Archive pour la catégorie ‘A lire’
Mafias.fr dans un livre sur le blanchiment
Techniques de blanchiment et moyens de lutte
Eric Vernier
Collection: Fonctions de l’entreprise, Dunod, 2013 – 3ème édition – 304 pages – 152×240 mm
Blanchir l’argent sale, c’est remettre dans le circuit officiel le fruit des trafics en tout genre (crime, drogue, prostitution, détournement de fonds, prise d’otages). Cet ouvrage propose un panorama détaillé et exhaustif des différentes techniques de blanchiment, des plus simples aux plus sophistiquées, ainsi que les moyens de lutte mis en place au niveau national, européen et international.Cette3e édition est mise à jour des nouvelles législations et statistiques, et s’enrichit de nombreux avis d’experts. Technique et très complet, cet ouvrage est principalement dédié à la formation des personnels de la banque, des conseillers fiscaux et des conseils en gestion de patrimoine (professions exposées).
Sommaire
L’argent sale. Les origines de l’argent sale. L’origine géographique de l’argent sale. Les techniques de blanchiment. Les définitions et typologies du blanchiment. Les techniques artisanales. Les techniques financières. Les moyens de lutte. Les textes nationaux et internationaux. Les organismes officiels. Un combat déloyal. La pratique bancaire en France, en Allemagne et au Luxembourg. Les obligations des banques. Les déclarations d’intentions à l’épreuve de la pratique. La lutte des banques contre le blanchiment. L’état des lieux et les enjeux internationaux. La situation française. La situation mondiale. Les enjeux politiques, économiques et sociaux.
Biographie des auteurs
Eric Vernier – Docteur en finance, Maître de conférences à l’université du littoral côte d’opale (ULCO), il enseigne également au Centre de formation des journalistes (CFPJ), Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), ESC Lille, ESC Amiens, ESC Reims, HEC Executive, Université catholique de Lille, Université du Groupe Caisse d’épargne, Université d’Angers… Expert APM et consultant international sur les questions de blanchiment il effectue des missions d’audit sur les risques de blanchiment et des formations pour des groupes financiers internationaux. Il est administrateur de la Caisse d’épargne Nord France Europe.
Publics : Étudiants en universités et écoles de commerce (Master Banque et finance); Banquiers; Experts-comptables et professions du conseil ; Magistrats et policiers ; Chefs d’entreprise
La revue n°6 de l’OGC en ligne !
L’Observatoire Géopolitique des criminalités (OGC) sort le sixième numéro de sa revue ! Le sommaire est, comme d’habitude accessible ici gratuitement, afin que vous puissiez (encore une fois) constater de la diversité des sujets traités ou encore de la précision et de la pertinence avec lesquels ils sont étudiés.
Au sommaire de cette sixième revue, un gros morceau consacré à l’Amérique Latine et le Narcotraffic avec par exemple les orphelins du crime organisé au Mexique ou encore l’excellent article/enquête de notre intervenant FLARE France, Fabrice Rizzoli sur la question des narco-comptoirs des mafias Italiennes en Amérique Latine.
Si cette revue vous a intéressé, n’hésitez pas à vous inscrire à la lettre d’information de l’OGC pour vous tenir au courant de toutes leurs actions.
La revue n°5 de l’OGC est enfin disponible!
Le nouvel opus de la revue de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités (OGC) vient de sortir. Celui-ci est certes le premier payant. Mais les éditions antérieures sont toujours librement consultables sur le site de l’OGC.
Ce cinquième volet, traite différends dossiers sur la France avec des sujets divers et variés notamment le trafic d’être humains, l’évolution de la lutte anti-corruption, la censure de la presse.
D’autres pays européens et du monde, sont également concernés par la revue, dont le cas précis l’Etat et la mafia et bien d’autres phénomènes criminels avec notamment la nouvelle tendance criminelle qui s’adapte plus vite que les lois qui visent à lutter contre ces phénomènes, la contrefaçon de médicament ou encore une bande dessinée sortie en janvier 2013 qui aborde de façon ludique mais sérieuse de la criminalité dans les Balkans.
Nous vous conseillons donc avec enthousiasme la lecture de cette très bonne cinquième édition de la revue de l’OGC !
