Archive pour la catégorie ‘Camorra, mafia napolitaine’
Cannavaro… et la Camorra
Dans le cadre d’une enquête d’association de 40 malfaiteurs pour usure et blanchiment, la magistrature italienne s’intéresse de près à Fabio Cannavaro, un ancien joueur de Football, ballon d’or avec l’Italie 4 fois champions du monde… (cf. SMS mafieux au pays du Calcio). Il n’est pas personnellement sous le coup d’une enquête mais dont la magistrature a saisi des participations à des sociétés. « Les enquêtes ont mis en évidence, peut-on lire dans les documents judiciaires – que le célèbre footballeur – est depuis plusieurs années l’associé de Marco Ioro avec une part de 10% de la plus grande partie des sociétés gérées par la famille Iorio » in Fatto Qotidianno. Fabio Cannavaro a expliqué aux magistrats qu’il voulait diversifier ses affaires et cela représentait seulement 150.000 ou 200.000 euros sans bien savoir précisément.
Mais qui l’associé de Cannavaro ? Marco Ioro et la famille Potenza possède de très nombreuses activités économiques comme par exemple la chaîne de restauration Regina Margherita. Marco Ioro, entrepreneur, est défini l’organisateur de l’association de malfaiteur et le responsable du recyclage de l’argent d’un clan Lo Russo de la Camorra. Il a reçu de l’argent « provenant de la contrebande, de l’usure et 2.000.000 euros de Salvatore Lo Russo, chef du clan » ; tout cela par le biais de prêts-noms pour éviter la confiscation. Mais la justice a déjà saisi 100 millions euros….
En l’état de l’enquête, rien ne permet encore de prouver le lien organique de Fabio Cannavaro avec le clan et mais ces nombreuses déclarations sur l’affaire de la Juventus (cf. Les dirigeants de la Juventus comme la mafia…) ou sur Gomorra « qui ne fait pas du bien à l’Italie » et autres faits divers (pris en photo avec le boss) témoignent de sa proximité avec les arguments mafieux. Toujours dans le dénie et la justification, le langage de Fabio Cannavaro trahit son « consensus social »(un des pouvoirs de la mafia) envers les comportements déviants. Avec sa participation financière, il entre dans la bourgeoisie mafieuse (cf.« Bourgeoise mafieuse » ?
Mercredi 3 août : en salle « une vie tranquille »
Dans une vie traquille, (Bellissima film), Rosario Russo, un restaurateur de cinquante ans, s’est installé depuis douze ans en Allemagne où il mène une vie paisible entouré de sa femme Renate, de son fils Mathias et de son ami Claudio. La vie tranquille de Rosario va prendre un tournant dramatique le jour où deux jeunes italiens arrivent sans prévenir dans son restaurant. L’un d’eux, Diego, n’est autre que le premier fils de Rosario, qu’il avait abandonné quinze années auparavant pour fuir un passé qu’il aurait préféré oublier. Rosario s’appelait alors Antonio De Martino, il était l’un des plus féroces et des plus puissants camorristes de la région de Caserta… (page facebook).
Si seulement, il avait chosie de devenir un collaborateur de justice (cf. Quitter le programme de protection : mauvaise idée!), il serait devenu un citoyen!
