Archive pour la catégorie ‘A lire’

La Sicilienne rebelle

Voir "cinéma" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaCe samedi 12 septembre, l’association Anteprima (cliquez) nous conviait à une avant première, celle de « La sicilienne » de Marco Amenta, au Cinéma du Panthéon, 13 rue Victor Cousin 75005 Paris ainsi qu’à un débat riche de spécialistes (Fabrice Rizzoli et Claude Ducouloux-Favard).

Voir "femme et mafia" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

Rita

Il s’agit d’un film sur Rita Atria, jeune sicilienne de Partanna (Province de Trapani) qui grandit dans une famille mafieuse. Son père et son frère, tous deux mafieux du clan Accardo, sont tour à tour assassinés en 1985. En 1991, Rita (en photo) décide de collaborer avec le magistrat Paolo Borsellino, en poste à Marsala. Au début, la jeune Rita témoigne pour se venger des assassins de son père et de son frère. On suit alors l’évolution psychique de cette femme qui veut d’abord se venger comme on le fait dans la mafia pour ensuite demander justice (et non plus faire « vendetta ») comme on le fait dans une société démocratique. On comprend la solitude que traverse les collaborateurs de justice qui vivent sous une autre identité coupés de leur racine mais sous protection de policiers dévoués (dont le plus proche d’elle sera assassiné). Au mois de juillet 1992, lorsque le juge Paolo Borsellino est à son tour assassiné, Rita perd sa dernière raison de vivre. Elle se suicide en se jettant de son appartement à Rome.

Voir "femme et mafia" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaLe film est aussi un film sur les femmes dans la mafia, ses femmes qui subissent ou participent à la mafia (cf. De la mafia calabraise, de la mémoire et des femmes et Pas de femme, pas de mafia (en photo la couverture du livre de Liliana Madeo « donne di mafia »). Le personnage de la mère qui transmet les codes culturels mafieux (loi du silence…) et qui dénigre sa fille parce qu’elle décide de passer du côté de l’Etat de droit. Un film sur la mafia à étudier en classe comme la bande dessinée Brancaccio (cf. Une BD pour comprendre le phénomène mafieux).

Voir "négociation" et "terrorisme" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia

Via d'Amelio

Une critique de vérité historico-mafieuse s’impose cependant. Le film laisse à penser que le juge Paolo Borsellino a été assassiné par le clan de Partanna contre lequel Rita témoigne. En réalité, des soldats aux ordres des Corléonnais (Toto Riina, Bernardo Provenzano et Leoluca Bagarella qui avait déjà éliminé le juge Falcone, cf. Bon anniversaire Giovanni) ont placé la bombe (en photo l’attentat). Il semble que les Corléonais qui commandait la mafia sicilienne ont agi avec l’assentiment de certains milieux politico-financiers qui voulaient changer de régime après l’effondrement de la Démocratie chrétienne. En 1993, la mafia sicilienne et ses complices poseront d’autres bombes à Florence, à Rome et à Milan.

Et, en 1994, un nouveau régime verra effectivement le jour…

La mafia calabraise vue par Bakchich-info

Retrouvez un bonne article sur la ‘Ndrangheta et ses complcités avec des membres des institutions. Il manque peut-être une étude sur le contrôle du territoire.

La mafia calabraise à la conquête du monde

Criminalité / mercredi 22 avril par Enrico Porsia (amnistia.net)

Dans la galaxie de la criminalité organisée, la ‘Ndrangheta, est aujourd’hui au zénith. Cette organisation mafieuse, qui nous vient de Calabre, ne cesse d’étendre son empire.

Inconnue du grand public jusqu’au massacre de Duisbourg en Allemagne [1], la ‘Ndrangheta poursuit son ascension vers les sommets de la haute criminalité. En mai 2008, l’ancien président américain, George W. Bush, en s’appuyant sur le Foreign Narcotics Kingpin Designation Act, visant à punir les trafiquants de drogue, l’avait rajouté officiellement sur la liste noire des organisations criminelles les plus dangereuses agissant sur le sol américain. Et, il faut bien admettre que, pour une fois, Bush junior n’avait pas grossi le trait…. la suite :

