Archive pour la catégorie ‘mafia’
Suite de l’opération Crimine : le vote des handicapés
Depuis juillet 2010 et l’arrestation de 300 membres de la bourgeoise mafieuse dans le Nord de l’Italie (cf. 300 arrestations : voir article du Figaro), on découvre depuis l’ampleur du système politico-mafieux (un des pouvoirs mafieux) mis en place par la ‘Ndrangheta dans une des région les plus riche d’Europe. Il s’agissait par exemple de faire élire un directeur sanitaire de la prison de Monza. Comment ?
Un boss de la mafia du Nord qui gérait les affaires des clans de Melito Porto Salvo en Lombardie propose au directeur de la prison de le faire élire ou la bannière du MEDA. (Movimentto europeo Diversamente Abili), une association qui défend les droit des handicapés et qui peut devenir un parti politique.
Lors d’un sommet mafieux dans la banlieue de Milan (cf.Le sommet mafieux dans le Nord de l’Italie : la vidéo), un représentant du MEDA ,un médecin pour changer, (cf. Vasa Vasa en prison ) parle du directeur de prison : « il est docteur et dirigeant en prison, il devrait aussi prendre en main la santé [au niveau régionale ndr] » (cf.L’assassinat du vice-président de la régio calabraise : un meurtre politico-mafieux). Le boss répond « le docteur est un ami à moi [pas un ami à nous… nda], on mange ensemble, si je lui dis que cette hôpital, il faut qu’on prenne en main tel service de nettoyage ou d’entretien... » (infiltration dans l’économie légale : autre pouvoir mafieux). Après cette rencontre, les deux personnes (le mafieux et le dirigeant d’association) auront de bons rapports puisque le boss lui enverra des ouvriers lui faire des travaux dans sa maison.
Au cours de la conversation, le directeur de l’association évoque alors le plan pour faire élire le directeur de prison : le vote des handicapés ! Avant de faire une liste des handicapés utiles… celui en chaise roulant, l’handicapé mental, celui qui a perdu son travail et qui a trois enfants à nourrir… « qui vit de tels problème sociaux qu’elle est aussi handicapé à sa la manière » (ici concept du « sous-développement organisé » qui profite à la bourgeoisie mafieuse cf.Restons « ZEN »). Évidement, le directeur de prison pourrait aussi obtenir des voix des détenus en leur accordant des faveurs!
Les magistrats ont nommé cette enquête dans l’enquête « capital social de la ‘Ndranghetà » (le consensus social étant un troisième pouvoir mafieux cf.Arrestation du « boss » Tegano et du consensus social) mais n’ont pas encore lancé de poursuites judiciaires contre les protagonistes. Le boss calabrais s’est fait assassiné en 2008 au nom de la violence programmée (définition-premier pouvoir mafieux).
Pour la mafia aux supers pouvoirs : Publication : la mafia vue par les sciences politiques
Pays de merde?
«Tra qualche mese me ne vado, vado via da questo paese di merda… di cui… sono nauseato… punto e basta»
Par ces quelques mots, le président du Conseil qui possède un lien organique avec les organisations mafieuses par l’intermédiaire de son bras droit condamné en appel annonce un départ imminent et pense que l’Italie est un « pays de merde ».
Il n’en est pas à son premier dérapage (cf.Le président du Conseil mitraille une journaliste) ou : lapsus « j’ai payé des magistrats.
Pour ce qui est du qualificatif de l’Italie, si tant est qu’on puisse résumer ce magnifique pays par cette grossièreté, peut-être a t-il une part de responsabilité comme en témoigne sa Biographie.
