Archive pour la catégorie ‘‘Ndrangheta, mafia calabraise’

Traite d’êtres humains par une organisation calabro-indienne

D I ALe 3 février dernier, la direction des enquêtes antimafias (DIA) calabraise à fait arrêter 67 personnes : 32 de nationalité italienne et 35 de nationalité indienne. Ces personnes dont des entrepreneurs et des fonctionnaires italiens, sont impliquées dans un trafic transnational d’êtres humains. Les arrestations ont eut lieu à Reggio en Calabre, Milan, Brescia, Crema, Macerata, Sienne, Piacenza, Potenza et Avellino.

Les ‘ndrines (familles mafieuses calabraises) Cordì de Locri (cf. Prison à vie et exécution sommaire) et Iamonte de Melito Porto Salvo sont impliquées.

En général, le mécanisme est le suivant. Les «étrangers » font venir les immigrés sur les côtes calabraises et payent une redevance aux clans en vertu de la règle du contrôle du territoire (cf.‘Ndrines, armes et contrôle du territoire).

Mais en l’occurrence, les clans en question fortement infiltrés dans le tissu économique italien (cf. 200 millions d’euros saisis à la mafia calabraise, pouvaient produire des faux contrats de travail afin que les immigrés obtiennent des permis de séjour. Chaque immigré payait entre 10 000 et 18 000 euros à cette organisation inter-ethnique (cf. United of colors of dealers). L’enquête ayant débuté en 2007, les enquêteurs estiment que les revenus de l’organisation mafieuse s’élève à 6 millions d’euros.

Heureusement, un entrepreneur agricole a porté plainte démontrant que la Calabre possède les anticorps antimafieux (cf.L’Italie, la Calabre et les anticorps). En, effet, les mafieux l’avaient contraint céder ses entreprises et à faire des faux documents pour embaucher des immigrés Pakistanais et Indiens.

Ndlr : les anglo-saxons utilisent deux termes bien distincts pour évoquer le traite d’être humains ou le trafic illégal de migrants. Pour le trafic illégal de migrants ils parlent de smuggling et pour la traite des êtres humains ils utilisent le terme trafficking. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Trafic_d%27%C3%AAtres_humains

Le 3 février dernier, la direction des enquêtes antimafias calabraise à fait arrêter 67 personnes : 32 de nationalité italienne et 32 de nationalité indiennes. Ces personnes dont des entrepreneurs et des fonctionnaires, sont impliquées dans un trafic d'être humains qui aurait rapporté plus de 6 millions d'euros. Les arrestations ont eut lieu à Reggio en Calabre, Milan, Brescia, Crema, Macerata, Sienne, Piacenza, Potenza et Avellino.
Les familles mafieuses calabraises, les Cordì de Locri () et les Iamonte de Melito Porto Salvo sont impliquées

En général, le mécanisme est le suivant. Les «étrangers » font venir les immigrés sur les côtes calabraises et payent une redevance en vertu de la règle du contrôle du territoire. Mais en l'occurrence, les clans en question fortement infiltrés dans le tissu économique italien, les clans calabrais pouvait produire des faux contrats de travail afin que les immigrés obtiennent des permis de séjour. Chaque immigré payait entre 10 et 18 000 euros. L'enquête ayant débuté en 2007, la magistrature estime que les revenu de l'organisation mafieuse s'élève à 6 millions d'euros.

Heureusement, un entrepreneur agricole a porté plainte (cf. ) car les mafieux l'avait contraint céder ses entreprises et a faire des faut pour embaucher des immigrés Pakistanais et Indiens.

Tir aux pigeons ou violence programmée?

Le 24 novembre 2009, des mafieux calabrais se rendent à l’hôpital en fourgon cellulaire de la prison de Palmi pour le tribunal de Reggio (voir carte à gauche) quand tout à coup, les deux mafieux sortent des pistolets et tentent de s’échapper.
Il s’en suit une lutte. Deux coups de feu atteignent les agents de la pénitentiaire. Ils sont blessés au pied et à la jambe mais les mafieux retournent en prison. Une enquête est en cours pour savoir comment des détenus de cette dangerosité ont pu se procurer des armes à feu.

Les deux mafieux sont les frères Zagari, qui étaient impliqués dans la « faida » (une histoire de vengeance sans fin cf. Fin de la faida de San Luca) de Taurianova au début des années 90.

