Archive pour la catégorie ‘mafia’
Le café de Paris remis en Liberté!
Souvenez vous, le 26 novembre 2008, es enquêteurs signalaient que le « café de Paris » à Rome était entre les mains de la ‘Ndrangheta (cf. La folle semaine…). Puis, le 22 juillet 2009, la Garde des finances mettait sous sequestre ce commerce (cf. 200 millions d’euros saisis). Les enquêteurs avaient en effet démontré les propriétaires formaient une association criminelle autour de la ‘ndrine (nom donné aux familles mafieuses calabraises) Alvaro (violence programmée). Enfin, une procédure administrative a enteriné la confiscation (un procédé expliqué dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia à paraître ou Contre le crime organisé : pour une confiscation-redistribution)
En ce mois décembre, Libera, le cartel d’association antimafia, a fêté cette décision en dégustant des produits Libera Terra issus des terres confisquées à la mafia : l’huile calabraise de la plaine de Gioia Tauro, le vin de la coopérative « Cento Passi » fait à Corleone, les pâtes de Don Peppe Diana de la province de Caserta et la sauce tomate des terres confisquées à la Sacra Corona Unita.
Terre brûlée autour du boss Matteo Messina Denaro
« tu vois, depuis deux ans qu’il est maire combien on a économisé? Aprés les élections, il [le maire nda] m’a dit : chère madame, tant que vous allez voir l’oncle Nunzio [le boss incacéré dans le Nord de l’Italie nda], vous ne payez plus les billets. Je lui téléphone, je commande les billets et je passe les prendre ». La femme du boss au téléphone avec son mari en prison
Le 16 décembre 2011, les magistrats antimafias siciliens ont arrêté 11 personnes dont le capo famiglia de Campobello di Mazarà Leonardo Bonafede et Filippo Greco, un entrepreneur installé Gallarate dans la province de Varese (dans le Nord) considéré comme le financier de la cosca (famille mafieuse sicilienne).
Plus énervant, la magistrature a aussi arrêté le maire de centre gauche dont les écoutes téléphoniques révèlent de manière évidente la complicité envers la famille mafieuse de la zone. Les magistrats considèrent le premier des élus comme « l’expression politique locale de la coterie mafieuse« ! Ciro Caravà est un digne représentant du « ransformisme » typiquement sicilien. Ancien communiste, il passe au Parti socialiste trés affairiste puis à Forza Italia le parti de Marcello Dell ‘Utri, bras droit du président du Conseil condamné en appel, avant de rejoindre le Parti Démocrate de gauche).
Plus intéressant, Ciro Caravà mène une politique de duplicité. D’un côté, il se porte partie civile pendant les procès de mafia ou bien il inaugure des restitutions à la société de biens confisqués aux mfieux. (cf. L’arme qui peut tuer la mafia : la réutilisation des biens confisqués). De l’autre, il fournit les appels d’offre aux entreprises du clan. Pus mesquin, il offrait des billets d’avions pour que les proches du chef mafieux puissent visiter ce dernier incarcéré dans le Nord de l’Italie. Enfin, un messager du boss fait référence à cette duplicité somme tout bien jouée et classique (le président de la région Sicile disait que la mafia le dégoutait mais Vasa Vasa est en prison). Dans une écoute, le soldat dit au chef : « Je lui ai apporté un sac de voix. L’autre soir à la télé, je l’ai entendu le maire. Minchia, si je le connaissais pas… »
Tout cela se passe dans la région de Matteo Messina Denaro qui n’a plus trés longtemps à tenir face aux Catturandi (reportage). Le cercle se ressère autour de Matteo Messina Denaro mais cela fait un an que je le dis… je commence sérieusement à me tromper 🙂
La bourgeoisie mafieuse des Casalesi mise à mal
Cette semaine, les forces antimafias ont arrêté Michele Zagaria le dernier grand parrain des Casalesi, un cartel de clans de la mafia napolitaine (cf. bunker et consensus social). L’interview de Roberto Saviano, auteur du livre Gomorra, est intéressante car il se concentre sur les complictés qui permettent à la mafia de perdurer. Il cite notamment le policitien Nicola Cosentino (cf. Gomorra au gouvernement?). Voici son interview traduite en français : EURONEWS.
Roberto Saviano a tout à faite raison mais il aurait pu rendre à César… 🙂 en citant le concept de la bourgeoisie mafieuse d’Umberto Santino du Centre Impastato) et même évoquer les rencontres entre les Casalesi et Pietro Lunardi : ministre des travaux publics du dernier gouvernement Berlusconi.
Définition de la bourgeoisie mafieuse à retrouver dans le Petit dictionnaire énervé de la mafia :
La vidéo de Roberto Saviano en français :
‘Ndraquila
Le titre de ce billet est composé du début du mot ‘Ndrangheta (la mafia calabraise) et du titre du film Draquila (sorte de mot valise pour « Dacula » et la ville d’Aquila).
