La confiscation : enjeu politique majeur
Les mafias tuent et font de l’argent ; elles sont dans leur rôle. La police arrête les mafieux et la magistrature condamne. Mais que font les politiciens et les fonctionnaires ? Prenons deux exemples :
Le 2 septembre 2008, le tribunal de Santa Maria Capua Vetere a confisqué (à titre définitif) des biens à un entrepreneur spécialisé dans le traitement de déchets et lié au cartel mafieux des Casalesi ( Une victoire de l’Etat contre les Casalesi ). La valeur des biens confisqués avoisine les 78 millions d’euros ! Le patrimoine est constitué de parts de société, d’appartements à Rome et Caserte, d’un complexe hôtelier à Formia et d’argent comptant (20 millions d’euros). Mais que faire de ces biens ? Une loi de 1997 permet à l’Etat de les réutiliser à des fins sociales. Sauf que sur les territoires de la mafia, la volonté politique manque pour faire d’un immeuble appartenant à un mafieux une bibliothèque ( De la saisie à la confiscation; de la mafia à l’Etat? ).
Ainsi, au moins d’août, une note d’information du Ros (groupement des carabiniers spécialisé dans la lutte contre le crime organisé) a donné l’alarme. Elle stipule les graves carences de la part de la province de Reggio en Calabre dans la gestion de biens confisqués à la mafia calabraise. 374 maires, conseillers de la province et fonctionnaires municipaux ont été mis en examen pour avoir omis de réutiliser les biens confisqués à la mafia. Depuis 1996, la majeure partie des 803 immeubles confisqués est en état d’abandon. Ils sont souvent encore à la disposition des anciens propriétaires !