Mafias.fr dans « Il Fatto »
Le lundi 28 janvier, pour « Il Fatto quotidiano » (le médiapart italien), Martina Castiglioni a interrogé le rédacteur de Mafias.fr.. Ci-dessous le texte original et à droite la version papier un peu différente car elle rajoute des éléments d’ITV oral. Accessoirement, le titre n’est pas de l’auteur qui ne tient pas à parler de « lois spéciales » contre le crime organisé…
Martina :
Corsica terra di guerra. Ad analizzare il fenomeno nel dettaglio è Fabrice Rizzoli, specialista di criminalità organizzata e mafia, autore del libro “Petit dictionnaire énervé de la Mafia” e referente (responsabile) FLARE France, network europeo contro il crimine organizzato transnazionale. Rizzoli ha sulle spalle anni di battaglie, dal dottorato alla Sorbonne sulle Mafie italiane e relazioni internazionali fino alle campagne di lobbying per convincere i Francesi che la mafia è un problema anche sul loro territorio.
Qual è il bollettino della Corsica attualmente?
Trenta morti, tentativi inclusi, ogni anno da vent’anni per 300 000 abitanti. Si ammazza più in Corsica che in Albania. Quattro clan si spartiscono l’isola e nel 2012 (non dal 2012, non lo so da quando 🙂 è diventata la zona più criminogena d’Europa. Nel 2011 sono stati uccisi due politici, nel 2012 un avocato ed un presidente di camera di commercio (nel 1998 un prefetto!), quindi nessuna reticenza a colpire direttamente le istituzioni. E le inchieste sono ad un punto morto.
Di che tipo di crimine stiamo parlando?
Lo Stato parla solo adesso con certezza di mafia perché negli ultimi anni ad essere repressi sono stati gli ambienti ultra nazionalisti, lasciando uno spazio vuoto in cui l’organizzazioni criminali hanno potuto proliferare. In Corsica, ad essere colpito è la stato di diritto in un’isola dove i clan si spartiscono grosse fette di business economico: dal videopoker, alle discoteche fino alle proprietà immobiliari. E sono attivi su tutto il territorio francese.
Sembra l’Italia, dicono in Francia.
Non c’è niente di più sbagliato, in Italia, piu precisamente in Sicilia non si muore più di mafia o almeno la mafia sa che se uccide rischia di essere arrestata o perseguita. Il tasso di impunità per noi è imbarazzante. (5% dei omicidi risolti)
Che cosa la Francia potrebbe imparare dall’Italia?
L’Italia è il paese della mafia e dell’antimafia e tra 1982\1992 ha messo in piedi alcune misure per lottare contro la criminalità organizzata. C’è una Commissione Europea contro il crimine organisato che ha chiesto di dotarsi degli strumenti italiani. In Francia ci sarebbe da creare il delitto di associazione criminale, quello che in Italia chiamate delitto di associazione mafiosa, si prova che queste persone formano un’associazione criminale con un’inchiesta giudiziaria e poi i mafiosi ed loro complici (anche se non perseguitati penalemente) devono provare l’origine legale dei loro beni. Si chiama confisca amministrativa preventiva di beni che vengono poi restituiti alla società civile. La confisca in Italia ha portato a prendere 11 miliardi in 2 anni, contro i soli 800 milioni in Francia.
Il primo ministro Ayrault ha annunciato dieci misure per combattere il problema a dicembre scorso. Sono efficaci?
Sono misure classiche, lunghe e complicate. Ci vogliono più strumenti. In Francia le inchieste non portano a risultati concreti. Non c’è protezione per i testimoni o dopo il processo per chi confessa . Nessuno fa denuncia per racket in Corsica, c’è paura. Ad esempio, lo stato ha fatto una legge per i collaboratori di giustizia, ma non esiste un decreto di applicazione. Poi la società civile non ha dirito contro i criminali. Occore con urgenza fare una legge di reutilizzo sociale dei beni confiscati. La casa del clan corso deve diventare un centro culturale.
Siamo bloccati nella nostra convinzione di stato accentrato e imperialista: pensiamo ai nostri armamenti in giro per il mondo e la mafia è solo una piccola macchia.
Dédicace à Saint Gratien (95)
Samedi 15 décembre de 10h à 13h
Fabrice Rizzoli
auteur du Petit Dictionnaire énervé de la mafia
dédicacera à la Librairie du Forum
11 Rue Berthie Albrecht
95210 Saint-Gratien
Le statut de repenti : la solution au problème corse ?
Le texte de loi existe, il faut juste signer le décret d’application mais voilà pour des prétextes fallacieux de coût, on attend depuis 2003. Il faut dire que le « repenti » a mauvaise presse.
Inventé par les journalistes transalpins, le mot « repenti » à connotation religieuse n’a aucun sens dans la lutte contre le crime organisé. Les repentis cela n’existe pas. Il n’y a que des professionnels du crime qui font le choix rationnel de quitter une criminalité systémique en choisissant la vie et la citoyenneté ; ce qui implique d’en accepter toutes les contradictions et les nombreuses injustices. En Italie, on nomme les mafieux qui sortent de la mafia des collaborateurs de justice mais en France, il faudra les nommer « coopérateur de justice ». En France, à peine le mot « collaboration » prononcé que vous avez déjà perdu la bataille des idées… Il n’y a qu’a voir les propos de M. Vallini, pourtant fin connaisseur de la justice, qui parle de « prime à la délation »
Alors qu’en est-il réellement?
