Archive pour la catégorie ‘Biblio de Berlusconi’
Berlusconi : lapsus contre référundum
Aprés celui de 2009 (cf. Berlusconi : lapsus « j’ai payé des magistrats »), au mois de mai, au cours de l’émission Porta à Porta, le président du Conseil a par deux fois commis un lapsus. : « la fin de la magistrature » au lieu de la « fin de la législature » en évoquant la difficulté de porter à bien des réformes visant à faire de la magistrature italienne, une magistrature totalement dépendante de l’exécutif comme de l’autre côté des Alpes… (cf.Contre les réformes libérales et le pizzino à la dynamite : le reférundum)
Un président certainement préoccupé par le référendum qui met fin à son « imimpunité » :
Contre les réformes libérales et le pizzino à la dynamite : le référundum
Au mois de mars 2011, à Bivona dans la province d’Agrigento, au cours d’une conférence sur la légalité, le magistrat antimafia Salvatore Vella (en photo à gauche) retourne à sa place aprés une petit pause ; un petit pizzino l’attend dans son agenda : « il y a une bombe sous la voiture« . Pas de témoin…
Alors que M. Berlusconi accuse les magistrats de faire une « guerre civile, » d’être « antropologiquement » différent des autres êtres humains, les magistrats reçoivent quotidiennement des menaces. Alors que le gouvernement n’a cessé de réduire leur escorte (de policiers pas de professionnelles) et tente de réduire l’indépendance des magistrats par des réformes dites « libérales », les magistrats italiens ne cessent de réduire le pouvoir mafieux (cf.Pourquoi la mafia perdure en dépit de l’opiniâtreté des magistrats?)
Heureusement, les Italiens ont voté massivement pour la fin de l’impunité du président du Conseil (cf. Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses) au référendum de la pentcôte.
Le baisé oublié
En Sicile, les politiciens font la « bis » on le savait (cf.Vasa Vasa en prison). Par ailleurs, dans les rapports politico-mafieux, il est accepté qu’un homme politique prenne les voix du clan et affiche publiquement une opinion antimafia (à part le président du Conseil qui ne parle jamais de mafia…) cf. Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses. La duplicité est la norme. Mais quand le ministre de la justice de Berlusconi déclare que la mafia « fa schifo » (le dégoute), il y va un peu fort et les mafieux en prison, écoutés par ses pervers de policiers italiens qui font leur travail, s’énervent et veulent lui donner une leçon. Intervient alors un boss d’Aragona, Giovanni Alongi: « c’est le père d’Angelino Alfano qui a demandé les voix…. pas le fils... ». Oui mais tu oublis qu’il était l’invité d’honneur en 1996 du mariage de la fille du boss Croce Napoli (de Palma di Montechiaro).
Mais pourquoi M. Alfano est-il ministre de la justice? et pourquoi Renato Schifani est-il président du Sénat?
et Cosentino : Gomorra au gouvernement ?
Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses
Au cours d’un colloque, je pose une question à un politologue italien venu parler de Berlusconi. : « Ne sous-estimez vous pas, en particulier dans le monde universitaire, le lien organique de Silvio Berlusconi avec le crime organisé? (je prends volontairement le terme de « crime organisé » pour voir si mon interlocuteur va lui employer le terme de « mafia » (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!)
Réponse du politologue : « Non je ne crois pas à un lien organique du président du Conseil avec le crime organisé« …. ignorance ou complicité ?
En réalité, le lien organique de Silvio Berlusconi avec la mafia se nomme Marcello dell’Utri (Le bras droit du président du Conseil condamné en appel). Enfin, voici un article pour que chacun se fasse son opinion :
Les « favorites » de Berlusconi et leurs liens avec la mafia…
Crimorg.com | L’Espresso – Italie | 20.01.11
Le Président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, est actuellement impliqué dans le « Rubygate » : avec plusieurs de ses proches, il a été inculpé pour prostitution juvénile (la jeune Ruby étant mineure quand elle a eu des relations sexuelles avec « il Cavaliere »). 10 autres filles seraient impliquées dans ces affaires de relations sexuelles contre de l’argent ou des avantages.