Metromafia
A la fin du mois de juin, la magistrature antimafia a annoncé enquêter les conditions d’attribution des appels d’offre pour la construction du métro à Palerme, un marché qui représente 623 millions d’euros (cf. Piratage d’appels d’offre). Comme souvent, il s’agit pour les entreprises de la mafia de s’imposer dans les marchés de la sous-traitance (terrassement…) et de fourniture de matériaux (béton…) cf.Un chantier de travaux publics saisi en Calabre. Au cœur du dispositif se trouveraient un entrepreneur de Cinisi, des d’élus locaux et des fonctionnaires dont le président de régionSicile et des conseillers régionaux (cf.Bourgeoisie politico-mafieuse) confirmant le rôle centrale de la politique dans la pérennité du phénomène mafieux (cf. Article mafia et politique). Validant une fois de plus que la « Bourgeoise mafieuse » est le concept qui permet de comprendre le phénomène mafieux dans sa complexité.
Enfin, l’entrepreneur de Cinisi se nomme Andrea Impastato (cf. Coupe du monde : mafia 1 – Etat italien 0)…. un nom symbole de mafia à Cinisi mais surtout d’antimafia (cf. Sicile 5 : contre la mafia le Centre Impastato), preuve que mafia et antimafia ne cessent de se refléter en miroir sur une terre aux contradictions exacerbées.
Cannavaro… et la Camorra
Dans le cadre d’une enquête d’association de 40 malfaiteurs pour usure et blanchiment, la magistrature italienne s’intéresse de près à Fabio Cannavaro, un ancien joueur de Football, ballon d’or avec l’Italie 4 fois champions du monde… (cf. SMS mafieux au pays du Calcio). Il n’est pas personnellement sous le coup d’une enquête mais dont la magistrature a saisi des participations à des sociétés. « Les enquêtes ont mis en évidence, peut-on lire dans les documents judiciaires – que le célèbre footballeur – est depuis plusieurs années l’associé de Marco Ioro avec une part de 10% de la plus grande partie des sociétés gérées par la famille Iorio » in Fatto Qotidianno. Fabio Cannavaro a expliqué aux magistrats qu’il voulait diversifier ses affaires et cela représentait seulement 150.000 ou 200.000 euros sans bien savoir précisément.
Mais qui l’associé de Cannavaro ? Marco Ioro et la famille Potenza possède de très nombreuses activités économiques comme par exemple la chaîne de restauration Regina Margherita. Marco Ioro, entrepreneur, est défini l’organisateur de l’association de malfaiteur et le responsable du recyclage de l’argent d’un clan Lo Russo de la Camorra. Il a reçu de l’argent « provenant de la contrebande, de l’usure et 2.000.000 euros de Salvatore Lo Russo, chef du clan » ; tout cela par le biais de prêts-noms pour éviter la confiscation. Mais la justice a déjà saisi 100 millions euros….
En l’état de l’enquête, rien ne permet encore de prouver le lien organique de Fabio Cannavaro avec le clan et mais ces nombreuses déclarations sur l’affaire de la Juventus (cf. Les dirigeants de la Juventus comme la mafia…) ou sur Gomorra « qui ne fait pas du bien à l’Italie » et autres faits divers (pris en photo avec le boss) témoignent de sa proximité avec les arguments mafieux. Toujours dans le dénie et la justification, le langage de Fabio Cannavaro trahit son « consensus social »(un des pouvoirs de la mafia) envers les comportements déviants. Avec sa participation financière, il entre dans la bourgeoisie mafieuse (cf.« Bourgeoise mafieuse » ?
Direct 8 : la cavale de Provenzano
Septembre 1963. Une fusillade éclate dans le mythique village de Corleone, en Sicile. Bernardo Provenzano, tue sauvagement trois hommes. Au cours de la sanglante fusillade, il est lui-même blessé à la tête. Avec un incroyable culot, il se rend à l’hôpital en se faisant passer pour une victime dune balle perdue. Et tout le monde le croit.. Il est alors relâché et disparaît dans la nature. Bernardo Provenzano est arrêté 42 ans aprés (cf.une victoire à point nommé) par les Catturandi (cf. Cf. état de droit contre impunité).