Grâce à des collaborateurs de justice (appelés à tort des « repentis »), on sait que la faida de Taurianova opposait la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Asciutto-Grimaldi contre celle des Viola-Zagari. Au cours de la faida, le 3 mai 1991, les Zagari assassinèrent les frères Giovanni et Giuseppe Grimaldi. Ce dernier fut décapité à coups de fusil à bout touchant et sa tête fut l’objet d’un macabre tir au pigeont en pleine rue ; un acte de violence programmée (cf. Violence programmée à Scilla en Calabre)

Mondialisation : arrestation à Rome d’un mafieux calabrais après la fuite des Africains

Le « latitante » (en cavale), Domenico Belloco a été arrêté à Rome, la capitale de l’Italie, état de droit (cf. Italie : état de droit!). Il est l’héritier le plus actif de la ‘ndrine (famille mafieuse) Belloco qui domine la zone de Rosarno. Domenico gérait le trafic de drogue, d’armes et le racket. Il avait pour mission de mettre en place de nouvelles alliances avec d’autres familles mafieuses. En effet, les tensions avec le clan Pesce, allié des Belloco depuis 30 ans, sont importantes (cf. Vengeance « transversale » à Rosarno?).

Cela n’a pas empêché les clans de Rosarno de chasser les immigrés qui travaillaient depuis 10 ans comme des esclaves (photo à gauche) dans les plantations d’agrumes (cf. article de La croix sur les évènements de Rosarno ).

Une action à mettre en parallèle avec la chasse des Roms organisée à Naples et le meurtre des 6 Africains l’année dernière :

Un livre sur la mafia calabraise

Il me semble qu’il s’agit du premier livre sur la mafia calabraise en langue française. Ecrit à partir de sources italiennes, cette publication informative vaut le détour.

Pour en savoir plus : Pas de femme, pas de mafia

Dans le port de la mafia calabraise, il y a des commerçants chinois qui dansent

Le 20 décembre, les magistrats italiens ont placé sous séquestre 50 millions d’euros et ont fait arrêter 26 personnes dont deux douaniers. Toutes sont impliquées dans un trafic international de contrefaçons.

A Gioia Tauro (cf. Ecomafia de Bari au Pakistan en passant par Gioia Tauro et Au conseil municipal : “tous mafieux”) dans le port de la mafia calabraise (cf.Le port-conteneur de la ‘Ndrangheta), les ‘ndrines (les familles mafieuses calabraises) de la zone ont transformé le port conteneurs en zone d’entrée pour les marchandise contrefaites (cf.La taxe mafieuse sur les contrefaçons).

Les mafieux italiens avaient passé des accords avec les « commerçants » chinois (membres d’organisations secrètes?) car à l’aide de sociétés commerciales et de complicités douanières, ils étaient capables d’éviter les contrôles.

Les commerçants chinois économisaient sur les taxes légales en déclarants des marchandises inférieures à leur valeur réelle tout en remplissant les conteneurs d’habits contrefaits. Pour cela il leur fallait payer une taxe  aux clans, un taxe qui porte le nom d’ « assistenza« .

Les affaires tournaient si bien que les commerçants chinois étaient disposés à transférer toutes les importations arrivant dans le port de Naples vers le port calabrais. Heueusement que la magistrature italienne veille.

Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation?

Voir "grandes surfaces" dans le Petit dictionnaire énervé de la mafiaIl avait 18 ans et sortait d’un pizzeria de Taurianova en Calabre lorsque les sicaires font éclater une pluie de balles. Francesco Maria Inzitari est le neveu de Nino Princi, tué dans l’explosion de sa voiture en mai 2008 (cf. Voiture piégée en Calabre). Pour les enquêteurs, il s’agit vraisemblablement d’une « vengeance transversale » de la ‘Ndrangheta (cf. Vengeance “transversale” à Rosarno?).

