Archive pour 2011
Moomba!
Les autroités quebecoises veulent fermer le Moomba 🙁
En effet, depuis son ouverture en 2002, ce club de Laval dans la banlieue de Montréal aurait reçu, à 700 reprises, la visite des policiers souvent pour des faits de violence. Ces mêmes policiers affirment que l’endroit est fréquenté par le crime organisé. En 2005, le parking du Moomba est le théâtre de deux meurtres dont celui d’un mafioso, Mike Lapolla. Le même stationnement connait une fusillade en 2007 et deux tentatives de meurtre en 2008. Le 30 mai 2010, un coup de feu est tiré lors d’une bagarre ; les policiers ont retrouvé une une douille de fusil de calibre 12 et ont tout de même découvert qu’un homme avait subi des blessures derrière la tête après avoir reçu un coup de pelle.
Quatre portiers de cet établissement de nuit déjà ont eu des démêlés avec la justice. L’un d’entre eux, a été vu entrant dans l’église Notre-Dame-de-la-Défense lors des funérailles (photo à droite) du parrain Nicolo Rizzuto célébrées le 15 novembre dernier (cf. Extermination suite et fin?). Le même « videur » est accusé d’usure : un prêt de 3 500 $ pour un taux d’intérêt de 100 %. La victime qui aurait remboursé 4 800 $ a malgré cela reçu des menaces trés explicites de deux hommes dont ce portier. Enfin, ce dernier, aurait aussi molesté un client qui devait une bouteille de champagne : « je te coupe les doigts si tu payes pas« . Enfin, le 29 septembre dernier, la police interpelle notre protagoniste à bord d’un véhicule non loin du lieu de l’assasinat d’Ennio Bruni, soldat du clan Rizzuto.
Ps : un ami m’avait dit : « tu verras, on va bien s’amuser, c’est super le Moomba » Et il avait raison!
Mafia et mafias : une belle source
L’Italie et sa mafia, ou l’Italie et ses mafias ? Cosa Nostra, la sicilienne, ne règne plus seule sur la Péninsule. Elle a subi de plein fouet la répression après les féroces attentats des années 1992-1993, qui valurent la vie des juges Falcone et Borsellino. Cosa Nostra est désormais concurrencée par d’autres mafias qui, s’inspirant de son exemple, se sont affirmées dans le Mezzogiorno. Telle la Camorra napolitaine qui a brusquement cessé d’être un conglomérat de délinquants pour devenir «Le Système». Telle aussi la ‘Ndrangheta calabraise, connue autrefois pour ses enlèvements moyenâgeux dans l’Aspromonte et qui assurerait aujourd’hui 80 % du trafic mondial de cocaïne. Marcelle Padovani nous fait entrer dans le nouveau monde des mafias. Et surtout nous fait comprendre que la mafia n’est pas un contre-Etat mais, dans certaines régions du sud de l’Italie, le seul Etat véritablement existant – 4e de couverture –
Une source journalistique de grande qualité et esthétique en raison des nombreuses illustrations et autres photos : en complément de : Article mafia et politique, Publication : la mafia vue par les sciences politiques ou Le livre pour les étudiants
“Crime organisé, main basse sur l’information”
Reporters sans frontières rend public, ce 24 février 2011, un rapport thématique consacré à la principale menace actuelle sur la liberté d’informer : le crime organisé (cf. Cinémafia à Paris le 22 janvier) et dans lequel accessoirement mafias.fr est cité 🙂
Au cours de la décennie 2000, 141 journalistes ont perdu la vie pour avoir osé dénoncer l’emprise des gangs et l’économie parallèle. Dans le monde de l’après guerre froide, les principaux prédateurs de la presse ont pour nom les mafias, les cartels de la drogue mais aussi des groupes paramilitaires reconvertis dans la contrebande à grande échelle.