Mafias.fr avait anticipé ce fait historique (cf.Cosa nostra s’engage-t-elle, à nouveau, sur la voie du terrorisme ? )
Direct 8 dans son émission « Les plus grandes cavales » revient sur La cavale la plus longue :
Sicile 4 : bon anniversaire Paolo
L’homme qui tua Paolo Borsellino
de Lirio Abbate in L’espresso, 14.07.2011, traduction et notes: Olivier Manchion, aglioecipolla.com
« L’homme qui tua Paolo Borsellino est Giuseppe Graviano, boss de Cosa nostra. Le mobile du crime? le magistrat en savait trop sur les discussions en cours entre la mafia et l’État. 19 ans après le massacre de via d’Amelio, les enquêtes menées par la Dia (Direzione Investigativa Antimafia, qui dépend du ministère de l’interieur, ndr) de Caltanissetta sont arrivées à un tournant, décisif.
Le bourreau de Paolo Borsellino et son escorte s’appelle Giuseppe Graviano. C’est un boss du Brancaccio (quartier palermitain, Une BD pour comprendre le phénomène mafieux.). Et selon le collaborateur de justice Gaspare Spatuzza, il aurait négocié directement avec Silvio Berlusconi et Marcello Dell’Utri, après l’attentat de via d’Amelio… » la Suite
Je pense sincèrement qu’on s’approche de la vérité quand à l’assassinat de Paolo Borsellino (après celle de Falcone cf. Bon anniversaire Giovanni). Cette vérité judiciaire devrait aider à faire triompher celle des attentats de 1993 commis sur le continent. En attendant la vérité judiciaire impliquant des commanditaires externes à la mafia (Dell’Utri and co?) sur les bombes de Florence, Milan et Rome, un travail universitaire en langue française existe depuis 2002 : (cf. colloque sur les attentats de 1992-1993) et depuis 2009 (cf. Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien) : le fruit des analyses, entre autres, des commissions parlementaires antimafias de 1992 à 1996.
Sicile 3 : le ministre Romano risque le procès pour complicité mafieuse
Le ministre de l’agriculture risque de subir un procès pour concours externe en association mafieuse (complice mais pas membre de l’organisation cf. Un sénateur condamné par une justice italienne sophistiquée). Grâce à une organisation judiciaire indépendante (tout le contraire de la France), on risque d’apprendre bien des turpitudes de ce ministre. En effet, en Italie, les procureurs sont indépendants car ils sont nommé en Conseil supérieur magistrature (en Conseil des ministre en France… bonjour la séparation des pouvoirs). Du fait du principe de l’obligation de l’action pénale (contrairement au principe d’opportunité des poursuites en vigueur en France), le ministère public sont tenus d’enquêter et ne peuvent classer sans suite rapidement comme en France. Surtout, ce classement fait l’objet d’un contrôle de la part d’un autre juge dans le plus grand respect d’un principe de collégialité et de contradictoire.
Dans le cas qui nous intéresse, le procureur Nino Di Matteo, bien que considérant qu’il avait trouvé « un cadre inquiétant de contiguïté avec les familles mafieuses » cit., il a proposé de classer la procédure et de ne pas tenir un procès. Sauf que le juge des enquêtes préliminaires (GIP), chargé du contrôle de la décision, en a décidé autrement.