http://www.bakchich.info/La-mafia-calabraise-a-la-conquete,07455.html

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Mafia et différences

Au cours de l’année 2006, dans une prison de Catane, un jeune détenu affilié à une cosca, (Des statistiques à la réalité de la lutte antimafia ) affirme qu’ils existent  des mafieux homosexuels même si ceux-ci doivent se cacher!
Au sein des organisations mafieuses, ceux qui sont soupçonnés d’être gays vivent dans la terreur. Rappelons le cas de Johnny D’Amato (en photo), un « captain », c’est-à-dire un chef de groupe d’une dizaine de mafieux, au sein de la famille De Calvacante du New Jersey aux Etats-unis. Son parcours a été porté à l’écran dans la série les Soprano. Jonnhy d’Amato a été assassiné en janvier 1992 par ces compères qui le croyaient gay. En réalité, on ne sait pas si Jonnhy D’amato était « homo » ou pas. Son problème est qu’il venait de remplacer le chef de sa « famille » mafieuse incarcéré. Jonnhy d’Amato était un « acting boss »,  qui devait peut-être sa promotion au fait qu’il était lié à la très puissante famille Gambino de New York. Le fait qu’il soit « homo » ou présumé comme tel n’était peut-être qu’un prétexte pour qu’on l’assassine. En effet, les rapports entre  les 5 familles de New York et celle du New jersey ont toujours été faites d’alliances et de trahisons.
Conclusion : la mafia c’est la tyrannie de la famille (Arrestation de la « mamma ») et des valeurs. Celui qui bouge le petit doigt (au mieux…) est assassiné surtout si les intérêts du clan sont menacés.
En 2008, un détenu membre d’une famille mafieuse sicilienne, écrit une poésie. Les autres détenus le cataloguent alors comme une « tapette », un « pédé ». En effet, d’après les règles de Cosa nostra, la mafia sicilienne, un « soldat » de l’organisation mafieuse ne peut être homosexuel. La punition carcérale tombe : huit « hommes d’honneur » (ainsi se nomment les mafieux siciliens) sodomisent le jeune homme. Ces pratiques sont courantes. Pourtant, l’avocat du jeune homme a décidé d’en référer aux autorités. A ce jour, les huit mafieux n’ont pas été sanctionnés par l’administration pénitentiaire. Ces cas ne sont pas des cas isolés. L’avocat de la victime a rendu l’agression publique le 3 août 2008.

La nostalgique Serbie : en mouvement vers l’Union !

En ce 24 mars 2009 à Belgrade, deux jours après « l’anniversaire » des bombardements de 1999, l’ambiance est lourde1. Les manifestations nationalistes succèdent à celles des pacifistes. En passant devant le ministère de la Défense qui porte encore les stigmates des missiles américains (photo à gauche) on prend conscience que la Serbie est encore entre le passé et l’avenir. Il s’agit pourtant de résoudre cette contradiction pour que cet Etat intègre l’Union européenne, et ce dans l’intérêt de tous les pays membres.


Une Serbie, des territoires

Le nord du pays est animé par une capitale moderne et bouillonnante ; Belgrade, ville d’1,5 millions d’habitants. Le nord du pays est aussi caractérisé par la riche Voivodine aux multiples ethnies et aux sept langues. Le Sud du pays est un territoire sous-développé. En dépit des 64 millions de dollars versés par le gouvernement serbe depuis 2001 pour moderniser les infrastructures, le Sud connaît un important retard économique et un chômage endémique (30% de plus que la moyenne nationale)2. Dans le Sud, les tensions ethniques sont toujours vivaces. Le fossé qui sépare le Nord du Sud menace dangereusement l’unité nationale. Réduire les disparités entre les territoires est un enjeu majeur pour intégrer l’Union européenne. Si son action a permis des progrès au Portugal entre le Nord et le Sud ou entre l’Irlande et la Grande Bretagne, ce doit être possible en Serbie aussi.

La Serbie au cœur des Balkans

A l’échelle de la région, la Serbie est en retard sur ses voisins slovènes et croates. Si les longs délais pour intégrer l’Union ne posent pas de problèmes aux citoyens serbes, le maintien du visa pour les citoyens est vécu comme une humiliation. En franchissant les frontières au mois de mars dernier, j’ai pu me rendre compte des nombreux contrôles aux frontières croato-slovènes et serbo-croates, qu’on les traverse dans un sens ou dans l’autre. Ces quatre contrôles sont longs et peu probants en matière de sécurité car les bagages n’ont pas été fouillés.