Les mafias traditionnelles incarnées par Cosa Nostra (cf. Opération Persée, le dieu qui décapita la méduse…) ne sont plus les seuls visages de cette “pieuvre” aux dimensions transnationales, plus meurtrière pour les journalistes que les derniers régimes d’oppression ou les dictatures. Aucun continent n’est épargné…. la suite
En Italie, les mafieux ont peur de la plume à quoi il réponde par le plomb. Avant, ils tuaient les journalistes qui s’approchaient de la vérité ; 9 journalistes assassinés de 1950 : Cosimo Cristina (1960), Mauro De Mauro (1970), Giovanni Spampinato (1972), Peppino Impastato (1978), Mario Francese (1979), Giuseppe Fava (1984), Giancarlo Siani (1985), Mauro Rostagno (1988) et Beppe Alfano (1993). Le 14 mai 1993 à Rome, une bombe blessa vingt et une personnes mais n’atteignit pas la probable cible visée. Il s’agissait d’une attaque envers Maurizio Costanzo, un journaliste de « pouvoir » inscrit à la loge maçonnique clandestine P2 mais ayant récemment pris des positions contre la mafia.
Aujourd’hui, on connait la vérité grâce au travail de la magistrature indépendante italienne. Les mafieux menacent alors les personnes qui diffusent la vérité (cf. Avant qu’il ne soit trop tard…) : tel Roberto Saviano avec son livre Gomorra et le film ; tel Lirio Abate qui dénoncent les complices de Cosa Nostra. Les mafieux n’aiment pas non plus être ridiculisés (cf. Giulio Cavalli…). Aujourd’hui, plus de 10 journalistes vivent sous escorte car ils sont menacés par la violence programmée des mafias au quotidien…, par les complices de la mafia (cf. les clans… ) et parfois par la lâcheté commune (cf. « Pauvre » Saviano).
Enfin, plus haut niveau de l’Etat, on mitraille les journalistes (cf. Anniversaire…)
Télécharger le rapport : http://fr.rsf.org/IMG/pdf/crime_organise.pd
Sans père mais avec la justice
Le petit « Luigi » va pouvoir grandir sans son père mais avec le sentiment que la justice est passée. La police vient d’arrêter 12 personnes du clan d’Alessandro de Castellammare di Stabia dont les commanditaires de l’assassinat de Luigi Tommasino simple conseiller municipal mais qui ne voulait pas se plier à la loi du clan. Ce dernier avait donc appliqué la violence programmée.
Rappelons que ce début de justice repose sur la collaboration des tueurs devenus « repentis » (quelle expression inappropriée 🙁 ) : cf.Le jeune Castello échappe à une mort certaine
Pas de lutte antimafia sans collaborateur de jutrice : « Victor : nettoyeur »
A l’école de l’Antimafia
Mercoledì 23 février 2011 à Milan
OMICRON
Observatoire Milanais de la criminalité organisée dans le Nord de l’Italie
Une journée à l’école de l’Antimafia
Finalité : former des étudiants à une une pratique antimafia didactique et quotidienne qui puissent « prévenir » la participation des jeunes à des activités illégales.
Objectifs : informer sur la présence des mafias dans l’histoire italienne et en Lombardie ; analyser les élements de la pédagogie mafieuse dans la famille et dans la société, réfléchir sur les caractéristiques et les modalités d’une pédagogie alternative aux mafias.
