Archive pour 2011
Lyon : conférence sur les zones grises en Amérique latine
Vendredi 25 novembre 10h30 salle du conseil de la Faculté des langues
Organisée par LCE/CETIAL de l’université de Lyon 2 avec le soutien de l’Institut Cervantes et en collaboration avec l’Observatoire Géopolitique des Criminalités
Les zones grises concentrent de nombreuses menaces identifiées contre les régimes démocratiques contemporains en Amérique latine et figurent parmi les principaux défis opérationnels pour les États, dont les réactions classiques sont obsolètes face aux implications géopolitiques de l’émergence de pouvoirs locaux affranchis du cadre institutionnel en principe normatif.
Cette journée d’étude s’attachera à analyser la façon dont ces derniers exercent leur mainmise sur un espace, ainsi que les diverses politiques visant à remédier à cette marque, souvent violente, de la fragmentation du pouvoir étatique, le programme :
Contre la violence programmée : la collaboration de Monica
Spéciale dédicace aux femmes (cf. Pas de femme, pas de mafia), en particulier aux Monica …
Monica Vitale, femme de l’homme d’honneur Gaspare Parisi du quartier de Borgo Vecchio de Palerme (carte à gauche), prélevait le pizzo pour le mandamento de Porta Nuova (cf. Sicile 2 : « Discipliner le territoire »).
Mais la machine mafieuse se grippe. Les capi-decine (chef de groupe de soldats) accusent Monica de ne pas avoir rapporté l’intégralité des sommes provenant du racket à l’échelle du canton mafieux (mandamento). Elle est sommée de rendre de l’argent. Elle peut devenir à tout moment un cadavre ambulant.. Elle le sait… La violence programmée est là, à chaque coin de rue. Elle la sent qui rode. Contrairement à une idée reçue, la mafia n’hésite pas à tuer les femmes (cf. Quitter le programme de protection : mauvaise idée!). La grande faucheuse rationnelle de la mafia se balade dans son quatrier. Sa vie dépend désormais des arbitrages que feront les chefs dans son dos.
Peut-être accusée à tort et face au risque élevé de mort, elle se rend chez les carabiniers en remplissant des dizaine de procès verbaux (cf. Histoires de femmes dans la mafia). Elle fait la lumière sur le monde clandestin de Cosa nostra (cf.Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice). Ici, sur la mort de l’avocat pénaliste ancien député d’extrême-droite Enzo Fragala, battu à mort le 23 février 2010 à la sortie de son cabinet dans le quartier Kalsa du Palais de justice (carte à droite). Grâce à Monica, on apprend Il s’agirait en fait d’un avertissement qui aurait mal tourné. L’avocat aurait manqué de respect à la femme d’un boss incarcéré et ce dernier, depuis la prison, aurait organisé ce pestaggio qui à la base ne devait être qu’une leçon.
Ce qui est drôle c’est que les journalistes passent d’une piste mafieuse (l’avocat en savait trop) à une piste « passionnelle » (La Repubbica). Le fait qu’un boss corrige un avocat pour manque de respect envers sa femme serait un mobile passionnel ! Il n’est n’est rien. Il s’agit de l’application de la violence programmée dans son expression la plus classique : le contrôle du territoire. Selon une typologie d’Umberto Santino, la mafia utilise, entre autre, la violence sytsémique pour défendre son ordre social animé par l’honneur et la vengeance. Que resterai-il du pouvoir d’un chef mafieux qui n’aurait pas vengé l’affront fait à son épouse?
Par ailleurs, le cabinet de l’avocat se situant dans un autre territoire que celui du mafieux concerné, le demande de passage à tabac a suivi la voie hiérarchique. Le mafieux déshonoré par l’avocat s’est plaint au capomandamento de Porta Nuova (carte à gauche), Tommaso Di Giovanni et l’a convaincu de procéder à l’application de la violence programmée. Seulement après accord du mandamento, les soldats ont donné une leçon à l’avocat.
Rien de passionnel ! Que du rationnel!
Notons que le boss Lo Presti (voulant remplacer le big boss Lo Piccolo après son arrestation en 2007), arrêté en 2008 et suicidé en prison (cf. Opération Persée, le dieu qui décapita la méduse… ), avait conseillé à Monica de quitter l’univers mafieux : « un milieux pas fait pour les femmes » cit.
