Archive pour la catégorie ‘Camorra, mafia napolitaine’

La Camorra, les « Roms » et l’industrie de la pauvreté

A Ponticelli, un quartier de Naples, une communauté d’environ 1 500 « Roms » de Roumanie vit dans des mini-bindonvilles. Il s’agit en réalité de micro-camps constitués d’une dizaine de baraques situées dans des décharges « sauvages » ou sous des ponts. Le quartier de Ponticelli est contrôlé par le clan Sarno. Ciro Sarno, le boss, est en prison mais ses « régents » lui obéissent encore. Celui-ci autorise les « Roms » à vivre sur son territoire en échange du pizzo, un impôt mafieux, de 50 euros par mois. Le clan permet aussi aux « Roms » de faire la manche et de gérer les décharges illégales. Les « Roms » visitent les garages et les entreprises afin de récupérer les batteries et tout autre matériel polluant. Les entrepreneurs se débarrassent de leurs matériaux lourds au tarif de 5 à 15 euros. Enfin, le clan autorise les « Roms » à voler dans les appartements. En revanche, il leur interdit de fréquenter le centre, là où les soldats de la Camorra vendent de la drogue.
La Camorra exploite les étrangers et les autorise à voler. Elle fait croire aux Italiens que les Roumains sont leur unique problème en matière de sécurité. Les hommes politiques au pouvoir tiennent, étrangement, le même discours.

Les étrangers : instruments de la Camorra

Voir Xenos dans le petit dictionnaire énervé de la mafia Le 13 mai, une partie de la population de Ponticelli, un quartier populaire dans la périphérie de Naples, s’est livrée à des expéditions punitives contre la communauté « Rom ». Des personnes ont été agressées, des camps ont été vidés par la force de leur population et d’autres ont été incendiés (photo à gauche dont vous pouvez retrouver la série en cliquant ici).
Une tentative d’enlèvement d’enfant serait à l’origine de cette « nuit de cristal napolitaine ». Le 11 mai, une Roumaine de 16 ans aurait enlevé dans un appartement un bébé âgé de 6 mois. La maman, arrivée à temps, aurait fait fuir la jeune Roumaine qui a été arrêtée peu après. Mais, cette jeune étrangère ne semble pas appartenir à la communauté « Rom » de Ponticelli. Elle se serait échappée d’un centre de rétention pour mineurs. Enfin, les habitants de la résidence, où a lieu la tentative d’enlèvement, affirment que la jeune Roumaine n’avait pas de complices. L’enlèvement semble constituer un prétexte pour se défouler sur la communauté la plus pauvre. La police a même dû intervenir le 14 mai pour expulser des étrangers afin d’éviter un carnage. Les enquêteurs ne sont pas dupes. Ils voient dans ce lynchage la main de la Camorra. Les soldats du clan Sarno ont incendié les camps puis ont envoyé leurs femmes et leurs complices, au casier judiciaire vierge, manifester devant les camps des « Roms ». Le lendemain, les enfants du clan récupéraient ce que les « Roms » ont dû abandonner dans leurs baraques. La police a procédé à des contrôles d’identité et il semble que tous les acteurs sont proches du clan Sarno

Bilan :

Depuis plusieurs années, la Camorra exploitait les « Roms » (voir article précédent).
Il aura suffit que les hommes politiques changent de ton envers les immigrés pour que la Camorra comprenne qu’elle a intérêt à faire évoluer sa stratégie.
Il aura suffit d’une bonne occasion (la tentative d »enlèvement dont les contours restent à clarifier) pour que la Camorra passe à l’action.
Ainsi, aux yeux de la population, la Camorra a résolu le problème de l’immigration roumaine. Elle ridiculise l’Etat qui n’a jamais été capable d’apporter des solutions.
La mafia a encore augmenté son capital de consensus social. En venant au secours d’une petite fille enlevée, le clan se pose en justicier.
Enfin, les terrains incendiés font partie d’un plan d’urbanisation. Depuis moins d’un mois, des appels d’offres ont été lancés pour construire des résidences, des appartements, des écoles et des hôpitaux. Un financement de 7 millions d’euros est déjà disponible. Or, dans le cas où les travaux ne commençaient pas avant le mois d’août, l’argent aurait été perdu. Pour qui?

