Archive pour la catégorie ‘Antimafia’
Mafia? Nein Danke ! – Mafia, non merci !
Les mafias sont des organisations internationales, fortement globalisées, actives non seulement en Italie mais dans de nombreux pays. Pour combattre le crime organisé, plusieurs associations s’activent pour informer le public et chercher à promouvoir l’uniformisation des lois antiimafias dans les Etats européens. Interview de Luigi Cornaglia, gênois émigré en Allemagne et membre de l’association «Mafia? Nein Danke» associé au groupe FLARE (Freedom Legality and Right in Europe).
La suite sur sur Altritaliani.net
Meudon-Brancaccio : jumelage de la légalité et de l’espoir
« Vous avez libéré une parole »
Le 19 mai, des élèves de 6ème du collège Saint-Exupéry de Meudon ont expérimenté le projet pédagogique BRANCACCIO (cf. Une BD pour comprendre le phénomène mafieux.)
Crée par votre humble serviteur et sponsorisé par FLARE (Freedom Legality and Rights in Europe), ce projet vise à déconstruire les phénomènes mafieux et à promouvoir la légalité.
Face à des problèmes de bande ou de violences scolaires, une équipe pédagogique s’est mise en place :
Le principal du collège, deux assistantes sociales, une psychologue, une infirmière scolaire, une professeur de Français et un spécialiste de la criminalité organisée.
Les élèves ont tout d’abord étudié le premier épisode de a BD en question. Dans cet épisode, Nino un jeune qui veut étudier et quitter son quartier « difficile » rencontre un « grand » et se laisse embarquer… cela ne finit pas bien.
Puis, en deux groupes de 15, les élèves ont débattu avec le spécialiste de la violence, accompagné de deux autres adultes, dans un exercice de maïeutique qui a libéré leur parole (dixit la professeur de français)
Des élèves dynamiques, bavards et espiègles parfois, ont abordé les concepts de violence, de leadership (meneur, suiveur, victime) et de repères face aux adultes souvent absents dans la bande dessinée (comme dans leur vie?).
L’intervention a buté sur une idée ; pour ces jeunes pas question de faire appel aux institutions et aux adultes pour régler leur problème de violence au quotidien…
Dans un troisième temps, les élèves ont réinventé la fin de l’histoire de Nino en atelier (sans la présence du spécialiste du crime organisé). Leur implication dans cet exercice démontrerait combien la rencontre avec cet outil pédagogique (BD plus équipe pédagogique) fut important pour eux.
En conclusion : il ne faut attendre aucun résultat concret et immédiat de ce type d’intervention. Au mieux, des graines germent dans l’esprit de ces gamins ; des graines utiles au cours de leur vie de grand adolescent comme d’adulte.
Peu après mon intervention, des jeunes de la commune d’à-côté ont tiré quatre balles dans la jambe d’un jeune meudonnais pour des dettes impayées liées au trafic de stupéfiant (cf. Etats généraux de l’antimafia 2009). En retour, des jeunes meudonnais ont tabassé un jeune de la commune limitrophe (cf. Article du Parisien)
L’Etat a, à juste de titre, montré sa présence en déployant des forces de l’ordre sur le territoire de la Roseraie pendant plus de deux semaines.
Mais tenez-vous bien : DEUX élèves de 6ème ont cherché la BD Brancaccio et un d’entre eux l’a trouvée dans une bibliothèque : pas mal à 12 ans!
Ils voulaient lire les deux autres épisodes qui concernent Angelina et Pietro, les parents de Nino…
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter
PS : « Spéciale dédicace » à « Madame » Couffin, professeur au lycée d’Enghien qui sait ce que maïeutique veut dire.
Confiscopolis à Paris
Viens jouer à Confiscopolis, le jeu qui te permet de confisquer des biens au crime organisé.
Forum des associations italiennes
Samedi 19 juin marché Blanqui de 10h à 18h
Paris 13ème, métro Place d’Italie
En droit, la confiscation permet à l’Etat d’expropier des personnes qui auraient accumulé des biens par le biais d’activités criminelles. En Italie, la loi sur la confiscation a été renforcée par un dispositif qui permet de réutiliser à des fin sociales les biens confisqués.
Exemples : la maison du mafieux devient un centre d’insertion, un terrain agricole devient une coopérative (cf. Schiaffo alla mafia). La confiscation et la réutilisation à des fins sociales constitue une arme redoutable contre les organisations mafieuses (cf. La confiscation : enjeu politique majeur ).