Conclusion, on ne quitte la mafia vivant que d’une manière : en collaborant avec la justice (cf. (cf. MafiaS et trahisonS au regard des sciences sociales).
Berlusconi : le sommet de la bourgeoisie mafieuse
Chaque 1er avril, Mafias.fr annonce démission du président du Conseil en vain… Puis en ce mardi 8 novembre 2012, Sivio Berlusconi annonce sa démission ; pour quitter ce pays de merde?. La crise économique aura eu raison de sa carrière. Jamais en revanche son lien organique avec les organisations mafieuses n’aura provoquer le début d’un soupçon de déstabilisation (cf. Biographie Berlusconi )
Ni quand on révèle que le mafieux Vittorio Magano vivait dans sa maison
Ni quand son bras droit est condamné en appel pour complicité d’association mafieuse
Ni quand le président du Conseil a « mitraillé » une journaliste
Ni quand il perdu trois référendum (cf. Berlusconi : lapsus contre référundum)
Ou Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi ….
On espère que la presse va désormais insister d’avantage sur cet aspect de sa carrière politique (C dans mafias.fr), un carrière paradigmatique de la Bourgeoise mafieuse (Umberto Santino) , vidéo :
18 novembre : conférence crime & justice
FLARE France, OGC , Libera internationale et Ethicando
avec… Anticor, GRASCO, Démocrates Paris, Focus In, Fab. Nichi-Paris, Meetup Paris, Asso Carlo Giuliani, La Libreria de Paris, édition La Contre allée…
vous invitent le vendredi 18 novembre à 20h30
à la Maison de l’Amérique latine, 217 bd St germain, 7007 Paris
Magistrat antimafia auteur du « dernier des juges »
Jean de MAILLARD
Magistrat spécialiste de la criminalité financière auteur de « l’arnaque »
Anna RIZZELLO, traductrice et co-auteur du « dernier des juges »
Anne CRENIER, Modératrice, ancienne présidente du syndicat de la magistrature
ETHICANDO, produits issus des terres confisquées à la mafia
Radio : la globalisation des mafias
On a l’habitude de considérer la mafia comme un phénomène exclusivement italien, mais la réalité actuelle nous montre le contraire. Cosa nostra ce n’est plus seulement « notre chose », les italiens pourraient dire. Les mafieux ont rangé leur coppola et leur traditionnelle lupara et ils ont appris les bonnes manières et les lois de la finance.
C’est pourquoi, après l’édition de 2010 (cf. L’Antimafia à la radio parisienne), une émission en collaboration avec nos amis de l’association Survie Paris, Envie d’IIalie a décidé d’approfondir ce thème avec des invités qui essaient, à travers leur engagement et leur travail, de réveiller l’intérêt de la société civile sur cette problématique, en l’occurence :
Fabrice Rizzoli, secrétaire général de « l’Observatoire Géopolitique des Criminalités » et représentant de FLARE (Freedom Legality And Right in Europe) et Umberto Santino, sociologue et Président du Centro Siciliano di Documentazione « Giuseppe Impastato ». (cf. Sicile 5 : contre la mafia le Centre Impastato
POUR ÉCOUTER OU RÉÉCOUTER L’ÉMISSION CLIQUEZ-ICI.
Italie : démission du président du Conseil
Publié pour la première fois au mois d’avril 2009
Le 1er avril 2011, l’Italie s’est réveillée dans l’effroi. Les journaux relataient que le président du Conseil s’était livré au parquet national antimafia. Au cours d’une déposition qui a duré huit heures, le président du Conseil italien a raconté que petit déjà, il tirait la manche de son papa dans une banque de Milan qui blanchissait l’argent des familles mafieuses (cf. Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi).
Le président du Conseil a expliqué aux magistrats comment il a évité le service militaire, ce qui était encore inconnu à ce jour. Le président du Conseil regrette qu’en sortant de la fac de droit (où il rencontra Marcello Dell’Utri (cf. Vittorio Magano « le héros »…) et alors qu’il voulait être chanteur, des inconnus lui ont prêté des fonds pour construire un parc immobilier. C’est un fiasco et il est contraint d’accepter un nouvelle proposition, « de celle qu’on ne peut refuser » (le Parrain I) . « On » lui prête à nouveau beaucoup argent d’origine inconnue.