La mafia napolitaine et les Roms

incendie mafieux

Incendie mafieux

Le 13 mai, une vague de violence s’est soudain abattue sur les Roms qui vivaient dans le quartier de Ponticelli à Naples. Leurs camps, dont les occupants avaient auparavant été vidés par la police, ont été mis à sac et incendiés par les habitants du quartier. Vengeance populaire «justifiée» par la tentative d’enlèvement, deux jours plus tôt, d’un bébé de six mois par une jeune Roumaine âgée de 16 ans qui s’était échappée d’un foyer pour mineurs. De la Roumaine aux Roms, il n’y a qu’une syllabe.

En Italie, comme partout en Europe, les Roms vivent dans des conditions épouvantables : des camps de fortune installés dans des décharges sauvages ou sous des ponts, îlots de misère au cœur de l’Occident. Ici comme partout, ils vivent – ou plutôt survivent – de mendicité et de la revente de métaux récupérés. Ils sont sédentarisés depuis longtemps, et pourtant continuent de souffrir du regard multiséculaire porté sur les «nomades», Gitans, Tsiganes, Manouches, Roms… Pendant la Seconde Guerre mondiale, les «voleurs de poules et d’enfants» se sont retrouvé aux côtés des Juifs, exterminés dans les camps nazis.Dans le quartier de Ponticelli, plus de 1 500 Roms vivaient dans des «microcamps» constitués chacun d’une dizaine de «baraques». Installés sur des dépotoirs illégaux ou sous des ponts. Or ce quartier de Naples n’échappe par à la mafia. Il est contrôlé par le clan Sarno. Ciro Sarno, le chef de clan est en prison mais ses régents lui obéissent encore.

La mafia a autorisé les Roms à vivre sur son territoire à condition qu’ils paient le pizzo, un impôt mafieux de 50 euros par mois ( Les étrangers : instruments de la Camorra ).
Le clan permettait ainsi aux Roms de faire la manche et de gérer les décharges illégales. Chaque jour, les Roms allaient voir les garages et les entreprises afin de récupérer les batteries et autres matériaux polluants- pour 5 ou 15 euros, les entrepreneurs peuvent se débarrasser de leurs matériaux lourds. Enfin, le clan autorisait les Roms à voler dans les appartements… En revanche, il leur était interdit de fréquenter le centre de Ponticelli, là où les hommes de la Camorra vendent de la drogue.

Que s’est-il passé à Ponticelli pour que la population s’en prenne à eux à deux reprises ( Quand « Rom » rime avec progrom ) ? La mafia est encore une fois derrière la population : parmi les personnes arrêtées par la police lors des manifestations et des dégradations figuraient des femmes de mafieux et des complices de la Camorra aux casiers judiciaires vierges.

Il aura suffit d’une bonne occasion (la tentative d’enlèvement dont les contours restent à clarifier) pour que la mafia passe à l’action. Une action très rentable à plusieurs points de vue. D’abord la mafia ridiculise l’Etat qui n’a jamais été capable d’apporter des solutions à l’immigration roumaine. Aux yeux de la population, en volant au secours d’une petite fille enlevée et en débarrassant le quartier des voleurs de poules, le clan se pose en justicier. La mafia a encore augmenté son capital de consensus social à Naples.

Mais ces expulsions à la sauce mafieuse pourraient cacher une opération de spéculation immobilière. Les terrains incendiés font partie d’un plan d’urbanisation. Depuis moins d’un mois, des appels d’offres ont été lancés pour construire des résidences, des appartements, des écoles et des hôpitaux. Un financement de 7 millions d’euros est déjà disponible. Or, dans le cas où les travaux n’auraient pas pu commencer avant le mois d’août, des gens auraient perdu de l’argent. Qui ?

L’Etat contre la Camorra

Lundi 5 mai 2008, trois cents carabiniers, soutenus par une brigade cynophile et un hélicoptère, ont arrêté quinze personnes appartenant au clan Graziano qui opère dans la province d’Avellino. Ces personnes sont accusées d’association mafieuse, d’extorsions et de conditionnement de suffrage électoral. En 2005, au cours du renouvellement du conseil municipal de Quindici, les hommes du clan auraient fait élire des complices. En 2007, les carabiniers avaient arrêté le capo-clan, Felice Graziano.
Depuis 40 ans, le clan Graziano et le clan Cava se livrent à une faida, un cycle de vengeances sans fin. Ces dernières années, le clan Graziano avait tendu une embuscade à trois femmes du clan Cava en les assassinant.