Parmi celles-ci figurent les jumelles Eleonora et Imma De Vivo qui bénéficient d’un appartement dans le complexe immobilier Milano 2, construit par Fininvest, la société de Berlusconi. Eleonora est notamment connue pour sa participation à la télé-réalité « Isola dei Famosi« . Dans le cadre de l’enquête menée par le Parquet de Milan sur les faits de prostitution, les enquêteurs ont perquisitionné chez la starlette à Naples. C’est en effet la qu’elle vit depuis plusieurs années avec son compagnon officiel : Massimo Grasso, entrepreneur et ancien Conseiller Municipal de Forza Italia. Grasso est aux arrêts domiciliaires car il est inculpé dans une affaire d’association mafieuse. L’immeuble où habite le couple appartient à la société « Le Mimose », placée sous séquestre dans le cadre d’une affaire mafieuse (cf. La confiscation : enjeu politique majeur. Enfin, le jour de la perquisition, Grasso devait être entendu par un tribunal dans une affaire de machines à sous illicites, placées par la société de Renato Grasso, le frère de Massimo, sous le contrôle des clans camorristes (cf. Des machines à sous à la bourgeoisie mafieuse)
Une autre des « favorites » de Berlusconi est Noémi Letizia, connue à l’occasion d’une fête pour ses 18 ans à laquelle était conviée le Président du Conseil. Le père de la jeune fille, Elio Letizia, est inculpé dans une affaire de racket et est connu pour ses liens avec le clan du Secondigliano de la Camorra (cf. Camorra Murder : number 26 )
Barbara Montereale, 23 ans en 2008, quand elle a fréquenté les villas de Berlusconi, a reçu des bijoux et 10.000 euros en liquide pour ses « services ». Elle est lié à Radames Parisi, figure de la mafia de Bari. Acquitté en appel dans une affaire d’homicide, il a été arrêté en octobre dernier pour une affaire d’usure, d’extorsion et de blanchiment. Mêlée aux affaires du clan Parisi (en photo), on retrouve une autre femme, bien connue de Berlusconi : la députée Elvira Savino, également inculpée pour blanchiment( cf. article 4Italie : état de droit!)
Sabina Began, une ancienne mannequin allemande devenue actrice, a organisé plusieurs dizaines de fêtes, parfois dans les villas de Berlusconi, souvent avec lui… En 2003, son compagnon avait réussi à échapper à la police : Bashkim Neziri, proche de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), était recherché pour trafic international de drogue.
En Sicile, les deux amies Perla Genovesi et Nadia Macri sont également impliquées dans les « parties fines » dans les cercles politiques siciliens mais aussi de Rome. Elles ont été arrêtées car elles servaient de « mules » pour un réseau de trafic de cocaïne dirigé par des proches de Matteo Messina Denaro, le principal boss de l’ouest de la Sicile. (cf. Saisie record contre le complice du chef de la mafia de Trapani). Perla, ancienne assistante parlementaire d’un sénateur, a admis avoir participé à des fêtes avec des hommes politiques, avec son amie Nadia, escort girl. C’est durant ces fêtes (avec sexe, alcool et stupéfiants) qu’elles auraient rencontré Silvio Berlusconi.
Un des co-inculpés de l’homme politique est Lele Mora, un des plus importants imprésario et découvreur de talents d’Italie (talents qu’il pouvait « réorienter » vers les fêtes du Cavaliere…). Mora, déjà connu pour des affaires de drogue, d’escroquerie et de fraude fiscale, apparaît dans l’enquête « Il Crimine », qui a débouché en juillet dernier sur 300 arrestations : voir article du Figaro
Mafias : ancrage local, pouvoir transnational
Mafias.fr devient une bibliothèque universitaire 🙂
L’étude du phénomène mafieux amène à penser les notions de territoire et d’expansion. On constate souvent qu’une mafia ne peut se démunir du contrôle d’un territoire donné (cf. ‘Ndrines, armes et contrôle du territoire) mais tire aussi profit de la mondialisation (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?) au point d’être une force transnationales (cf. ‘Ndrines transnationales).