Connaissant cette fois la réussite, il a alors une idée de génie : mettre une antenne sur le toit d’un immeuble et créer la première télévision privée en Europe. Le président du Conseil a répété qu’il ne savait pas d’où venaient les capitaux colossaux qui ont été versés dans sa société de publicité. Il a cependant reconnu que cela constituait un délit, comme son appartenance à une loge clandestine et subversive.
Le président du Conseil a évoqué son parcours au sein du parti socialiste ainsi que de multiples affaires de corruption. Il a expliqué aux magistrats que des personnes qui lui sont proches avaient, à son insu, négocié avec la mafia sicilienne le fait de poser de bombes dans tout le pays en 1992 et 1993 afin de créer un climat propice à l’arrivée d’une nouvelle classe dirigeante au pouvoir (cf. 12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993 et bibliographie). Puis, il a justifié les décisions favorisant la mafia prises au cours de ses trois présidences : loi favorisant le blanchiment, attaque systématique de la magistrature, décrédibilisation des collaborateur de justice (appelé à tort des »repentis »), remise en cause de la loi sur les biens confisqués aux mafias ou des projets économiques douteux (cf. Berlusconi veut le vote des Siciliens…)
Le 1er avril 2011, Silvio Berlusconi a donné sa démission mais n’a pas présenté ses excuses au peuple italien estimant qu’il n’était que le précurseur d’un monde nouveau (cf. Le président du Conseil mitraille une journaliste)
Itv Planète investigation
Chaque semaine, Samira Ibrahim met le cap hors des frontières de l’Hexagone. «Planète investigation» aborde un thème de manière approfondie, avec un documentaire de 52 minutes suivi d’un grand reportage de 26 minutes. L’occasion de décrypter sous tous les angles, de l’intérieur puis avec du recul, des sujets passionnants. «Planète investigation» met le cap sur la Sicile avec la diffusion des documentaires «Cosa Nostra, autopsie d’une mafia» et «Buenaventura, l’escale interdite».
Le documentaire en question sur Cosa nostra sicilienne est réalisé par Agnès Gattegno, produit par : TAC PRESS en 2007. Retrouvez l’Itv de Fabrice Rizzoli qui se mélange un peu le pincaux avec les chiffres de collaborateur de justice.
En réalité, les collaborateurs de justice (« repentis ») était 791 en 2007. Voici, l’ultime source officielle à ce sujet (cliquez), ce qui fait un total de 3 000 personnes à protéger. I est vrai que le nombre de collaborateur de justice était plus important dans les années 90 soir plus de 1 000 par an. Le chiffre que je n’arrive pas obtenir est le nombre total de repentis que l’état italien a protégé depuis 1991. A la louche, je dirai 3 000 (en comptant les décés, les rechutes environ 5%, et les sorties du programme du à l’arrêt de menace). L’état aurait peut être protégé en tout 6 000 personnes (en tout cas pas 6 000 mafieux comme je le déclare dans le reportage) enjoy 🙂
Arrestation mafieuse : la force tranquille
Le 26 octobre, la police transalpine procède à l’arrestion de Giovanni Arena, 56 ans le boss de la cosca Santapaola de Catania aprés 18 ans de cavale. Accusé d’association mafieuse, trafic de stupéfiants et détention d’armes, le capo cosca a déjà été condamné par contumace en mai 2003 pour le meurtre du boss du clan rival. Arena est également soupçonné de l’incendie ayant touché le siège local des magasins Standa (appartenant alors à Silvio Berlusconi) le 18 janvier 1990, le jour même de l’arrivée à Catane de la Commission parlementaire antimafia. Figurant dans la liste des 30 latitanti les plus recherchés, il a été arrêté dans un appartement du quartier Librino de Catane. Cela permet de contrôler le territoire et d’assurer sa cavale ; la latitanza étant utilisée par les mafieux comme une écharde dans l’état de droit (cf. Catturandi contre latitanza : état de droit contre impunité ). On notera son attitude devant les caméras, calme et souriant : la force tranquille. Les affaires contrinuent (cf. Le mafieux, ce grand communicant).
Planète mafia
Par l’auteur du premier livre sur la mafia calabraise en langue française et animateur du site crimorg.com
Ps : Stéphane, tu arrêtes un peu de publier stp que je puisse m’y mettre 🙂