La cosca del sol 1. Espagne terre de blanchiment
La « cosca » est le nom donné à une famille mafieuse sicilienne. (voir DICO). Le mot cosca est souvent utilisé par extension pour désigner les familles mafieuses calabraises et napolitaines. Une nouvelle cosca est née en Espagne : la cosca del Sole 🙂
Le 23 décembre 2011, les homme de la police judiciaire de Reggio en Calabre en vacance en Espagne (après le Canada cf.‘Ndrangheta transnationale) se baladent sur les grandes avenue de Barcelone. Ils découvrent comme d’autres, les très grandes échoppes de sports (merchandising) tenus par des indo-pakistanais. Et il se disent peut-être « mais d’ou sont venus les fonds nécessaires à l’ouverture de magasins aussi grand avec autant de stock? Les pays en question pourtant pas trés riches sont sur la route de l’héroïne Afghan ver l’Europe….
Non. Les limiers de Reggio ne sont pas là pour cela. En collaboration avec il Mossos d’Esquadra di Barcellona, ils arrêtent Carmelo Gallico, boss de la ‘ndrine, famille mafieuse calabraises à Palmi. Souvenez, le frère de ce dernier s’était fait arrêté pour avoir voulu passer Pâque en famille (cf. Pâques en Calabre). L’acte d’accusation est intéressant : association mafieuse et utilisation de prête noms pour des biens possédés par le clan.
On appréciera moyennement la mise en scène pour l’arrestation dans la vidéo :
Et qui c’est qu’en avait parlé le premier?
Le lundi 8 décembre 2008, le responsable de mafias.fr sent qu’il y a un coup médiatique avec la saisi du café de Paris. Il fait un article : La folle semaine de la ‘Ndrangheta en voyage puis revient au moins de juin 2009 avec Rome : 200 millions d’euros saisis à la mafia pour enfin annoncer : Le café de Paris remis en Liberté!
A Rome, le Café de Paris ne brasse plus d’argent sale
TRAFIC – Longtemps entre les mains de la mafia, l’établissement, emblème de la « dolce vita », vient de renaître. Danielle RouardAU CAFÉ DE PARIS, VIA VENETO À ROME, un haut lieu de la « dolce vita » autrefois fréquenté par Federico Fellini et Franck Sinatra, le présent dépasse la fiction. Cet établissement vient de renaître après des années passées sous le joug de la ‘Ndrangheta, le crime organisé calabrais. Désormais, il propose, dans son somptueux décor, les produits de Libera Terra, une association antimafia. Don Luigi Ciotti, un homme de belle prestance, fondateur de ce mouvement, savoure sa victoire : « Oui, revenez, ici, le local est entre de bonnes mains ! » Depuis décembre 2011, on y trouve l’huile d’olive calabraise, le vin Centopassi, de Corleone en Sicile, la mozzarella de bufala napolitaine… Toutes ces denrées proviennent de coopératives qui gèrent les terrains agricoles confisqués par l’Etat aux mafieux de diverses obédiences.
Lundi 5 mars 18h : conférence société civile contre raison d’état
Les Amis de Beppe Grillo à Paris et NewropeMag en collaboration avec la Maison de l’Italie vous invitent à une
Conférence – Débat avec
Cadavres exquis, morts pour raison d’Etat, terrorisme
Les influences externes et internes sur la politique nationale. Politiciens, services secrets, crime organisé. Qui est au service de qui ?
Et quel rôle pour les citoyens?
Aldo Giannuli – Professeur d’Histoire du Monde Contemporaine Université de Milan, Expert Commissions parlementaires italiennes
Annie Lacroix-Riz – Professeur Emérite d’Histoire Paris VII
Simonetta Greggio – Journaliste et écrivain
Fabrice Rizzoli – FLARE, 1er Réseau Européen Associatif contre le Crime Organisé Transnational et auteur du Petit Dictionnaire énervé de la mafia
En présence de Fabienne Boulin (fille de Robert Boulin et auteur du livre « Le dormeur du val, Ed. Don Quichotte)
Paris, le 5 Mars 2012, 18H00 – 21H00
Maison de L’Italie Cité Universitaire de Paris
7A rue Boulevard Jourdan, 75014 PARIS (RER Cité Universitaire)
L’histoire récente de nos pays européens est parsemée de morts qui demeurent toujours non élucidées. Les enquêtes judiciairesse sont heurtés aux services secrets et autres structures de renseignement intérieur et extérieur, à la criminalité organisée,aux intérêts d’Etat. Il s’agit de relire notre histoire à la lumière de récents travaux journalistiques et historiques. Clarifier qui a fait quoi, comment et pourquoi est nécessaire pour comprendre notre passé, et ainsi affronter pleinement la réalité actuelle.