Nous publions ici un mémoire universitaire (résumé et texte intégral en PDF) qui traite de cette dualité. Il est écrit par Céline Torrisi, diplômé de l’IEP de Grenoble et actuellement en master 2 recherche « Administration, Droit et Développement Territorial » à la faculté de droit de Grenoble. Celine Torrisi prépare un doctorat (quelle idée! cf. Mafias italiennes et relations internationales) en co-tutelle avec l’université Federico II de Naples sur un des deux thèmes suivants: « Etat, mafia et territoire: la structuration territoriale de l’Etat à l’épreuve du crime organisé, l’exemple de l’Italie » ou sur « le phénomène des infiltrations mafieuses au sein des administrations locales. » Sur le plus long terme, Céline pourrait préparer les concours de la magistrature en Italie (elle doit être subversive puisque d’après le président du Conseil, les magistrats sont dans la logique du coup d’état). Celine Torrisi est retournée vivre en Italie depuis 4 ans, ( aucun avenir pour elle donc 🙂 ), ce qui n’a fait que confirmer sa passion pour la vie politico-institutionnelle de ce pays (irrécupérable!).
Résumé :
Depuis le 11 septembre 2001, les démocraties occidentales n’ont de cesse de focaliser leur attention sur un élément qu’elles considèrent comme leur plus grande menace : le terrorisme. De cette façon elles semblent laisser de côté un autre danger : la criminalité organisée. Le choix des mots n’est pas anodin. L’effet que l’on désire susciter est altéré selon que l’on parle de criminalité organisée ou de mafia. En effet parler de la criminalité organisée confère davantage de pesanteur au discours et peut être davantage de crédit. Cependant parler de la mafia fait souvent sourire, ou suscite une certaine fascination chez les individus. Pourtant ces deux expressions désignent un même phénomène, bien plus redoutable qu’on ne se l’imagine et ce pour plusieurs raisons. D’une part parce que la mafia n’apparaît que comme un mythe pour la grande majorité des individus. D’autre part parce que la lutte contre la criminalité organisée est devenue un objectif secondaire tant au sein des Etats occidentaux qu’au sein des organisations internationales. Enfin parce que contrairement à ce qu’on pourrait nous laisser croire les mafias ont su parfaitement s’adapter au processus de la mondialisation. Ce dernier a même accentué le danger qu’elles représentent. Si la criminalité organisée n’a jamais été un phénomène purement et uniquement sicilien, il n’empêche que le processus de mondialisation, compris comme un processus neutre de diffusion de certaines normes traduites au niveau local par l‘ Etat, a largement favorisé la criminalité organisée lorsqu’il ne l’a pas renforcé. La facilitation des communications et des déplacements, la déréglementation de l’économie, la création d’un espace mondial ouvert ont eu des conséquences néfastes dont le renforcement et l’expansion des mafias.
Affirmer que le processus de mondialisation a eu des effets négatifs ne doit pas être interprété comme relevant d’un dialogue altermondialiste. Notre but n’est pas d’expliquer exhaustivement le processus de mondialisation de la criminalité organisée mais d’essayer de voir en quoi la mondialisation a fait des mafias des puissances capables de contrôler un territoire local tout en rayonnant sur la scène de l’illégalité transnationale. Ainsi nous partirons d’un constat : la criminalité organisée est aujourd’hui un phénomène transnational. Mais les mafias présentent une caractéristique particulière : pour exister elles ont besoin d’un ancrage local sans lequel elles sont comme la pieuvre sans la tête, vide de toute capacité d’action. Ce n’est que par souci d’étendre leur puissance qu’elles se sont mondialisées. On se demandera alors comment il est possible qu’une organisation transnationale, illégale, menace d’envergure pour les démocraties les plus solides, organisation à l’origine de nombreux détournements de fond, de catastrophe sanitaire telle la crise des déchets à Naples, retienne si peu l’attention des organisations internationales, des Etats, et des individus ? Selon nous, les mafias sont aujourd’hui des réalités qui ont su tirer profit de la mondialisation mais dont la nature réelle est voilée par la persistance d’un mythe au sein de l’imaginaire collectif. Aussi nous semble-t-il que les mafias opèrent un va et vient constant entre mondialisation et ancrage territorial. Or les Etats et les organisations internationales sont impuissants face à au nouveau visage de la
criminalité organisée.
