Archive pour la catégorie ‘Antimafia’
Flare à la journée européenne contre la corruption
December 9 is the International Anti-Corruption Day, designated by the UN General Assembly in 2003. December 10 is the Human Rights Day, celebrated annually across the world.
Despite the distance that only apparently separates the two commemoration days, we intend to show the chain rings that link illegality, brought about by organised crime syndicates, with corruption and violations of basic human rights.
On December 9 we intend to open a focus on a particular countermeasure that can reveal to be very efficient in the fight against organised crime. The countermeasure entails the confiscation of criminal assets and the use of them for social purposes. Such procedure took the form of a law in Italy since 1996 and it proved to be a juridical tool capable of achieving two results: to efficiently hit organised crime’s economical power; to send a tremendous message to civil society and OC affiliates that organised crime is indeed defeatable and that their assets can be destined to the population again.
FLARE Network and Transparency International present the conference « Corruption organised crime, and illegal economies a serious challenge in the EU: confiscation and social reuse as a European countermeasure ” (cf. Lobbying antimafia à Bruxelles) will therefore explain the mechanism and preview the potentiality if a similar juridical countermeasure is adopted at European level….
Violence programmée en Corse
Il est 18h20 en ce dimanche 5 novembre à Biguglia (Haute-Corse 10 kilomètres au sud de Bastia) quand Florian Costa, 30 ans conduit sa voiture vers son domicile. Que dit-il à ses enfants de âgés de huit mois et quatre ans? A son bébé qui trouve sur la place passager, il fait une caresse sur les cheveux ; la dernière. Florian n’a pas le temps de sortir son calibre quand les sicaires en embuscade font pleuvoir les balles. Il décéde mais les enfants sont saufs. Les assassinats devant des enfants ne sont pas rares dans le monde du crime organisé (cfr. La guerre des ‘ndrines de Crotone n’épargne pas les enfant et Petit « Luigi » deviendra grand)
Florian Costa est le neveu de Jacques Costa maire et conseiller général de Moltifao. Il est aussi le neveu de Dominique et Maurice Costa, figures du grand banditisme corse. Dominique Costa a été mis en examen en mai pour plusieurs infractions financières. Maurice Costa est un des membres fondateurs de la brise de mer. Il était recherché depuis six mois dans le cadre de la même affaire, s’est présenté lundi à la gendarmerie de Moltifao (Haute-Corse) avant d’être iberé aprés 24 de garde à vu.
L’assassinat en question : un acte de violence programmée?
Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!
En visite en Sicile, le Pape Ratzinguer a déçu les militants antimafias (article du Point). Et pour cause, il a joué un petit jeu qu’on connait bien dans le milieu de l’antimafia, il a parlé de « crime organisé » au lieu de « mafia ». Cela relativise l’importance du péhénomène mafieux. A contrario du crime organisé, la mafia conditionne fortement la population (cf. Les ‘ndrines et le consensus social).
Les mafieux adorent le relativisme. Ils se baladent dans les cafés et disent « Ma! Nous, on n’est pas le crime organisé, on est la justice et l’honneur... »
Les mafieux ne s’y sont pas trompés. En représailles de ce timide discours, ils ont « juste » posé une bonbonne de gaz devant le centre Padre Nostro à Palerme. Ce centre implanté à Brancaccio (cf. Une BD pour comprendre le phénomène mafieux a été créé par le Père Pino Puglisi assassiné en 1993 par le clan Graviano (les frères Graviano commandent toujours sur le territoire en dépit de leur incarcération au régime 41 bis du code de procédure pénal…). Ils l’ont assassiné précisement parce qu’il renversait le consensus social qu’accordaient les jeunes aux mafieux au profit de la légalité, de l’école…
A contrario, en 1993, Jean Paul II avait pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise condamné fermement la mafia et inviter les mafieux à se « convertir à la loi de dieu » . Au moment même ou les mafieux devenaient en masse des « repentis » (des collaborateurs de justice) ; – de « convertitevi » à « pentitevi« , il n’y avait qu’un pas sémantique que les mafieux n’ont pas accepté. En représailles, les mafieux déclenchèrent la terreur avec trois bombes contre des édifices religieux (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).
Pour me faire comprendre, voilà ce que devrait dire l’Eglise pour être en harmonie avec la lutte antimafia :
« La mafia est contraire aux lois du Christ et à celle de l’état de droit, repentissez vous puis collaborez avec la justice (cf. Eglise et mafia)«
Rosario Crocetta obsède la mafia
On apprend de la part de deux collaborateurs de justice que le clan Emmanuello de Gela envisageaient d’assassiner du juge Giovanbattista Tona. Les juges de Gela n’ont pas de chance. En 2005, le clan Rinzivillo voulait assassiner le magistrat Ottavio Sferlazza à l’aide d’explosif (cf. Cosa nostra s’engage-t-elle, à nouveau, sur la voie du terrorisme ?). Je l’avais signalé dans l’article en question, ce qui m’avait permis d’émettre hypothèse : celle que Bernardo Provenzano ne commandait plus grand chose en Sicile à l’époque. 5 mois aprés cette article, Bernardo Provenzano était arrêté aprés 33 ans de cavale… (cf. L’arrestation du chef de la mafia : une victoire à point nommé).