Ethicando sera présent avec ses produits antimafia, qui redonnent dignité aux citoyens face à la prédation organisée en système.
Pour informations et inscriptions : Meet Up « Les Amis de Beppe Grillo à Paris » : meetupparis@gmail.com
Séminaire de recherche : l’Italie et l’Europe
Groupe de recherche sur l’Italie contemporaine (GRIC)
Marc Lazar, Professeur d’ Histoire et de sociologie politique à SciencesPo
Marie-Anne Matard-Bonucci, Professeur d’Histoire à Grenoble, CRHIPA et Centre d’histoire SciencesPo
Dominique Rivière, Professeur de Géographie à Paris Diderot (UMR, Géographie-Cités)
Jeudi 16 février 18h à 20h
La mémoire du juge Falcone dans la lutte contre la mafia
Intervenante : Charlotte Moge (Université de Grenoble)
Centre d’Histoire de Sciences-Po
Sujet de thèse de la discutante:
La construction d’une mémoire publique de la lutte contre la mafia de 1982 à 2002 autour d’un martyrologe : Pio La Torre, Carlo Alberto Dalla Chiesa, Giovanni Falcone e Paolo Bordellino. Entrer la fin des années 1970 et le début des années 1980, la mafia sicilienne voit sa puissance financière s’accroître énormément grâce au trafic de drogue. Dans ce contexte, le clan des Corléonais provoqua la deuxième guerre de mafia visant à redéfinir les équilibres internes. Cosa nostra décide également de déclarer la guerre à l’Etat en s’attaquant à des figures essentielles de l’antimafia : policiers, juges, hommes politiques…. L’année 1982 constitue le pic de cette crise de violence mafieuse : l’assassinat de Pio Latorre et du général Dalla Chiesa.
Une partie de la société exprime son rejet des institutions et provoque la naissance d’une conscience civile et républicaine. Ce nouveau souffle antimafia se répercute au niveau judiciaire, les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino sont les symboles de la première offensive qui se solde par la première victoire pénale contre la mafia.. Mais en 1992 les deux juges sont assassinés. Les protestations sont nombreuses et par conséquent le mouvement antimafia connaît un grand essor.
Cependant l’antimafia est encore un secteur inexploré par les historiens et les chercheurs en sciences sociales. Ce sujet de thèse se situe à la croisée de trois chantiers historiographiques : l’histoire de Mezzogiorno, l’histoire de la violence politique et sociale et l’histoire de la construction d’une ou de plusieurs mémoire(s) nationale(s) de l’Italie républicaine.
Le « pape de Foggia » : 38 ans passés en prison et décès à 60 ans
11 janvier 2012, Giosuè Rizzi profite de la vie dans une des plus régions d’Italie, les Pouilles (cf.Violence programmée dans les Pouilles). Carpediem puisque ce boss de la Sacra Corona Unita de Foggia, agé de 60 ans, a passé 38 ans en prison, ce qui lui a permis de produire un livre (couverture à gauche)… En 2010, il avait été libéré après près de 23 ans de prison pour association mafieuse, 4 homicides, trafic d’armes et extorsion. Fondateur de la « Societa Foggiana », la structure mafieuse locale qui associé à d’autres forme la Scu, il a été condamné pour le « massacre du Bacardi » qui, en 1986, fit 4 morts dans le cadre de la guerre entre les clans Laviano et Rizzi. Il se dit que c’est le deuxième clan qui a remporté la mise. Pour autant, le 11 janvier dernier, Giosué Rizzi a a été abattu de 3 ou 4 balles de 9 mm dans une voiture arrêtée al semaforo.