Face à la Camorra, la police fait sa part du travail. La justice est, quant elle, souvent « débordée ». Par exemple en 2007, les policiers arrêtent deux chefs de clan, les frères Russo qui opèrent à Nola, une commune située aux pieds du Vésuve. En an un, les enquêtes mettent en cause sept clans et 122 personnes. Les 41 juges d’instruction se révèlent insuffisants. En raison de la longueur de telles instructions, il existe un grand risque que les accusés soient libérés. Les délais de leur détention provisoire expirent bientôt. Des centaines d’écoutes téléphoniques sont encore en attente d’être validées comme preuve.

Conclusions :
La mafia ne respecte pas les femmes.
Dans un pays « garantista », c’est-à-dire où les droits de la défense sont démesurément supérieurs à ceux des magistrats, les mafias sont avantagées.
Tous les partis politiques, ceux de gauche comme ceux de droite, sont responsables de cette situation.

La Camorra punit les repentis

Vendredi 2 mai 2008, il est 6 h du matin. Umberto Bidognetti, 69 ans, se rend à la ferme pour travailler quand des deux sicaires tirent 12 coups de pistolet. Nous sommes à Castel Volturno dans la province de Caserta au Nord de Naples. On peut voir la carte de cette province à gauche. Dans la zone de Castel Volturno, le clan des Casalesi régne en maître (voir art. 18 et art. 19).
La victime, Umberto Bidognetti n’est pas connue des services de police et n’a pas de casier judiciaire. Malheureusement pour elle, elle n’est pas hors de la mafia. Premièrement, Le défunt est un cousin de Francesco Bidognetti, un des chefs des Casalesi actuellement en prison. La victime est surtout le père de
Domenico Bidognetti, un élément important du clan des Casalesi qui collabore avec la justice. Non seulement Domnico Bigognetti raconte les secrets du clan à la justice, mais il déclare «  la Camorra est un mal absolu et les camorristes sont simplement des bouffons »

Umberto Bidognetti a, donc, été tué à l’âge de 69 ans parce que son fils est un repenti. Le clan des Casalesi punit le traître en tuant son père. On appelle cela une « victime transversale ». Par ailleurs, les chefs envoient un message à l’intérieur de leur clan pour empêcher d’autres collaborations avec l’Etat.
Déjà, le 9 décembre et le 30 avril, le clan Gionta de Torre Annunziata a fait assassiner les deux frères du collaborateur de justice, Aniello Nasto. A chaque fois, des passants ont été blessés pas balles.
La mafia ne respecte ni les innocents ni les Anciens.
Pas de lutte antimafia sans repentis !
La violence mafieuse est un langage.

« Pauvre » Saviano

L’auteur du livre « Gomorra », Roberto Saviano est condamné à mort par le clan des Casalesi (art. 18 ). Les Casalesi sont un cartel de clans qui règnent en maître à Casal di Principe, dans l’arrière pays de Naples (art. 53). Pour sa sécurité, le journaliste, philosophe de formation, vit sous protection policière permanente dans des lieux tenus secrets.
Avril 2008, pendant un mois, il a tenté de louer un appartement dans le quartier de Vomero à Naples. D’après le quotidien il Mattino, un groupe de locataires voisins a refusé la présence du journaliste menacé de mort par la mafia.