La coopération des gangsters : l’unique moyen de connaître le monde du dessous, « l‘underworld »
Il est impossible de connaître pleinement un phénomène clandestin et donc de lutter efficacement contre celui-ci sans information venant de l’intérieur. La participation aux procès de membres des clans corses ou de France constituerait un éclairage scientifique sur « l’entre-deux monde » français encore méconnu et fantasmé. C’est grâce aux témoignage des mafieux italiens que l’on connaît bien la mafia italienne à contrario d’autres mafias en particulier chinoise. Sans ce système, on aurait jamais résolu le meurtre d’une française de Clermont-Ferrand.
Un statut réellement protecteur contre une coopération entière
De nombreux pays ont des systèmes de coopérateur de justice mais en Italie, il a permis depuis 1991 de sortir environ 3 000 mafieux du système (sur 20 000 mafieux). En 1996, le service de protection de la police protégeait jusqu’à 5 000 personnes! A ce jour, aucun de ces protégés de l’Etat n’a été assassiné mais gare à celui qui en sort… Enfin, il n’y a que 5% de rechute.
Le statut doit protéger le gangster et sa famille. Le « voyou », après une condamnation, a le droit de vivre en sécurité c’est-à-dire sous une autre identité pour un temps indéterminé si les menaces sont établies comme c’est le cas en Corse. En échange, le gangster doit démontrer qu’il a tourné le dos à son ancienne vie, ce qui implique de TOUT raconter et témoigner à tous les procès. Un statut qui prévoit un témoignage sur une affaire contre une remise de peine n’est un pas un statut de coopérateur de justice mais un vulgaire plea bargain.
En savoir plus sur Atlantico
Mémoire IRIS sur la prohibition des drogues
Mafias.fr s’intéresse aux drogues tant que premier facteur d’accumulation du capitale de la part des mafias y compris en France (cf. Etats généraux de l’antimafia 2009) et il semble que des modèles alternatifs soient possibles (cf. Contre les mafias : la régulation publique de la drogue). Alors quand, dans le cadre des fonctions d’enseignant, un étudiant veut travailler la question, il n’y a pas a hésiter:)
La prohibition régit la plupart des législations nationales concernant les drogues. Cent ans après son instauration, il convient d’effectuer un état des lieux sur son efficacité à prévenir les usages et les trafics. Des modèles alternatifs existent et semblent parfois plus à même de répondre aux problèmes que posent les drogues. Tour d’horizon de la planète drogues en 2012 par un étudiant de master 1 de l’IRIS.
Un criminologue français vante l’Antimafia en Italie
Quand un criminologue vante l’antimafia en Italie, il faut que les journalistes cassent le moral avec un titre négatif ; le voici
20 ans après l’opération « Mains propres », l’Italie s’embourbe toujours dans une vaine lutte contre les mafias
Non, on « s’embourbe » pas et non la lutte n’est pas « vaine ». Employer ce mot c’est alimenter le mythe de l’invincibilité de la mafia et donc renforcer son pouvoir cf. Petit Dictionnaire énervé de la mafia
Stéphane Quéré de Crimorg (cf. livre sur la mafia calabraise)
« Selon des repentis, Cosa Nostra aurait négocié avec une frange de l’Etat : arrêt de la stratégie terroriste contre des concessions (abandon des lois spéciales antimafia). Le juge Borsellino se serait résolument opposé à ces tractations : peut-être le mobile de son assassinat ? Ces attentats ont mis à bas la Démocratie-Chrétienne (accusée de connivence avec la mafia, notamment via Giulio Andreotti), entraînant l’émergence d’une nouvelle classe politique italienne, comme Forza Italia (devenu « Peuple Des Libertés »). Dans son aventure politique, Silvio Berlusconi est poussé par son bras-droit de toujours, Marcello Dell’Utri, accusé d’avoir été la courroie de transmission entre Cosa Nostra et les nouveaux dirigeants de l’Italie (et condamné comme tel). Malgré cette nouvelle donne et l’hostilité systématique de Berlusconi et de ses alliés contre les magistrats, la lutte antimafia marque des points.
Les magistrats bénéficient d’outils efficaces contre les organisations mafieuses. Ainsi, la détention renforcée pour les grands chefs mafieux les empêche de diriger leurs clans depuis leur cellule. Une situation qui entraîne l’apparition de « parrains » mafieux d’un nouveau genre : les femmes, sœurs ou mères des boss incarcérés.