Francesco Maria Inzitari décède car il est le fils de Pasquale Inzitari, ancien adjoint au maire de Rizziconi et conseiller provincial de l’UDC (centre-droit). Pasquale Inzitari avait été arrêté en mai 2008 pour concours externe en association mafieuse. En septembre dernier, la justice avait saisi 55 millions de biens lui appartenant.  Pasquale Inzitari était d’abord proche du clan Crea, dominant à Rizziconi (cf. L’Italie et les stéréotypes) qui a permis la construction du plus grand centre commercial en Calabre. Des membres du clan Crea ont acheté plusieurs terrains agricoles y compris par la menace, le conseil municipal (dissout en juillet 2000 pour infiltration mafieuse) a alors modifié le plan d’occupation des sols, rendant les terrains constructibles. Les complicités politiques remontent jusqu’au conseil régional qui modifié la législation afin de permettre la construction d’un centre commercial pourtant interdit jusqu’ici. C’est sur ce terrain qu’a été construit la grande surface, appartenant en partie à Inzitari. Mais les rapports entre Inzitari et les Crea se sont peu à peu détériorés. Profitant de l’arrestation du boss Teodoro Crea, Inzitari fait entrer Antonino Princi (et par là même le clan Rugolo, cf. La mafia calabraise, une histoire de familles) dans le capital social du centre commercial. Une insulte pour le clan Crea… et un grain de sable dans la mécanique économique mondialisée comme en témoigne ce reportage :

Des machines à sous à la bourgeoisie mafieuse

Le 5 septembre 2009, les magistrats de la direction des enquêtes antimafias ont émis un nouveau mandat d’arrêt à l’encontre de Gioacchino Campolo, 70 ans, déjà emprisonné. Surnommé le « roi des machines à sous », il est accusé d’extorsion aggravée selon la méthode mafieuse. En compagnie d’un entrepeneur et d’un membre du clan Zindato-Libri de Reggio Calabre, il aurait imposé, par le biais de la menace, ses machines à sous à un commerçant de Reggio (vidéo de l’arrestation).

Gioacchino Campolo avait été arrêté en janvier dernier pour avoir transférer illégalement des valeurs. Le limiers de la garde des finances (en photos) le soupçonnent de blanchir l’argent sale des familles mafieuses calabraises. Le policiers avaient aussi arrêté l’épouse et le fils de cet « entrepreneur » confirmant que l’organisation mafieuse n’est rien sans son réseau de complicités, le tout formant une « bourgeoisie mafieuse » (cf. Arrestation au sein de la bourgeoisie mafieuse).

En janvier dernier, la police avait saisi provisoirement des biens dont la valeur est estimée à 35 millions d’euros de biens ; une quarantaine d’appartements, des terrains et deux maisons dont une à Rome et l’autre à Paris (cf Arrestation de mafieux en France, rien de plus…).
L’enquête avait aussi démontré des liens entre le « roi des machines à sous » et le monde de la politique. En juin, la magistrature avait déjà fait saisir d’autres biens (25 millions d’euros). Un des ses immeubles a servi de local de campagne pendant les dernières élections du maire de Reggio. Un des autres immeubles habrite le siège du tribunal d’application de peines de Reggio…

‘Ndrines, armes et contrôle du territoire

Ce jeudi 3 septembre, la police de Gioia Tauro a procédé à l’arrestation de deux hommes de 46 et 18 ans. Le père et son fils appartiendraient à la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Mancuso de Limbadi (dans la province de Vibo Valentia ; voir la carte à gauche). Les agents ont surpris le deux personnes dans un appartement de Gioia Tauro et ont trouvé de nombreuses armes. Les policiers ont aussi arrêté un complice proche de la famille mafieuse Piromalli qui contrôle le port de Gioia Tauro (cf. Le port-conteneur de la ‘Ndrangheta ).

Déjà, au mois de juin dernier, les carabiniers de Nicotera avaient conduit les deux hommes à la caserne pour des vérifications. Au cours de cette interrogatoire de « routine », ceux-ci s’étaient échappés. Les carabiniers avaient perquisitionné leur domicile et avaient trouvé une mitraillette Kalashnikov, un fusil, un pistolet et un millier de cartouches.

Cette arrestations amènent à quelques reflexions :

Les deux personnes, vendeurs ambulants, semblent être les armuriers de la ‘ndrine Mancuso c’est-à-dire des personnes peu connues des services de police qui détiennent les armes pour le clan.

Le fait que des membres du clan Mancuso de Limbadi se trouvaient, avec des armes, sur le territoire du clan Piromalli de Gioia Tauro n’est pas anodin. En vertu de la règle du contrôle du territoire qui régit les associations mafieuses, nous pouvons conclure que les deux clans sont en association; exemple : « je te laisse l’accès au port, en échange tu t’occupes des armes ». Mais pourquoi le clan Piromalli aurait-il besoin d’armes? Pourquoi prendre le risque de les confier à des soldats en cavale? S’agissait-il de porter l’estocade au clan Molé? (cf. Hypothèses du policier antimafia).

