Archive pour la catégorie ‘Antimafia’
2 articles : l’organisation de la transgression : formaliser l’informel ?
Les actes de la journée d’étude du 29 mars 2013 au CNAM le vendredi 29 mars, est sorti. Vous pouvez l’acheter ICI
Cette journée traitait de l’organisation de la transgression : formaliser l’informel ?
The organisation of transgression: formalising the informal?
Mafias.fr participa à deux communications :
– La réutilisation à des fins sociales des biens mal acquis en Italie : de l’informel mafieux au formel citoyen avec Fabrice RIZZOLI, docteur en sciences politiques et Niccolò MIGNEMI, docteurs de l’EHESS (CRH – ERHIMOR).
– Le cannabis social club (club privé de consommateurs : un exemple intelligible de régulation de l’informel ? avec Fabrice RIZZOLI, docteur en sciences politiques et Laurent APPEL, membre de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités, coordinateur pour la réforme de la politique des drogues de l’association 2013 ASUD mais aussi avec la précieuse contribution de Sonny Perseil.
Mafias.fr récidive à Avignon
Nicolas Robin, professeur d’Italien est un « multi-récidiviste » (cf. Orange, GAP : conférences).
Il me fait intervenir pour la seconde fois à Avignon au lycée Saint Jean-Baptiste de la Salle (cf. Mafias.fr à Avignon).
En prévision une pédagogie de l’Antimafia 🙂
Après un super déjeuner au self, il est prévu une intervention entre 15h30 et 17h15, au Campus La Salle, avec des élèves de 1ères STI comme l’année dernière. Cela commence par une présentation générale des mafias et toujours une petite vidéo antimafieuse (cf. Contre les biens mal acquis : la réutilisation des biens confisqués ou Contre le crime organisé : pour une confiscation-redistribution). Puis, les élèves auront 45 mn à 1h pour échanger.
Le but de ces ateliers est de comprendre mieux de quoi il s’agit, de sortir des images préfabriquées véhiculées entre autres par le cinéma et d’avoir connaissance des moyens mis en place pour lutter en Italie et dans le monde comme on peut le voir dans cette vidéo avec une théâtre de la légalité en lieu et place de al maison d’un chef mafieux :
Mafias.fr à la journée anti-mafia de l’ENS
Samedi 29 mars 2014
Journée consacrée à l’antimafia
• 11h : Introduction de la journée et retour sur l’histoire de la mafia par Charlotte Moge, doctorante de Marie-Anne Matard-Bonucci.
• 12h30 – 14h : Buffet
• 14h : Pour déconstruire les idées reçues sur la mafia, débat interactif entre le public et invités qui travaillent dans l’anti-mafia dont Fabrice Rizzoli, Mario Vaudano et Deborah Puccio-Den
• 16h30 : Deux conférences par deux sociologues Umberto Santino sur l’histoire de l’antimafia et Anna Puglisi à propos des femmes et l’antimafia.
Nous serons aidés par l’association Libera notamment pour les traductions.
en salle Dussane et en Rotonde, École Normale Supérieure.
La mafia au théâtre à Paris
3, rue des déchargeurs 75001 Paris • m°châtelet
de Gigi Borruso avec Serena Rispoli et Gigi Borruso
21h30 mardi au samedi 25 mars au 12 avril 2014
spectacle en alternance en français les mardis, mercredis, vendredis, samedis, en italien les jeudis
RÉSERVATION
magasins fnac / www.fnac.com – 0892 68 36 22*(*0, 34e/min) – 01 42 36 00 50 www.lesdechargeurs.fr
… Je suis Lia, née à Castelvetrano, le 2 mai 1966. En 1983 j’ai épousé Vito Sclafani, parrain de la famille des Cavaddazzi, spécialisés en pelletteuses, escavateurs, marteaux pneumatiques, bitume, fourniture de gravier, argile expansée, héroïne, abattage d’animaux et enterrements secrets. Qu’est ce qu’il y a de bizarre? …
Devenue à dix sept ans l’épouse d’un mafieux, Lia prend conscience de sa condition et se révolte. Son mari la fait interner dans un hôpital psychiatrique, d’où elle poursuivra sa bataille contre l’omerta qui l’entoure. (cf. Journée de la femme 2014 : le courage de collaborer avec la justice)
Lia est une femme inventée mais pas irréelle. A travers ses mots, il est possible d’imaginer les histoires de tant d’autres femmes, filles, mères, épouses d’hommes d’honneur. Son ironie désespérée nous révèle la peur, le désir de vérité, la révolte cachés dans chacune d’entre elles.
