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Mort de Toto Riina : la fin d’une époque
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« Il est surtout celui qui a unifié les familles pendant une dizaine d’années. Il était le chef des chefs, une exception dans l’histoire de la mafia sicilienne. » Fabrice Rizzoli, auteur de La mafia de A à Z, décrit le rôle de Toto Riina, ancien parrain de la Cosa Nostra, mort d’un cancer à 87 ans.
Celui que l’on surnommait « la bête » a commandité plus de 150 homicides, ordonné l’assassinat de juges antimafia et coordonné les attentats de 1993 à Rome, à Milan et à Florence. « Il était connu pour une pratique de la violence extrêmement importante, surtout envers des personnalités telles que les magistrats, les policiers, les femmes et les enfants », explique M. Rizzoli.
Grâce à des outils juridiques uniques au monde, l’Italie a pu s’assurer que ce type de pratiques n’auraient plus lieu. L’expert de la mafia estime que les autres pays devraient s’en inspirer. « Les biens confisqués sont donnés à la société civile. La maison de Toto Riina à Corleone est aujourd’hui un endroit où l’on apprend l’agriculture, où l’on apprend un métier. Imaginez que le club-house des Hell’s Angels devienne un centre culturel, imaginez que les restaurants des Rizzuto deviennent des endroits où l’on apprend un métier. Ça, ce serait la révolution. »
Expliquez-nous… Les mafias italiennes
Alors que « Toto » Riina, ancien parrain puissant et redouté de la mafia sicilienne, est mort, à 87 ans, à Parme, franceinfo dresse un panorama des mafias italiennes hier et aujourd’hui
La mafia, une notion dont les contours ont évolué
Le mot mafia apparait et se généralise en Italie au XIXème siècle et désigne, depuis, une organisation criminelle structurée, reposant sur des rapports hiérarchiques, la soumission à un ordre supérieur, parfois familial, avec l’objectif de contrôler un territoire.
On peut y ajouter la définition juridique -introduite par la loi antimafia de 1982 dans le code pénal italien- et qui évoque le fait de se servir de la force d’intimidation et de la condition d’assujetissement et d’omerta qui en dérive pour commettre des délits, acquérir de façon directe ou indirecte la gestion ou le contrôle des activités économiques, réaliser des profits, obtenir des avantages injustes ou gêner le libre exercice du vote.
Des mafias qui se distinguent par leurs implantations et modes de fonctionnement
Il existe, toujours aujourd’hui, plusieurs grands groupes mafieux en Italie:
– Cosa Nostra, qu’a dirigé « Toto » Riina, en Sicile. Elle s’est développée sur l’île au XIXème siècle, est organisée de manière hiérarchisée et pyramidale. Elle était au départ basée sur le contrôle de grandes propriétés agraires, avant de se rabattre sur le trafic de drogues
– La ‘Ndrangheta calabraise. Elle s’est fait connaitre par ses terribles enlèvements, est impliquée dans des affaires financières, le trafic de drogues, la contrebande, le racket. Elle s’est développée simultanément au niveau national et international et est en lien, entre autres, aujourd’hui avec des cartels de drogue latinoaméricains.
– La Camorra napolitaine: mafia urbaine, caractérisée par des clans fonctionnant de manière autonome et par la diversité de ses activités -extorsion, racket, trafic d’armes et de stupéfiants, de cigarettes, d’oeuvres d’art, voire trafic de déchets-
– Ou les plus récentes Stidda -composée en partie de transfuges de Cosa Nostra- Et la Sacra Corona Unita: implantée dans les Pouilles et dont les activités -contrebande de tabac, trafic de stupéfiants, trafic d’armes ou d’immigrés clandestins- s’étendent en Europe de l’Est.
Des réseaux toujours actifs et qui deviennent transnationaux
Les réseaux mafieux restent présents au niveau local, national et international.
Fabrice Rizzoli, spécialise de la mafia italienne, évoquait sur franceinfo concernant Cosa Nostra, une stratégie récente de « l’immersion« , la fin des meurtres à grande échelle sur fond d’actions de l’Etat -délits d’association mafieuse, confiscation de biens, collaborateurs de justice- n’empêchant pas, pour autant, la poursuite d’activités plus discrètes, via des entreprises légales, ou en utilisant la corruption.