Cette semaine, la magistrature antimafia de la région des Abruzzes a procédé à l’arrestation de 4 acteurs économiques qui seraient liées à la ‘ndrine (famille mafieuse calabrese « Caridi-Zindato-Borghetto » de Reggio.
L’opération Lypas du nom d’une des entreprises qui se revèle proche des clans comme le démontre les enquêtes patrimoniales mais aussi classiques (écoutes téléphoniques, interceptions de discussion, photographies prises en mai 2010 dans un hotel d’Aquila).
Les entrepreneurs en question sont accussé de concours externe (complicité) d’association mafieuse, ce qui est asez rare sur les territoires d’elections des mafias.
Cette affaire démontre l’intérêt des clans calabrais (aprés ceux de la Camorra et de Cosa nostra) pour la reconstruction d’immeubles privés dans une ville détruite depuis le tremblement de terre en 2009 ; immeubles qui ne sont pas soumis aux normes antimafias comme le sont les édifices publics « Accessoirement, » la magistrature à saiisi cinq immeubles, 8 engins de travaux, quatre sociétés et 25 comptes bancaires pour une valeur de plus d’un million d’euros (cf. L’arme qui peut tuer la mafia : la réutilisation des biens confisqués).
ps : si je suis le premier pour » ‘Ndraquila » alors il s’agit d’une marque déposée :-), sinon tant pis 🙁
Vidéos italienne :
Les ressources humaines et la mafia : aucun rapport?
Mercredi 14 décembre au siège de la fédération des métiers du batiment pour évoquer les ressources humaines en entreprise et la mafia :
Aprés à une présentation du contexte qui fait dire à l’Onu qui le crime organisé est la principale menace pour l’ordre mondiale( cf. Figaro), il convient de justifier le choix de l’Italie pour évoquer ces questions. A partir du président du Conseil qui mitraille une journaliste, on rappelle que l’Italie est le pays de la mafia mais aussi de l’Antimafia, pays grâce auquel on a une définition du phénomène mafia, entités au 6 super pouvoirs (cf. Publication : la mafia vue par les sciences politiques ). Dans le cas du jour, il on doit s’arrêter sur un des pouvoirs de la mafia : l’accumulation du capitale.
Scindé en deux parties ; l’accumulation par des activités illégales puis l’infiltration dans l’économie légales, le coeur de l’exposé rend compte du pouvoir économique des mafias et leur symbiose dans la société économique :
- 2010 : 130 milliards accumulés à l’aides d’activités illégales dont 53 pour la drogues (cf. Contre les mafias : la régulation publique de la drogue)
- Pourquoi intégrer l’économie légale? BLANCHIR/Consensus social/Position d’intermédiaire (clients, fournisseurs, banques…)/Diversification/ Contrôle du territoire
Ex : les travaux publics (cf. Metromafia ), grandes surfaces (cf. Vengeance transversale ou conséquence de la mondialisation? )
Les RH : monitoring
- corruption des salariés et des cadres
- prédation
- risque pénale
- Emploie de salariés liés à la mafia
- INFORMATIONS confidentiels données à des tiers
Exemple avec l’opération de blanchiment de la mafia calabraise, clan Area de Capo Rizzuto (cf. Héraclès 2) soit 1,8 milliards d’euros blanchis à l’aide de fausses factures émises par des sociétés écrans liées à Telecom Italia et Fastweb avec la complicité d’un député (cf. LaRepubblica)
Ccl : Situation compliquée car l’économie moderne ne fait plus de distinction entre le légal et illégal mais des solutions existent : Contre le crime organisé : pour une confiscation-redistribution et imaginer Ethicando (cf. Le cadeau de Noël qui tue la mafia) dans les grandes surfaces 🙂
Arrestation de Zagaria : bunker et consensus social
Le 7 décembre 2011, la police a arrêté Michele Zagaria, un des derniers parrains du clan des Casalesi, un cartel de clans de la mafia napolitaine (cf. Une victoire de l’Etat contre les Casalesi ). Il vivait à Casapesenna qui jouxte San Cipriano d’Aversa dans la province de Caserta sur la carte à gauche.
Les images de France 2 montrent la joies de citoyens, le bunker (cf. 1. « Dessine moi un bunker ») mais aussi une étrange interview d’un citoyen qui glorifie le clan. Cette scène illustre le consensus social dont bénficie les mafias (cf. Arrestation du « boss » Tegano et du consensus social ) : un des pouvoirs de la maifa (cf. Publication : la mafia vue par les sciences politique ou bientôt dans le petit dictionnaire énervé 🙂
La vidéo en français :
Voilà la raison :-)
Ces derniers temps, je n’arrive plus à publier sur mafias.fr. J’en suis désolé mais il y a une raison à cette démisison que j’espère provisoire : le temps consacré à lancer un site qui sensibilie le public français au phénomène du crime organisé et au rôle de la société civile face à ce défi majeur.