En Europe, une assocation déclarée d’utilité publique FLARE (Freedon Legality and Rights in Europe), et premier réseaux (issue de la société civile) qui lutte contre le crime organisé transnational milite pour que ce dispositif soit adopté en Europe (cf.Lobbying antimafia à Bruxelle)
Clip du jeu :
La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs
En France, la mafia n’existe pas… (cf . Joint venture grand-banditisme français-Camorr).
D’aprés les sources officielles, il y aurait très peu de présences mafieuses allogènes. En effet, si en Italie, on peut consulter le rapport officiel de la Direction des enquêtes antimafias sur internet, en France, très peu d’infos circulent. Le journalistes sont aussi peu bavards sur le sujet.
Francesco Piccinini, journaliste à Agoravox a rencontré un soldat de la mafia napolitaine en disgrâce qui lui racconte les aggissements d’un clan; morceaux choisis :
« Titta était une machine : Cote d’Azur, USA, Paris, partout, dès qu’il y avait du business il partait. Il était bien dans son travail « je gagnais 500/1000 euros par jour, parfois ça me manque ». Il est bien et il commence à monter dans la hiérarchie du Sistema, il n’est plus une machine, il les gère. Mais il a aussi une autre responsabilité : celle de ramener l’argent à Naples. « A chaque voyage, une valise, de l’argent, beaucoup d’argent, le pourcentage du Sistema sur les encaissements des machines ». Un rôle important parce que dans ces valises, il n’y a pas que l’argent mais aussi les livres de caisse : noms, prénoms, activités commerciales, machines. »
et
« A Charles de Gaulle il y a les « passants ». Le modèle est le même utilisé à Naples pour permettre aux boss de se déplacer même s’il y a un blocage de la police. La méthode est simple : on envoie quelqu’un avec peu de drogue bien cachée dans la valise ou sur lui, ça prend plus de temps pour la trouver. Quand il passe il fait du « bruit », il se fait remarquer par la police et dès qu’ils l’arrêtent et le vérifient, l’autre, avec la grosse quantité, passe.«
Retrouvez ces deux articles en cliquant sur le lien suivant : La Camorra à Paris
L’Antimafia à la radio parisienne
Retrouvez l’émission de Fréquence Paris Plurielle, (www.rfpp.net et blog http://envieditaliefppradio.wordpress.com/).
Le 7 juin, le thème de l’émission était les organisations antimafias nées de la société civile comme Libera, Addio Pizzo ou FLARE, leur presence, quelle importance, leur manière de s’inscrire dans la lutte antimafia institutionnelle (cf. Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone).
Invités :
Ludovica Tortora De Falco, réalisatrice italienne qui prepare un documentaire sur le sujet (en particulier sur Tano Grasso)
Rizzoli Fabrice : représentant du groupe FLARE en France : cf. Lobbying antimafia à Bruxelles
Télécharger l’émission : http://www.megaupload.com/?d=20WT4U3N
Antimafia à Paris : le 22 mai hommage à Giovanni Falcone
Samedi 22 mai à 10h, le ciné-club Anteprima consacre une séance spéciale sur la Mafia. A l’occasion du dix-huitième anniversaire de l’assassinat du juge Giovanni Falcone (le 23 mai 1992 cf . Bon anniversaire Giovanni) sera projeté « Placido Rizzotto » (syndicaliste assassiné par la mafia) de Pasquale Scimeca (2000, 110’, VO sous-titrée en anglais).
Le film sera suivi d’un débat avec Mario Vaudano, magistrat italien ami et ancien collaborateur de Giovanni Falcone.
Cette séance est organisée en collaboration avec les associations : « Libera / Flare (Freedon Legality and Rights in Europe) », « Collettivo 5.12 (un gruppo di organizzatori del No B Day parigino) » et l’« Associazione Democratici Parigi ».
S’agissant d’un film inédit en France, une enveloppe sera donc à l’entrée pour ceux qui souhaiteraient contribuer aux frais de transport de la copie importé d’Italie pour l’occasion.
