Archive pour 2011
Sicile 6 : le cinéma antimafia
En ce jeudi 13 juillet 2011, alors qu’en France on assiste à des feux d’artifices, à Siculiana, petite ville côtière du sud de la Sicile, l’équipe de Cinemovel déployait leur armes celle du cinéma, le cinéma antimafia. Pourquoi ?
Parce que de Siculiana, un bourg de 5 000 habitants, sont partis les fondateurs d’un des plus grand cartel de la drogue : les Caruana-Cuntrera.
Parce que Siculiana n’avait pas, il y a encore un an ,de maire puisque le conseil municipal avait été dissous pour infiltration mafieuse (cf.Tir aux pigeons ou violence programmée? La rencontre avec le nouveau maire fut passionnante (article)
Parce qu’au mois de juin 2011 s’est tenue une messe rassemblant une centaine de personne pour commémorer la mort du boss tué au Canada (cf. Montréal : opération « extermination »).
La fondation Cinemovel est une association de cinéma itinérant. Il s’agit d’un groupe de saltimbanques modernes qui apporte le cinéma et sa magie là où il n’y en a pas ; où il n’y en a jamais eu comme en Afrique par exemple. Cinemovel, dans le cadre du programme « Libre cénéma sur une terre de liberté » a projeté des films sur territoire où se trouvent des biens confisqués aux mafias (cf. L’arme qui peut tuer la mafia : la réutilisation des biens confisqués). Dans le cadre d’une voyage privé en Sicile, le représentant de FLARE en France a rencontré l’équipe de Cinemovel à Siculiana et expliqué lors d’une petite interview en italien l’expérience de FLARE en France :
« La plage » : un film de Guillaume Origoni avec Antonino Agostino…
… Emanuele Piazza, Giovanni Falcone, Toto Riina… ect
Le 5 août 1989, la mafia assassinait le policier Antonino Agostino mais ce crime est toujours frappé du sceau de l’impunité. La famille demande justice et nous lui dédions ce billet. En effet, la maison d’édition mafias.fr remet le couvert avec un article de Guillaume Orgoni qui traite de l’attentat manqué , en 1989, contre le juge Giovanni Falcone et donc de l’assassinat de ce policier et de son collègue.
- Guillaume Origoni, d’origine italienne (nul n’est parfait 🙂 ) et diplômé de sciences politiques, a travaillé en Sicile et en Calabre. Il s’interesse à la stratégie de la tension et aux années de plombs et, dans le cadre de ses recherches, il lui arrive donc de rencontrer un autre sujet : la mafia.
En ce 11 juin 1989 sur une « plage » de Palerme, Giovanni Falcone en discussion avec des magistrats suisses fait l’objet d’un attentat à la dynamite qui n’explose pas. S’agit-t-il d’un avertissment ou d’un « raté ». Les magistrats suisses sont-ils visés? En effet, dans les banques hélvétiques il n’y a pas que l’argent des mafieux… D’aprés l’auteur, les services de renseignement italien ne sont pas loins de la scène ; ce qui aliment une thèse, celle d’un rapport entre Mafias italiennes et relations internationales, et du rôle du terrorisme mafieux dans la crise du système politique italie (cf.12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).
Bonne lecture 🙂
Des jours où il fait bon se lever…
Voici ce que j’ai réçu par mail au mois de juin.
Bonjour,
Mercredi 3 août : en salle « une vie tranquille »
Dans une vie traquille, (Bellissima film), Rosario Russo, un restaurateur de cinquante ans, s’est installé depuis douze ans en Allemagne où il mène une vie paisible entouré de sa femme Renate, de son fils Mathias et de son ami Claudio. La vie tranquille de Rosario va prendre un tournant dramatique le jour où deux jeunes italiens arrivent sans prévenir dans son restaurant. L’un d’eux, Diego, n’est autre que le premier fils de Rosario, qu’il avait abandonné quinze années auparavant pour fuir un passé qu’il aurait préféré oublier. Rosario s’appelait alors Antonio De Martino, il était l’un des plus féroces et des plus puissants camorristes de la région de Caserta… (page facebook).