En s’appuyant sur l’exemple de la crise des déchets à Naples, symbole de la puissance de la Camorra et de la faiblesse de l’Etat italien on s’attachera à démontrer que la mondialisation permet à la mafia de s’ériger en puissance transnationale en intégrant illégalement l’activité légale(I). Mais elle lui permet également de renforcer sa territorialisation par le contournement discret des normes internationales et nationales (II). Ce contournement est d’autant plus dangereux que les Etats et les individus ne semblent s’attacher qu’aux phénomènes visibles et exceptionnels et non aux phénomènes invisibles et constants comme la criminalité organisée (III).
Le mémoire :
Pourquoi la mafia perdure en dépit de l’opiniâtreté des magistrats?
On me demande souvent pourquoi la mafia perdure alors que policiers et magistrats italiens abattent un travail d’Hercule. Voici un élément de réponse avec :
Une troisième amnistie fiscalo-mafieuse
L’Italie vient d’adopter un troisième « bouclier fiscal » (« scudo fiscale »). Il ne s’agit pas, comme en France, de plafonner le taux d’imposition des plus riches à 50% mais d’une amnistie déguisée pour ceux qui ont placé leur argent dans des paradis fiscaux ; une amnistie qui profite aux sociétés mafieuses.
« Déjà de 2002 à 2003, la majorité de centre-droit, arguant que les fraudeurs avaient eu peur de la dévaluation de l’euro, avait permis le rapatriement d’environ 8 milliards d’euros illégalement placés à l’étranger. Une loi avait incité les fraudeurs à rapatrier les capitaux de manière anonyme moyennant une amende qui s’élevait à 2,5% de leur capital. Celui qui avait soustrait frauduleusement un milliard d’euros a pu utiliser cet argent moyennant une amende de vingt-cinq millions. Selon la loi italienne, les capitaux sont imposés à un taux avoisinant les cinquante pour cent. Par conséquent, le citoyen honnête, qui a laissé ce même milliard dans une banque italienne, doit verser quatre cent cinquante millions au Trésor public. Au-delà de la faveur faite au citoyen qui a triché, le caractère anonyme de cette loi est très profitable aux mafias qui rapatrient, en toute impunité, les sommes blanchies dans les paradis fiscaux[1]. Jean de Maillard, magistrat et grand spécialiste de blanchiment, ne se priva de contester cette loi qui « rend l’Italie de Berlusconi plus dangereuse que l’Autriche de Haider[2] ». En définitive, le juge français affirmait à haute voix ce que les juges italiens, eux, ne pouvaient exprimer en raison de leur devoir de réserve« . (Paragraphe extrait de la thèse de science politique « les mafias italiennes et la fin du monde bipolaire »)
L’argent n’a pas d’odeur, on le savait ; aujourd’hui, elle bénéficie de la présomption d’innocence
Avec cette troisième opération d’amnistie fiscale, le gouvernement espère faire revenir 100 milliards d’euros sur les 550 qui seraient hébergés dans des paradis fiscaux… « L’amende libératoire » fixée à 5 % pour les capitaux rapatriés permettrait la rentrée de 3 à 5 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Ce troisième « scudo » risque d’avoir des conséquences graves sur la lutte antimafia pour deux raisons: la crise économique et l’anonymat de la procédure d’amnistie.
Le « bouclier fiscal » est néfaste pour la santé économique et sociale de l’Italie surtout en tant de crise. Les capitaux resteront dans les banques et ne seront pas investis dans l’économie, sinon par des mafieux pour qui l’infiltration dans l’économie légale est indispensable à la survie. Le procureur près la Direction Nationale Antimafia, Alberto Cisterna, explique que les petites entreprises sont en grandes difficultés en raison de la crise économique.
Dans le sud de l’Italie, où le crédit est déjà rare, 500 000 familles et 600 000 petites entreprises pourraient faire appel aux usuriers pour survivre… Or, seules les organisations criminelles disposent de liquidités pour prêter facilement de l’argent (cf. Épargne mafieuse et leçon de capitalisme). Le retour de ces capitaux va aussi favoriser l’appropriation des entreprises en difficulté par des acteurs économico-mafieux. Soit l’usurier récupère l’entreprise en échange de la dette de l’emprunteur, soit les prête-noms s’emparent des entreprises en question.
En ce qui concerne l’anonymat[3], le gouvernement soutient que jusqu’à preuve du contraire, les capitaux dans les paradis fiscaux ne sont pas le fruit d’activités criminelles. C’est juridiquement vrai en vertu de la « présomption d’innocence des capitaux » (l’argent n’a pas d’odeur, on le savait ; aujourd’hui, elle bénéficie de la présomption d’innocence…).
