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2011, toujours la crise des déchets à Naples : le dossier
Les Napolitains, pas si fous, vient d’élire Luigi de Magistris, ancien magistrat, à la tête de la mairie. Ils savent que les promesses de Berlusconi en 2008 n’étaient que des « balle » (cf.Berlusconi : lapsus contre référundum). Ils croulent toujours sous les déchets. Voici, le résumé en français d’un dossier écrit par Céline Torrisi (cf. Mafias : ancrage local, pouvoir transnational)
La crise des déchets à Naples.
Le Cavaliere et « l’emergenza rifiuti » : analyse du travail de légitimation et de résolution des conflits.
Qui ne se rappelle pas des images diffusées par les médias du monde entier montrant Naples et sa Région enfouies sous des tonnes de déchets? Nous sommes en 2007-2008 sous prétexte d’une grève des éboueurs les ordures s’empilent dans les rues de Naples et de la Campanie. L’incompréhension gagne les esprits des européens qui se demandent comment une des plus grandes métropoles européennes peut se retrouver dans une telle situation.
Une nouvelle fois la crise des déchets touche Naples. Cette situation n’est pas nouvelle puisque la situation d’urgence est déclarée depuis 1994! 1994? (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993). N’est-ce pas la période à laquelle M. Berlusconi entre en politique? (cf. Biographie Berlusconi). Ainsi, comme Silvio Berlusconi, cette crise apparait comme un leitmotiv dans l’histoire récente de l’Italie. En jetant un rapide regard sur la carrière politique du Cavaliere et sur l’histoire de la crise, on pourrait presque affirmer que Silvio et la « Crisi dei rifiuti »1 sont deux « compagnons de route ». C’est en remportant les élections législatives du 27 mars 1994 que Silvio Berlusconi apparaît véritablement sur la scène politique italienne. C’est la « la discesa in campo », « la descente ». Un mois plus tôt, la même année, est déclaré l’état d’urgence pour la ville de Naples qui ne parvient plus à évacuer ses déchets. Certes le premier gouvernement Berlusconi tombe en janvier 1995 et résoudre la crise en un an est chose particulièrement difficile. En juin 2001 le Cavaliere reconquit le pouvoir. C’est le gouvernement « Berlusconi bis », connu en Italie pour avoir été le plus long gouvernement de l’après-guerre. Le Président du Conseil se trouve une fois de plus confronté à la « crisi dei rifiuti » de Naples. En effet, au début de l’année 2001, on assiste de nouveau à une lourde crise à Naples. Pour y faire face, on procède à la réouverture des décharges de Serre et de Castelvolturno, et on envoie des milliers de tonnes de déchets vers d’autres régions italiennes, telles que la Toscane, l’Emilie-Romagne, ou à l’étranger vers des pays comme l’Allemagne. Au cours des deux années successives, 2002 et 2003, entrent en fonction sept appareils de production de combustibles dérivés des déchets. Cependant ces mesures sont largement insuffisantes et la Campanie ne parvient pas à traiter de manière efficace les milliers de tonnes annuels de déchets. En 2006 le gouvernement « Berlusconi bis » tombe et Naples est toujours en état d’urgence. En 2007 la crise connaît un nouveau pic. Le gouvernement Prodi est contraint à intervenir sans plus attendre. Il définit alors de nouveaux sites destinés à accueillir des décharges et propose comme solution la régionalisation du traitement des déchets. Cependant le 6 février 2008, le gouvernement tombe pour la deuxième fois en 650 jours alors même que la situation à Naples tend à s’accentuer. Comme chacun le sait, les élections des 13 et 14 avril 2008 portent au pouvoir Silvio Berlusconi. Une fois n’est pas coutume, le Cavaliere entame son troisième mandat avec pour fidèle « compagnon » la crisi dei rifiuti di Napoli. Si nous avons retracé très brièvement le parcours politique de Silvio Berlusconi c’est pour souligner le fait que, la crise existe à Naples depuis que Berlusconi existe sur la scène politique italienne. Bien évidemment ceci est une simple observation vide de tout lien de causalité.