Il ne s’agit pas ici de remettre ne cause la probité du procureur Di Matteo, excellent juge antimafia, que les mafieux veulent assassiner (écoutes judiciaires). Ce dernier a dû faire un arbitrage et penser qu’il y avait certes matière à procès mais que le risque de relaxe était grand comme dans le cas Andreotti (cf. Le divin Giulio Andreotti)
C’est vrai qu’il y a matière car M. Romano fait partie de la bande à Cuffaro and co (cf. Vasa Vasa en prison). Dans une thèse de science politique (cf. Mafias italiennes et relations internationales), on peut lire :
Salvatore Cuffaro est né en 1958 à Raffaldi dans la province d’Agrigente. Il milite au sein de la Jeunesse de la Démocratie chrétienne sous la protection de l’ancien ministre Calogero Mannino, condamné pour association mafieuse1. Salvatore Cuffaro est élu conseiller municipal de Raffaldi puis de Palerme. En 1991, Angelo Siino2, l’un des plus importants collaborateurs de justice, affirme que Salvatore Cuffaro est proche de la mafia. Les premières déclarations devant les magistrats impliquent également Saverio Romano, l’autre homme fort de l’Udc en Sicile. En 1991, à la veille des élections régionales, Cuffaro et Romano ont demandé explicitement de l’aide aux mafieux afin qu’ils soient élus à l’assemblée régionale. Le mafieux Angelo Siino organisa un dîner dans la maison de la famille mafieuse Teresi de Villagrazia. Les mafieux Santino Pullarà3, Santino Di Matteo4 et Nino Gioè5 étaient présents à ce repas électoral. Ce dîner a permis aux jeunes Cuffaro et Romano de recevoir les soutiens des plus grands mafieux de Palerme. Les efforts du jeune politicien n’ont pas été vains. Le 16 juin 1991, il est élu député régional.
1 Il est condamné en première instance en 1996. En appel le 11 mai 2004, il écope d’une condamnation à cinq ans de prison pour « concours externe en association mafieuse ». A ce jour, la procédure n’est pas terminée.
2 Angelo Siino est un « homme d’honneur ». Pour son rôle dans la répartition des appels d’offre, il est surnommé le « ministre des travaux publics » de Cosa nostra.
3 Chef mafieux de la famille de Santa Maria di Gèsus, condamné à la prison à vie pour plusieurs homicides.
4 Il appartenait à la famille d’Altofonte. Devenu collaborateur de justice, il a confessé sa participation à l’attentat de Capaci contre le juge Falcone en 1992. Son fils a été assassiné par Enzo Brusca en 1996.
5 Mafieux de rang moyen qui s’est suicidé dans la prison de Rebibbia.
Sicile 2 : « Discipliner le territoire »
Mercredi 4 juillet, 17h, Gaspare Di Maggio sort de son domicile et on ne le revoit plus. Dés jeudi sa famille signale sa disparition auprès des Carabiniers. Ces derniers auraient pu faire ce que font toutes les polices du monde : renvoyer la famille chez elle. Leur fils est majeur! Ils n’ont qu’à revenir dans un mois et les gendarmes feront une feront une fiche de recherche pour « disparation inquiétante ». Pas en Sicile. Branle bas de combat, avec battue a San Cipirello, San Giuseppe Jato et même dans les campagnes de Monreale, l’hinterland palermitain.
La personne disparue est très fortement soupçonnée d’être membre de la cosca (famille mafieuse sicilienne) de San Cipirello. En 2008, il avait été arrêté dans le cadre de l’opération Persée mais les écoutes téléphoniques qui l’impliquaient n’ont finalement pas été déclarées recevables. Relâché, il avait repris un travail dans le terrassement…
Les Carabiniers pensent à une lupara bianca (disparition mafieuse cf. Le « repenti » rétablit l’Etat de droit en Italie). En effet, le disparu, bien que cousin d’un chef de famille, n’est pas en odeur de sainteté dans l’univers mafieux de sa propre ville. En dépit de sa parenté avec un boss, il n’a pas obtenu le poste de régent de la famille de San Cipirello au profit d’un mafieux bien moins connu. A ce sujet, les carabiniers possèdent des écoutes téléphoniques dans lesquelles des mafieux de haut rang justifient leur choix « di Maggio n’est pas bon alors que l’autre lui quand il parle il est sérieux ».
Par ailleurs, notre disparu a un défaut majeur pour Cosa nostra, son rapport à l’argent… Il a l’habitude d’emprunter de l’argent et de ne pas rendre. Il fait « brutta figura » et sa mauvaise réputation rejailli sur tout le groupe. Les mafieux écoutés se plaignent et précisent : « il ne s’agit pas d’une fois mais d’une habitude et ça continue».