Dans la mesure où la circulation des personnes est une donnée fondamentale pour le progrès des mentalités. Il semble que le maintien de visas pour le citoyen ressemble à une punition pour les errements du passé. Les autres États de la région ne jouent pas l’apaisement. Depuis 2006, le Monténégro a officiellement proclamé son indépendance et la dissolution de la communauté d’États de Serbie-et-Monténégro mais cet État est devenu un havre pour la diaspora Russe dont la réussite dans les affaires est souvent douteuse. La Macédoine, candidate à l’entrée dans l’Union mais devant régler le problème de son nom avec la Grèce… ne joue pas la carte de l’avenir en nommant son aéroport « Alexandre le Grand » et en prônant une politique populiste « d’antiquisation » de la société. Il s’agit de donner à la Macédoine des allures de grande nation Antique. Or, on sait que les projets de grande nation sont des motifs d’embrasement dans les Balkans. On ne peut que se féliciter de la position de la France prônée par le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, M. Besson, visant à soutenir la libéralisation des visas macédoniens à condition qu’il en soit de même pour les citoyens serbes, ce que le commissaire Jacques Barrot a annoncé le 7 mai dernier.

Enfin, à bien des égards, la situation en Bosnie, partagée en plusieurs républiques et n’ayant ni armée ni police commune, est plus inquiétante.

Le Kosovo au « centre » du monde

Avec objectivité et sans arrière-pensée, au Kosovo, le droit international n’est pas respecté. En effet, la résolution 1244 du 10 juin 1999, reconnaît l’appartenance du Kosovo à la République fédérale de Yougoslavie puis de l’Etat et Serbie et Monténégro (2003). Depuis ce texte, le Kosovo est géré par la MINUK administrée par l’ONU (18 000 soldats de la KFOR-OTAN). Or, le 17 février 2008, le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance. Cette indépendance n’a pas été reconnue par Belgrade et la communauté internationale est très divisée. Comparaison n’est pas raison mais que se passerait-il si le Pays basque déclarait unilatéralement son indépendance ? Depuis, les tensions perdurent. Au mois de mars dernier, des journalistes ont révélé que des politiciens kosovars auraient versé un pot-de-vin de 2 millions de dollars à des officiels des Maldives pour que cet État reconnaisse l’indépendance du Kosovo3.

Il est vrai qu’aujourd’hui les deux communautés (serbe et kosovare) ne peuvent réellement vivre ensemble. Une séparation s’impose mais en tenant compte de la sécurité de chacun. Rappelons qu’en 2004, des pogromes anti-serbes ont eut lieu. Seule l’Union européenne peut soutenir la paix sur le modèle irlandais. La différence avec le Kosovo est qu’il est au cœur d’une confrontation géopolitique mondiale entre la Chine et la Russie d’une part et les États-Unis et l’Europe d’autre part (comme on peut le voir sur la carte de la reconnaissance du Kosovo dans le monde :

Kosovo      États reconnaissant formellement l’indépendance du Kosovo      États prévoyant de reconnaître formellement le Kosovo      États ayant exprimé leur neutralité ou ayant reporté la reconnaissance du Kosovo      États s’étant déclarés préoccupés par une déclaration d’indépendance unilatérale      États ayant déclaré ne pas reconnaître l’indépendance du Kosovo      États n’ayant pas exprimé de position

La criminalité en Serbie, une tendance lourde en évolution ?

A l’image de l’Italie, le crime organisé semble être une tendance lourde de la Serbie, située au cœur des Balkans. « Depuis son émergence en Occident au début du siècle et quel que soit le contexte politique régional le trafic d’opiacés est resté une donnée constante sur les routes des Balkans. Il fait intervenir une pluralité d’acteurs, politiques et économiques, balkaniques ou pas, regroupés en réseaux d’intérêts conjoncturels ».4 La Serbie est donc toujours un carrefour pour la criminalité européenne. Les mafias italiennes, russes, chinoises et bulgares ont désormais choisi Belgrade comme lieu de rencontre.