C’est donc ce constat qui nous a conduits à orienter notre analyse de la crise des déchets à Naples, non sur la crise en soi mais bien sur l’existence d’un lien entre la crise et le retour du Cavaliere. Il s’agit alors de nous pencher de plus près sur la nature même du lien que l’on suppose exister entre le nouvel épisode de la crise des déchets à Naples et le retour de Silvio Berlusconi sur la scène politique italienne. Dans quelle mesure peut-on dire que, dans le contexte électoral de 2008, la crise des déchets à Naples a servi le travail de légitimation du Cavaliere, à la fois dans sa conquête du pouvoir et dans ses prises de décision?
Le travail de légitimation pré-électoral s’est effectué par une véritable instrumentalisation de la crise des déchets (I), qui a été définie comme un enjeu électoral (Section 1) autour duquel S. Berlusconi a construit son discours et son programme politique ( §1) et grâce auquel il a su réaffirmer et reconstruire sa position de leadership (§2).
Cependant une fois l’élection remportée, le travail de légitimation s’est révélé être d’un tout autre aspect. C’est autour de la capacité à résoudre la crise qu’il devait se réaliser. La résolution de la crise se présentait alors comment un enjeu à la fois national et local (Section 2). Malgré des décisions effectives mais hautement symboliques (§1), le Cavaliere a finalement été contraint de suivre le chemin tracé par son prédécesseur (la notion de path dependancy) (§2). On peut expliquer ceci en partie par l’analyse du rôle des mouvements sociaux. Ainsi,l’épisode 2008 de la crise des déchets à Naples illustre bien l’idée selon laquelle une légitimité obtenue par le vote n’induit pas forcément une légitimité dans l’action (II). Les mouvements sociaux se sont ainsi posés en frein au travail de légitimation du Cavaliere (Section1). Malgré une mobilisation immédiate (§1) des faiblesses propre à la nature de ces mouvements viennent en limiter la portée de l’action (§2). On est alors amené à s’interroger sur la pertinence, voir sur l’existence effective d’une société civile napolitaine/italienne (Section 2). On observe alors que la crise des déchets « version 2008 » ne serait autre que « l’explication globale d’une réalité » (§1) où l’intérêt général n’existe plus que dans de lointains écrits et où guette la menace du triomphe de la microsociété que constitue la mafia (§2).
Le dossier :
Le dernier des juges
Les éditions de La contre allée, propose petit livre riche, dense inversement proportionnel au prix (7 euros) relatant un entretien avec Roberto Scarpinato (présent dans ce reportage Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?)
Roberto Scarpinato est « le dernier des juges », dernier survivant de la génération des juges Falcone et Borsellino, brutalement assassinés par la mafia en 1992 (cf. Bon anniversaire Giovanni). Il est l’un des procureurs du procès Andreotti (cf. Le divin Giulio Andreotti), et a instruit les plus importants procès menés contre la mafia et ses liens au sein du monde politique et institutionnel (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993). Sous protection policière depuis plus de vingt ans, mémoire historique de la justice anti-mafia, Roberto Scarpinato balaie de ses réflexions les lieux communs sur la justice, le pouvoir et la religion (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!). À travers le prisme d’une vie que la violence mafieuse a irrémédiablement bouleversée, il nous livre un entretien inédit, porté par une voix aussi vigoureuse qu’inspirée.
Cet entretien a été mené et traduit de l’italien par Anna Rizzello, qui fera la connaissance de Roberto Scarpinato à l’occasion d’une conférence donnée pour l’édition Citéphilo 2008, à Lille. Elle y sera son interprète. Depuis, les rencontres se succèdent, tissant une relation de confiance et d’estime mutuelles.
Letizia Battaglia est l’auteure de la photographie de couverture. En guise de conclusion à cet ouvrage, elle nous restitue l’histoire de ce portrait saisissant.
Vies de mafia
Henri Haget ey Delphine Saubader (Prix Albert Londres en 2010) sont grands reporters à l’Express. Avec « Vies de Mafia » (Stock, avril 2011), ils ont réussi le pari de faire entrer le lecteur dans un univers méconnu, quelquefois surréaliste, en racontant la vie de gens qui vivent, travaillent, souffrent. Ceux qui sont dans la Mafia, ceux qui la combattent de l’autre côté des Alpes. Haget et Saubader ont écrit un livre remarquable, très facile à lire, qui révèle notamment la toute puissance de la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise. Le chapitre le plus passionnant ? Sans nul doute « les monologues du parrain » dans lequel les journalistes écrivent le journal imaginaire de Bernardo Provenzano, un boss emprisonné et particulièrement surveillé. Un tableau impressionniste !
