnaire énervé de la mafia

Peppino Impastato, animateur de radio libre aurait dit : 

« financez la venue du cinéma antimafia en France »

avant le 21 mai 2013

Voir "cinéma" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

A Paris? Oui mais il faut participer 🙂

Pour venir à Paris mais aussi à Marseille et à Duisbourg, Cinemovel a besoin de 5 000 euros.

Vous pouvez contribuer à l’aide de la plateforme KissKissBankBank.

En échange d’un service :

– 5 euros et votre nom sera cité sur le site internet

– 15 euros : la carte postale

– 25 euros l’affiche

– 35 euros : le DVD de la campagne…

Vous avez jusqu’au 21 mai. Après cette date, si Cinemovel n’a pas récolté 5 000 euros, l’argent sera rendu aux contributeurs.

Cliquez : Cinéma antimafia

Rita Gigante : la fille du « oddfather »

Voir La Cosa Nostra dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia... et de l'antimafia

Vincent Gigante

Rita Gigante est la fille du célèbre parrain, Vincent « The Chin » Gigante, « Parrain » officiel de la famille Genovese (cf. La Cosa aux Etats-Unis). Son règne dura plus de 24 ans, de 1981 à 2005. Pendant cette longue période, le boss de la famille Genovese inventa un stratagème pour éviter toutes poursuites pénales. Il commença à jouer la comédie en 1969, Vincent Gigante risquait une lourde peine de prison pour corruption et il l’évita en feignant la maladie mentale. Les différents psychiatres du gouvernement étaient tous d’accord pour dire que Vincent Gigante était « schizophréne« , qu’il était atteint de « démence », de « psychose« , et d’autres troubles d’ordre psychiatrique. Même quand il n’était pas inculpé, Vincent Gigante préparait ses futurs mise en accusation. Surveillé en permanence par le FBI, il sortait de chez lui et déambulait dans les rues de New-York. Il était habillé en peignoir et d’un pyjama accompagné par ses gardes du corps pour arriver jusqu’à son club social le « Triangle Civic Improvement Association ». Pendant ses réunions, il parlait toujours à voix basse et il avait ordonné aux membres de la famille Genovese de ne jamais prononcer son nom mais seulement de toucher leur menton pour parler de lui. Il utilisa aussi plusieurs fois sa famille (sa mère, sa femme et ses enfants) dans ses différentes sorties.