Par ailleurs, l’Europe reste impressionnée par l’assassinat du premier ministre Zoran Djindjic au mois de novembre 2003. Pour autant, à ce jour, les membres du commando ont été condamnés par la justice, ce qui témoigne d’une ambiance assez sereine. De manière unanime, les interlocuteurs interrogés sur place estiment que depuis la réaction de la justice, on respire un autre climat à Belgrade. Avant, les « pistolets » étaient en évidence à la ceinture ou sur le tableau de bord des rutilants véhicule 4×4. Aujourd’hui ces comportements sont caducs.

Le ministère de l’Intérieur dans son livre blanc affirme qu’il y aurait une trentaine de groupes à Belgrade, à Novi Sad, Novi Pazar, Jagodina, Nis, Zlatibor et Presevo, mais aussi à Bujanovac au Kosovo. Les groupes de Zemun (Belgrade) et de Novi Beograde (qui auraient de solides liens avec les mafias de la zone et les cartels latino-américains) sont les plus importants. Aujourd’hui, ce qu’est Belgrade pour la Serbie, Novi Beograde l’est pour la capitale.

En revanche, nous nous permettrons de douter des déclarations du ministre de l’Intérieur selon lesquelles ces groupes ne seraient pas liés à une criminalité économique et financière. Leur influence sur l’axe Belgrade-Zlatibor-Crna Gora est importante dans le racket et l’enlèvement de personnes mais aussi dans les secteurs des travaux publics et du recyclage de l’argent sale. Les entreprises de sécurité privées et les officines de paris ont pignon sur rue. Il est fort probable qu’elles financent une partie des campagnes électorales, ce qui renvoie la classe politique à ses responsabilités (voir dernier chapitre).

Si la fin de l’impunité « comportementale » est un progrès, le Ministère de la justice a des difficultés à incriminer les leaders criminels car les preuves font défaut. Or, la justice est la seule arme efficace pour combattre le crime organisé.

Le problème de la justice face au crime organisé et à la corruption

Le corps des magistrats est décrié comme « corrompu » mais en réalité, le problème est que les magistrats de province traitent souvent un trop petit nombre d’affaires. Ils restent aussi généralement toute leur carrière dans la même ville, voire le même tribunal. Les tribunaux sont majoritairement de petite taille et les magistrats n’ont pas toujours une activité suffisante garantissant leur compétence et l’efficacité de la Justice. Ils peuvent aussi avoir des liens trop proches avec certains de leurs justiciables qui les empêchent de rendre une justice impartiale. La magistrature n’est pas sélectionnée ni formée uniformément. Les différences d’un praticien à l’autre sont importantes ; certains étant très compétents et d’autres moins. S’ils manquent aussi parfois de spécialisation il doit être relevé qu’une section spéciale pour le crime organisé a été créée en 2003. Il manque encore un concours pour la magistrature, prévu mais dont le projet de loi n’a pas encore été soumis au Parlement5. Afin de pallier à ces défauts du système, le gouvernement vient de faire voter plusieurs textes visant à réformer la justice

– modification de la carte judiciaire et notamment le passage de 134 à 31 tribunaux de base,

– instauration d’une évaluation des magistrats,

– modernisation des statuts et augmentation de l’autonomie des conseils supérieurs des juges et procureurs par rapport aux autres pouvoirs,

– loi sur la confiscation des biens saisis à la criminalité organisée,

– obligation de déclaration de patrimoine pesant sur les fonctionnaires,

– instauration d’une responsabilité pénale des personnes morales,

– loi sur les marchés publics,

– création de l’agence de lutte contre la corruption.

Une loi transformant le Centre de formation judiciaire, qui ne délivre actuellement qu’une formation continue, en réelle école délivrant une formation initiale à laquelle on accèdera par concours est par ailleurs en préparation au ministère de la Justice.

La réforme dans les textes n’est qu’un début. Il faudra juger les faits. Les derniers gouvernements ont montré une certaine capacité à faire adopter des lois sans toujours en anticiper les conséquences ni donner l’impression de se soucier réellement de leur mise en œuvre. L’application de la nouvelle carte judiciaire, par exemple, exigera des moyens importants en logistique, budget et formation, pour que le remède ne soit pas pire que le mal.