Le clan Emmanuello est aussi obsédé par Rosario Crocetta. Ce dernier a tous les « défauts », il est communiste chrétien homosexuel et fut un vrai maire antimafia. Au cours de son mandat de maire de 2003 à 2009, il a pris des décisions notamment en matière d’appel d’offre qu’on fait perdre un paquet de fric aux clans de la zone (cf. Ecomafia à Gela). Il a même renvoyé la femme du boss qui avait un emploi fictif à la mairie…. il est tellement menacé qu’on lui attribué le maximun de 6 gardes du corps comme le Président de la République. Comme les gardes du corps ne suffisaient pas, il s’est présenté au parlement européen… et il a été élu. J’ai donc eu chaud quand il est venu à Paris (voir photo) 🙂 (cf. La justice en Europe : rencontre le 13 septembre)
Site fermé pour cause de mafia…
« Sito chiuso per mafia«
On apprend que l’association SOS racket a décidé de fermer. Depuis 18 ans, contre la criminalité organisé, elle offrait un soutien à ses victimes en les poussant à dénoncer les crimes qu’elles subissaient!
Dommage! l’association de commerçants un outils très efficace dans la lutte antimafia car il reprend les mêmes atouts que ceux que possède la mafia à savoir le sens du collectif. En effet, la force de la mafia repose sur le fait associatif (qui a donné le délit d’association mafieuse). Subir une menace par la mafia est terrifiant car on sait que même si on arrête celui qui a fait la demande, il y a derrière lui un clan qui existe parfois depuis un siècle. Face à ce pouvoir collectif, les commerçants avaient répondu par le même pouvoir : l’union qui fait la force (cf. L’Antimafia à la radio parisienne)
Le président de l’association subissait de nombreuses menaces. Des inconnus se sont déjà fait passer pour des carabiniers et ont demandé à le voir. En 2009, on a tiré sur son kiosque à fleurs à Parabiago, dans la province de Milan (tiens ! La mafia c’est pas que pour le Sud… cf. 300 arrestations). La même année, une bombe est retrouvée devant son domicile. En 2010, on met feu à son van. Ces derniers jours, on a crevé les roues de sa voiture, le président de l’associaiton a reçu des appels anonymes lui reprochant ses contacts avec les carabinieri, et il s’est fait insulter par un entrepreneur des pompes funèbres qu’il a dénoncé.
Mais alors pourquoi fermer maintenant?
A cause de l’attitude de l’Etat qui ne lui a pas accordé un siège pour recevoir les victimes, qu’il devait donc accueillir chez lui, à ses risques et périls. Un siège dont l’association bénéficiait pourtant à ses débuts. Mais en 1999, après deux années de vie seulement, Sos Racket doit déménager . Deux menaces après, les locataires du lancent une pétition qui contraint le président de SOS Racket à déménager une nouvelle fois (pas cools les voisins cf. « Pauvre » Saviano). L’histoire se répète et, suite à un petit attentat, le président de l’association est à nouveau contrait de partir. Depuis, la seule association qui ose dénoncer le racket en Lombardie et qui produit des cartes (voir plus haut) n’a pas de siège.
Les gouvernements ont donc beau se targuer d’arrêter les mafieux, la lutte antimafia ce n’est pas que les arrestations…
La justice en Europe : rencontre le 13 septembre
JUSTICE EN EUROPE
Le lundi 13 septembre de 19h30 à 22h00
Salons de l’Aveyron – 17 Rue de l’Aubrac
75012 Paris
Un grand bravo aux « Amis de Beppe Grillo à Paris » et au « NewropMag » en collaboration avec FLARE et Libera pour ce tte soirée de grande qualité.
Enmenés par le modérateur : Fabrice Rizzoli, les interventants ont pu débattre avec la salle.
Eric Alt, magistrat, membre de l’association MEDEL (magistrats européens pour la démocratie et les libertés) et de l’association Anticor fut très convainquant au cours du débat sur le vide législatif relatif en Europe et sur la nécessité ou d’un procureur européen.
Le député européen Rosario Crocetta est revenu sur son mandat de maire de Gela et les trois complots de meurtre à son égard déjoués par la magistrature et par la police pour montrer combien les mafias s’étaient internationalisées. Il a par ailleurs résumer le débat de la “loi bâillon” sur les écoutes téléphoniques au seul problème du président du Conseil… Les récentes dépénalisations des crimes financiers et économiques en Italie et en France (cf. Pourquoi la mafia perdure en dépit de l’opiniâtreté des magistrats?) sont, d’après lui, un cadeau fait aux mafias.