Mafias.fr dans un lycée de Marseille
Antimafia à Marseille
de Marino Ficco, bénévole de LIbera France
« La mafia est-elle également présente à Marseille ? » (cf. Mafias.fr fait don de ses solutions) demande, soucieux, un étudiant du Lycée don Bosco de Marseille.
C’est la Saint Valentin, et nous nous trouvons dans le chef-lieu de la Provence, qui résonne dans l’actualité pour les nombreux meurtres, règlements de comptes et problèmes de criminalité en lien avec le trafic de drogue (cf. Règlements de compte à Marseille sur fond de trafic de stupéfiants.
Nous sommes ici car Valérie, professeur d’Italien du lycée don Bosco, souhaite sensibiliser ses élèves aux thématiques liées à l’antimafia en Italie. Aussi a-t-elle invité quatre membres de Libera France, l’antenne parisienne de l’association Libera qui s’occupe de la lutte contre les mafias et de la promotion de la légalité depuis 1995 en Italie.
Si l’on s’en tient à ce que relate la presse française, la réponse à la question du garçon serait presque automatique : cinq meurtres pour règlements de comptes depuis le premier janvier, les « quartiers nord » de plus en plus en proie aux trafiquants et au banditismeet l’absence de politique locale contre la criminalité parlent très clairement… Marseille est dans une situation dangereuse. Marseille est dans les mains de la criminalité organisée française et étrangère.
Mais que répondre à cet élève? Il a précisément employé le terme « mafia ». Un tabou en France, hors des débats ponctuels. Nous avons également rencontré un magistrat français expert des dynamiques de la criminalité organisée en France. « Marseille n’a rien à voir avec la mafia qu’on connaît en Italie », commence-t-il. Dans le cas de la France, « on peut parler de banditisme « lourd » et bien organisé. La seule analogie qu’on puisse faire avec l’Italie c’est le cas de la malavita napolitaine ».
Fabrice Rizzoli, représentant de FLARE en France et expert de la mafia italienne, soutient que sans la présence capillaire d’associations de citoyens sur le territoire national, le problème se résoudra très difficilement.(cf. Revue Politique et Parlementaire)
Effectivement, chacun peut constater la grande quantité d’associations de quartier dont le siège se situe dans les quartiers nord de Marseille. Cependant, il s’agit de nombreuses petites associations dont la portée, bien que fondamentale, est limitée au niveau local. Et contre cette criminalité de plus en plus transnationale, les associations locales s’avèrent peu efficaces.
Un autre élève, qui préfère rester anonyme, nous a raconté avec fierté que sa mère, qui tient un magasin dans le centre-ville à Marseille, serait la seule à ne pas payer le « pizzo » ou racket à la criminalité du quartier. (cf. Soirée main basse sur Marseille… )
Nous avons posé quelques questions aux employés de nombreux magasins du quartier du Vieux-Port et Opéra. Mais personne ne dit connaître ces phénomènes de racket en ville. « Une trouvaille publicitaire de la mère du garçon?« , me suggère un commerçant sceptique. Pourtant, il est de notoriété publique que la brasserie David, qui a pignon sur rue dans la célèbre Corniche, a été incendiée deux fois ces deux dernières années (photo à droite). Et les enquêteurs parlent d’incendi criminel. En outre, une autre femme, qui préfère rester anonyme, nous a raconté que les propriétaires de beaucoup de brasseries et cafés de la Plaine sont victimes du racket. Ils sont obligés par la criminalité d’installer des machines à jouer.