L’affaiblissement des organisations mafieuses, en Italie même, a par ailleurs conduit à des alliances transnationales, sur fond de globalisation économique et financière.
En juillet dernier, la police italienne avait mené une opération d’envergure contre la mafia calabraise. 116 membres avaient été arrêtés. Ce qui avait mis au jour les nouvelles structures de celle qui est aujourd’hui considérée comme l’organisation mafieuse la plus puissante. La ‘Ndrangheta est soupçonnée de compter plusieurs centaines de clans et d’être active dans une trentaine de pays. Lire la suite
Mort de Toto Riina : l’ancien parrain de la mafia était « totalement protégé » par la démocratie chrétienne
Invité de franceinfo, Fabrice Rizzoli, spécialiste du crime organisé, est revenu sur le parcours de l’ancien chef de la Cosa Nostra, mort vendredi, en prison. Il rappelle que « les mafieux italiens ne sont rien sans leurs complicités politiques ».
Salvatore Toto Riina est mort vendredi 17 novembre. L’ancien chef suprême de Cosa Nostra était emprisonné depuis son arrestation en janvier 1993. Invité de franceinfo vendredi 17 novembre, Fabrice Rizzoli, spécialiste de la mafia italienne et du crime organisé, revient sur le parcours de l’un des parrains les plus redoutés de l’histoire de la mafia sicilienne. Lire la suite de cette entrée »
Qui était Toto Riina, le boss de Cosa Nostra?
PORTRAIT Considéré comme l’un des plus redoutables parrains de la mafia, il est mort en prison ce vendredi…
20 Minutes Delphine Bancaud —
- L’homme est suspecté d’être à l’origine de 150 homicides.
- Malgré ses condamnations, il a réussi à conserver sa liberté pendant un quart de siècle.
- Il a intrigué et apeuré le grand public pendant toute sa vie.
Le « fauve » a rendu l’âme. L’ancien chef suprême de Cosa Nostra, Toto Riina, est mort ce vendredi en prison à l’âge de 87 ans. Il a été l’un des parrains les plus violents et les plus redoutés de l’histoire de la mafia sicilienne. 20 Minutes revient sur les aspects les plus marquants du personnage.
Il a tué ou fait tuer plus de 150 personnes
Ce fils d’un paysan pauvre n’a pas attendu longtemps avant d’avoir du sang sur les mains. Il rejoint la mafia à 18 ans et commet son premier meurtre à 19 ans. Il récidive un an après. Il fera ensuite régner la terreur pendant près de vingt ans en Sicile et au sein de Cosa Nostra, dont il avait pris le contrôle à partir des années 1970. Doué d’une intelligence machiavélique, « il a été un stratège pour prendre le pouvoir de la mafia sicilienne. Il a dynamité ses rivaux en créant des conflits au sein des groupes mafieux », décrit Fabrice Rizzoli, docteur en science politique, spécialiste des mafias italiennes.
Riina est accusé d’avoir été l’auteur ou d’avoir commandité plus de 150 homicides. « Il a tué certains « soldats » de ses mains, puis a délégué ses meurtres à partir des années 1980. Il a notamment fait exécuter des députés, des policiers, des magistrats », souligne Fabrice Rizzoli, Ses faits d’armes les plus connus restent les meurtres des juges antimafia Giovanni Falcone (1992) et Paolo Borsellino (1993). Il a également été l’un des cerveaux des attentats meurtriers de 1993 à Rome, Milan et Florence.
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Mafia, la France dans le déni ?
Dans l’imaginaire collectif, la mafia reste l’apanage des contrées reculées d’Italie du Sud : avec ses parrains, ses complots et ses intrigues, le monde mafieux fascine autant qu’il terrifie. Mais la mafia existe-t-elle sous d’autres formes ? Et surtout, est-elle seulement présente en Italie ? En Corse, dans le sud-est de la France, les règlements de comptes dans le «Milieu » sont monnaie courante. Mais s’agit-il vraiment d’une mafia et l’État français prend-il la mesure du phénomène ?