Voir "La Cosa Nostra" dans le petit dictionnaire énervé de la mafia

Peignoir connection

Sa fille Rita Gigante décida de raconter sa vie au quotidien avec son père, parrain d’une famille de la Cosa Nostra (cf. La Cosa Nostra se porte bien)la plus puissante des États-Unis. Elle écrivit un livre à succès (The Godfather’s Daughter: An Unlikely Story of Love, Healing, and Redemption) et expliqua comment son père feignait sa maladie mentale. « Mon père était un brillant acteur. Et par la force des choses, je fut entrainé dans son univers« . Dans son livre, elle raconta une scène qui s’était déroulé en Septembre 1983. A cette époque, son père logeait dans un petit appartement si sombre qu’elle appelait « le donjon« . Assis sur le canapé dans son salon, Vincent Gigante lui demanda : « Rita, viens marcher avec moi« . « Je savais qu’il voulait que je fasse une promenade avec lui dans le parc. Quand mon père me demandait de marcher avec lui, cela signifiait qu’il voulait aller dans son club social pour parler affaires et surtout pour se montrer devant le FBI« . Avant de partir, il se changeait, retirait son pantalon et sa chemise pour enfiler un vieux peignoir en velours noir qu’il avait gagnait dans un casino à Las Vegas. Il n’oubliait pas non plus de se décoiffer et d’enfiler un vieux béret. La scène était presque surnaturelle, dans les rues de New-York, Vincent Gigante le boss de la famille Genovese se promenait en peignoir de bain aux bras de sa fille. « Une fois dehors, il commençait à traîner des pieds et à tituber. Mon père avait en quelques secondes changé de comportement. Devant moi, mon père qui était si puissant, était devenu un vieillard sénile, il était devenu fragile« . Elle continuait à raconter les détails de sa promenade : « Alors qu’on était en train de marcher, il n’arrivait plus à se tenir debout et il était sur le point de tomber. C’est alors que je devais lui tenir le bras pour faire semblant de le rattraper« . Par moment, il commençait à marmonner un charabia incompréhensible. Vincent Gigante pensait qu’il était enregistré et filmé en permanence par le FBI. Lors de cette sortie, il s’arrêta devant un parcmètre et commença à lui parler. « Nous allons faire une promenade, tu veux venir avec nous parcmètre?« .
En 1990, Vincent Gigante fut accusé par le gouvernement de racket et d’assassinat mais il fallut attendre 1997 avant qu’il ne soit jugé. Pendant cette période, les différents avocats de Vincent Gigante appelèrent plusieurs témoins pour démontrer que leur client était « fou » et « inapte« à être jugé. Mais dans les années 1990, de nombreux membres de La Cosa Nostra avaient décidé de collaborer avec la justice. La plupart avait démontré que Vincent « The Chin » Gigante était totalement sein d’esprit et qu’il contrôlait d’une main de fer la famille Genovese. L’un des mafieux à avoir révélé cette supercherie fut Salvatore Gravano l’ancien underboss de la famille Gambino. Dans son livre « Le Repenti » de Peter Maas, Salvatore Gravano avait assisté à une réunion officielle de la « Commission ». Il raconta : « Vincent Gigante était arrivé en peignoir et en pyjama avec une barbe de 4 à 5 jours. Il avait l’air vraiment crado« . Pendant cette réunion, John Gotti avait prétexté que la famille Genovese n’avait plus initié de membres depuis très longtemps. Vincent Gigante lui répondit calmement « Le moment venu, je procéderai aux changements nécessaires dans ma famille. Je te remercie de te soucier de nous, mais je le ferai quand je serai prêt« . Pour Salvatore Gravano, Vincent « The Chin » Gigante avait bien toute sa tête et la comédie qu’il jouait auprès du FBI marchait parfaitement. En effet, lors du procès de la « Commission » intenté par Rudolph Giuliani, ancien procureur fédéral et futur maire de New-York contre les Boss des cinq familles de La Cosa-Nostra en 1985, Vincent Gigante n’avait pas été inculpé. Ce fût son « underboss » Anthony « Fat Tony » Salerno qui le fut à sa place. Vincent Gigante jouait tellement bien la comédie, que le FBI pensait qu’Anthony « Fat Tony » Salerno était le Boss de la famille Genovese, mais il se trompait.

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Vincent Gigante en peignoir dans New-York

 En 1997, Salvatore Gravano qui était toujours dans le programme de protection des témoins, scella le sort de Vincent Gigante lors de son procès. Son témoignage fut confirmé par Alphonse « Little Al’ D’Arco, l’ancien « acting boss » de la famille Lucchese et par l’ancien underboss de la famille de Philadelphie, Phil Leonetti. Finalement le jury le déclara coupable de racket et le condamna à 12 ans de prison dans un pénitencier fédéral. En 2002, alors qu’il était emprisonné, il fût de nouveau condamné pour racket et obstruction à la justice, après avoir avoué avoir mentit pendant plusieurs années à la justice sur son état mental. En 2005, sa santé commença à décliner et il mourra dans un hôpital fédéral à Springfield dans le Missouri, il avait 77 ans.
Depuis la mort de son père, Rita Giganta avoua publiquement son homosexualité (cf. Mafias et différences) et admit même que son père lui avait donné son consentement de l’au-delà ». Rita Gigante exerce le métier de « guérisseuse » et prétend être contact avec les « morts » dont son père. « Il va bien et il aime ma fiancée (Bobbi Sterchele)« . Rita Gigante confia qu’elle avait jamais parlé ouvertement de son homosexualité avec son père quand il était encore vivant, mais qu’au fond de lui « il avait compris« . « Mon père était quelqu’un de très intelligent, j’ai toujours pensé qu’il aurait pu être PDG d’une grande entreprise« . Rita Gigante à même prévu de se marier et de fêter son mariage avec toute sa famille. « Ma famille est aux anges, elle voit comment je suis heureuse et c’est le principal« .

