Archive pour la catégorie ‘Camorra, mafia napolitaine’
Sans père mais avec la justice
Le petit « Luigi » va pouvoir grandir sans son père mais avec le sentiment que la justice est passée. La police vient d’arrêter 12 personnes du clan d’Alessandro de Castellammare di Stabia dont les commanditaires de l’assassinat de Luigi Tommasino simple conseiller municipal mais qui ne voulait pas se plier à la loi du clan. Ce dernier avait donc appliqué la violence programmée.
Rappelons que ce début de justice repose sur la collaboration des tueurs devenus « repentis » (quelle expression inappropriée 🙁 ) : cf.Le jeune Castello échappe à une mort certaine
Pas de lutte antimafia sans collaborateur de jutrice : « Victor : nettoyeur »
Giulio Cavalli : acteur menacé par la mafia napolitaine
Cinémafia à Paris le 22 janvier
Le 22 janvier à 10h, le ciné club Anteprima qui n’en est pas à son coup d’essai (cf. Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone organise la projection du Film Fortapsc’ au cinéma du Panthéon, 13 rue Victor Cousin 75005 Paris.
Le film relate l’histoire d’un journaliste assassiné par la Camorra (cf. Les clans de la Camorra en recomposition). Il semble bien montrer l’émergence d’un bourgeoisie mafieuse (cf.300 arrestations : voir article du Figaro) fait de mafieux, de politiciens et d’entrepreneurs qui s’approprient les fonds publics destinés à la reconstruction des suites du tremblement de terre d’Irpina (3 000 morts)
En outre, le film démontre que le combat contre mafia n’est pas réservé aux services d’enquête. En effet, la société civile dont les journalistes font partie peut se saisir du problème et faire sa part.
C’est ce que fait Anteprima, mafias.fr, Reporter Sans frontières, la maison des journalistes en acceuillant des journalistes menacés dans leur pays et c’est ce que fait l’ONG Flare, le premier réseau de la société civile contre contre le crime organisé (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles)
La bande annonce
Fortapàsc / Bande-Annonce
envoyé par LE-PETIT-BULLETIN. – Court métrage, documentaire et bande annonce.
Violence programmée : étape numéro 1, il pestaggio
Le 26 septembre, six camorristes du clan Sarno (cf.La Camorra, les « Roms » et l’industrie de la pauvreté) entrent dans un restaurant afin de donner une leçon à un homme coupable de sgarro (un affront). On peut voir sur la vidéo ci-dessus une mesure de rétortion pour un conflit entre la victime et un des agresseurs au sujet et de l’utilisation du manège situé à côté du restaurant. Il ne s’agit pas d’une veangeance pas impulsive mais d’un acte de violence programmée destinée à l’ensemble de la population, la violence étant un langage (cf. Chante chante Lupara…).
Cette vidéo semble contredire un billet précédent (cf. De l’inéficacité de la vidéo-surveillance) 🙂
Les 6 camorristes ont été arrêtés et mis en examen pour violence, détention illégale d’arme…
Meurtre politico-mafieux : le message de la Camorra
En plein jour, les sicaires s’approchent en deux roues d’une voitue et les neuf coups explosent. Angelo Vassallo, 57 ans, maire de Pollica, une ville de 2.500 habitants, dans la province de Salerne au sud de Naples, vient d’être abbatu. La Camorra, très probablement, vient d’éliminer un symbole. Ecologiste, le “maire-pêcheur” élu sur une “liste civique” de centre-gauche était un vrai « casse-couilles ». Il s’opposait à la spéculation immobiliere, supervisait lui même le bon fonctionnement de la station d’épuration, surveillait les capitaux qui entraient dans les commerces, contrôlait les appels d’offre et éloignait les vendeurs de drogue des plages! J’imagine ce que ce sont dis les chefs mafieux au dernier refus du maire : « questo rompi scatole deve morire » comme d’autres avant lui (cf. La vie politique en Campanie et Le jeune Castello échappe à une mort certaine).