Le gouvernement actuel donne des gages de bonne volonté à l’Union européenne en créant les institutions censées garantir l’Etat de droit ; il lui faut maintenant leur donner les moyens nécessaires (bâtiments, budget, personnels…) et y nommer des personnes réellement indépendantes, sauf à se décrédibiliser en les privant de toute efficacité. C’est semble-t-il le manque de moyens et de réelle volonté politique qui a poussé la personne pressentie pour diriger la future agence de lutte contre la corruption, à décliner cette offre. Par ailleurs la création d’une police judiciaire travaillant sous le contrôle des magistrats, n’est pas encore à l’ordre du jour.

Enfin, la justice n’est pas la seule institutions ayant des fonctions régaliennes à devoir lutter contre la corruption. La police, les douanes et l’armée sont attendues sur le terrain des réformes mais comme dans toute démocratie, le progrès dépend de la classe politique

La classe politique, véritable frein au changement

Le système parlementaire serbe fait la part belle aux partis même petits, qui peuvent exercer un chantage néfaste. Les élections législatives se déroulent au scrutin de liste à la proportionnelle à un tour, empêchant l’émergence d’une majorité forte et efficace. Lors de la dernière législature6, le parti des retraités a obtenu un poste de vice-premier ministre, pour quelques députés qui peuvent renverser la majorité, et fait pression sur le gouvernement pour augmenter les retraites, ce qui grèverait le budget en période de crise et créerait une nouvelle contrainte pour l’adhésion de la Serbie à l’Union. Pire, au début de chaque mandature, les députés nouvellement élus remettent leurs mandats à la direction de leur parti (une lettre de démission signée en blanc), leur enlevant toute velléité d’indépendance.

Par ailleurs, les députés sont attendus sur le terrain des réformes, en particulier celle des permis de construire qui voit les citoyens demander une dizaine d’autorisation7. Le rallongement des délais incite les citoyens à de tout petits actes de corruptions qui conditionnent les mentalités. Certains politiciens prônent cette réforme mais n’arrivent à obtenir gain de cause.

A une autre échelle, les soupçons de corruption des partis politiques sont assez élevés et ce parce que leur financement reste occulte malgré les lois récentes prises en la matière. La corruption a une influence sur la vie publique en Serbie et donc incidemment sur l’institution judiciaire, nommée par le Parlement, lui-même contrôlé par les partis.

Plus généralement, le comportement des hommes politiques vis à vis de la justice est décrié comme ne respectant pas son indépendance y compris au niveau institutionnel8, alors que celle-ci n’a pour but que de donner aux citoyens une garantie démocratique minimum. Il s’agit peut-être à l’heure actuelle, de l’élément le plus défavorable à la Serbie dans sa route vers les standards européens.

L’intégration de la Serbie sera longue mais freiner ce processus est contre-productif. L’Europe agira plus efficacement contre la classe dirigeante et influera sur les mentalités une fois que la Serbie sera dans l’Union européenne. Il ne sert à rien de stigmatiser la corruption en Serbie alors qu’elle semble encore plus prégnante en Bulgarie, pays déjà dans l’Union. La Serbie possède des ressources. Un tour sur le marché « asiatique » permet de voir que les minorités et en particulier les Rroms sont mieux considérés qu’en Roumanie, pays déjà dans l’Union9. Enfin, si l’Europe n’est pas la panacée à tous les problèmes des citoyens, elle a le mérite d’avoir imposé la paix; ce dont les Balkans ont un impérieux besoin sur le long terme.

1 Sur les lieux du 24 au 29 pour rencontrer des acteurs locaux.

2 Belgrade insight, friday, march 20 au thursday march 26, 2009 p. 3.

5 Le futur concours pour l’entrée dans l’école de formation devra, pour être réellement démocratique, être accessible à tout étudiant ayant obtenu son diplôme avec des épreuves anonymes et écrites, ce que toutes les universités ne proposent pas encore, et sans épreuve de pré-sélection effectuée par des personnes non indépendantes du pouvoir exécutif (pour devenir magistrat actuellement, il faut, avant d’être désigné par l’Assemblée nationale, être pendant quelques années assistant d’un juge ou procureur, ce qui ne peut se faire qu’avec l’accord du président du tribunal ou procureur de la République)

6 Suite à la crise gouvernementale provoquée par la déclaration d’indépendance du Kosovo, le 11 mai 2008, des élections législatives anticipées ont permis l’instauration d’un gouvernement pro-européen.