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Violence programmée à Scilla en Calabre

Le 15 juillet 2009, deux jeunes calabrais d’origine rom ont un rendez-vous. En pleine après midi, à bord d’une fiat panda, ils quittent la route nationale 18 qui parcourt le littoral thyrénéen de la Calabre. Après quelque centaines de mètres, les coups de feu retentissent. A 15 ans et à 22 ans, Francesco et Vincenzo avaient rendez-vous avec la mort. Ils ont été exécutés chacun d’une balle dans la nuque. La route étant en sens unique, les tueurs sont probablement répartis  en moto sur la route nationale afin de prévenir leur référent que le travail avait été fait. On ne connaît pas le motif de cette exécution typiquement mafieuse. L’adulte était connu des services de police pour des petits larcins. L’hypothèse la plus probable est que les victimes aient commis un vol non autorisé par le clan de la zone. Le journaliste Giuseppe Baldessaro va jusqu’à écrire que les deux jeunes avaient commis un larcin sur le territoire d’un clan rival de celui qui les a assassiné… En somme, en tant que clan mafieux, je démontre mon pouvoir en assassinant des voleurs ayant agi contre un clan rival.

En réalité, le clan en question a commis un acte de « violence programmée ».  Les  sicaires ont agi sur une route isolée pour ne pas être vus. Le lieu n’était pas si isolé puisque la plage est en contre-bas. On a certainement entendus des coup de feu…. Accompli en pleine après midi, le double assassinat a fait la une des journaux du soir. En ville, on ne parle que de cela. Le nom du clan qui s’arroge le droit de « vie ou de mort »  sur ce territoire raisonne dans les esprits des populations.


Pas de femme, pas de mafia

Le 11 juin, les carabiniers de Gioia Tauro ont arrêté Girolamo Mole’, 48 ans, chef mafieux encore liberté de la ‘ndrine (famille mafieuse calabraise) Molé. Girolamo Molé se cachait dans son habitation et semblait être le leader d’une guerre de mafia larvée avec le clan Piromalli ( Hypothèses du policier antimafia ).

Le 12 juin dernier, les carabiniers suivent une femme qui se rend à l’hopital de Polistena en Calabre. Elle vient rendre visite à son mari de 77 ans qui se fait opérer sous un faux nom. Le malade se nomme en réalité Antonio Pelle, un chef mafieux recherché par la police depuis 2000 pour qu’il accomplisse une peine de 26 ans de prison.  Antonio Pelle est le « capo-bastone » (chef d’une famille mafieuse calabraise) du clan Pelle-Vottari qui s’oppose au clan Nirta-Strangio à San Luca (De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta). L’année dernière Antonio Pelle avait échappé à une arrestation alors qu’il se cachait dans un bunker souterrain (Le quotidien de l’Etat contre la ‘Ndrangheta). Il aurait passé sa « latitanza », sa cavale, dans les montagnes de l’Aspromonte sans téléphone mais avec une armée de messagers pour entretenir les liens avec le clan. Il aurait bénéficié de complicités au sein de l’hôpital en question. Le secteur de la santé étant un secteur fortement infiltré par la mafia calabraise (L’assassinat du vice-président de la régio calabraise : un meurtre politico-mafieux )
Dans le même temps, on apprend au cours du procès concernant le meurtre de Maria Strangio ayant eut lieu le 25 décembre 2006, que les hommes du clan Pelle-Vottari (auteurs de l’assassinat en question) se cachaient dans leur coffre de voiture pour se déplacer. A chaque fois, ce sont les femmes du clan qui conduisaient les véhicules pour faire se rencontrer les mafieux dans la clandestinité. En juillet 2007, deux soldats du clan Pelle-Vottari, Sebastiano Vottari et Marco Marmo se seraient rendu à Messine en Sicile. Quelques jours après, l’un deux Marco Marmo sera assassiné à Duisbourg en Allemagne ( De San Luca à Duisburg, la faida et la ‘Ndrangheta )

Ces enquêtes nous amènent à penser que le rôle des femmes dans la mafia calabraise est toujours aussi fondamentale. Elles transmettent le code culturel aux enfants. Par le mariage, elles assurent la reproduction du clan. Elles accomplissent des activités criminelles importantes comme le transport et l’assistance aux membres du clan en « cavale ». « Accessoirement », les femmes sont les premières victimes de la violence mafieuse.
Sur le rôle des femmes dans la mafia, voir aussi : De la mafia calabraise, de la mémoire et des femmes

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