Nous sommes en présence d’une fonction classique dans la mafia : la discipline. Les mafieux ont une obsession, celle de discipliner le territoire!
Dans une conversation téléphonique, il ressort que les mafieux de San Cipirello auraient voulu s’en référer à leur supérieur, le capo mandamento (le chef de plus de trois familles mafieuses contiguës sur un même territoire) de San Giuseppe Jato (Altofonte, San Giuseppe Jato et Cipirello). Les mafieux de San Cipirello veulent que le chef de canton mafieux règle les dettes de di Maggio parce qu’ils sont de la même famille biologique! Il s’agit de sauver les apparences. Le parent, chef de plusieurs familles mafieuses, doit donner de l’argent à son cousin pour qu’il rembourse afin que l’honneur de toutes les « cosche » soient sauvent.
Au cours d’une autre conversation, un mafieux plus ancien invite les deux « hommes d’honneur » mécontents à davantage de prudence et ce, en raison du lien de parenté « particulier » du fauteur de troubles. Avec sagesse, l’ancien invite les mécontents à en parler au dottore Domenico Raccuglia) qui depuis 2007-2008 (arrestation de Lo Piccolo et de Capizzi) faisait certainement office de chef de province mafieuse (qui regoupe tout les mandamenti de la province de Palerme).
Fin 2009, Domenicco Raccuglia a été arrêté (L’express). Il est probable que les derniers soutiens de di Maggio soient tombés. Soit il s’est enfui, soit les mafieux ont appliqué la punition selon les normes de la violence programmée.
Sicile 1 : Spatuzza est un collaborateur de justice fiable
Le 1er juillet 2011, le tribunal administratif vient de donner raison à Gaspare Spatuzza et donne tort à l’administration qui lui avait, en 2010, refusé une protection policière. Gaspare Spatuzza est un mafieux qui a décidé de collaborer très tardivement. Arrêté en 1997, il décide de collaborer en 2008. Il s’accuse de nombreux meurtres dont celui du père Puglisi en 1993 et d’avoir volé la voiture qui sera rempli d’explosifs pour le juge Borsellino (cf.12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993).
Spatuzza doté de certaines qualités intellectuelles accompli un chemin religieux qui le conduit à se repentir au sens propre et à collaborer avec la justice (cf. Le Vatican et la mafia : le compte n’y est pas!). Le problème de Spatuzza c’est sa femme. Il avait déjà montré des velléités de collaboration ma sa tendre épouse lui avait fait les yeux noirs (cf. Journée de la femme 2011 : le courage de collaborer avec la justice). Sans le soutien de sa famille biologique, il est bien difficile de collaborer avec l’Etat. Quitter sa famille et sa « famille » : cela fait beaucoup en même temps.
Pour freiner le phénomène des « repentis », les parlementaires de tout bord ont en 2001 pondu une loi qui oblige les collaborateurs de justice à tout dire en 6 mois. Il s’agit d’un délais totalement insuffisant pour un mafieux qui doit raconter 10 ou 20 ans de carrière, soit une quarantaine de meurtres dans le cas de Spatuzza.
Le sort de Saptuzza n’est pas encore définitif car il doit repasser devant la commission des collaborateurs de justice du ministère de l’intérieur ; le sous secrétaire d’état à l’intérieur Alfredo Mantovano s’empressant de désapprouver la décision du tribunal administratif qui contredit la loi de 2001.