En Italie, une importante partie de la population est « gênée » par les personnes qui luttent contre la mafia. Déjà, dans les années quatre vingt, les voisins du juge Falcone se plaignaient du va-et-vient des voitures de police de son escorte. A Naples, on préfère être racketté et crouler sous les ordures plutôt que de vivre avec un homme courageux à ses côtés. En effet, la peur est omniprésente. Ce type d’acte au quotidien constitue une victoire pour la mafia.
C dans l’air avril 2008, 1 minutes 36 secondes sur Saviano :

La mafia napolitaine dans le quartier de Scampia

scampia mafiaLundi 16 avril 2008, il est 16h, dans le quartier populaire de Scampia au nord de la ville de Naples (photo à gauche,) et quartier de Gomorra, le livre. Des tueurs tirent sur Salvatore Cipolletta dans la tempe et dans le dos. La victime, âgée de 36 ans, avait des antécédents pénaux pour usure, extorsion, vol à main armée et trafic de drogue (cf. De la Camorra et des cols blancs). Il appartenait au clan Amato-Pagano que l’on nomme aussi les « Espagnols » parce qu’ils se sont réfugiés, un temps, en Espagne (on les voit dans Gomorra, le film). La victime était donc alliée au groupe des « Sécessionnistes » qui s’est séparé de la tutelle de clan Di Lauro. Après les arrestations du boss Paolo di Lauro et de ses fils en 2005, les «Espagnols» se sont placés du côté des vainqueurs.
Avec ce meurtre, le clan Di lauro tente de reprendre aux « Sécessionnistes » une place dans le domaine de la vente de drogue. En effet, le meurtre a eu lieu dans la rue Labriola, lotissement G, un endroit isolé entre deux grands immeubles de type HLM. Cette zone est régulièrement transformée en « fortins » par la Camorra à l’aide de murs d’enceinte, de portails renforcés et de caméras de surveillance.

C’est le 24ème meurtre de Camorra depuis le début l’année (cf. Les clans de la Camorra en recomposition)

De la mafia et de la politique

Le 12 avril 2008, les carabiniers procédent à l’arrestation de 15 personnes liées à la cosca des Mazzarroti. La famille mafieuse de Barcellona Pozzo di Gotto contrôle une partie du territoire Nord de la province de Messine. En théorie, cette famille est commandée par Carmelo Bisognano, un « ancien » qui a permis à des sociétés qui lui sont proches de remporter d’importants appels d’offre. Les marchés publics concernaient la gestion des décharges publiques et la construction d’une deuxième voie ferrée sur la ligne qui relie Messine à Palerme.
En 2003, dans le cadre de l’opération « Icare », le vieux chef est emprisonné. Progressivement, le sous-chef Tindaro Calabrese ne respecte plus les ordres venant de son supérieur en prison. Tout d’abord, il scelle des alliances à la puissante cosca Santapoala de Catane et rackette de nouvelles entreprises. Puis, il impose ses propres entreprises pour effectuer des contrats de sous-traitance aux entreprises qui avaient
remporté les appels d’offre. Ceux qui ne respectaient groupe en question ont subi des attentats à la dynamite, ce qui alerte les forces de l’ordre. Au mois de juin 2005, il aurait fait incendier sept bétonnières de la société « Mediterranea costruzioni srl» qui réalise la consolidation de la galerie ferroviaire de Valdina.
Ces faits attirent l’attention des forces de l’ordre. A l’aide d’écoutes téléphoniques, de micros et de caméras, les carabiniers comprennent que deux sous-chefs, Tindaro Calabrese et Carmelo Salvatore Trifirò, prennent le contrôle de la cosca. Tindaro Calabrese, aurait complètement dépossédé son chef de la gestion des décharges publiques de Mazzara Sant’Andrea et Tripi, qui étaient depuis une dizaine d’années aux mains de vieux boss. Le 22 août 2007, un des entrepreneurs proches du chef emprisonné est assassiné. C’est le coup de grâce qui officialise un changement de génération.
La « nouvelle » cosca
Mazzaroti tente d’obtenir de nouvelles adjudications de marchés publiques ; de la pose de fibres optiques pour le compte des communes, aux contrats de terrassement et à la fourniture de matériaux de construction de voie routière. Enfin, l’autre business des Mazzarrotti est le traitement des déchets dit « spéciaux » par exemple ceux provenant de la transformation des agrumes. Des sociétés de transports complices émettent des faux certificats de traitement puis déversent les déchets organique sur des terrains domaniaux. Parfois, ces déchets étaient revendus pour devenir des engrais.

  Conclusions :

  • Les mafieux ne respectent pas les « Anciens ».
  • Les marchés publics enrichissent les familles mafieuses (art 30).
  • Les activités de la mafia dégradent l’environnement, cela s’appelle les « écomafias ».
  • Les chefs mafieux emprisonnés arrivent à communiquer avec leurs soldats dehors.

