Gomorra, le livre
«Ce ne sont pas les camorristes qui choisissent les affaires, mais les affaires qui choisissent les camorristes. La logique de l’entreprenariat criminel et la vision des parrains sont empreintes d’un ultralibéralisme radical. Les règles sont dictées et imposées par les affaires, par l’obligation de faire du profit et de vaincre la concurrence. Le reste ne compte pas. Le reste n’existe pas. Le pouvoir absolu de vie ou de mort, lancer un produit, conquérir des parts de marché, investir dans des secteurs de pointe : tout a un prix, finir en prison ou mourir. Détenir le
pouvoir, dix ans, un an, une heure, peu importe la durée : mais vivre, commander pour de bon, voilà ce qui compte. Vaincre dans l’arène du marché et pouvoir fixer le soleil.» Le livre Gomorra, originalement structuré, explore Naples et la Campanie dominées par la Camorra et ses complices, sur fond de guerres entre clans rivaux et de trafics en tout genre : contrefaçons, armes, drogues et déchets toxiques. C’est ainsi que le Système, (« O Sistema » en napolitain) se pose en avant-garde criminelle de l’économie mondialisée.
La raison de son succès ne réside pas seulemement dans le caractère scientifique de l’étude. Roberto Saviano écrit avec fougue, en tout cas en italien. Pour cela, sa vie est menacée (Les clans utilisent leur avocat contre Roberto Saviano ). On regrettera que les éditeurs français n’aient pas conservé la courverture italienne (en haut) pour une couverture insipide (à droite) ou encore inspirée du film (GOMORRA, le film).