En venant de Paris, la capitale depuis toujours méfiante envers la plus ancienne ville de France et le port principal de la Méditerranée, nous nous attendions à voir une ville dégradée et dangereuse. Au contraire, nous n’avons rencontré aucun danger. Est-ce donc la presse qui invente tout cela afin d’augmenter les ventes? Pourquoi les rédactions parisiennes ne donnent-elles pas autant de place à la criminalité en Ile-de-France, plus importante et tout aussi dangereuse ? Cette manière de faire du journalisme semble dangereuse car au lieu d’éteindre un malaise social, elle augmente la honte des citoyens honnêtes, qui se replient sur eux-mêmes. Ainsi Marseille apparaît-elle de plus en plus isolée. Ce que l’on peut observer facilement, c’est le choix politique de diviser Marseille en deux parties: d’un côté la zone touristique, du centre historique, à l’est de la Canebière, la capitale de la culture 2013 sûre, tranquille et dynamique; de l’autre côté la zone des quartiers nord où se concentrent les logements populaires, où se niche la pauvreté, où les associations de quartier déplorent l’absence de l’Etat.
La sensation est vraiment celle-ci. Celle d’une sorte de ghettoïsation des quartiers aux ouest nord: du treizième au seizième arrondissement. Où un tiers de la population essaie de survivre. Il ne faut pas oublier que Marseille est le chef-lieu de la PACA et qu’elle ne se réduit pas aux quartiers centraux où se promènent les touristes et on vote UMP. Marseille s’étend de l’Estaque aux calanques. Un défi que le prochain maire de la cité phocéenne devra savoir relever. Malgré le pessimisme qui transparaissait au gré de nos rencontres avec les citoyens, qu’ils fussent jeunes ou âgés.
La rencontre au lycée technologique don Bosco a duré deux heures et demie environ. À peu près soixante-dix garçons et trois filles ont écouté avec l’attention typique des assemblées de lycéens quatre interventions très différentes mais avec un fil directeur commun : la criminalité ne peut rien quand toute la société civile décide de s’y opposer. Pour briser la glace, Fabrice Rizzoli a présenté le cas emblématique du modus operandi de la ‘Ndrangheta à travers des scènes de documentaires et de reportages choisies et commentées (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?.
Ensuite, Concetta Savarise a brièvement rappelé la biographie et les actions des personnages les plus importants de la lutte contre les mafias en Italie dont Pio Latorre, le père de la confiscation. Chiara Zappalà a analysé et décrypté une scène du backstage du film Gomorra, l’adaptation cinématographique du roman de Roberto Saviano. (cf. Journée de la liberté de la presse : merci Robert)
Enfin, nous avons invité les lycéens à agir à travers la présentation de l’association Libera et des activités qu’elle organise en été. En effet, de mai à septembre, les jeunes peuvent se rendre seuls ou en groupe dans de nombreuses coopératives sociales qui produisent des biens alimentaires biologiques et de qualité (huile, confitures, conserves, pâtes etc.) dans des terres et des locaux qui auparavant appartenaient aux mafieux et qui leur ont été confisqués par l’Etat. (cf. L’arme qui peut tuer la mafia : la réutilisation des biens confisqués).
Ici on agit concrètement pour promouvoir la légalité et pour témoigner que sans les mafias la vie est meilleure. Après le travail dans les champs ou en coopérative, les jeunes dialoguent avec des professionnels et des citoyens qui ont décidé de consacrer leur vie à la promotion de la légalité et à la lutte contre mafias. Une expérience enthousiasmante et très enrichissante (cf. La redistribution à des fins sociales des biens confisqués aux mafias en Italie)
Pour participer, il suffit de s’inscrire dans le site www.libera.it ou de contacter Libera France (Facebook ou via mail Libera.parigi@gmail.com).
Nous avons décidé de ne pas imiter la plupart des journalistes qui pour réaliser un reportage sur Marseille vont visiter le quartier « Croix-Rouge » en compagnie de quelques agents de la police et du président de l’association locale pour prendre quelques photos et constater le délabrement et l’abandon de la part de l’État des quartiers nord pour puis conclure avec la description de la fuite héroïque vers la civilisation escortés par les gendarmes, pendant que des délinquants impitoyables leur lancent des pierres en les insultant.