Si seulement, il avait chosie de devenir un collaborateur de justice (cf. Quitter le programme de protection : mauvaise idée!), il serait devenu un citoyen!
Direct 8 : la cavale de Provenzano
Septembre 1963. Une fusillade éclate dans le mythique village de Corleone, en Sicile. Bernardo Provenzano, tue sauvagement trois hommes. Au cours de la sanglante fusillade, il est lui-même blessé à la tête. Avec un incroyable culot, il se rend à l’hôpital en se faisant passer pour une victime dune balle perdue. Et tout le monde le croit.. Il est alors relâché et disparaît dans la nature. Bernardo Provenzano est arrêté 42 ans aprés (cf.une victoire à point nommé) par les Catturandi (cf. Cf. état de droit contre impunité).
Mafias.fr avait anticipé ce fait historique (cf.Cosa nostra s’engage-t-elle, à nouveau, sur la voie du terrorisme ? )
Direct 8 dans son émission « Les plus grandes cavales » revient sur La cavale la plus longue :
Sicile 4 : bon anniversaire Paolo
L’homme qui tua Paolo Borsellino
de Lirio Abbate in L’espresso, 14.07.2011, traduction et notes: Olivier Manchion, aglioecipolla.com
« L’homme qui tua Paolo Borsellino est Giuseppe Graviano, boss de Cosa nostra. Le mobile du crime? le magistrat en savait trop sur les discussions en cours entre la mafia et l’État. 19 ans après le massacre de via d’Amelio, les enquêtes menées par la Dia (Direzione Investigativa Antimafia, qui dépend du ministère de l’interieur, ndr) de Caltanissetta sont arrivées à un tournant, décisif.
Le bourreau de Paolo Borsellino et son escorte s’appelle Giuseppe Graviano. C’est un boss du Brancaccio (quartier palermitain, Une BD pour comprendre le phénomène mafieux.). Et selon le collaborateur de justice Gaspare Spatuzza, il aurait négocié directement avec Silvio Berlusconi et Marcello Dell’Utri, après l’attentat de via d’Amelio… » la Suite
Je pense sincèrement qu’on s’approche de la vérité quand à l’assassinat de Paolo Borsellino (après celle de Falcone cf. Bon anniversaire Giovanni). Cette vérité judiciaire devrait aider à faire triompher celle des attentats de 1993 commis sur le continent. En attendant la vérité judiciaire impliquant des commanditaires externes à la mafia (Dell’Utri and co?) sur les bombes de Florence, Milan et Rome, un travail universitaire en langue française existe depuis 2002 : (cf. colloque sur les attentats de 1992-1993) et depuis 2009 (cf. Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien) : le fruit des analyses, entre autres, des commissions parlementaires antimafias de 1992 à 1996.
Sicile 3 : le ministre Romano risque le procès pour complicité mafieuse
Le ministre de l’agriculture risque de subir un procès pour concours externe en association mafieuse (complice mais pas membre de l’organisation cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée). Grâce à une organisation judiciaire indépendante (tout le contraire de la France), on risque d’apprendre bien des turpitudes de ce ministre. En effet, en Italie, les procureurs sont indépendants car ils sont nommé en Conseil supérieur magistrature (en Conseil des ministre en France… bonjour la séparation des pouvoirs). Du fait du principe de l’obligation de l’action pénale (contrairement au principe d’opportunité des poursuites en vigueur en France), le ministère public sont tenus d’enquêter et ne peuvent classer sans suite rapidement comme en France. Surtout, ce classement fait l’objet d’un contrôle de la part d’un autre juge dans le plus grand respect d’un principe de collégialité et de contradictoire.
Dans le cas qui nous intéresse, le procureur Nino Di Matteo, bien que considérant qu’il avait trouvé « un cadre inquiétant de contiguïté avec les familles mafieuses » cit., il a proposé de classer la procédure et de ne pas tenir un procès. Sauf que le juge des enquêtes préliminaires (GIP), chargé du contrôle de la décision, en a décidé autrement.