Par Xavier Blondel + A.S (wiseguy.overblog.com / www.facebook.com/wiseguyblog)

Du même auteur :

Mafias et téléréalité

Initiation en Peignoir : la classe

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Giulio Andreotti n’est donc pas divin


Voir Andreotti dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia... et de l'antimafia

Voir Andreotti dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

Le 2 mai 2003, la cour d’appel affirme qu’Andreotti a « commis » le « délit de participation à l’association de malfaiteurs » (l’association mafieuse date de 1982 ndr) « concrètement établie jusqu’au printemps 1980 », qui cependant est « éteint pour prescription ». En revanche Pour les faits postérieurs au printemps 1980, Andreotti a été acquitté…

Le 15 octobre 2004, la Cour de Cassation, p. 211 affirme : « Donc la sentence saisie, au-delà de ses affirmations théoriques, a reconnu la participation au délit d’association non dans les termes réducteurs d’une simple disponibilité, mais dans ceux plus vastes et juridiquement significatifs d’une concrète collaboration (…) ».

Juridiquement innocent ; Giulio Andreotti est, au regard de l’histoire, coupable de complicité avec la mafia

PS : Mercredi 11 décembre 2009, grâce à Anteprima ce fut génial! Il divo est un film époustoufflant qui retrace l’activité politique de Giulio Andreotti au centre de la vie politique italienne pendant plusieurs décennies et aussi allié objectif de la mafia.

Un extrait : 

Les derniers mots de Falcone et Borsellino : « financez le cinéma itinérant antimafia »

Lundi 29 avril avait lieu chez Ethicando (6 rue de la grange aux belles 75010 métro Jacques Bonsergent) la présentation du livre « Les dernières mots de Falcone et Borsellino »

Recueil d’interventions, interviews et analyses de Falcone et Borsellino, cet ouvrage témoigne des nombreuses difficultés rencontrées dans la lutte contre la mafia, entravée non seulement par le crime organisé, mais surtout par les collègues des deux juges et les représentants du monde politique.

Ce livre marque un retour fondamental aux sources directes, à ce qu’ils ont vraiment dit et écrit, dans la tentative de pénétrer les raisons (et les raisons d’État) qui ont amené à l’assassinat de ces deux juges-amis.

Intervenants : Anna Rizzello Maison d’Edition LaContreAllée, (traductrice).

Maria Chiara Prodi, représentante de Libera Francia.
Super Mario Vaudano

Fabrice Rizzoli, auteur de “Petit dictionnaire énervé de la mafia”.

Falcone et Borsellino auraient voulu le cinéma Antimafia à Paris

Alors financez la venue du cinéma antimafia en France

avant le 21 mai 2013

Voir "cinéma" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia
A Paris? Oui mais il faut participer 🙂

Pour venir à Paris mais aussi à Marseille et à Duisbourg, Cinemovel a besoin de 5 000 euros.

Vous pouvez contribuer à l’aide de la plateforme KissKissBankBank.

En échange d’un service :

– 5 euros et votre nom sera cité sur le site internet

– 15 euros : l’affiche

– 35 euros : le DVD de la campagne…

Vous avez jusqu’au 21 mai. Après cette date, si Cinemovel n’a pas récolté 5 000 euros, l’argent sera rendu aux contributeurs.

Cliquez : Cinéma antimafia

La mafia de A à Z
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