Harald Greib, vice-président de Newropeans en charge des affaires des institutions européennes n’est pas vraiment convaincu par l’hamonisation des systèmes juridiques européens et lui préfère la crétaion d’outils pour que ces système collaborent. Il est revenu avec force sur la crise économique au point de se demander si l’industrie financière n’avait pas littéralement extorqué les politiques en leur faisant racheter les banques avec les deniers publics (un vrai pratique mafieuse? ndr 🙂 )
Andrea D’ambra, journaliste et président de la l’assocation de consomateur Generazione attiva est venue affirmer que la société civile doit prendre son destin en main. Par exemple, il est à l’origine d’une proposition européenne visant à interdire les candidats qui ont une condamnation pénale. Le débat fut entamé par le Président de l’Observatoire Géopolitique des criminalités qui voit par ce type de peine automatique une contradiction avec la liberté du juge de décider.
Luigi de Magistris, ancien magistrat maintenant député européen était présent en vidéo-conférence. Il est notemment revenu sur la nécessite de combrattre ensemble l’infiltration des organisations criminelles en Europe (cf. Joint venture grand-banditisme français-Camorra).
Corinne Lepage, députée européenne engagée dans la lutte contre la corruption politique et financière, a brillé pas son absence.
Retrouvez la totalité des débats en streaming en cliquant : félicitations les amis de Beppe Grillo
Forum international de la légalité contre le crime organisé
OLE 2010 est la première édition d’un forum international traitant de « l’économie illégale, du crime organisé de la finance » mondialisée. Cette « summer school » qui se déroule à Otranto dans les Pouilles, doit devenir le point de référence en Europe pour les sociétés civiles, modernes et mondialisées, qui luttent contre le crime organisé transnational.
Inscription pour les 200 participants en cliquant sur Otranto Legality Experience
The language of the forum is English :
“Illegal Economy, Organised Crime and Financial Globalisation”
August 29th – September 3rd 2010, Otranto (Italy)
Le matin : conférence avec de nombreux spécialistes. L’aprés midi : visites des biens confisqués à la mafia et leur exploitation par des associations d’utilité publique et le soir débats : cliquez sur le programme
Deuxième « villa scarface » saisie par la justice
L’Italie c’est 4 mafias et les meilleurs outils juridiques pour lutter contre celles-ci. L’état a par exemple à sa disposition la confiscation des biens avec réutilisation à des fins sociales (cf. La confiscation : enjeu politique majeur): l’immeuble du parrain qui devient un centre culturel, l’exploitation agricole du clan qui devient une coopérative avec des ouvriers qui ont un contrat de travail… un chose rare en terre mafieuse (cf. Schiaffo alla mafia).
A ce sujet, ce 5 août, la Garde des finances a saisi des biens mafieux pour une valeur de 10 millions d’euros. Ces biens appartiennent à des membres de la très pussante ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Alvaro de Sinopoli (cf. Violence programmée). Cette saisie fait suite aux opérations déjà menées au mois de mai mais aussi à d’autres plus anciennes (cf. 200 millions d’euros saisis à la mafia calabraise).
Les militaires de la Guardia di finanza ont effectué une enquête patrimoniale d’un simple exploitant agricole de 73 ans et ils ont découvert que ce dernier était propriétaire de 4 luxueuses propriétés. Localisées dans la petite commune de Melicuccà, elles ne figurent même pas sur le cadastre. Situées dans des endroits difficilement accessibles, les militaires les ont repérées en survolant la zone par hélicoptère.
Pour la petite histoire, une de ses villas a été construite sur le modèle de la villa Scarface comme ce fut déjà le cas à Casal di Principe avec la maison de Walter Schiavone, le frère de Francesco dit Sandokan (confusion dans le reportage). A Casal di principe, la villa scarface doit devenir un centre d’acceuil pour handicapés. J’espère que les villas de Meliccucà deviendront un complexe touristique antimafia qu’on puisse profiter d’une des plus belles régions d’Italie.
Pizzo Addio ! Comment faire du tourisme en Sicile sans verser un centime à la Mafia
La Sicile est sans aucun doute une des plus belles régions d’Italie. Là, sur cette île, vivent d’ «Autres Siciliens» qui nous démontrent qu’on peut se cultiver, faire du tourisme, acheter et faire du commerce sans enrichir la Mafia. Se sont des jeunes, courageux et sympathiques. Pour mieux connaître leur action, Francesca Sensini a interviewé Francesca Vannini d’Addiopizzo Travel, une nouvelle association qui organise des voyages entièrement anti-mafia, des voyages «pizzo-free». Lire la suite : Altritaliani