Il ne s’agit pas ici de remettre ne cause la probité du procureur Di Matteo, excellent juge antimafia, que les mafieux veulent assassiner (écoutes judiciaires). Ce dernier a dû faire un arbitrage et penser qu’il y avait certes matière à procès mais que le risque de relaxe était grand comme dans le cas Andreotti (cf. Le divin Giulio Andreotti)
C’est vrai qu’il y a matière car M. Romano fait partie de la bande à Cuffaro and co (cf. Vasa Vasa en prison). Dans une thèse de science politique (cf. Mafias italiennes et relations internationales), on peut lire :
Salvatore Cuffaro est né en 1958 à Raffaldi dans la province d’Agrigente. Il milite au sein de la Jeunesse de la Démocratie chrétienne sous la protection de l’ancien ministre Calogero Mannino, condamné pour association mafieuse1. Salvatore Cuffaro est élu conseiller municipal de Raffaldi puis de Palerme. En 1991, Angelo Siino2, l’un des plus importants collaborateurs de justice, affirme que Salvatore Cuffaro est proche de la mafia. Les premières déclarations devant les magistrats impliquent également Saverio Romano, l’autre homme fort de l’Udc en Sicile. En 1991, à la veille des élections régionales, Cuffaro et Romano ont demandé explicitement de l’aide aux mafieux afin qu’ils soient élus à l’assemblée régionale. Le mafieux Angelo Siino organisa un dîner dans la maison de la famille mafieuse Teresi de Villagrazia. Les mafieux Santino Pullarà3, Santino Di Matteo4 et Nino Gioè5 étaient présents à ce repas électoral. Ce dîner a permis aux jeunes Cuffaro et Romano de recevoir les soutiens des plus grands mafieux de Palerme. Les efforts du jeune politicien n’ont pas été vains. Le 16 juin 1991, il est élu député régional.
1 Il est condamné en première instance en 1996. En appel le 11 mai 2004, il écope d’une condamnation à cinq ans de prison pour « concours externe en association mafieuse ». A ce jour, la procédure n’est pas terminée.
2 Angelo Siino est un « homme d’honneur ». Pour son rôle dans la répartition des appels d’offre, il est surnommé le « ministre des travaux publics » de Cosa nostra.
3 Chef mafieux de la famille de Santa Maria di Gèsus, condamné à la prison à vie pour plusieurs homicides.
4 Il appartenait à la famille d’Altofonte. Devenu collaborateur de justice, il a confessé sa participation à l’attentat de Capaci contre le juge Falcone en 1992. Son fils a été assassiné par Enzo Brusca en 1996.
5 Mafieux de rang moyen qui s’est suicidé dans la prison de Rebibbia.
Sicile 2 : « Discipliner le territoire »
Mercredi 4 juillet, 17h, Gaspare Di Maggio sort de son domicile et on ne le revoit plus. Dés jeudi sa famille signale sa disparition auprès des Carabiniers. Ces derniers auraient pu faire ce que font toutes les polices du monde : renvoyer la famille chez elle. Leur fils est majeur! Ils n’ont qu’à revenir dans un mois et les gendarmes feront une feront une fiche de recherche pour « disparation inquiétante ». Pas en Sicile. Branle bas de combat, avec battue a San Cipirello, San Giuseppe Jato et même dans les campagnes de Monreale, l’hinterland palermitain.
La personne disparue est très fortement soupçonnée d’être membre de la cosca (famille mafieuse sicilienne) de San Cipirello. En 2008, il avait été arrêté dans le cadre de l’opération Persée mais les écoutes téléphoniques qui l’impliquaient n’ont finalement pas été déclarées recevables. Relâché, il avait repris un travail dans le terrassement…
Les Carabiniers pensent à une lupara bianca (disparition mafieuse cf. Le « repenti » rétablit l’Etat de droit en Italie). En effet, le disparu, bien que cousin d’un chef de famille, n’est pas en odeur de sainteté dans l’univers mafieux de sa propre ville. En dépit de sa parenté avec un boss, il n’a pas obtenu le poste de régent de la famille de San Cipirello au profit d’un mafieux bien moins connu. A ce sujet, les carabiniers possèdent des écoutes téléphoniques dans lesquelles des mafieux de haut rang justifient leur choix « di Maggio n’est pas bon alors que l’autre lui quand il parle il est sérieux ».