Pour l’instant, la décision du tribunal administratif est une excellente nouvelle pour les mafieux qui voudraient évoquer les rapports politico-mafieux, ce qui est le cas de Spatuzza. En gros, il soutien que des mafieux négociaient l’arrêt des attentats avec des personnes proches de Silvio Berlusconi (cf.Le bras droit du président du Conseil condamné en appel)
Rien de vraiment nouveau car (in Le terrorisme mafieux dans la crise du système politique italien) :
Le 14 novembre 1998, le juge des enquêtes préliminaires, Giuseppe Soresina, en charge des attentats de Florence, Milan et Rome, a démontré que Silvio Berlusconi et Marcello Dell’Utri avaient « entretenu des rapports soutenus avec des individus criminels liés à la programmation des attentats »1. Les hommes forts de la « seconde République » étaient en contact avec le clan des Corléonais au moment des attentats. Le magistrat développe « il existe une convergence objective entre les intérêts politiques de Cosa nostra et certaines parties du programme de la nouvelle formation [Forza Italia, nda] »2. Le programme du parti de Silvio Berlusconi propose la surpression de l’article 41 bis, l’encadrement de la législation sur les collaborateurs de justice, le rétablissement des garanties judiciaires volontairement négligées par la législation précédente. Au cours de l’instruction, « l’implication de Silvio Berlusconi et celle de Marcello Dell Utri est apparue plausible »3.
1 Ordonnance de classement disponible sur de nombreux sites internet : Gianni Vattimo – news – bErlUsconi
Toto Riina commande la mafia sicilienne de sa cellule!
« lui dialoga con tutti, ma non può riconoscere nessuno«
Exclusif : on le croyait affaibli (problème cardiaque), loin du territoire (emprisonné à Milan), et on croyait que Matteo Messina Denaro était le chef de Cosa nostra (cf.Le cercle se ressère autour de Matteo Messina Denaro). Mais, la magistrature vient d’arrêter le frère de Toto Riina, Gaetano Riina car il était à la tête du mandamento (circonscription mafieuse de plus de trois famille sur un territoire contigue) de Corleone (cf.Un nouveau collaborateur de justice pour l’Etat italien). Il commandait ce canton mafieux avec trois autres « hommes d’honneur » (nom officiel des soldats de Cosa nostra) depuis l’opération Persée (cf. Opération Persée, le dieu qui décapita la méduse…), les enquêteurs affirment que seul le frère de Riina avait le charisme nécessaire pour réguler les conflits avec les autres familles. En commandant l’hinterland de Palerme, il commandait Palerme down town et donc la Sicile. Il s’agit évidement d’un commandement très souple. Chaque famille est autonome sur son territoire mais cela est suffisant pour éviter la reprises des attentats envisagés à plusieurs reprises cf. Bon anniversaire Giovanni). En effet, des attentats contre des juges ou des politiciens auraient des répercussions sur toute l’organisation. (cf.Cosa nostra s’engage-t-elle, à nouveau, sur la voie du terrorisme ?)
C’est donc certainement Toto Riina en personne qui de sa prison stoppé toutes velléités de reprises des attentats (cf.12 janvier 2002, un étudiant et un colloque sur les attentats de 1992-1993). Les propos de la magistrate Marzia Seballa semble confirmer cette hypothèse. Lorsqu’elle a rencontré Toto Riina en prison, elle a compris que le chef était de Cosa nostra et que Matteo Messina Denaro était son dauphin sur le terrain. Par exemple, lors de l’opération Persée, un vieux chef de Palerme, Benedetto Capizzi, se déclare capo de Cosa Nostra aprés l’arrestation de Lo Piccolo et Rotolo (cf. la succession du » capo dei capi «), Messina Denaro fait alors savoir à tous chefs de province »lui [Benedetto Capezzi ndr] dialoga con tutti, ma non può riconoscere nessuno». En langague mafieux : Benedetto Capizzi dialogue avec tout le monde (c’est un chef important et respectable) mais il ne représente pas tout le monde. Non celui qui représente tout le monde c’est Toto Riina. Il fait passer des messages par sa famille qui a le droit de le visiter en prison malgré l’article 41 bis, envoie des cartes de vœux et communique par médias interposés (cf. Leçon de communication mafieuse par Toto Riina)
Bizzarement, son frère, Gaetano Riina, habitait à Mazzara del Vallo dans la province de Trapani celle de Matteo Messina Denaro… la vidéo :