Ore 8.30 : acceuil de s participants, salut des Institutions et des Associations
Ore 9.15-11.30 : débat modéré par Umberto Ursetta, auteur de “Mafia et pouvoir à la barre”, Pellegrini 2010
* Le mafie nella storia d’Italia: Nicola Tranfaglia, professeur auteur de « pourquoi la mafia à gagné «
* Le mafie al Nord : Enzo Ciconte, professeur à l’université de La Sapienza de Rome et spécialiste de la ‘Ndrangheta
11,45-13.30 : débat modéré par Vincenzo Viola, coordonateur de “L’indice della scuola”
* Règle et démocratie contre les organisations criminelles : Gherardo Colombo, procureur pendant les enquêtes « mains propres » désormais magistrat près la cour de Cassation et auteur de nombreux ouvrages
* Contro la mafia : Nando Dalla Chiesa, professeur à l’université de Milan et auteurs de nombreux ouvrages (accessoirement cf. 3 septembre : Carlo Alberto Dalla Chiesa)
13.30-14.30 Break et projection de slides sur les mafias préparés par Umberto Rollino, auteur de “Il rumore del male”, Cento Autori 2009
15.00-15.45 : débat modérè par Joel Garuti et Umberto Rollino
* La pédagogie mafieuse comme modèle pour construire un modèle antimafieux – Augusto Cavadi, professeur de philosophie au lycée de Palerme et auteur de nombreus ouvrages
16.00-1 8.00 : travaux pratiques en collaboration avec l’université de Milan Bicocca, département science de l’éducation
Groupes de travail .
1. Femmes et mafia – La pedagogie dans la famille mafieuse (Ombretta Ingrascì, “Donne d’onore”, Mondadori 2007)
2. Mentalité et comportement pré-mafieux : violences scolaires, loi du silence et autres (Jole Garuti, “Il piacere della legalità”, Scheiwiller 2002)
3. Etre citoyens actifs : valeurs constitutionelles et règles : valeurs de la Constitution dans la didactique (Vincenzo Viola, Simone Campanozzi)
4. L’antimafia à l’école et dans la société : utilisation sociale des biens confisqués, Journée de la mémoire et de l’implication, Education à la légalité (Lorenzo Frigerio, coordinatore regionale di Libera, Giuseppe Teri, Libera Formazione)
5. Défendre le territoire et l’environnement en luttant contre la corruption et les mafias (Sergio Cannavò Vicepresidente Legambiente Lombardia e Giuseppe Deiana,” L’etica dell’insegnante”Aìsara 2008)
6. Comment créer et utiliser un spot (Rosario Duonno del Marano Spot Festival e Antonio Risoluto del Timeline di CarateBrianza)
7. Les églises chrétriennes et l’éducation antimafia (Augusto Cavadi, e Giuseppe La Pietra)
8. Mafia et letterature (Umberto Rollino)
Antimafia à l’Institut culturel italien de Paris
Mardi 22 février à 19h
Istituto Italiano di Cultura
73, rue de Grenelle – 75007 Paris
Réservations : 01 44 39 49 39
Projection de Io ricordo (Je me souviens) film-documentaire de Ruggero Gabbai (2008, 90’, vo stf), réalisé pour la Fondazione Progetto Legalità en mémoire de Paolo Borsellino et de toutes les victimes de la mafia.
23 mai 2002, dixième anniversaire de la mort du juge Giovanni Falcone. (cf. Bon anniversaire Giovanni). Un père explique à son enfant, qui fête son dixième anniversaire, ce qu’est la mafia, qui était Giovanni Falcone et la raison pour laquelle il porte son nom. Un portrait des siciliens qui souhaitent revendiquer l’héritage moral des nombreuses victimes de la mafia. Près de trente parents, frères, sœurs et orphelins revendiquent la dignité de leur douleur et l’importance de la parole, véritable arme dressée contre le pouvoir mafieux.
En présence de Giovanni Puglisi, recteur de l’Université IULM de Milan, président de la Commissione Nazionale per la Promozione della Cultura Italiana all’Estero du Ministère des Affaires étrangères italien et de Gaetano Paci, magistrat, président de la Fondazione Progetto Legalità. la Fondazione Progetto Legalità
De l’égalité homme-femme
A la fin du mois de décembre, la magistrature a mis en examen Rosalia Di Trapani, pour extorsion aggravée (car l’extorsion s’est faite au profit de l’organisation mafieuse sicilienne). Rosalia Di Trapni est la femme de Salvatore Lo Piccolo, un parrain de Cosa nostra arrêté avec son fils Sandro en 2007 (cf. Cosa nostra sicilienne : la succession du » capo dei capi «). Cette dame de 65 ans, est accusée d’avoir rempli le rôle traditionnel dévoué aux femmes dans la mafia à savoir, entre autres, de récolter l’argent du racket ou de faire passer les messages à son mari incarcéré.