36 ans après l’attentat de Bologne
Hivers 1985, l’Italie est sous la neige comme l’ensemble de l’Europe. Au cours d’un voyage scolaire à Venise et en transit à la gare de Bologne, (en fait cela doit être en 1987 pour nous rendre à Ancône… car sinon le transit à Bologne s’explique mal…) je remarque une horloge un peu « décalée » par rapport à un bâtiment moderne et dont l’heure reste figée. A mes demandes d’explication, mon professeur d’Italien me parle de l’attentat le plus meurtrier de l’après guerre.
Dédicace à tous les profs qui emmènent leurs élèves en voyage donc :
ll est 10h 25 en ce matin du 2 août 1980 lorsqu’une bombe explose dans la salle d’attente de la gare de Bologne ; explosion qui fait 85 morts et 200 blessés. L’attentat de Bologne serait le fait d’une association subversive composée de milieux d’affaire, de l’extrême droite, de services de renseignement détournés (des services vraiment secrets… cf.Les services de renseignement italien et les mafias), de franc-maçonnerie clandestine qui n’en avait que le nom (la loge P2) et de groupes criminels (la bande della Magliana et acteurs mafieux).
Récemment, le film Romanzo Criminale a consacré une scène à cette évènement. Dans cette vidéo, on notera que le poseur de bombe est assassiné dans la foulée… à la minute 2.22 🙂
PS : deux officiers des services de renseignements ont été condamnés par la justice italienne pour avoir corrompu l’enquête. Combien de pays arrive à condamner des agents de ce type?
Un livre sur Giovanni Falcone
Un grand merci à l’auteur qui a offert ce livre à mafias.fr, vainqueur du prix Falcone 2014. Au début, je n’étais pas à l’aise avec le style du livre. C’est trés bien écrit mais j’étais géné.
J’ai compris que l’auteur faisait parler un martyre de la lutte antimafia. Je m’y suis fait.
Au fil de la lecture, cela s’est dissipé. J’ai réussi à rentrer dans ce livre qui magnifie le magistrat Giovanni Falcone (cf.23 mai 1992 : la mafia tue Giovanni Falcone).
L’auteur s’est fortement documenté et il n’y a aucune approximation hsitorique. Une oeuvre utile comme ce Rap Antimafia
ou ce livre Les derniers mots de Falcone et Borsellino
Criminalité et Pouvoir : Italie versus France
MeetUpParis
la Maison de l’Italie et mafias.fr présentent :
Les Nouveaux Monstres 1978-2014
Présentation du dernier livre de
Simonetta Greggio
Paris, le 6 Mai 2015, 19h00
Maison de l’Italie
Cité Universitaire de Paris
7A rue Boulevard Jourdan, 75014 PARIS
(RER B – Cité Universitaire)
Fabrice Rizzoli de FLARE présentera le rencontre
Dans « Les nouveaux monstres », paru en septembre 2014 chez Stock, Simonetta Greggio enquête sur l’Italie des trois dernières décennies. Un roman de la construction du pouvoir et de la collusion de l’Etat et de la mafia.
La vidéo d’Independenza TV :
23 mai 1992 : la mafia tue Giovanni Falcone
Mafias.fr récidive sur Radio Canada
Radio Canada interroge Mafias.fr sur les actions antimafias du nouveau pape. (cf. Radio Canada s’intéresse à l’Antimafia, Mafias.fr sur Radio Canada )
Le 13 mars, le pape François célébrait son premier anniversaire de pontificat. Ce pape qui ne semble rien faire comme les autres pourrait devenir un joueur majeur dans la lutte antimafia. Le politologue Fabrice Rizzoli, l’un des plus grands spécialistes de la criminalité et représentant en France l’ONG Flare, porte un regard historique et politique sur les relations entre le Vatican et la mafia.
D’abord faire le ménage dans ses propres rangs : le pape François participe activement à la lutte antimafia d’une part en imposant une transparence aux institutions financières du Vatican, et d’autre part en se rapprochant des prêtres qui luttent contre le consensus social qu’exercent les mafieux sur le territoire.
AUDIO FIL : Entrevue avec Fabrice Rizzoli : Le pape François et la mafia
Revoir une partie de l’émission « C dans l’air sur le sujet » :