Trahi par la passion du Calcio
En ce dimanche 10 février 2012, après midi, de nombreux Italiens suivent les matchs de foot amateur de leur équipe locale. Rocco Aquino, 51 ans et capo bastone (chef dans la ‘Ndrangheta export) fait de même. Et pour cause, deux de ses enfants jouent dans l’équipe de Marina di Gioiosa Ionica (carte à gauche). Surnommé « U Colonnello », Rocco Aquino est à la tête de la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Aquino-Coluccio dont un des membres avait été arrêté au Canada en 2008 (cf ‘Ndrangheta transnationale) qui est trés influente dans le commerce légal des drogues (cf. ‘Ndrines transnationales). Le « colonel » serait même à la tête du « locale » soit une circonscription mafieuse calabraise regroupant plusieurs clans sur des territoires contiguës et regroupant au moins 49 membres (échelle cantonale). Il serait même un membre important du mandamento ionien (échelle départementale).
Rocco Aquino a été mis en cause dans l’opération Crimine de juillet 2010 : 300 arrestations : sauf lui… Il est donc latitante, en cavale, et il doit se faire discret. Oui mais voilà Rocco Aquino est italien. Son pays à gagné 4 coupes de monde 🙂 alors il regarde le match. Et quand l’arbitre expulsent ses deux fils, s’en est trop. Il envoie un premier sms anonyme (cf.SMS mafieux au pays du Calcio) qui n’est donc pas repris (cad pas diffusé sur le bandeau en bas de l’écran) puis un deuxième en signant « dirigeant du club » (Il fut président du club).
Mais comme les carabiniers se doutaient qu’il était revenu dans le village ces derniers temps, ils ont tenté la « perquise » et l’un des 100 criminels les plus recherché a été arrêté.
Le 1er août 2012, c’est au tour de Giuseppe :
Ethicando : l’Antimafia s’installe à Paris
Ethicando
6, rue de la Grange Aux Belles
75010 PARIS
Métro: République ou Jacques Bonsergen
Caterina Avanza Ludovica Guerreri : 01 84 06 18 43
Ethicando est une vitrine pour des coopératives sociales italiennes qui se battent contre les méfaits des économies criminelles et pour un retour à la « légalité » : L’arme qui peut tuer la mafia : la réutilisation des biens confisqués
Les produits présentés par Ethicando sont ainsi les fruits du travail de jeunes en difficultés cultivant les terres confisquées aux mafias, de détenu(e)s et ex détenu(e)s en processus de réinsertion, de groupes de femmes au chômage de quartiers sensibles ou encore de personnes fragiles psychiquement. Exemple
Nos produits sont sélectionnés pour leur style, leur gout et leur qualité bio.
Ce qui les rassemble et les rend uniques, c’est avant tout cette valeur sociale de la légalité : ETHICANDO
Toxic Europe : le journalisme qu’il vous faut
«Toxique Europe» c’est Biutiful cauntri (documentaire sur le trafic de déchets dans la région de Naples) mais à l’échelle de l’Europe. 27 min pour montrer les quantités, les mécanismes et le flux du traitement illégal de déchets dangereux (cf. « l’Italie, ses déchets, son béton, ses mafias ». Le trafic de déchets est l’une des écomafias qui, depuis 20 ans, est l’une des principales sources de profits des mafias. Il se répand actuellement, suivant la mode économie mondialisée, à tout le reste de l’Europe. L’enquête soutient qu’une combinaison de phénomènes ont contribué à cette expansion : recherche de nouveaux clients, nouvelles routes et nouvelles décharges illégales font que des tonnes de déchets dangereux se déplacent sans contrôle adéquat.
Toxic Europe co-produit par le www.dailyblog.it (journal en en ligne) et l’Associazione di Giornalismo Investigativo a été sélectionnés par FLARE, par l’associazione Ilaria Alpi et Novaïa Gazeta avant de gagner le « Best International Award criminalité organisée rapport de 2011 » (cf. FLARE et le Prix du Journalisme Ilaria Alpi)
Vous pouvez maintenant voir la version italienne sur le net ICI. Il existe une verison anglaise à commercialiser. Une version française serait souhaitable 🙂
Voici la version anglaise
TOXIC EUROPE from Toxic Europe on Vimeo.
Conférence RECIM Lyon
Le Réseau continental de recherche sur l’informalité dans les métropoles (RECIM) est un forum international pour les débats, à l’échelle nord-américaine, qui favorise une méthodologie de comparaison, qui est construit sur des perspectives communes d’une «anthropologie sociale» d’analyse des faits sociaux, dans laquelle chaque participant contribue de ses sensibilités et connaissances disciplinaires.