2011, crise des déchets à Naples : comment ça marche
Le 28 juin 2011, le Courrier international s’intéresse à la crise des déchets (cf. « l’Italie, ses déchets, son béton, ses mafias ») :
« Ces quinze derniers jours, 2 100 tonnes de déchets ont été incendiées à Naples et dans sa région par des citoyens excédés, libérant d’importantes quantités de dioxine dans l’air, souligne La Repubblica. D’après l’Agence d’hygiène urbaine, la quantité de dioxine serait supérieure à celle d’un incinérateur d’une ville de 55 000 habitants en activité depuis dix ans. La dioxine est particulièrement dangereuse pour les femmes enceintes – elle peut entraîner des malformations –, les enfants, les personnes âgées et toute personne souffrant de problèmes respiratoires. D’après le journal de gauche, la Camorra serait impliquée dans ces incendies systématiques.. «
Au mois d’avril 2008, l’émission C’est dans l’air avait traité l’info
Présences mafieuses en France
Le 25 mars dernier, le tribunal de Toulon a jugé plusieurs camorristes pour détention d’armes (découverts enterrées dans un jardin de La Seyne-sur-Mer) et de trafic de véhicules en bande organisée entre Toulon et l’Italie. Le chef serait un Italien de 30 ans, condamné à 8 ans de prison et sous le coup d’un mandat d’arrêt européen de la part de l’Italie pour association mafieuse, détention d’armes et extorsion qui agissait au sein d’un réseau de complicité (compagnes, parents… eux aussi condamnés). Un membre du clan Sena de la Camorra doit encore être jugé alors qu’il est incarcéré à Naples où il purge une perpétuité.
Le 09 juin, la police italienne en collaboration avec la PJ de Nice a arrêté un français d’origine italienne résident à Vallauris (Côte d’azur mon amour). En 2010, un mandat d’arrêt international avait été délivré à l’encontre de compare condamné à 10 ans de prison (Nice Matin)
Enfin, le 10 juin, la police a arrêté en France (Le Progrès), un homme complice des ‘ndrines calabraises dans le cadre de l’opération « Crimine » version Piémont : 180 mises en examen. Il semble être un digne représentant de la bourgeoisie mafieuse.
Cf. Infiltrations mafieuses en France
Cf. Arrêté grâce aux écoutes… il se cachait à Marseille
Cf. Joint venture grand-banditisme français-Camorra
Cf. La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs
Cf. Arrestation de mafieux en France, rien de plus…
Journée de la liberté de la presse : merci Roberto
Aprés Rosaria Capacchione, Roberto Saviano vit sous ecorte pour avoir dénonçer la main mise des clans dans la province de Caserte. En ce jour de la liberté de la presse, rappelons que le crime organisé est le premier prédateur de journalistes (cf.“Crime organisé, main basse sur l’information”) et retour sur un reportage pas présent sur toile jusqu’ici :
Mafia : entre illégalité et légalité…
Le clan Giuliano qui s’est offert des funérailles grandioses composé par les frères Guglielmo, Salvatore, Raffael et Nunzio régnait sur le quartier de Forcella dans les années 80 et 90. Dans les années 2000, il était en baisse de régime car il était dirigé par le beau frère Luigi (devenu « repenti » en réalité collaborateur de justice).
Plus intéressant encore, la « success story » des Giuliano commence dans les année 50 quand les producteurs de tabacs américians décident de se séparer de leur stock. Pour cela, les sociétés légales du tabacs livrent aux contrebandiers leur marchandise hors taxe dans le port francs de Tanger. Avec l’indépendance du Maroc dans les années 60, le port de Tanger n’est plus « free duty » et c’est Naples qui devient la plaque tournante de la contrebande de tabac sous le contrôle des clans sciliens implanté sà Naples. Devenus riches et indépendants, les clans de la Camorra napolitaine ont investi dans la drogue très rentable grâce à la prohibition et dans les appels d’offre « grâce » au tremblement de terre de 1980. On peut quand même dire que les producteurs de tabacs ont payé une partie de cette enterrement 🙂
Aujourd’hui : » l’Ukraine, elle, se révèlerait être l’une des plaques tournantes européennes. Phillip Morris, Japan Tobacco, Imperial Tobacco et British American Tobacco -quatre leaders mondiaux- produisent et importent dans le pays 30 milliards d’excédents de cigarettes chaque année -l’équivalent de 2 milliards de dollars. Celles-ci seraient écoulées clandestinement à travers toute l’Europe. Tandis que les usines du Paraguay produiraient 20 fois plus que ce que le pays consomme. Les 90% de sa production, soit l’équivalent de 1 milliard de dollars, se volatilisent dès la fabrication achevée… la suite.