1. Vous évoquez à de nombreuses reprises la ‘Ndrangheta, une mafia italienne dont on ne connaît que trop peu l’influence politique et la puissance financière de par le monde. Pourquoi avoir choisi de « soulever la jupe » de la mafia calabraise ?
Nous avons choisi de nous intéresser à la ‘Ndrangheta calabraise car elle est aujourd’hui à la fois beaucoup plus puissante et moins connue que sa vieille cousine sicilienne, Cosa Nostra, sur laquelle les projecteurs se sont longtemps focalisés, en particulier au moment où celle-ci livrait une guerre sanglante à l’Etat italien, qui a culminé en 1992 avec l’assassinat des juges Falcone et Borsellino…
Lire l’intégralité de l’interview : http://www.thierry-colombie.fr/page.php?60
Agromafia : Le Monde diplomatique
Mafias.fr n’a pas assez traité les émeutes de Rosarno en 2010 (cf.Vengeance « transversale » à Rosarno?), faute de temps (article de la croix cf. Mondialisation : arrestation à Rome d’un mafieux calabrais après la fuite des Africains ). En outre, cet évènement suivait le massacre des Africians à Castel Volturno (cf. « Jammuncenne ») et aussi parce que mafias.fr évoque Rosarno en ces termes (cf. Histoires de femmes dans la mafia.)
Voici un article qui décortique les mécanismes de l’agromafia, ; le business des mafias dans l’agro-alimentaire Rappelons que les oranges calabraises sont vendues dans des grandes surfaces non italiennes construites à l’aide de la corruption et de la violence (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation? ) :
« La carcasse d’une voiture carbonisée gît près des grilles de l’ex-Opera Sila. C’est aux portes de cette ancienne usine de transformation d’olives que s’entrevoit la dernière trace de la « révolte de Rosarno ». Le 7 janvier dernier, cette localité agricole calabraise de 16 000 habitants s’est métamorphosée en théâtre d’émeutes après qu’un jeune saisonnier togolais, M. Ayiva Saibou, eut été blessé par les tirs d’un fusil à plomb. Il rentrait des champs d’orangers où 900 travailleurs vivaient entassés dans des conditions sanitaires alarmantes… cliquez pour la suite Christophe Ventura
Ecomafias dans son assiette
Nourriture contaminée, le nouveau business de la Camorra
La mafia napolitaine s’était déjà rendue célèbre avec l’affaire de la mozzarella di buffala contaminée en 2008. Selon un mémo diplomatique publié par WikiLeaks, elle a trouvé un nouveau business : l’importation à bas coût d’aliments toxiques.
TPE : le premier magazine économique sur la mafia
Dans le cadre d’un TPE, 2 brillantes étudiantes de première au lycée Marie Laurencin de Mennecy (91) ont élaboré un journal économique sur le phénomène mafieux ; très réussi!
Non?
Le pdf du journal :
Mafia export
Comment a-t-il été possible que des secteurs entiers de l’économie mondiale et de la finance deviennent aussi perméables aux capitaux mafieux ? A qui profite cet état de choses ? Analyse captivante et salutaire – déjà saluée par la critique en Italie – d’un univers encore méconnu, « Mafia Export » est un acte de courage et d’intelligence qui fera date.
Francesco Forgione a 49 ans. Journaliste originaire de Calabre, il a été pendant de nombreuses années député et porte-parole de Rifondazione Comunista à l’assemblée régionale de Sicile. On lui doit un combat farouche contre la bourgeoisie mafieuse de la santé (cf. Vasa Vasa en prison). Il a dirigé la commission antimafia du Parlement italien entre 2006 et 2008 (Cpa) qui s’est concentré sur la ‘Ndrangheta : mafia « numéro un ». Il enseigne désormais l’histoire et la sociologie des organisations criminelles à l’université de L’Aquila.