N’ayant pas trouvé d’extrait correct, je vous propose un extrait (en italien) du téléfilm « capo dei capi » avec trois scènes :
1. Les syndicalistes et les payans chassés par les forces de l’ordre
2. Le tête à tête avec les mafieux Michele Navarra (le vieux MEDECIN au chapeau), Luciano Liggio et le jeune Toto Riina
3. L’enlèvement et l’assassinat du syndicaliste Placido Rizzotto :
Schiaffo alla mafia
Mardi 11 mai l’Hôtel de Galliffet Entrée : 50, rue de Varenne, 75007 Paris à 21h
Réservation : 01 44 39 49 39
Schiaffo alla mafia de Stefania Casini
[Gifle à la mafia – Italie 2009 – 55’ vostf]
Ce documentaire raconte l’aventure de la coopérative Pio laTorre qui depuis deux ans cultive, avec peine et sacrifices, les terres confisquées à la mafia. Pendant deux années, la réalisatrice a filmé les moments importants, les projets, les rêves, les besoins, mais aussi les conflits internes, les abandons, les découragements la nécessité de dégager du profit.
En présence des réalisateurs. Une vidéo en anglais :
Etats généraux de l’antimafia 2009
Dans le cadre de ma participation aux Etats-généraux de l’Antimafia à Rome (2009), voici la communication proposée :
LE TRAFIC DE CANNABIS EN FRANCE (english)
De l’inefficacité des politiques répressives dans un pays où la consommation de cannabis s’est banalisée alors que les peines pour consommation de stupéfiants sont les plus sévères d’Europe.
Préambule :
La jeunesse française n’est pas « à la dérive » mais la consommation du cannabis s’est banalisé et ce malgré la progressive augmentation des saisies de cannabis au cours de ces 20 dernières années.
1. Les faits :
Les sources concernant les filières du trafic de cannabis (la résine et non l’herbe) en France sont peu nombreuses. Elles proviennent de l’OCTRIS (l’office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants) et des Nations Unies. Elles sont essentiellement de nature quantitative parce qu’elles sont établis à partir des saisies1.
De ce point de vu, la France se place à la seconde place de l’Union européenne derrière l’Espagne (670 tonnes saisies en 2005) pour la quantité de cannabis saisi2 :
Les chiffres des saisies :
1990 : 21 tonnes
1997 : 67 tonnes
2004 : 107 tonnes
2005 : 85 tonnes
2007 : 50 tonnes
2008 : 74 tonnes
La quasi totalité de la résine provient du Maroc (pays qui produit 80% de la résine de cannabis fumée en Europe).
Cependant, seule 15% de la résine de cannabis qui arrive en France provient DIRECTEMENT du Maroc3. Les 85% restant proviennent d’Espagne en raison de la position géographique de l’Espagne qui est une lieu de passage privilégié.
La résine suit le parcourt suivant :
Elle est produite dans la région du Rif4 puis arrive dans les ports d’Agadir et de Casablanca pour emprunter la voie océanique ou dans les ports de Tanger et de Nador pour emprunter la voie méditerranéenne.
15% de la résine arrive directement dans les ports du Havre, de Nantes, et de Bordeaux. Le reste de la résine arrive en Espagne par tous les moyens navales possibles (barques de fortune, navires marchands, mini hors-bords…)
Une fois le 85% de la marchandise restante arrivée en Espagne, les trafiquants la font voyager par la route. La majeure partie du cananbis transitent par camion « T.I.R. ». En effet, 57 tonnes saisies de cannabis sur les 85 de 2005 l’ont été sur ces camions.
Les autres tonnes sont en partie acheminées par les « go fast » qui sont un des moyens d’approvisionnement des trafiquants des quartiers dit sensibles en France. Les « go fast » sont les moyens d’acheminement les plus médiatisés ce qui participe à la stigamatisation des « cités » de banlieues.5
2. Le problème : une répression qui concerne essentiellement la vente au détail
Le cannabis est la drogue la plus trafiquée. Il recouvre à lui seule la moitié des interpellations pour trafic de stupéfiants6. Par exemple en 2008, 71% des interpellations concernaient le trafic de cette substance7.
Le problème est que les saisies concernent dans 8 cas sur 10, des quantités inférieures à 20 grammes!
La majeure partie des arrestations concernent des cas de revente au détail voir des personnes qui consomment et revendent, soit 67% des 13.000 trafiquants8.
En 2008, en France les interpellations pour trafic de cannabis par rapport aux précédentes années sont en forte augmentation avec 19.685 interpellations9.