La Camorra a estimé qu’il était temps d’envoyer un signal ; la violence étant un langage. (cf. Violence programmée à Scilla en Calabre). Ceux qui s’opposent au pouvoir de la Camorra sont prévenus.
Grâce au maire et a ses adjoints, Pollica était devenu un petit coin de paradis. Sur sa plage, le drapeau bleu indiquant la très grande qualité des eaux de baignade flottait en permanence. Aujours’hui , c’est le drapeau noir qui est issé.
La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs
En France, la mafia n’existe pas… (cf . Joint venture grand-banditisme français-Camorr).
D’aprés les sources officielles, il y aurait très peu de présences mafieuses allogènes. En effet, si en Italie, on peut consulter le rapport officiel de la Direction des enquêtes antimafias sur internet, en France, très peu d’infos circulent. Le journalistes sont aussi peu bavards sur le sujet.
Francesco Piccinini, journaliste à Agoravox a rencontré un soldat de la mafia napolitaine en disgrâce qui lui racconte les aggissements d’un clan; morceaux choisis :
« Titta était une machine : Cote d’Azur, USA, Paris, partout, dès qu’il y avait du business il partait. Il était bien dans son travail « je gagnais 500/1000 euros par jour, parfois ça me manque ». Il est bien et il commence à monter dans la hiérarchie du Sistema, il n’est plus une machine, il les gère. Mais il a aussi une autre responsabilité : celle de ramener l’argent à Naples. « A chaque voyage, une valise, de l’argent, beaucoup d’argent, le pourcentage du Sistema sur les encaissements des machines ». Un rôle important parce que dans ces valises, il n’y a pas que l’argent mais aussi les livres de caisse : noms, prénoms, activités commerciales, machines. »
et
« A Charles de Gaulle il y a les « passants ». Le modèle est le même utilisé à Naples pour permettre aux boss de se déplacer même s’il y a un blocage de la police. La méthode est simple : on envoie quelqu’un avec peu de drogue bien cachée dans la valise ou sur lui, ça prend plus de temps pour la trouver. Quand il passe il fait du « bruit », il se fait remarquer par la police et dès qu’ils l’arrêtent et le vérifient, l’autre, avec la grosse quantité, passe.«
Retrouvez ces deux articles en cliquant sur le lien suivant : La Camorra à Paris
Joint venture grand-banditisme français-Camorra
En France la mafia n’existe pas. Reconnaissons tout de même que nos gangsters français sont doués. Le 20 avril dernier, les magistrats phocéens ont condamné ensemble des membres du grand-banditisme français et un chef de la Camorra (la mafia napolitaine cf.Les clans de la Camorra en recomposition) pour avoir importé 176 kg de cocaïne. La drogue, saisi en 2008 à Rotterdam, provenait du Pérou à destination de la France. Deux français ont été condamnés à 14 et 10 ans de prison. Umberto Naviglia, membre de la Camorra, a été condamné à 6 ans de prison. Retrouvez des compte-rendus du procès pour comprendre comment se passe la mise en place d’un projet commun entre gangsters français et mafieux italiens en cliquant sur le lien du site de Marc Fieviet.
Redécouvrez aussi l’article qui évoque une précédente affaire du genre : Infiltrations mafieuses en France et un reportage :
Procès en vue pour un membre de la bourgeoisie mafieuse?
Les magistrats de la direction des enquêtes antimafias de Naples ont adressé une demande officielle à la Chambre des députés pour obtenir la levée de l’immunité de Nicola Cosentino, sous-secrétaire à l’économie dans le gouvernement Berlusconi depuis mai 2008 (Gomorra au gouvernement?). L’homme politique en question est le coordinateur du PDL (Parti du Peuple des Libertés, une coalition de divers partis de droite) pour la région Campanie. Pressenti pour être candidat au poste de président de la Région, Cosentino est accusé de complicité d’association mafieuse. Originaire de Casal di Principe (province de Caserta), Nicola Cosentino serait le référent politique du cartel des Casalesi (cf. Une victoire de l’Etat contre les Casalesi ). En tant qu’entrepreneur, Cosentino s’était longtemps vu refusé le « certificat antimafia », un document administratif qui donne le droit de participer à des appels d’offre pour marchés publics. Le prêfet Elena Stasi lui a accordé avant de devenir députée du PDL avec le soutien de Cosentino.