Le site : http://flarenetworkfrance.blogspot.com/
Mais l’autre raison la plus prenante est la rédaction du petit dictionnaire énervé de la mafia 🙂
Sortie en janvier ou mars…
Contre la violence programmée : la collaboration de Monica
Spéciale dédicace aux femmes (cf. Pas de femme, pas de mafia), en particulier aux Monica …
Monica Vitale, femme de l’homme d’honneur Gaspare Parisi du quartier de Borgo Vecchio de Palerme (carte à gauche), prélevait le pizzo pour le mandamento de Porta Nuova (cf. Sicile 2 : « Discipliner le territoire »).
Mais la machine mafieuse se grippe. Les capi-decine (chef de groupe de soldats) accusent Monica de ne pas avoir rapporté l’intégralité des sommes provenant du racket à l’échelle du canton mafieux (mandamento). Elle est sommée de rendre de l’argent. Elle peut devenir à tout moment un cadavre ambulant.. Elle le sait… La violence programmée est là, à chaque coin de rue. Elle la sent qui rode. Contrairement à une idée reçue, la mafia n’hésite pas à tuer les femmes (cf. Quitter le programme de protection : mauvaise idée!). La grande faucheuse rationnelle de la mafia se balade dans son quatrier. Sa vie dépend désormais des arbitrages que feront les chefs dans son dos.
Peut-être accusée à tort et face au risque élevé de mort, elle se rend chez les carabiniers en remplissant des dizaine de procès verbaux (cf. Histoires de femmes dans la mafia). Elle fait la lumière sur le monde clandestin de Cosa nostra (cf.Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice). Ici, sur la mort de l’avocat pénaliste ancien député d’extrême-droite Enzo Fragala, battu à mort le 23 février 2010 à la sortie de son cabinet dans le quartier Kalsa du Palais de justice (carte à droite). Grâce à Monica, on apprend Il s’agirait en fait d’un avertissement qui aurait mal tourné. L’avocat aurait manqué de respect à la femme d’un boss incarcéré et ce dernier, depuis la prison, aurait organisé ce pestaggio qui à la base ne devait être qu’une leçon.
Ce qui est drôle c’est que les journalistes passent d’une piste mafieuse (l’avocat en savait trop) à une piste « passionnelle » (La Repubbica). Le fait qu’un boss corrige un avocat pour manque de respect envers sa femme serait un mobile passionnel ! Il n’est n’est rien. Il s’agit de l’application de la violence programmée dans son expression la plus classique : le contrôle du territoire. Selon une typologie d’Umberto Santino, la mafia utilise, entre autre, la violence sytsémique pour défendre son ordre social animé par l’honneur et la vengeance. Que resterai-il du pouvoir d’un chef mafieux qui n’aurait pas vengé l’affront fait à son épouse?
Par ailleurs, le cabinet de l’avocat se situant dans un autre territoire que celui du mafieux concerné, le demande de passage à tabac a suivi la voie hiérarchique. Le mafieux déshonoré par l’avocat s’est plaint au capomandamento de Porta Nuova (carte à gauche), Tommaso Di Giovanni et l’a convaincu de procéder à l’application de la violence programmée. Seulement après accord du mandamento, les soldats ont donné une leçon à l’avocat.
Rien de passionnel ! Que du rationnel!
Notons que le boss Lo Presti (voulant remplacer le big boss Lo Piccolo après son arrestation en 2007), arrêté en 2008 et suicidé en prison (cf. Opération Persée, le dieu qui décapita la méduse… ), avait conseillé à Monica de quitter l’univers mafieux : « un milieux pas fait pour les femmes » cit.
Conclusion, on ne quitte la mafia vivant que d’une manière : en collaborant avec la justice (cf. (cf. MafiaS et trahisonS au regard des sciences sociales).
Berlusconi : le sommet de la bourgeoisie mafieuse
Chaque 1er avril, Mafias.fr annonce démission du président du Conseil en vain… Puis en ce mardi 8 novembre 2012, Sivio Berlusconi annonce sa démission ; pour quitter ce pays de merde?. La crise économique aura eu raison de sa carrière. Jamais en revanche son lien organique avec les organisations mafieuses n’aura provoquer le début d’un soupçon de déstabilisation (cf. Biographie Berlusconi )
Ni quand on révèle que le mafieux Vittorio Magano vivait dans sa maison
Ni quand son bras droit est condamné en appel pour complicité d’association mafieuse
Ni quand le président du Conseil a « mitraillé » une journaliste
Ni quand il perdu trois référendum (cf. Berlusconi : lapsus contre référundum)
Ou Jeunesse et hérédité de Silvio Berlusconi ….
On espère que la presse va désormais insister d’avantage sur cet aspect de sa carrière politique (C dans mafias.fr), un carrière paradigmatique de la Bourgeoise mafieuse (Umberto Santino) , vidéo :