Ce sont donc les réseaux locaux les plus exposés à la répression. Il existe peu de sources quant à ces réseaux, même si une étude propose une typologie en trois catégories10 :
-Le modèle familial
-Le modèle « entrepreneurial »
-Le réseau de proximité, constitué souvent de cessions gratuites.
D’après cette étude, le réseau de proximité est le plus répandu au sein de la jeunesse française, même si ces trois réseaux sont perméables. Les réseaux de proximité peuvent se transformer en modèle d’entreprise et vice et versa.
Ces réseaux locaux d’approvisionnement montre une grande flexibilité face à la répression. En cas de démentellement d’une structure, la capacité de régénération est très forte.
Le chiffre d’affaires du trafic de cannabis en France est évalué entre 745 et 832 millions d’euros pour l’année 2005. Cette estimation est calculée à partir d’une étude croisée selon les déclarations des sommes dépensées par les consommateurs.11
Pour conclure :
Du point de vue de la santé publique, la banalisation est un problème sérieux. En dépit d’une forte répression, le cannabis est devenu un produit très disponible (très présent sur le marché) et très accessible (facile à trouver).
Du point de vue géo-criminel, derrière les petits et moyens réseaux d’approvisionnement qui subissent la répression, se cache la criminalité organisée française basée en Espagne puisque 3/4 du cannabis saisi, passe par l’Espagne via camions.12
Comme elle est organisée, la répression enrichit le crime organisé français au lieu de l’affaiblir.
Quelques pistes pour améliorer la situation en cliquant su ce lien : Contre les mafias : la régulation publique de la drogue
1Michel Gandilhon, Abadalla Toufic, Helène Martineau, Povenance et fillière de trafic in Cannabis, (données essentielles sous la direction de jean Michel Costes (2007) Observatoire Franaçais des Drogues et des Toxicomanies, 2005, p. 66_72, www.ofdt.fr 2Octris (Office Central de Répréssion du Trafic Illicit de Stupéfiants) 3OCTRIS, Usage et trafic des produits stupéfiants en France en 2005, Paris, Ministrère de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire, Direction nationale de la police nationale, Direction centrale de la police judiciaire, 2006, 123 pages. 4Région du Nord du Maroc où se concentre la culture du cannabis, couvre environ 20.000 m², ce qui représente 2.7% de la superficie totale du royaume du Maroc, et 6% de la popultaion. A cheval sur 5 provinces, elle est traversée d’est en ouest par la chaîne montagneuse du Rif. 5D’après les groupes d’intervention régionaux (GIR), le dispositif anti-traffic créé en 2002, 5.4 tonnes ont été récupérées depuis 4 ans dans les « banlieues » françaises 6Voir note de bas de page n°3 7http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/produits/cannabis/offre-1.html#aff_rech 8En 2005, une proportion qui reste stable depuis la fin des années 1990 9http://www.ofdt.fr/ofdtdev/live/produits/cannabis/offre-1.html#aff_rech 10S. Aquatias, « Achat et vente de cannabis au niveau local », in : Cannabis: Qules effets sur le comportement et la santé, Paris, INSERM, Coll Expertise Collective, 2001, p. 403-415 11Voir note de bas de page n°1. Pages 74-75 12Voir note de bas de page n°1. Page 64
L’Antimafia à l’honneur sur France 3
Pino Maniaci, journaliste sicilien courageux et iconoclaste de Telejato a fait l’objet d’un reportage (Marc Dana) dans le l9-20 de France 3 en collaboration avec l’administrateur du site mafias.fr : jeudi 25 juin 2009. Vous pouvez visonner le reportage en vous rendant sur le site des archives de France télévison : et taper dans « rechercher » : « Maniaci ».
Pour d’autres informations en français : article de cafebabel.
Le président du Conseil mitraille une journaliste
Le 18 avril 2008, en Sardaigne, lors d’une conférence presse avec Vladimir Putin, une journaliste russe pose une question embarassante concernant la vie privée du Premier ministre russe. Silvio Berlusconi mime alors le geste de la mitraillette. Le futur représentant de l’Italie dans le monde sait-il que les journalistes gênants sont assassinés en Russie? Ou alors, ce geste, de manière plus subtil, est destiné à ceux qui s’obstineront à révéler ses liens avec la mafias.
Pour en savoir plus : Article mafia et politique