7Issu de la mentalité communiste (ou tout le monde devait avoir un petit emploi même sans grand intérêt), la pratique des petits des emplois perdure, multipliant les risques de corruption.

8 Une loi adoptée fin 2008, mettant fin à toutes les fonctions judiciaires au 31 décembre 2009 et prévoyant la redésignation, par le nouveau Conseil supérieur des tribunaux, de tous les juges, est contestée par ces derniers comme portant atteinte à leur inamovibilité et donc à leur indépendance, prévue par la Constitution.

9 Sur deux marchés couverts modernes, les trois communautés asiatiques, roms et serbes ont des stands officiels, ce qui témoigne d’un climat différent de celui rencontré dans d’autres pays. Pour connaître la situation des Roms, première minorité de l’Union Européenne : http://www.romeurope.org/

La nostalgique Serbie en route pour l’Union!

A l’issu d’un voyage dans les Balkans, je vous propose un article sur la Serbie et sa future entrée dans l’Union européenne en format PDF : cliquez sur le doc ci-dessous :

Un an déjà!

Depuis le 15 février 2008, vous êtes, d’après les statistques, plus de 17 000 à avoir visité ce site. Le pages visitées, plus de 47 000, démontrent que ce site contribue à la connaissance exacte du phénomène mafieux et à lutter contre des stéréotypes sur l’Italie .
Merci à ceux qui ont fait des compliments ou tenus des propos tendencieux.


Exemples :

« Abonné à votre blog depuis quelques mois, je souhaitais d’abord vous féliciter pour la qualité de vos textes et l’intérêt que peut représenter cette masse d’information notament sur la criminalité organisée en Italie, sujet qui est trop souvent mal appréhendé en France, y compris dans la magistrature; je suis magistrat, ami de Giovanni Falcone et de Gian Carlo Caselli que vous connaissez sans doute « .

« je suis un des cousin de la famille condello je vis desormer aileurs qu’en italie ma securité n’était plus assuré depuis larrestation de mon oncle je tenais a te remercier pour toutes ses informations et je peus te dire que mon oncle ni restera pas longten efface ce commentaire je tenais juste a tinformer pour te remercier de fair vivre la memoir de ma famille  » (retrouver la totalité de ce commentaire en cliquant sur article 9 ).

Enfin, il convient aussi de faire preuve de remise en question. L’article (Antonino, 3 ans : victime collatérale ) ne décrit pas la réalité. Les personnes citées dans ce « post  » n’appartiennent pas à une famille mafieuse. Elles ont tenté de s’entretuer uniquement parce qu’elles réglent leurs différents privés « à coups de calibre ». J’en profite pour donner des nouvelles du petit Antonino qui avait avait reçu une balle perdue dans la gorge. L’opération d’extraction du projectile a réussi. Ses jours ne sont plus en danger. C’est cela aussi l’Italie ; un pays moderne qui disposent des anticorps pour venir, un jour, à bout du phénomène mafieux.

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Мафии Италии и международные отношения (russe)

Университет Парижа  I  –  Пантеон-Сорбонна
Докторат политических наук (UFR 11)
Фабрис  Риззоли
Мафии Италии и конец биополярного мира
« Политико-мафиозные » отношения и преступные деяния под прикрытием международных отношений

Защита диссертации проведена под руководством  главы комиссии,  господина президента  Жака Соппельза  22 января 2009 г.
Данной работе присужден особый знак отличия единогласным решением жюри:
Господин профессор Чарльз Зоргбиб
Господин профессор Мишель Кармона
Господин профессор Симон Петерман
Профессор Джузеппе Мути
Михаил Лебедев

Краткое содержание

Ключевые слова: геополитика, Италия, мафия, государственное управление, контроль над территорией, транснациональность, холодная война, глобализация, наркотики, «мафиозная буржуазия»

Упрощение смысла слова « мафия » в средствах массовой информации не позволяет иметь научный подход к этому понятию, которое покрывает несколько сосвем неоднородных реалий. Мафия – это политический актёр, который адаптируется к социально-экономическим изменениям. Мафия имеет суверенитет над конкретной территорией. Основываясь на этом территориальном господстве, она выстраивает и поддерживает систему с помощю насилия и беззакония. Мафия управляет широкой и разветвленной сетью сообщников. Она одушивляет врощенный, но гибкий культурный кодекс и пользуется относительным общественным одобрением со стороны населения. Четыре преступные группировки являются важной темой научных исследований в Италии.