Mais pour faire la distinction entre l’origine criminelle (mafias) et l’origine délictuelle (simple fraudeur), il faut bien mettre un nom sur ces capitaux! Ce qui revient à augmenter les moyens de la justice (cf. article) au lieu de les diminuer comme le fait ce gouvernement (limitation des écoutes judiciaires, attaques contre la magistrature…). Les écoutes judiciaires constituent l’une des armes les plus importantes contre la criminalité financière. Ce sont les « cols blancs » qui organisent le recyclage de l’argent sale des mafias, les banqueroutes frauduleuses… (cf. article).
La lutte contre l’illégalité est freinée par ces lois qui privilégient l’anonymat, le secret et l’impunité, trois fruits pourris au cœur de l’État de droit. Il manque en Italie une volonté politique qui donnerait aux administrations fiscales les moyens de trouver l’origine des fonds rapatriés, et de connaître les propriétaire des comptes courants. Au lieu de punir les délinquants économiques, le gouvernement italien augmente la répression contre les étrangers en situation irrégulière, contre les toxicomanes et contre la micro-criminalité.
Enfin il convient de signaler que le gouvernement français, qui a renforcé la répression envers les étrangers en situation irrégulière et contre les micro récidivistes, tente de mettre en place la même amnistie fiscale (déjà utilisée en Grand Bretagne et Belgique). Comparaison n’est pas raison ; l’amnistie fiscale française, au moins, ne garantit pas l’anonymat du fraudeur.
Notes
[1] Le recyclage de l’argent sale dans le circuit international serait de six cent milliards de dollars (590) à mille cinq cents dollars. Ces sommes représenteraient un et cinq pour cent du produit intérieur brut (PIB) mondial.
[2] Libération, 5 décembre 2001.
[3] L’emendamento garantisce l’anonimato e prevede che il rimpatrio, cioè la regolarizzazione, avvenga con il pagamento dell’imposta e non può costituire elemento utilizzabile a sfavore del contribuente, in ogni sede amministrativa o giudiziaria, in via autonoma o addizionale. Il gettito sarà inserito in una contabilità speciale e potrà essere utilizzato a partire dal 2010.
Le bras droit du président du Conseil condamné en appel
Le 28 juin 2010, le sénateur Marcello Dell’Utri, a été condamné à 7 ans de prison pour complicité externe en association mafieuse cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiqué).
L’accusé qui considère le mafieux Mangano comme un héros (cf. Vittorio Magano « le héros »…) avait été condamné à 9 ans de prison en première instance, (cf. thèse les mafias italiennes et la fin du monde bipolaire Mafias italiennes et relations internationales : extrait
» Le 11 décembre 2004, la deuxième section du tribunal de Palerme a condamné en première instance le sénateur Dell’Utri, à neuf ans de réclusion. Le chef d’inculpation était « concours externe à une association mafieuse ». Dans les motivations de leur sentence déposée au mois de juin 2005, les juges ont reconstruit près de trente années des fréquentations illégales de la part du bras droit de Silvio Berlusconi (le texte intégral des motivations de la condamnation de Marcello Dell’Utri sont disponibles sur le site www.narcomafie.it). Pour la justice, Marcello Dell’Utri a été l’intermédiaire entre l’organisation mafieuse sicilienne et Silvio Berlusconi. « La médiation des accusés constituait un canal de liaison entre l’entrepreneur milanais [Silvio Berlusconi nda] et l’organisation mafieuse Cosa nostra, représentée par Stefano Bontate »(Extrait de la décision de justice du 11 décembre 2004).
En deuxième instance, le Parquet avait réclamé 11 ans mais les magistrats du siège ont écarté la thèse d’un « pacte électoral » entre Berlusconi et Cosa nostra, estimant que les rapports entre Dell’Utri et la Mafia ont cessé en 1992…. Une décision que ressemble fort à celle concernant Giulio Andreotti qui avait été condamné pour ses agissements pro-mafieux avant 1980 (prescrits par ailleurs) mais acquitté pour ses actes commis aprés 1980… (cf. Hommage à Carlo Alberto Dalla Chiesa)
Cela fait maintenant 15 ans qu’il existe des élements matériels qui tendent à prouver que les attentats de 1993 à Rome, à Milan et à Florence (en photo à droite) seraient le fruit d’un « deal » entre Cosa nostra sicilienne et Forza Italia, parti fondé par Dell’Utri…. mais cela est une autre histoire (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).