La procédure de saisie des biens mafieux est également un outil primordial contre Cosa Nostra. Elle a un double intérêt. Opérationnel d’abord : les mafieux sont privés de leur patrimoine. Symbolique aussi : leurs biens, synonymes de puissance, sont réattribués à la collectivité. Ils deviennent des écoles, des centres d’aide aux toxicomanes, aux femmes battues, aux séropositifs, etc. Les associations anti-mafia en font leur siège pour promouvoir « l’éducation à la légalité ». Si le système n’est pas parfait (lenteur des procédures), les autorités italiennes ont tout de même saisi, de 2006 à 2009, 425 millions d’euros de biens à Cosa Nostra, 189 millions d’euros à la Camorra ou encore 90 millions à la ‘Ndrangheta.
La possibilité de dissoudre des conseils municipaux semble également de plus en plus utilisée : 220 dissolutions depuis la loi de 1991, avec des communes concernées de plus en plus situées dans le nord du pays, parfois tout prêt de la frontière française… Preuve que les organisations mafieuses du sud du pays s’implantent de plus en plus dans le Nord industriel. La suite «
Mafias.fr dans « Quoi » : l’actu expliquée
Après une tribune : la mafia menace-t-elle la France?, une petite participation au décodage du problème des déchets à Naples 🙂
Cela avait déjà fait l’objet d’une émission en 2008 et Berlusconi avait été élu en promettant la fin du problème des déchets… 2 minutes d’explication dans cette vidéo ci-dessous ou dans le Petit Dictionnaire…. puis l’article dans « Quoi l’actu expliquée »
Déchets : pourquoi Naples est-elle envahie de cafards géants ?
De drôles de squatteur ont fait surface à Naples depuis quelques jours : des cafards géants atteignant parfois jusqu’à 7 cm de long.
En cause, la canicule, mais aussi les ordures. « Les déchets restent toute la nuit dehors alors que les températures sont très élevées. Les hôtes des égouts sont donc attirés« , explique sur TF1News Maurizio Scoppa, directeur général de l’Agence Sanitaire de Naples.
Cette situation cauchemardesque relance la polémique sur la crise des ordures, qui touche Naples et sa région depuis les années 1990.
La suite en cliquant sur QUOI
Dans la Croix : l’Italie poursuit sa lutte anti-mafia
Dans La Croix par MARIE VERDIER
Plus de 2 000 mafieux ont été arrêtés, et des biens estimés à 4 milliards d’euros ont été saisis en 2011.
Le ministère italien de l’intérieur a dressé mercredi 15 août le bilan de la traque aux pratiques mafieuses l’an dernier. Dans la péninsule, 2 041 mafieux ont été arrêtés dont 18 criminels particulièrement dangereux.
Et 12 139 biens, entreprises, hôtels, exploitations agricoles, yachts, voitures de luxe, etc., ont été saisis pour une valeur totale estimée à 4 milliards d’euros. « L’Italie, c’est certes le pays de la mafia, mais c’est aussi le pays de la lutte contre la mafia qui a élaboré un dispositif unique au monde », résume Fabrice Rizzoli, secrétaire général de l’Observatoire géopolitique des criminalités (de 2008 à 2012) et auteur du Petit dictionnaire énervé de la mafia (1).
Une grande partie des biens saisis (42 %) l’ont été en Sicile. La Campanie (région de Naples) et la Calabre concentrent l’essentiel des autres saisies (respectivement 26,6 % et 18,6 %).
DES BIENS RÉAFFECTÉS À DES FINS SOCIALES
Cependant les régions de Rome, ou plus au nord, de Milan ne sont pas épargnées. « D’ailleurs l’agence nationale chargée de l’administration et de l’affectation des biens saisis à la criminalité organisée vient d’ouvrir une antenne pour le nord de l’Italie à Milan », précise Fabrice Rizzoli.
Cette agence créée début 2010 gère le devenir de plus de 10 600 biens immobiliers et 1 600 exploitations agricoles, les produits de luxe étant, eux, revendus. Ces biens ont vocation à être réaffectés à des fins sociales et confiés, pour ce faire, à des associations ou des collectivités territoriales.« Cela n’est pas toujours possible, certains biens dépérissent, mais il y a quantité d’exemples réussis, d’anciennes villas de luxe devenues des centres culturels ou des écoles de la deuxième chance et des terres agricoles transformées en coopératives », ajoute Fabrice Rizzoli.
Pour ne pas affaiblir la lutte contre la mafia, la réduction du nombre de tribunaux décidée la semaine dernière dans le cadre du programme de réduction des dépenses publiques n’affectera pas les régions à implantation mafieuse.
Pour plus d’info sur la confiscation :