Mafia et mafias : une belle source
L’Italie et sa mafia, ou l’Italie et ses mafias ? Cosa Nostra, la sicilienne, ne règne plus seule sur la Péninsule. Elle a subi de plein fouet la répression après les féroces attentats des années 1992-1993, qui valurent la vie des juges Falcone et Borsellino. Cosa Nostra est désormais concurrencée par d’autres mafias qui, s’inspirant de son exemple, se sont affirmées dans le Mezzogiorno. Telle la Camorra napolitaine qui a brusquement cessé d’être un conglomérat de délinquants pour devenir «Le Système». Telle aussi la ‘Ndrangheta calabraise, connue autrefois pour ses enlèvements moyenâgeux dans l’Aspromonte et qui assurerait aujourd’hui 80 % du trafic mondial de cocaïne. Marcelle Padovani nous fait entrer dans le nouveau monde des mafias. Et surtout nous fait comprendre que la mafia n’est pas un contre-Etat mais, dans certaines régions du sud de l’Italie, le seul Etat véritablement existant – 4e de couverture –
Une source journalistique de grande qualité et esthétique en raison des nombreuses illustrations et autres photos : en complément de : Article mafia et politique, Publication : la mafia vue par les sciences politiques ou Le livre pour les étudiants
“Crime organisé, main basse sur l’information”
Reporters sans frontières rend public, ce 24 février 2011, un rapport thématique consacré à la principale menace actuelle sur la liberté d’informer : le crime organisé (cf. Cinémafia à Paris le 22 janvier) et dans lequel accessoirement mafias.fr est cité 🙂
Au cours de la décennie 2000, 141 journalistes ont perdu la vie pour avoir osé dénoncer l’emprise des gangs et l’économie parallèle. Dans le monde de l’après guerre froide, les principaux prédateurs de la presse ont pour nom les mafias, les cartels de la drogue mais aussi des groupes paramilitaires reconvertis dans la contrebande à grande échelle.
Les mafias traditionnelles incarnées par Cosa Nostra (cf. Opération Persée, le dieu qui décapita la méduse…) ne sont plus les seuls visages de cette “pieuvre” aux dimensions transnationales, plus meurtrière pour les journalistes que les derniers régimes d’oppression ou les dictatures. Aucun continent n’est épargné…. la suite
En Italie, les mafieux ont peur de la plume à quoi il réponde par le plomb. Avant, ils tuaient les journalistes qui s’approchaient de la vérité ; 9 journalistes assassinés de 1950 : Cosimo Cristina (1960), Mauro De Mauro (1970), Giovanni Spampinato (1972), Peppino Impastato (1978), Mario Francese (1979), Giuseppe Fava (1984), Giancarlo Siani (1985), Mauro Rostagno (1988) et Beppe Alfano (1993). Le 14 mai 1993 à Rome, une bombe blessa vingt et une personnes mais n’atteignit pas la probable cible visée. Il s’agissait d’une attaque envers Maurizio Costanzo, un journaliste de « pouvoir » inscrit à la loge maçonnique clandestine P2 mais ayant récemment pris des positions contre la mafia.
Aujourd’hui, on connait la vérité grâce au travail de la magistrature indépendante italienne. Les mafieux menacent alors les personnes qui diffusent la vérité (cf. Avant qu’il ne soit trop tard…) : tel Roberto Saviano avec son livre Gomorra et le film ; tel Lirio Abate qui dénoncent les complices de Cosa Nostra. Les mafieux n’aiment pas non plus être ridiculisés (cf. Giulio Cavalli…). Aujourd’hui, plus de 10 journalistes vivent sous escorte car ils sont menacés par la violence programmée des mafias au quotidien…, par les complices de la mafia (cf. les clans… ) et parfois par la lâcheté commune (cf. « Pauvre » Saviano).
Enfin, plus haut niveau de l’Etat, on mitraille les journalistes (cf. Anniversaire…)
Télécharger le rapport : http://fr.rsf.org/IMG/pdf/crime_organise.pd
Le lien organique du président du Conseil avec les organisations mafieuses
Au cours d’un colloque, je pose une question à un politologue italien venu parler de Berlusconi. : « Ne sous-estimez vous pas, en particulier dans le monde universitaire, le lien organique de Silvio Berlusconi avec le crime organisé? (je prends volontairement le terme de « crime organisé » pour voir si mon interlocuteur va lui employer le terme de « mafia » (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!)
Réponse du politologue : « Non je ne crois pas à un lien organique du président du Conseil avec le crime organisé« …. ignorance ou complicité ?