Исследование мафий в более широком контексте истории Италии показало, что они были подлинным инструментом управления этого государства. Во время холодной войны, они были использованы в качестве силы сдерживания коммунизма. В обмен на это, они пользовались безнаказанностью. С окончания коммунистической угрозы, отношения между мафией и политикой вступают в новую эпоху. Загнанная в тупик наступлением юстиции, сицилийская мафия выбрала стратегию терроризма. Нужно было найти новых политических референтов.

С конца существования антагонизма между двумя блоками, усложнение мафиозного феномена было усилено. Теперь они контролируют свою территорию выборами и имеют транснациональный характер. Они воплощают то движение информации, денег, товаров и людей через национальные границы, в котором редко государственное присудствие. Мафии являются основными актёрами интегрированной глобальной экономики и отражают новую реалию. В конечном счете, исследование мафий показывает, что они представляют собой структурные и системичные явления глобализации.

Màfias e relações internacionais

Universidad Paris I (Panthéon-Sorbonne),
Doutorado ciência politica (UFR 11)

Fabrice Rizzoli

thèse rizzoli mafia

AS MAFIAS ITALIANAS E O FIM DO MUNDO BIPOLARE

Relações “politico-mafiosas” e actividades criminais a prova das relações internacionais

Tese dirigida por o Senhor Presidente Jacques Soppelsa
Sustentada a 22 Janeiro 2009
Menção muito honorável a unanimidade do banca :

Banca de tese:
M. le professeur Charles Zorgbibe
M. le professeur Michel Carmona
M. le professeur Simon Petermann
« Professore » Giuseppe Muti
Mikhail Lebedev (Михаил Лебедев)

Resumo

A vulgarização mediática da palavra « máfia » impede a aproximação científica dum fenómeno mostrando as realidades heterogéneas. A máfia é um sujeito politico organizado que se adapta as mudanças socio-económicos. A máfia exerce uma soberania num território oferecido. A partir dessa “senhoria” territorial, ela estrutura e perpétua um sistema fundado sobre a violência e a ilegalidade. A máfia gera uma rede vasta e ramificada das cumplicidades. Ela anima um código cultural emprenhando y flexível para aproveitar de um relativo consenso social. Em Itália, quatro organizações mafiosas consistem um sujeito de estudo científico (cf.. resentação portugesa).).

O estudo das máfias inscrita no quadro general da historia da Itália demonstrou que consiste um verdadeiro instrumente para governar nesse estado. Durante a guerra-fria, elas foram usadas como forças de « containment ». Em troca, elas beneficiaram da impunidade com o fim da ameaça comunista, as relações « politoco-mafiosas » entram numa nova era. Acuradas por ofensiva dos magistrados, a máfia siciliana opta para uma estratégia terrorista. O objectivo era de achar outros referentes políticos. Desde o fim do antagonismo entre os dois blocos, as sofisticações das máfias foi reforçada. Elas controlam o seu território de eleições e tem uma dimensão “transnacional”. Elas entram nesse movimento de informações, dinheiro, de bens, de pessoas através das fronteiras nacionais nas quais os actores governamentais fazem-se raros. As máfias são os actores principais da economia mundial integrada e reflectidas nesta nova era. Ao fim, este estudo das máfias mostra que elas são fenómenos estruturais e sistémica da globalização.

Palavras chaves: geopolítica, Itália, máfias, Estados, “gouvernance”, controlo do território, guerra fria, globalização, droga, « burguesa » mafiosa.