Les mafieux, les entrepreneurs, les hommes politiques complices forment une « bourgeoisie mafieuse » : « Le système relationnel mafieux est composé de rapports de parenté, d’amitié, d’intérêt, de contiguïté et de complicité. Ce réseau s’affirme dans des conditions de développement comme de sous-développement économique. Ces relations composent un corps social hiérarchiquement organisé. Les catégories sociales les plus pauvres représentent le bassin de recrutement de la main-d’œuvre pour les mafias. Les sommets de l’organisation mafieuse sont capables de sceller un pacte scélérat avec les plus hautes sphères du pouvoir politique et économique, la haute société ». Le tout forme un corps social, un club privé, que le sociologue Umberto Santino qualifie de « bourgeoisie mafieuse » [Santino (Umberto), L’alleanza e il compromesso (mafia e politica dai tempi di Lima e d’Andreotti ai nostri giorni), éditions Rubbettino, Soveria Manelli, 324 pages, 1997, pp. 5-9.].
Les députés vont-ils voter pour la levée de l’immunité de leur collègue?
Le jeune Castello échappe à une mort certaine
Le 27 octobre, les policiers ont arrêté, pour la seconde fois, Castello Romano un jeune soldat de la Camorra napolitaine. Ce dernier, à la solde du clan d’Alessandro deCastellamare di Stabia (au sud de la province de Naples sur la carte), aurait participé à l’exécution de Luigi Tommasino conseiller municipal du Parti Démocrate le 3 février dernier (cf. Petit “Luigi” deviendra grand).
Les policiers avait déjà été arrêté une première fois le jeune sicaire de 19 ans qui avait démontré une certaine volonté de collaborer avec la justice en s’accusant de 5 autres homicides commis au cours des derniers mois. Il avait donc été conduit dans un hôtel des Pouilles en attendant d’intégrer le programme de protection des collaborateurs de justice (« repenti »). Certainement tiraillé par des contradictions psychologiques difficiles à gérées, le jeune homme s’était échappé de son hôtel (en attachant ses draps pour descendre le long du mur… jeune mais débrouillard).
Il semble heureux que les policiers aient retrouvés le jeune Castello car difficilement ces associés lui auraient pardonné d’avoir entamé une collaboration avec l’Etat italien. Castello aurait certainement été assassiné par ses anciens compagnons d’arme…
Avec Castello Romano, la police aussi arrêté Renato Cavaliere, 27 ans, qui a appuyé sur la gâchette le 3 février dernier. Lui aussi a décidé de basculer du côté de la légalité.
L’Italie est un état de droit. Les mafieux sont arrêtés, jugés par une magistrature indépendante et ils ont la possibilité de quitter l’univers mafieux pour rejoindre celui de la citoyenneté (« se repentir », cf.Un nouveau collaborateur de justice pour l’Etat italien).
En revanche, le clan d’Alessandro va pouvoir recruter d’autres tueurs en rapatriant ses capitaux blanchis à l’étranger grâce au bouclier fiscal voulu par le gouvernement italien (cf. Une troisième amnistie fiscalo-mafieuse).
Camorra et Balkans
Retrouvez une interview de Roberto Saviano (“Pauvre” Saviano) qui évoque les liens de la Camorra napolitaine avec les Balkans (Un Casalesi au pays des Magyars) en cliquant sur le lien suivant :
Pour en savoir plus sur les Balkans : La nostalgique Serbie en route pour l’Union!