Agromafia : la France pionnière
« En Italie, le Français, il a trouvé l’Amérique«
l’intermédiaire entre la Camorra et l’entrepreneur français
« Agromafia » (cf. Le Monde diplomatique) est le nouveau mot valise pour désigner des infractions commises par des mafieux concernant le secteur agro alimentaire. Non il n’est pas dans le Petit Dictionnaire Enervé de la mafia :-). Agromafia rejoint la typologie des écomafias (cf. Ecomafias dans son assiette)
L’affaire avait commencé en Italie avec un double meurtre dans une usine. La fraude avait en effet été découverte en 1999 par la justice italienne à l’occasion d’une enquête sur des crimes mafieux. Les sociétés qui fabriquaient ce produit et l’exportaient vers la France et la Belgique, étaient liées à la Camorra.
En France, l’accusation reprochait aux prévenus d’avoir importé sciemment ce produit, mélange de suif, de saindoux et d’huiles végétales, et de l’avoir ensuite incorporé à hauteur de 30 %, à des beurres véritables, issus de matières animales, avant de les exporter au Moyen-Orient et de percevoir au passage des subventions communautaires cf. ITV Mario Vaudano à Euractiv : « La France couvre les fraudes aux fonds européens »)
En dépit des avertissements de certains employés et de nombreuses analyses faisant état d’anomalies dans le beurre importé d’Italie, les prévenus contestaient avoir eu connaissance du trafic.
Les fraudeurs italiens, qui ont reconnu la falsification, ont été condamnés en Italie à des peines allant de trois à cinq ans ferme. Le 22 novembre 2007, le tribunal correctionnel de Créteil avait jugé Jean-Pierre Boisgontier, directeur des achats de la société laitière Fléchard de la Chapelle d’Andaine (Orne), et Guy Fléchard, PDG, coupables de « vente de denrées alimentaires falsifiées ». Il avait prononcé contre eux des peines de huit et cinq mois de prison avec sursis.
Le 6 février 2009, la cour d’appel avait jugé que MM. Boisgontier et Fléchard étaient en outre coupables d' »escroquerie », et alourdi leurs peines à respectivement 12 mois de prison dont trois ferme et 18 mois dont 6 ferme.
Relaxé en première instance, l’intermédiaire Claude Dumont avait été condamné à 15 mois dont 6 ferme pour « complicité d’escroquerie ». La cour d’appel avait par ailleurs confirmé les 23 millions d’euros de dommages et intérêts alloués à l’Office de l’élevage (ex-Onilait) au titre de subventions européennes indûment obtenues entre 1997 et 2000. MM. Dumont et Fléchard, ainsi que la société Fléchard, avaient formé un pourvoi en cassation. Rejeté en 2010.
En 2011, un documentaire d’Arte revenait sur l’épisode :
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