Ce réseau a été créé en 2008, la première réunion du RECIM a eu lieu à Ottawa et à Montréal (novembre 2009), suivie d’une seconde réunion publique à Mexico (février 2010), et un débat au Congrès national de Metropolis tenu à Montréal en mars 2010. À la suite de ces réunions, un livre a été publié. En mars 2011, 4ème rencontre annuelle, intitulée « Repenser le politique: l’économie informelle, la gouvernance et la règle du droit dans un monde urbain » eut lieu à Mexico, dans les locaux du Programme universitaire d’études sur la ville (UNAM-PUEC).
En Janvier 2012 à Lyon, la 5ème rencontre annuelle du RECIM organisée par Felipe de Alba (Chaire d’études du Mexique contemporain, EURIAS Researcher Institut d’Études Avancées, Collegium de Lyon, ENS) vera la participation de mafias.fr sur le thème des écomafias :
Mafias and « ecomafias » : In-between legality and illegality, or the end of a distinction
Mafias et « ecomafias » : Entre légalité et illégalité, ou la fin d’une distinction
Le programme :
Alerte : un journaliste menacé par la mafia
Giovanni Tizian : ghost of the civil dead
de Guillaume Origoni
Giovanni Tizian est un journaliste italien qui enquête depuis plus de cinq ans sur l’extension territoriale des réseaux mafieux. Ce métier est dangereux, mal payé et socialement sous évalué. Récemment menacé, il vient rejoindre le lot des journalistes vicitmes du crime organisé comme le rappelle le rapport de RSF (cf.“Crime organisé, main basse sur l’information”)
La vie de Giovanni Tizian est une histoire qui commence mal. La suite n’est guère plus réjouissante. En 1994 alors qu’il devait avoir approximativement 9 ans, son père est assassiné par la ‘Ndrangheta La famille quitte alors la Locride en Calabre pour Modena, en Emilie Romagne. En 2006, Giovanni devient journaliste et enquête sur les ramifications de la criminalité organisée dans le Nord de l’Italie. Son travail contribuera à l’établissement d’une cartographie précise des clans, notamment en Emilie.
Il est déterminé, rigoureux, précis et fait face à un ennemi tout aussi déterminé, rigoureux et précis. Tout laisse à penser que la publication récente de son livre : « Gotica ‘Ndrangheta, mafia e camorra oltrepassano la linea » est très renseignée. L’Etat Italien a décidé de le protéger 24h/24 et 7/7.
La mise en place d’une protection rapprochée pour un journaliste est toujours difficile à concevoir dans un Etat de droit. Pourtant, nous ne relatons point des faits émanant du Mexique ou de la Colombie, mais bel et bien de la région de Bologne où Giovanni Tizian avait, depuis peu, accepté la charge de prendre la direction de Libera Radio, la radio anti-mafia du réseau associatif éponyme.
Federico Lacche, rédacteur en chef de Libera, a fait part à mafias.fr de sa « vive inquiétude devant la prolifération incontrôlé des réseaux mafieux en Emilie Romagne et dans le Nord du pays. Nous ne pouvons pas encore parler de colonisation, qui serait un prélude au contrôle du territoire, mais nous craignons que cette phase soit en cours d’élaboration par les clans (voir l’article en italien « 1250 opérations bancaires suspectes en Emilie Romagne au cours des 6 derniers mois ».).
Le phénomène mafieux est endogène, même si le second conflit mondial servira de catalyseur à son enracinement par le biais de James Jesus Angleton (cf. Mafias italiennes et relations internationales), les anti-viraux que sécrètent le corps social italien le sont tout autant. Les difficultés de Giovanni Tizian ont provoqué une réponse citoyenne sous l’impulsion de l’association da Sud qui a mis en place un réseau d’escorte civile et populaire.
Le journaliste doit également faire face à une difficulté supplémentaire, celle d’être un journaliste précaire, enchainant les piges mal payées malgré le sérieux de ses enquêtes. Ce qui le place de facto dans une situation d’insécurité sociale extrême : démuni, isolé et condamné à mort par la mafia la plus puissante au monde (cf. ‘Ndrangheta « mafia number one »).
Good night and good luck …
Son ITW sur Libera Radio ici
L’alerte lancée par Antonella Beccaria : ici
PS : de Guillaume Origoni
Le renseignement contre les mafias)
« La plage » : un film de Guillaume Origoni avec Antonino Agostino…