Mais le parquet de Palerme l’accuse aussi de décider de manière autonome de la stratégie du clan et envisage de la juger pour association mafieuse (cf. De la mafia calabraise, de la mémoire et des femmes)
Pour en savoir plus : Article sur les femmes et la mafia
Archeomafia : le témoignage de Claudia
Claudia, étudiante en archéologie à Amsterdam, accomplit souvent des fouilles en Italie ou en Grèce. Cette année, à Falacrinae (Cittareale) dans le centre de l’Italie, Claudia a découvert l’archéomafia (cf. L’Italie, ses déchets, son béton et ses mafias) :
« Dès le deuxième jour, je prenais des notes quand des personnes arrivent pour soit disant visiter le site, « la mine patibulaire mais presque ».Le responsable du site nous explique qu’il s’agit un pilleur de tombes : un professionnel. Nous avons alors caché les pièces de monnaie et autres. On lui a fait croire qu’on avait rien trouvé d’intéressant car il serait venu voler la nuit. D’autres étudiants me racontent que parfois ils dorment toute la nuit aux côtés des vestiges pour les protéger ».
Claudia ajoute que les voleurs ne sont pas tous des professionnels : « Une fois, nous avons relâché l’attention et mangé un panino pendant une heure. A notre retour, deux femmes du village étaient en train de sortir un vase de terre à l’aide d’un bâton endommageant une strate de fouille« . Enfin, notre archéologue, dans la plus grande tradition hollandaise universaliste et humaniste, tient à préciser : « cela n’arrive pas seulement en Italie« . Lisez : les voleurs ne sont pas toujours italiens 🙂
Merci Claudia mais en l’occurrence, d’après l’Unesco, 60% du patrimoine archéologique mondial se trouve en Italie et 18% en Sicile. En outre, en Italie quatre mafias contrôlent une partie du territoire (cf.« Archeomafia » dans le Nord de l’Italie?) et surtout une magistrature indépendante qui fait des enquêtes.
Per saperne di piu Pepe Ruggiero/Narcomafie
L’acteur menacé par la mafia, Giulio Cavalli, est à Paris
Mafie nel Nord Italia
(cf. Le sommet mafieux dans le Nord de l’Italie : la vidéo)
Serata di lettura, recitazione e dibattito attorno al libro Nomi, cognomi e infami di Giulio Cavalli Venerdì 11 Febbraio : Ore 20.00 presso la sede del Partito Socialista francese Federazione PS Paris, 32 rue Alexandre Dumas – 75011 Paris Metro: Rue de Boulets – Linea 9
Con Giulio Cavalli attore, scrittore, e consigliere regionale lombardo dell’IDV e Pippo Civati politico,blogger, consigliere regionale lombardo e membro della Direzione Nazionale del PD.
Moderatore : Francesco Piccinini (cf. La Camorra à Paris : quand le boss roulait en Lamborghini sur les Champs)
Mafie? Prendiamole per la gola!
In collaborazione con Ethicando organizziamo anche un vendita solidale, su prenotazione via mail e consegna nella stessa serata, di prodotti alimentari (pasta, conserve, olio) di Libera Terra, risultato del lavoro delle cooperative sociali sulle terre confiscate alle mafie nel sud Italia (cf. Schiaffo alla mafia) : Per informazioni sulle modalità di acquisto rivolgersi a: info@ethicando.com
Ulteriori informazioni PD Parigi ou partitodemocraticoparigi@gmail.com
Per saperne di piu sur Mafia al Nord : OMICRON