En réalité, le lien organique de Silvio Berlusconi avec la mafia se nomme Marcello dell’Utri (Le bras droit du président du Conseil condamné en appel). Enfin, voici un article pour que chacun se fasse son opinion :
Les « favorites » de Berlusconi et leurs liens avec la mafia…
Crimorg.com | L’Espresso – Italie | 20.01.11
Le Président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, est actuellement impliqué dans le « Rubygate » : avec plusieurs de ses proches, il a été inculpé pour prostitution juvénile (la jeune Ruby étant mineure quand elle a eu des relations sexuelles avec « il Cavaliere »). 10 autres filles seraient impliquées dans ces affaires de relations sexuelles contre de l’argent ou des avantages.
Parmi celles-ci figurent les jumelles Eleonora et Imma De Vivo qui bénéficient d’un appartement dans le complexe immobilier Milano 2, construit par Fininvest, la société de Berlusconi. Eleonora est notamment connue pour sa participation à la télé-réalité « Isola dei Famosi« . Dans le cadre de l’enquête menée par le Parquet de Milan sur les faits de prostitution, les enquêteurs ont perquisitionné chez la starlette à Naples. C’est en effet la qu’elle vit depuis plusieurs années avec son compagnon officiel : Massimo Grasso, entrepreneur et ancien Conseiller Municipal de Forza Italia. Grasso est aux arrêts domiciliaires car il est inculpé dans une affaire d’association mafieuse. L’immeuble où habite le couple appartient à la société « Le Mimose », placée sous séquestre dans le cadre d’une affaire mafieuse (cf. La confiscation : enjeu politique majeur. Enfin, le jour de la perquisition, Grasso devait être entendu par un tribunal dans une affaire de machines à sous illicites, placées par la société de Renato Grasso, le frère de Massimo, sous le contrôle des clans camorristes (cf. Des machines à sous à la bourgeoisie mafieuse)
Une autre des « favorites » de Berlusconi est Noémi Letizia, connue à l’occasion d’une fête pour ses 18 ans à laquelle était conviée le Président du Conseil. Le père de la jeune fille, Elio Letizia, est inculpé dans une affaire de racket et est connu pour ses liens avec le clan du Secondigliano de la Camorra (cf. Camorra Murder : number 26 )
Barbara Montereale, 23 ans en 2008, quand elle a fréquenté les villas de Berlusconi, a reçu des bijoux et 10.000 euros en liquide pour ses « services ». Elle est lié à Radames Parisi, figure de la mafia de Bari. Acquitté en appel dans une affaire d’homicide, il a été arrêté en octobre dernier pour une affaire d’usure, d’extorsion et de blanchiment. Mêlée aux affaires du clan Parisi (en photo), on retrouve une autre femme, bien connue de Berlusconi : la députée Elvira Savino, également inculpée pour blanchiment( cf. article 4Italie : état de droit!)
Sabina Began, une ancienne mannequin allemande devenue actrice, a organisé plusieurs dizaines de fêtes, parfois dans les villas de Berlusconi, souvent avec lui… En 2003, son compagnon avait réussi à échapper à la police : Bashkim Neziri, proche de l’UCK (Armée de Libération du Kosovo), était recherché pour trafic international de drogue.
En Sicile, les deux amies Perla Genovesi et Nadia Macri sont également impliquées dans les « parties fines » dans les cercles politiques siciliens mais aussi de Rome. Elles ont été arrêtées car elles servaient de « mules » pour un réseau de trafic de cocaïne dirigé par des proches de Matteo Messina Denaro, le principal boss de l’ouest de la Sicile. (cf. Saisie record contre le complice du chef de la mafia de Trapani). Perla, ancienne assistante parlementaire d’un sénateur, a admis avoir participé à des fêtes avec des hommes politiques, avec son amie Nadia, escort girl. C’est durant ces fêtes (avec sexe, alcool et stupéfiants) qu’elles auraient rencontré Silvio Berlusconi.
Un des co-inculpés de l’homme politique est Lele Mora, un des plus importants imprésario et découvreur de talents d’Italie (talents qu’il pouvait « réorienter » vers les fêtes du Cavaliere…). Mora, déjà connu pour des affaires de drogue, d’escroquerie et de fraude fiscale, apparaît dans l’enquête « Il Crimine », qui a débouché en juillet dernier sur 300 arrestations : voir article du Figaro