Par ailleurs, notre disparu a un défaut majeur pour Cosa nostra, son rapport à l’argent… Il a l’habitude d’emprunter de l’argent et de ne pas rendre. Il fait « brutta figura » et sa mauvaise réputation rejailli sur tout le groupe. Les mafieux écoutés se plaignent et précisent : « il ne s’agit pas d’une fois mais d’une habitude et ça continue».
Nous sommes en présence d’une fonction classique dans la mafia : la discipline. Les mafieux ont une obsession, celle de discipliner le territoire!
Dans une conversation téléphonique, il ressort que les mafieux de San Cipirello auraient voulu s’en référer à leur supérieur, le capo mandamento (le chef de plus de trois familles mafieuses contiguës sur un même territoire) de San Giuseppe Jato (Altofonte, San Giuseppe Jato et Cipirello). Les mafieux de San Cipirello veulent que le chef de canton mafieux règle les dettes de di Maggio parce qu’ils sont de la même famille biologique! Il s’agit de sauver les apparences. Le parent, chef de plusieurs familles mafieuses, doit donner de l’argent à son cousin pour qu’il rembourse afin que l’honneur de toutes les « cosche » soient sauvent.
Au cours d’une autre conversation, un mafieux plus ancien invite les deux « hommes d’honneur » mécontents à davantage de prudence et ce, en raison du lien de parenté « particulier » du fauteur de troubles. Avec sagesse, l’ancien invite les mécontents à en parler au dottore Domenico Raccuglia) qui depuis 2007-2008 (arrestation de Lo Piccolo et de Capizzi) faisait certainement office de chef de province mafieuse (qui regoupe tout les mandamenti de la province de Palerme).
Fin 2009, Domenicco Raccuglia a été arrêté (L’express). Il est probable que les derniers soutiens de di Maggio soient tombés. Soit il s’est enfui, soit les mafieux ont appliqué la punition selon les normes de la violence programmée.
Sicile 1 : Spatuzza est un collaborateur de justice fiable
Le 1er juillet 2011, le tribunal administratif vient de donner raison à Gaspare Spatuzza et donne tort à l’administration qui lui avait, en 2010, refusé une protection policière. Gaspare Spatuzza est un mafieux qui a décidé de collaborer très tardivement. Arrêté en 1997, il décide de collaborer en 2008. Il s’accuse de nombreux meurtres dont celui du père Puglisi en 1993 et d’avoir volé la voiture qui sera rempli d’explosifs pour le juge Borsellino (cf.12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).
Spatuzza doté de certaines qualités intellectuelles accompli un chemin religieux qui le conduit à se repentir au sens propre et à collaborer avec la justice (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!). Le problème de Spatuzza c’est sa femme. Il avait déjà montré des velléités de collaboration ma sa tendre épouse lui avait fait les yeux noirs (cf. Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice). Sans le soutien de sa famille biologique, il est bien difficile de collaborer avec l’Etat. Quitter sa famille et sa « famille » : cela fait beaucoup en même temps.
Pour freiner le phénomène des « repentis », les parlementaires de tout bord ont en 2001 pondu une loi qui oblige les collaborateurs de justice à tout dire en 6 mois. Il s’agit d’un délais totalement insuffisant pour un mafieux qui doit raconter 10 ou 20 ans de carrière, soit une quarantaine de meurtres dans le cas de Spatuzza.
Le sort de Saptuzza n’est pas encore définitif car il doit repasser devant la commission des collaborateurs de justice du ministère de l’intérieur ; le sous secrétaire d’état à l’intérieur Alfredo Mantovano s’empressant de désapprouver la décision du tribunal administratif qui contredit la loi de 2001.