Le sénateur Dell’Utri a décidé de se pourvoir en Cassation.
Anniversaire…
Il y a deux an, le nouveau président du Conseil avait donné le ton juste aprés sa troisième élection en menacant une journaliste.
Le 18 avril 2008, en Sardaigne, lors d’une conférence presse avec Vladimir Putin, une journaliste russe pose une question embarassante concernant la vie privée du Premier ministre russe. Silvio Berlusconi mime alors le geste de la mitraillette. Le futur représentant de l’Italie dans le monde sait-il que les journalistes gênants sont assassinés en Russie? Ou alors, ce geste, de manière plus subtil, est destiné à ceux qui s’obstineront à révéler ses liens avec la mafias (cf. biographie)
Voir aussi :
12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993)
ou
Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi
et
Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien
Analyse géopolitique des relations « politico-mafieuses » après la chute du mur de Berlin,
revue de l’Institut de Recherche de L’European Business school, n°11, 2008
Entre 1992 et 1993, Cosa nostra sicilienne commet pas moins de 7 attentats dont celui de Florence en 1993 (en photo) ; des attentats déjà évoqués le 12 janvier 2002 au cours d’un colloque et qui ont fait l’objet d’une attention particulière dans un article tiré d’un thèse (cf. Mafias italiennes et relations internationales) :
La fin de la confrontation « Est-Ouest », entraîne dans sa chute le « système politico-mafieux » d’après-guerre et la « première République » (1945-1992)1. Au cours de la « deuxième République », les mafias italiennes perdent l’importance qu’elles ont eu sur la scène politique et militaire dans la stratégie américaine du containment visant à empêcher tout pays du monde libre à basculer dans le communisme.
Les années quatre-vingt dix sont d’abord marquées par une confrontation entre la justice, les organisations mafieuses et une partie de la classe politique. De 1992 à 1994, l’Italie connaît une phase d’instabilité politique et économique. De nouvelles lois, un relatif renouveau de la classe politique amène à penser qu’une « seconde République » est née. Ce contexte permet une offensive des magistrats contre les organisations mafieuses et leurs complices. Face à ce nouveau rapport de force, la mafia s’adapte et reconquiert les alliances politiques. L’alibi de la lutte contre le communisme qui freinait la répression contre les mafias semble caduc. Les politiques ne sont plus en mesure de garantir l’impunité des mafieux. Les relations-politico-mafieuse semblent entrer dans une nouvelle ère.
Les magistrats profitent de ce vide politique et de la remise en cause de la loi du silence pour infliger des coups sérieux aux organisations mafieuses. La réponse de la mafia se résume à une stratégie terroriste. Par la suite, les victoires étatiques comme la terreur mafieuse ont peut-être laissé place à une nouvelle forme de pacte.
La suite :
1 La notion de changement de République en Italie ne repose pas sur une rupture constitutionnelle comme c’est le cas en France.
Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi
Silvio Berlusconi est né le 29 septembre 1936 à Milan. Il est le premier de trois enfants, deux garçons et une fille. Son père, Luigi Berlusconi, est employé à la Banque Rasini. Sa mère, Rosa Bossi, est femme au foyer. Cela commence mal. La banque Rasini est une des banques des familles mafieuses de Palerme. Silvio Berlusconi fréquente dès son plus jeune âge un milieu obscur. Un psychologue dirait que son père a réussi sa transmission…
En 1954, il obtient le baccalauréat, section lettres classiques, au lycée catholique Copernic et s’inscrit en droit à l’université d’Etat de Milan. Il fait occasionnellement du porte-à-porte pour vendre des brosses électriques. Il fait également des photos lors de mariages et d’enterrements. Il joue de la basse et chante dans l’orchestre d’un ami d’enfance, Fedele Confalonieri, mais aussi sur des bateaux de croisière. En 1957, il a son premier emploi occasionnel dans le secteur de l’immobilier et de la construction.