Traduction : Marc Isabelinha (Amias de baixo)

Mafias italiennes et relations internationales

Université de Paris I – Panthéon-Sorbonne

Doctorat de science politique (UFR 11)

Fabrice RIZZOLI

Fabrice Rizzoli

Grand amphithéâtre

Grand amphi

LES MAFIAS ITALIENNES ET LA FIN DU MONDE BIPOLAIRE
Relations « politico-mafieuses » et activités criminelles à l’épreuve des relations internationales

Thèse dirigée par M. le président Jacques Soppelsa

Soutenue le 22 janvier 2009

Mention très honorable à l’unanimité des membres du jury :

M. le professeur Charles Zorgbibe
M. le professeur Michel Carmona
M. le professeur Simon Petermann
Professore Giuseppe Muti
Mikhail Lebedev (Михаил Лебедев)

Résumé

La vulgarisation médiatique du mot “ mafia ” empêche l’approche scientifique d’un phénomène recouvrant des réalités très hétérogènes. La mafia est un sujet politique organisé qui s’adapte aux changements socio-économiques. La mafia exerce une souveraineté sur un territoire donné. À partir de cette seigneurie territoriale, elle structure et perpétue un système fondé sur la violence et l’illégalité. La mafia gère un réseau vaste et ramifié de complicités. Elle anime un code culturel enraciné mais souple et jouit d’un relatif consensus social de la part de la population. En Italie, quatre organisations mafieuses constituent un vaste sujet d’étude scientifique.

L’étude des mafias inscrite dans le cadre plus général de l’histoire de l’Italie a démontré qu’elles constituaient un véritable instrument de gouvernance de cet État. Au cours de la guerre froide, elles ont été utilisées comme des forces d’endiguement du communisme. En échange, elles ont bénéficié de l’impunité. Avec la fin de la menace communiste, les relations « politico-mafieuses » entrent dans une ère nouvelle. Acculées par l’offensive des magistrats, la mafia sicilienne opta pour une stratégie terroriste. Le but était de trouver de nouveaux référents politiques.

Depuis la fin de l’antagonisme entre les deux blocs, la sophistication des mafias a été renforcée. Elles contrôlent leur territoire d’élection et ont une dimension transnationale. Elles incarnent ce mouvement dinformations, d’argent, de biens, de personnes à travers les frontières nationales au sein desquels les acteurs gouvernementaux se font rares. Les mafias sont des acteurs majeurs de l’économie mondiale intégrée et le reflet de cette nouvelle donne. Au bout du compte, l’étude des mafias montre qu’elles sont des phénomènes structurels et systémiques de la mondialisation.

Mots clefs : géopolitique, Italie, mafias, Etat, gouvernance, contrôle du territoire, transnationalité, Guerre froide, mondialisation, drogue, “bourgeoisie mafieuse ».

Gomorra, le livre

«Ce ne sont pas les camorristes qui choisissent les affaires, mais les affaires qui choisissent les camorristes. La logique de l’entreprenariat criminel et la vision des parrains sont empreintes d’un ultralibéralisme radical. Les règles sont dictées et imposées par les affaires, par l’obligation de faire du profit et de vaincre la concurrence. Le reste ne compte pas. Le reste n’existe pas. Le pouvoir absolu de vie ou de mort, lancer un produit, conquérir des parts de marché, investir dans des secteurs de pointe : tout a un prix, finir en prison ou mourir. Détenir le
pouvoir, dix ans, un an, une heure, peu importe la durée : mais vivre, commander pour de bon, voilà ce qui compte. Vaincre dans l’arène du marché et pouvoir fixer le soleil.
» Le livre Gomorra, originalement structuré, explore Naples et la Campanie dominées par la Camorra et ses complices, sur fond de guerres entre clans rivaux et de trafics en tout genre : contrefaçons, armes, drogues et déchets toxiques. C’est ainsi que le Système, (« O Sistema » en napolitain) se pose en avant-garde criminelle de l’économie mondialisée.
La raison de son succès ne réside pas seulemement dans le caractère scientifique de l’étude. Roberto Saviano écrit avec fougue, en tout cas en italien. Pour cela, sa vie est menacée (
Les clans utilisent leur avocat contre Roberto Saviano ). On regrettera que les éditeurs français n’aient pas conservé la courverture italienne (en haut) pour une couverture insipide (à droite) ou encore inspirée du film (GOMORRA, le film).

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