Trop de reportages, parmi lesquels certains sont aussi très bien faits, languissent ignorés ou manipulés dans le web et dans la presse. Il nous semblait juste d’orienter les projecteurs vers d’autres questions, que souvent la presse oublie ou décide d’omettre. Il est trop facile d’accuser les familles issues de l’immigration qui vivent dans les quartiers nord de tous les problèmes de Marseille.
Samedi soir, au coucher du soleil, nous nous réjouissons du panorama superbe que nous offre la basilique de Notre- Dame de le Garde sur toute la ville. Ici on a l’impression de pouvoir dominer Marseille. D’ici on voit bien le port le plus ancien de la France, fondé il y a 2600 ans suite au mariage entre un Turc et une Ligure, Protis et Gyptis. Au milieu, la protagoniste est la Maison de la Méditerranée. Cela nous rappelle que ce côté de la Méditerranée est encore synonyme de maison et d’espoir pour beaucoup qui sont nés au-delà de l’étroit de Gibraltar. Quand on visite Marseille, on trouve une belle ville généreuse et ambitieuse qui essaie de devenir la capitale de la Méditerranée. On trouve une ville qui a été fondée par des étrangers et qui s’est développée grâce au mélange des cultures qui l’habitent depuis toujours. C’est maintenant que Marseille doit agir et décider de renier son histoire ou de s’en inspirer pour résoudre les problèmes d’une ville et d’un pays. «La mafia est-elle également présente à Marseille ? » Sans le consentement de la société civile, la criminalité et les mafias ne peuvent rien. Aujourd’hui, les Marseillais ont l’occasion de prendre l’initiative les premiers et de réveiller les consciences d’un Continent à travers une association citoyenne prête à parcourir les rues pour écouter et sensibiliser. On pourrait organiser des festivals et des activités culturelles pour relier l’ouest de Marseille avec l’est.
Est-ce qu’on réussira à vaincre les mafias ? Le juge italien Giovanni Falcone, le père de l’antimafia, qui fut tué en 1992, disait :
« la mafia est un phénomène humain et comme tout phénomène humain naît, grandit et meurt. »
Marino Ficco
France 24 : Pas de coopértateurs de justice : pas d’Antimafia
Le gouvernement a signé le décret sur les « coopérateurs » de justice. France 24 revient sur l’exemple italien :
Les repentis n’existent pas. On est pas à l’Eglise!
ou Contre le crime organisé : pour une confiscation-redistribution
Mafias.fr à Nice pour Anticor
Forum Anticor 06
le vendredi 31 janvier 2014, à 19 h
hôtel Splendid, 50 bd Victor Hugo Nice
De 19 h à 20 h : table ronde sur « le citoyen justiciable face aux affaires », animée par Jean-Christophe Picard, responsable d’Anticor 06, avec Séverine Tessier, porte-parole d’Anticor, Jean-Noël Falcou, lanceur d’alerte, Chantal Maimon, lanceuse d’alerte, Nicolas Botte, responsable d’Anticor 83.
De 20 h à 21 h : table ronde sur « la réforme de la Justice », animée par Jean-Christophe Picard, responsable d’Anticor 06, avec Jean-Pierre Murciano, magistrat, Patrick Rizzo, avocat,
Fabrice Rizzoli, représentant de FLARE en France et
– Signataire de la Tribune : Corruption Agir contre la corruption
– Promoteur de la pétition : Utilisez socialement les biens confisqués aux corrompus
– Auteur de l’article : Contre la criminalité des puissants : une Europe de la justice et des peuples
Antonello Mangano auteur de « Zenobia » à Paris
Jeudi 5 décembre 2013
19h
MARCOVALDO LIBRERIA-CAFFE
au 61, rue Charlot – 75003 – Paris
Antonello Mangano, journaliste et fondateur du site terrelibere.org, présente son dernier livre :
Zenobia
Dalla Salerno-Reggio Calabria ai cantieri del Nord. Il laboratorio dei rapporti tra ‘ndrangheta e imprese
Rencontre en italien modérée par Silvia Caccia de Libera France
Le mémoire sur la confiscation en Italie et en France : 18/20
Centre d’Etudes des Techniques Financières et d’Ingénierie – CETFI
Centre de Recherche en Matière Pénale Fernand Boulan
Groupe Européen de Recherche sur la Délinquance Financière et la Criminalité Organisée