Pour l’instant, la décision du tribunal administratif est une excellente nouvelle pour les mafieux qui voudraient évoquer les rapports politico-mafieux, ce qui est le cas de Spatuzza. En gros, il soutien que des mafieux négociaient l’arrêt des attentats avec des personnes proches de Silvio Berlusconi (cf.Le bras droit du président du Conseil condamné en appel)
Rien de vraiment nouveau car (in Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien) :
Le 14 novembre 1998, le juge des enquêtes préliminaires, Giuseppe Soresina, en charge des attentats de Florence, Milan et Rome, a démontré que Silvio Berlusconi et Marcello Dell’Utri avaient « entretenu des rapports soutenus avec des individus criminels liés à la programmation des attentats »1. Les hommes forts de la « seconde République » étaient en contact avec le clan des Corléonais au moment des attentats. Le magistrat développe « il existe une convergence objective entre les intérêts politiques de Cosa nostra et certaines parties du programme de la nouvelle formation [Forza Italia, nda] »2. Le programme du parti de Silvio Berlusconi propose la surpression de l’article 41 bis, l’encadrement de la législation sur les collaborateurs de justice, le rétablissement des garanties judiciaires volontairement négligées par la législation précédente. Au cours de l’instruction, « l’implication de Silvio Berlusconi et celle de Marcello Dell Utri est apparue plausible »3.
1 Ordonnance de classement disponible sur de nombreux sites internet : Gianni Vattimo – news – bErlUsconi
Toto Riina commande la mafia sicilienne de sa cellule!
« lui dialoga con tutti, ma non può riconoscere nessuno«
Exclusif : on le croyait affaibli (problème cardiaque), loin du territoire (emprisonné à Milan), et on croyait que Matteo Messina Denaro était le chef de Cosa nostra (cf.Le cercle se ressère autour de Matteo Messina Denaro). Mais, la magistrature vient d’arrêter le frère de Toto Riina, Gaetano Riina car il était à la tête du mandamento (circonscription mafieuse de plus de trois famille sur un territoire contigue) de Corleone (cf.Un nouveau collaborateur de justice pour l’Etat italien). Il commandait ce canton mafieux avec trois autres « hommes d’honneur » (nom officiel des soldats de Cosa nostra) depuis l’opération Persée (cf. Opération Persée, le dieu qui décapita la méduse…), les enquêteurs affirment que seul le frère de Riina avait le charisme nécessaire pour réguler les conflits avec les autres familles. En commandant l’hinterland de Palerme, il commandait Palerme down town et donc la Sicile. Il s’agit évidement d’un commandement très souple. Chaque famille est autonome sur son territoire mais cela est suffisant pour éviter la reprises des attentats envisagés à plusieurs reprises cf. Bon anniversaire Giovanni). En effet, des attentats contre des juges ou des politiciens auraient des répercussions sur toute l’organisation. (cf.Cosa nostra s’engage-t-elle, à nouveau, sur la voie du terrorisme ?)
C’est donc certainement Toto Riina en personne qui de sa prison stoppé toutes velléités de reprises des attentats (cf.12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993). Les propos de la magistrate Marzia Seballa semble confirmer cette hypothèse. Lorsqu’elle a rencontré Toto Riina en prison, elle a compris que le chef était de Cosa nostra et que Matteo Messina Denaro était son dauphin sur le terrain. Par exemple, lors de l’opération Persée, un vieux chef de Palerme, Benedetto Capizzi, se déclare capo de Cosa Nostra aprés l’arrestation de Lo Piccolo et Rotolo (cf. la succession du » capo dei capi «), Messina Denaro fait alors savoir à tous chefs de province »lui [Benedetto Capezzi ndr] dialoga con tutti, ma non può riconoscere nessuno». En langague mafieux : Benedetto Capizzi dialogue avec tout le monde (c’est un chef important et respectable) mais il ne représente pas tout le monde. Non celui qui représente tout le monde c’est Toto Riina. Il fait passer des messages par sa famille qui a le droit de le visiter en prison malgré l’article 41 bis, envoie des cartes de vœux et communique par médias interposés (cf. Leçon de communication mafieuse par Toto Riina)
Bizzarement, son frère, Gaetano Riina, habitait à Mazzara del Vallo dans la province de Trapani celle de Matteo Messina Denaro… la vidéo :