        Quelques indications pour faire son choix politique :
Pour la première fois, la mairie de Rome dirigé par Walter Weltroni a détruit des constructions illégales symboles des écomafias. A contrario, le gouvernement Berlusconi (2001-2006) a réduit la portée du régime carcéral prévu pour les chefs mafieux. Ces derniers font pression sur les candidats de centre-droit pour abolir ce régime strict.

Élections législatives jusqu’à 15h, le lundi 14 avril.

La classe politique italienne ne parle plus de mafia

Le 18 mars 2008, la Garde des finances et la Direction des enquêtes antimafias de Naples ont arrêté une trentaine de personnes. La police financière italienne a mis sous séquestre des biens appartenant au clan des Casalesi (cf. art. 18).
La police des finances a saisi des biens mobiliers et immobiliers, des terrains et des entreprises, des comptes bancaires pour une valeur de plusieurs millions d’euros. Ces biens étaient, en général, attribué à des prête-noms qui exerçaient tant en Campanie que dans la région du Latium. En 2006, la Commission parlementaire antimafia avait déjà signalé les infiltrations mafieuses dans la région de Rome (Cpa 2001-2006).

            L’opération antimafia constitue-t-elle une réponse des enquêteurs aux menaces proférées, la semaine dernière, par deux chefs mafieux à l’encontre du journaliste Roberto Saviano et du procureur antimafia ?
Alors que la campagne électorale pour les législatives bat son plein, aucun parti politique ne parle de la mafia. Dans un article du Time, Roberto Saviano explique que tous les partis poilitiques lui ont demandé de cautionner leur campagne. Il répond qu’il ne peut prendre partie mais s’étonne du silence assourdissant des partis politiques sur le sujet mafieux.

Les clans utilisent leur avocat contre Roberto Saviano

Roberto Saviano, journaliste du Mattino, a écrit Gomorra, pour décrire avec force la prégnance de la Camorra en Campanie (cf.Les clans de la Camorra en recomposition et De la Camorra et des cols blancs). La photo à gauche est de Mario Spada. Elle représente Roberto Saviano entouré des agents de police chargés d’assurer sa protection.
Le journaliste a déchaîné les foudres des clans, en particulier celles des Casalesi. Les Casalesi sont un cartel de clans qui opérent dans l’arrière pays napoiltain. Menacé de mort, l’écrivain est au secret quelque part en Italie.
Au mois de septembre 2007, faisant fi de cette menace, il avait participé à un meeting contre la mafia à Casal di Prinicpe, la ville des Casalesi. Dans la foule se trouvait le père de Francesco Schiavone : (voir photo). Ce dernier, surnomé « Sandokan » est le chef mafieux de Casal di Principe. La présence d’un membre de la famille d’un « boss » emprisonné constitue une menace mafieuse typique. C’est ainsi que communique la mafia. Saviano a, donc, repris le chemin de la « clandestinité ».
L’Antimafia n’a pas besoin de martyres, elle en a pléthore. Roberto Saviano doit continuer de faire ce qu’il fait le mieux ; écrire. Les mafieux ont peur de la plume. Ils tuent les journalistes qui s’approchent de la vérité : Mauro de Mauro en 1970, Mario Francese en 1979. Ils les intimident comme dans le cas de Lirio Abate à l’automne dernier pour son livre les complices; I complici
Pour attaquer la presse, la mafia utilise aussi ses avocats. Francesco Bidognetti et Antonio Iovine, par l’intermédiaire de leur deux défenseurs, ont demandé que leur procès soit transféré à Rome. D’après les avocats, les articles de l’auteur de Gomorra conditionnent le procès en cours. Cela constitue une nouvelle menace mafieuse contre le journaliste. Les avocats ont aussi attaqué le magistrat instructeur de la Direction départemental antimafia (Dda), Raffaele Cantone.
Ce qu’il faut retenir : le dernier gouvernement Berlusconi de 2001 à 2006 était empli d’avocats qui, pour certains, continuaient à représenter des mafieux. Carlo Taormina assurait la défense de mafieux alors qu’il était secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur!
Le 15 avril, les Italiens votent à nouveau.
La mafia de A à Z
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