La République peut-elle encore sauver la Corse de la spirale mafieuse dans laquelle elle s’enfonce?
Mardi, l’assassinat d’Antoine Sollacaro a pris tout le monde de court : personne ne s’attendait à ce que ce symbole du nationalisme corse puisse être pris pour cible. L’avocat, entre autres figures de l’île de Beauté, d’Yvan Colonna, était un lien direct entre les indépendantistes les plus radicaux et la justice.
Atlantico donne la parole pour la 4ème fois au représentant de FLARE en France :
Atlantico : Suite à l’assassinat d’Antoine Sollacaro, figure de l’indépendantisme corse et ancien avocat d’Yvan Colonna, l’avocat marseillais Dominique Mattei a évoqué une attaque contre un « symbole ». En quoi viser un avocat est-il un symbole et en quoi, celui-ci en particulier, peut être qualifié ainsi ?
Fabrice Rizzoli : C’est un homme de loi. Sans faire de hiérarchie absurde, sans être un préfet, un avocat reste un représentant de la loi. Les avocats sont les garants des libertés publiques, même lorsqu’ils défendent des gangsters. Les tuer, c’est tuer le droit. Il y a ici une attaque contre un symbole juridique. Par ailleurs, on tire ici contre l’ambulance ! Antoine Sollacaro ne défendait pas que des gangsters ou des nationalistes, mais il était régulièrement chargé de ces affaires. Habituellement, le crime organisé ne s’attaque pas à ceux qui pourraient un jour leur être utile. Il ne faut pas oublier que la justice assure à tous, même aux pires, d’avoir accès à une défense devant les tribunaux.
Les individus violents en Corse appartiennent-ils tous à un même groupe ? Nationalistes, réseaux mafieux, grand banditisme sont-ils des entités liées les unes aux autres ?
La théorie veut que le crime organisé n’ait rien à voir avec le nationalisme. Le nationalisme se rapproche plus du terrorisme. Il a des visées politiques et réclame l’autonomie de l’île. Le crime organisé, lui, n’a d’autre objectif que de faire du business. Peu lui importe le statut de la Corse… La Suite