Conclusion, les secteurs légaux (les compagnies de tabacs) produisent de l’illégalité (la contrebande) et enrichissent les mafias.
Les funérailles grandioses : démonstration de pouvoir
Au mois de mars avait lieu les funérailles d’Amalia Stolder, 51 ans. Elle était la femme du boss de Forcella de la Camorra napolitaine. Dans le quartier Forcella de Naples règne le clan des Giuliano et le convoi mortuaire était composé d’un « carrosse funéraire » tiré par 6 chevaux noires. Amalia Stolder était aussi la sœur du boss Raffaele Stolder, libéré en mars 2008 après 17 ans de prison pour trafic de stupéfiants et arrêté à nouveau en octobre 2009. On notera qu’ici la femme du clan obtient les honneurs, très certainement pour avoir joué un rôle important quand les hommes étaient en prison (cf.Pas de femme, pas de mafia). Ce type de funérailles serve à démontrer le pouvoir du clan et obtenir du consensus social (cf. Arrestation du « boss » Tegano et du consensus social) et les mafias italiennes ne sont pas les seules à utiliser cette arme.
Au mois décembre 2010, un biker d’Amsterdam était abattu à coups de calibre (cf. To be mafia or not to be), voilà comment la communauté Hells a réagi : une centaine de membres de toute l’Europe ont défilé en moto (photo à droite)
Café : enjeu statégique pour les mafieux
Au mois de mars 2011, la presse américaine révèlait que le syndicat Laborers Internation Union of North America (LIUNA) avait placé la section 6A (employés de la construction) sous contrôle direct car elle veut isoler Ralph Scopo, manager proche de La Cosa Nostra (cf. De La Cosa Nostra (LCN) : une mafia américaine!) ; information obtenue grâce à Dino Calabro, un capo (chef d’équipe) de la Famille mafieuse des Colombo. Ce mafieux a expliqué que contrôler le syndicat permettait de bénéficier d’emplois fictifs et même de détourner les fonds de la vente de cafés sur les chantiers….
En Italie, au mois de septembre 2010, on apprend que le clan camorriste des Casalesi, (cf. Une victoire de l’Etat contre les Casalesi) en réalité un cartel de clans dans la province de Casal di principe contragnaient les établissements de débit de boisson et d’alimentation à acheter une marque de café. Les magistrats procureurs ont émis 11 mandats d’arrêt dont Giuseppe Setola, le leader du commando du jeudi noir (cf. « Jammuncenne »).
Le café est donc stratégique pour les mafias des deux cotés de l’Atlantique. Et en France?
Education à la soumission dans les bacs à sable
«O pagate o qui non ci potete stare, capito?».
Le journal il mattino à Naples rapporte que des bandes d’adolecents rackettent des parents sur des aires de jeu dans certains quartiers de Naples. Selon les cas, les racketteurs demandent entre 1 et 5 euros pour utiliser balançoires, tourniquets, toboggans et autres chevaux à ressort. Quand les honnêtes citoyens ne payent pas, les représailles fusent contre les enfants et les mères. Ces jeunes de 15 ans , appelé aussi des baby gangs et qui appliquée la violence programmée (cf.il pestaggio), sont liés aux clans mafieux de la zone qui testent les jeunes et éduquent les populations à la soumission. On peut aussi considérer qu’il s’agit d’une énième privatisation. En effet, l’eau, le gaz… tout est privatisé, pourquoi pas les aires de jeux?
Ecomafias dans son assiette
Nourriture contaminée, le nouveau business de la Camorra
La mafia napolitaine s’était déjà rendue célèbre avec l’affaire de la mozzarella di buffala contaminée en 2008. Selon un mémo diplomatique publié par WikiLeaks, elle a trouvé un nouveau business : l’importation à bas coût d’aliments toxiques.